• Premier et dernier amour - Toru : chapitre 03

    Chapitre 3

     

    - Tatie ! C’est tatie !

    - Salut frangin.

    - Salut.

    - Où est Arumi ?

    - Elle est allée chercher sa mère.

    - Tatie ? Tatie ? Tatie ?                                                                                   

    - Pourquoi es-tu aussi bruyante de bon matin ? maugréa-t-elle en posant son manteau sur le canapé.

    - Mon cadeau ? Mon cadeau ? Il est où ?

    - Au magasin. File, tatie n’a pas encore décuvé et elle a peur de vomir sur toi.

    - Tu as picolé ?

    - C’est le seul moyen pour moi de supporter la superbe journée qui s’annonce, dit-elle en s’affalant sur le canapé. Aïe !

    - C’est l’anniversaire de ta nièce. Tu aurais pu faire un effort. Dépêche-toi d’aller décuver ! Va courir ou prendre des médicaments. Fais quelque chose.

    Laia se frotta la tête, arracha des mains le magazine que son frère avait roulé en boule pour la frapper et le jeta à travers la pièce.

    - Pourquoi veux-tu que j’aille décuver ? Vous serez tous bourrés dans moins d’1h surtout toi !

    Kurosaki se leva, se dirigea vers le frigo pour attraper une bouteille d’eau froide et la lança à sa sœur.

    - Comment tu vas ?

    - C’est quoi ce brusque changement de comportement ? Tu es devenu schizophrène ?

    - Si tu as besoin de parler on est là.

    - Ouah. Tu m’as filé la chair de poule. Tu sais que tu es effrayant quand tu balances des paroles de ce genre.

    - Je ne sais pas pourquoi je m’embête à vouloir t’aider.

    - Si tu veux m’aider, fou moi à la porte avant que le dragon n’arrive.

    - Oh, c’est la chanson préféré de maman, cria Mila en pointant du doigt la télé.

    Kurosaki regarda sa sœur et comme il s’y attendait celle-ci était figée. Elle regardait l’écran sans bouger d’un seul millimètre. Avait-elle arrêté de respirer ? Il se leva et se posta de dos devant sa sœur de façon à lui barrer la vue.

    - Mila éteint la télé.

    - Mais…

    - Fais ce que je te dis. Tu as assez regardé la télévision pour aujourd’hui.

    - Vous avez fait quoi à manger ?

    - Ça va ? Demanda-t-il inquiet.

    - Super. Il faut mettre la table ? On doit mettre quel couvert ?

    - Tu peux arrêter de…

    - On est là.

    - Maman ! Papa ne veut pas que je regarde la télé.

    - Vraiment ? Et moi qui voulais écouter de la musique en faisant à manger, c’est dommage.

    - Ne te laisse pas faire maman ! Allume la télé ! Les femmes ont plus de pouvoir que les hommes. Elles ne doivent pas se laisser faire !

    Laia qui était en train de boire reposa la bouteille d’eau et tenta de s’éloigner incognito mais son frère la rattrapa par la capuche de son sweet.

    - Ne t’ai-je pas déjà dit de ne pas fourrer tes idioties dans le crâne de ma fille ? 

    - Qui te dit que c’est moi qui lui ai appris ça ? Elle l’a surement entendu dans sa cours de récréation. Les gosses sont très avancés pour leur…

    - Laia !

    - J’ai compris, j’ai compris. Je n’enseignerai plus rien à ta fille. Je la laisserai ignare et la laisserai vivre dans un monde utopique où tout le monde est beau et gentil.

    - Merci. Où est ta mère ?

    - Elle parle avec la voisine. Tes parents ne sont pas arrivés ?

    - Non.

    - Youhou, on est arrivé ? Il y a personne dans cette maison pour nous accueillir ou quoi !

    - On dirait que le dragon est arrivé, maugréa Laia en se servant un verre de scotch et le vidant cul sec.

    - Donne-moi cette bouteille !

    - Bonjour, belle maman.

    - Oh, bonjour ma belle. Comment vas-tu ?

    - Je vais très bien. Mila vient dire bonjour à grand-mère.

    - Bonjour grand-mère, dit la petite fille en s’inclinant poliment.

    - Quel enfant bien éduqué que nous avons là.

    - Bonjour maman. Où est papa ?

    - Il gare la voiture. Où est ta sœur ?

    - Salut, ‘man.

    La mère de Laia fit un pas à reculons et analysa sa fille de la tête au pied.

    - C’est quoi cet accoutrement ? Tu n’as pas d’habit descend ? Demanda-t-elle avant de se diriger dans le salon.

    Laia ferma les yeux et pris une grande inspiration pour essayer de contrôler son penchant meurtrier qui venait de refaire surface.

    - Reste calme, murmura son frère à son oreille.

    - Rend moi la bouteille de scotch et je te promets de la laisser repartir vivante.

    - Fais un effort, c’est l’anniversaire de ta nièce.

