• Libertad, chapitre 8

    Chapitre 8

     Froy

    Cela faisait 1 semaine que Froy n'avait pas vu Ashley. Elle ne s'était pas pointée en cours et ne se montrait pas devant chez elle. Il avait voulu lui envoyer un message où même l'appeler mais qu'aurait-il pu bien dire ? Elle attendait de lui qu'il abandonne son frère ainsi que son gang et il lui était impossible d'accéder à sa requête. Même si le désir de la voir et de la serrer contre lui était intenable, il ne pouvait pas faire ce qu'elle lui demandait. Il se sortit de sa chambre et se dirigea devant son frigo pour en sortir une bière. Il y retrouva son frère assis devant la table de la salle à manger.

    - Qu'est-ce que tu fous dans le noir ? Demanda Froy en allumant la lumière.

    - Tu peux m'expliquer ça ?

    Froy se figea en voyant une lettre avec le sceau de Harvard en haut de la feuille. Comment avait-il trouvé sa lettre d'admission alors qu'il avait pris soin de la brûler ?

    - Où est-ce que tu as eu ça ?

    - La question n'est pas où je l'ai eu mais pourquoi je ne suis pas au courant ?

    - Parce que ce n'est pas important.

    - Pas important ? C'est une lettre de Harvard, bordel. Tu ne comptais jamais m'en parler ?

    - On peut dire ça ouais, dit-il en attrapant la lettre avant de la jeter à la poubelle.

    - Ce n'est pas en jetant les lettres à la poubelle que ça va effacer le fait que tu sois pris à Harvard.

    - Les lettres ?

    Froy vit son frère lever le doigt et le pointer vers la fenêtre. Il se dirigea vers elle et étouffa une injure en voyant un millier de feuille devant la maison. On pouvait à peine voir le gazon, ni le goudron. Des feuilles avaient même été scotchées sur les arbres du quartier.

    - Putain de merde ! Qui est l'enfoiré qui a fait ça !

    - On se contrefout de celui qui a fait ça, Froy ! répondit Féliz d'une voix froide. Tu as été admis à Harvard !

    - Ne t'inquiète pas. J'ai bien fait comprendre que je refusais la place.

    - Tu as fait quoi ? Tu es devenu cinglé ou quoi ?

    - Sympa de me soutenir...

    - Tu as trop pris de coup sur la tête ?

    - Je n'y crois pas. Tu vas t'y mettre toi aussi ? Ashley ne me parle plus parce que j'ai choisi le gang à la place de Harvard. Elle...

    - Tu n'es qu'un abruti !

    - Pardon ?

    - Tu as la chance de sortir de cette merde et toi tu l'envoies direct à la poubelle ! Et dire que tu es le plus intelligent de nous deux...

    Froy cligna des yeux surpris par le comportement de son frère.

    - Va chercher ton portable.

    - Pourquoi ?

    - Tu vas appeler ses coincés du cul et leur dire que tu acceptes la place.

    - Je viens de te dire que je refusais d'y aller.

    - Le gang n'a pas besoin de toi... Ni moi !

    - Tu...

    Froy s'arrêta immédiatement de parler lorsque son frère tapa sur la table avec une force inouïe faisant tomber un verre qui se trouvait dessus.

    - Depuis quand suis-je devenue un boulet pour toi ?

    - Je n'ai jamais dit que tu l'étais.

    - Dans ce cas là, pourquoi refuses-tu d'entrer à Harvard ? s'énerva-t-il.

    - Je... Tu es la seule famille qu'il me reste, finit-il par avouer. S'il par malheur, il t'arrivait quelque chose...

    - Ce qu'il m'arrivera ne concernera que moi et moi seul ! C'est ma vie et pas la tienne !

    Féliz tourna la tête vers la fenêtre puis poursuivit les yeux toujours plongés dehors.

    - Le jour où maman est rentrée de la maternité, tu ne cessais de brailler comme un détraquer. Elle avait tout essayé pour te calmer mais rien n'y faisait. J'en avais tellement marre que je te suis venu devant ton berceau, j'ai tendu la main et là tu as serré ta main autour de mon doigt et tu t'es mis à sourire. Depuis ce jour, je me suis promis de te protéger et de t'éloigner loin du monde des Sanchez. Quand je suis sorti du coma et que j'ai appris que tu avais pris le contrôle des Familia Serpiente le temps que je me remette sur pied j'étais à la fois furax, fier de toi mais aussi envahit par une culpabilité énorme. Moi qui m'étais promis de t'éloigner le plus possible de mon monde j'avais fini par t'y entraîner.

    - C'était mon choix.

    - Et le mien, maintenant. C'est de protéger et assurer ton avenir.

    - Quoi ?

    - Froy Sanchez...

    - Qu'est-ce qui te prend ?