     

    Pourquoi ne s’était-elle pas porté pale ? Elle savait que la journée se passerait ainsi à entendre sa mère critiquer tout ce qu’elle faisait et à parler d’une ville dont elle ne voulait plus entendre parler de sa vie. Elle se versa un autre verre de vin rouge et le bu d’une traite sous le regard inquiet de son frère.

    - Je vois que tu continues à boire toujours autant, lâcha sa mère sèchement.

    - C’est parce que je suis tellement heureuse de te revoir que je ne peux pas m’empêcher de noyer mon bonheur dans ce magnifique bordelais, dit-elle en levant son verre de nouveau plein.

    - Toujours aussi insolente.

    - Maman. Laisse la tranquille un peu.

    - Je fais que ça la laisser tranquille et regarde ce qu’elle devient

    - Une ivrogne invétéré et fier de l’être, dit-elle en se levant pour aller chercher une autre bouteille de vin.

     - Heureusement que je t’ai toi pour remonter le niveau, dit leur mère en tapotant la main de Kurosaki. Au fait, tu ne devineras jamais qui j’ai vu la semaine dernière ! Elle a vraiment pris un coup de vieux.

    - Qui ?

    - La mère de Yuki. Tu sais ton amie d’enfance. Tu passais ton temps avec elle. Vous étiez inséparable.

    - Maman. C’était la meilleure amie de Laia…

    Azumi retient son souffle, s’attendant à ce que sa belle-sœur surgisse pour étrangler sa mère mais rien ne se produisit. La jeune femme avait réussi à enlever le bouchon et buvait directement à la bouteille

    -  Qu’est-ce que tu racontes ? Yuki était…

    - Mon dieu. Laia, ça va ? demanda Azumi en se précipitant vers sa belle-sœur.

    - Le couteau m’a échappé des mains.

    - Tu saignes ! Chéri, va me chercher ma mallette dans la voiture.

    - Voilà ce qui arrive quand on boit trop.

    - Ça suffit maintenant ! cria le père de Laia. Peux-tu te taire deux secondes.

    - Chéri. Qu’est-ce qui te prend ?

    - Tais-toi !

    Azumi entraina Laia dans sa chambre et banda sa main.

    - L’entaille n’a pas l’air profond. Mais il serait préférable que tu ailles à l’hôpital.

    - Merci du conseil mais je vais devoir décliner. Quoi que…

    - Laisse-moi deviner. Tu veux te servir de cette excuse pour t’esquiver ? Je vais demander à ton frère de te ramener chez toi.

    - Je peux rentrer seule.

    - Tu as bu plus de deux bouteilles à toi toute seule. Je me demande d’ailleurs comment tu peux encore à avoir les idées claires et à marcher droit. Ne discute pas où je dis à tes parents que tu n’as rien.

    - Okay.

     

    - Tu as essayé de tuer notre mère avoue ? Demanda son frère en mettant le clignotant à droite.

    - Pris en flagrant délit.

    - Elle peut être désespérante quand elle s’y met.

    - Sans blague. Tu crois ? Oh ! Arrête-toi là.

    - On n’est pas encore arrivé chez toi.

    - Je dois rejoindre Louna, dit-elle en montrant son téléphone portable.

    - Tu vas pouvoir marcher ? Demanda-t-il septique. Avec tout ce que tu as bu…

    - Vous sous estimez vraiment mes capacités à tenir l’alcool tous les deux.

    - Tous les deux ?

    - Ta femme et toi. Oh le feu est rouge. À plus. Dit Laia en descendant de la voiture.

    - Laia !

    La jeune femme se retourna vers son frère et fit le signe des rockeurs en ajoutant :

    - Amuse-toi bien avec le dragon.

    Laia se retourna et se dirigea vers le bar ou se trouvait habituellement Louna.

    - Bienvenu, cria un jeune homme derrière le comptoir. Oh ? Laia, ça fait longtemps que je ne t’avais pas vu.

    - Louna est là ?

    - Elle n’est pas encore là.

    - Donne-moi quelque chose de fort, dit Laia en s’asseyant sur un tabouret devant le comptoir.

    - Mauvaise journée ?

    - Tu n’as pas idée. Dit-elle en buvant le verre que le barman lui avait servi.

    - Salut beauté.

    - Salut. Répondit-elle sans prendre la peine de regarder l’inconnu.

    - Que fais une belle plante comme toi toute seule ?

    - J’attends mon rayon de soleil.

    - Ça doit être alors ton jour de chance. Je suis doué pour éclairer les beautés comme toi.

    Laia tourna la tête et afficha un large sourire :

    - Et moi je suis très douée pour tuer tous ceux qui brillent.

    - Quoi ?

    - Barre-toi tant que je suis encore gentille.

    - Tu sais à qui tu parles ? dit-il en attrapant le col de Laia.

    - À un crétin qui ne comprend même pas un mot de sa langue natale…

    L’homme s’apprêta à lui mettre une claque mais une main lui attrapa le bras, le tordit et le plaqua au sol.

    - Bonsoir, rayon de soleil.

    - C’est qui ce type ?

    - Un nouvel ami.

    - Je vais conseiller donc à ton nouvel ami de se barrer et vite, dit-elle en tordant un peu plus son bras avant de le lâcher.