    Féliz éloigna son fauteuil de la table, agrippa le rebord puis se redressa sous le regard ébahit de Froy. Celui-ci fit un pas puis deux tout en s'aidant avec la table. Froy s'apprêta à aller vers lui pour l'aider mais Féliz lui fit signe de rester où il est.

    - Je te libère de tes obligations.

    - Frangin...

    - Et je te conseille aussi d'aller voir immédiatement ce petit dragon rebelle.

    Froy cligna des yeux essayant de comprendre ce qui venait de se passer. Était-il libéré ? Pouvait-il vraiment faire ce qu'il voulait ? Il sortit de ses réflexions lorsque son frère le serra dans ses bras.

    - À moins que tu veuilles me la céder...

    Froy se raidit en entendant ses paroles. Même s'il aimait son frère. Il aimait encore plus Ashley. Et il était hors de question qu'il la cède à quelqu'un d'autre. Il attrapa ses clés de voiture et se dirigea hors de la maison. Il manqua de s'étaler de tout son long en dérapant sur une feuille qui se trouvait sur le perron mais se rattrapa de justesse. Il franchit l'allée goudronnée jonchée de feuille puis se dirigea vers sa voiture mais stoppa nez en voyant Trevor et Jensen installés sur le capot.

    - Pour quelqu'un qui est admis à Harvard, je trouve que tu as le cerveau au ralenti, ricana Trevor en s'éloignant de dessus le capot.

    - C'est vous qui avez fait ça ?

    - C'est une idée de Trevor, dit Jensen en descendant à son tour de dessus la voiture.

    - Hé ! Ne me met pas tout sur le dos. C'était ton idée d'aller parler à Féliz !

    - Vous avez parlé à mon frère ?

    - Il fallait bien que quelqu'un t'ouvre les yeux, répliqua sèchement Trevor.

    - Quoi ?

    - L'idée que tu sortes avec Ashley, me déplait toujours autant.

    - Trévor. On s'était mis d'accord !

    - J'aime Ashley mais son bonheur est plus important pour moi. Et si ça signifie te la laisser alors je le ferai.

    - Ce que Trevor essaie de dire c'est qu'on tient trop à Ashley pour qu'elle souffre de nouveau. On ne pouvait pas rester les bras croiser et vous laissez vous déchirer à cause de quelque chose de stupide.

    - Où est-elle ?

    - Au bar de son oncle.

    Lorsque Froy franchit la porte du bar, une vingtaine de membre des Familia Serpiente se tenait à leur place habituelle. Il tourna la tête et vit Ashley en train de ranger sa guitare.

    - Salut F, dit Mikey à côté de lui.

    Ashley tourna subitement la tête et plongea son regard dans le sien une lueur de surprise traversa ses magnifiques yeux sombres. Il s'avança vers elle mais fut stopper net par Rulio. Celui-ci avait croisé ses bras sur sa poitrine et le toisait d'un regard froid.

    - Retourne auprès des tiens, gamins. Et reste éloigner de ma nièce.

    - Je ne peux pas faire ça.

    Rulio pencha légèrement la tête tout en arquant son sourcil droit. Il savait que si son oncle en venait aux mains il n'aurait aucune chance de s'en sortir indemne. Mais abandonner signifiait la fin de tout.

    - Je sais que je n'ai pas une famille idyllique et que je ne corresponds pas au parfait petit ami que vous vouliez pour votre nièce. Je ne suis pas le joueur de football américain populaire bien vu de tous. Je suis seulement le type qui a accepté de changer son avenir et entrer Harvard juste parce qu'il a peur de continuer sa vie loin de la personne qu'il l'aime. Je suis seulement un crétin amoureux de votre nièce. Un crétin qui l'aime de tout son cœur et de toute son âme.

    Froy vit Rulio se relâcher avant d'afficher un léger sourire et de s'écarter de son passage. Froy s'avança vers Ashley, lui toucha la joue. Il savait qu'il n'avait pas besoin d'en dire plus car il savait qu'elle avait compris. Il avait toujours su lire en Ashley comme un livre ouvert tout comme elle savait comment il se sentait juste avec un regard. Sa main se glissa derrière la nuque de la jeune femme et l'attira vers lui avant de l'embrasser. Des sifflements se firent entendre dans tout le bar et un sentiment possessif l'envahit. Il l'attira un peu plus contre lui la plaquant entièrement contre lui. Elle leva les bras et se mit sur la pointe des pieds pour avoir plus accès à ses lèvres. Lorsque leurs lèvres gonflées se dessoudèrent, il alla plonger son visage dans son cou et respira à plein poumon. Cela faisait 1 semaine qu'il ne l'avait vu et il avait l'impression de ne pas l'avoir touché depuis des années.

    - Je t'aime, murmura-t-il à son oreille.

    - Je t'aime aussi.

     


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