    - Au revoir, mon ami, cria Laia en faisant de grand signe avec ses bras.

    - Tu es vraiment irrécupérable, soupira Louna. Ce type était sur le point de te frapper. Tu attendais quoi pour réagir ?

    - Takayagi, une bière pour mon rayon de soleil !

    - Tout de suite.

    - Ton repas c’est si mal passé que ça ?

    Laia qui était en train de porter son verre à ses lèvres suspendit son geste.

    - Je me suis éclatée comme une folle.

    - Je vois ça… Tu as laissé combien de cadavre de bouteille derrière toi ?

    - Je dois dire que je me suis surpassée au point d’avoir une belle gueule de bois demain.

    - Rentrons à la maison.

    - Vous voulez que j’appelle un taxi ?

    - Non, c’est bon. L’air frais lui fera du bien.

    - En avant, rayon de soleil ! Allons foutre la raclé au dragon ! cria Laia en se prenant la porte en pleine face.

    - Laia ? Ça va ? Demanda Louna en remettant son amie sur pied.

    - Ça baigne.

    - Allons-y.

    Les deux jeunes femmes sortirent du bar et se dirigèrent vers leur appartement.

    - Bordel… Maugréa Louna qui essayait de faire marcher Laia. Concentre-toi. On est bientôt arrivée à la maison.

    - Bienvenue à Tokyo, Yuki ! Cria Laia en tendant les deux mains en l’air.

    - On va finir par se faire arrêter pour état d’ivresse dans un lieu public, rouspéta Louna. Tiens-toi tranquille !

    - Est-ce que tu te plais à Tokyo Yuki ? Demanda Laia en regardant Louna dans les yeux.

    - Combien de bouteille cette folle a descendu…

    - Tu te souviens de notre rencontre ? Tu n’étais pas plus petite que ça, dit-elle en se baissant.

    -  Elle me prend pour un nain de jardin ou quoi ? Depuis quand j’ai fait cette taille ?

    Louna souffla essayant de se contrôler et s’empêcher de la frapper.

    - Et après tu es devenue grande comme ça, poursuivit Laia en se redressant. Tous les garçons te regardaient. Tous…

    Louna s’inquiéta de voir la jeune femme se figer sur place. Que lui arrivait-t-il ? Pourquoi ce brusque changement d’humeur ?

    - Laia ?

    - Les garçons sont tous des crevards ! Cria-t-elle subitement.

    - Bien dit ma sœur ! Allez viens.

    Louna attira Laia dans leur immeuble, l’aida à monter les marches et s’arrêta devant leur porte. Une fois à l’intérieur, elle l’amena dans son lit, enleva ses chaussures et la recouvrit. Louna s’assit au bord du lit et caressa les cheveux de son amie. Que c’était-il passé pour qu’elle soit dans cet état ?

    - Tu m’avais promis de rester toujours à mes côtés, marmonna Laia qui s’était endormie immédiatement.

     

     ~14 ans plus tôt~

    - Laia !

    - Yuki ? Je ne suis pas en train de rêver, hein ? C’est bien toi ?

    - Tu m’as manqué ! dit Yuki en enlaçant sa meilleure amie.

    - Qu’est-ce que tu fais ici ? Demanda Laia toute excité.

    - Mon père avait le choix d’être muté à Osaka ou Tokyo. Et il a choisi Osaka.

    - Il a choisi Osaka ?

    - Je l’ai harcelé pendant 3 mois et ça a marché !

    - Tu es dingue !

    - Ma meilleure amie me manquait trop, dit-elle en enlaçant de nouveau Laia. Laisse-moi te regarder. Ouah, tu es vraiment devenue canon.

    - Et c’est celle qui a une taille de mannequin qui me sort ça… Tu es dans quelle classe ?

    - 3B.

    -Oh ! C’est ma classe !

    - Géniale, on va pouvoir rattraper le temps perdu ! J’ai vu notre prof principale. Elle est un peu cul pincée non ?

    - Ouais.

    - Ouah, c’est qui ces beaux gosses ?

    - Ils sont dans notre classe.

    - Nishi !

    Laia tourna la tête et vit Toru qui courait dans sa direction.

    - Tu n’aurais pas vu mon mediator chez toi par hasard ? Je l’ai cherché partout il est introuvable.

    - Je ne l’ai pas vu, désolée.

    - Salut, dit Toru en dévisageant Yuki de la tête au pied. Je suis Toru.

    - Salut, moi c’est Yuki. Je suis la meilleure amie de Laia.

    - Tiens donc. Elle avait oublié de mentionné qu’elle avait une amie aussi mignonne.

    Laia cligna des yeux, surprise par ce qui était en train de se passer. Était-il en train de lui faire son numéro de dragueur où rêvait-elle ?

    - Tu devrais retourner dans ta classe Toru. Les cours vont bientôt commencer.

    - J’y vais, calme-toi Nishi. Si tu trouves mon mediator, appelle moi.

    - Et si je le trouve moi ? Demanda Yuki en enroulant une mèche de cheveux autour de son doigt.

    - Tu auras juste à crier mon nom et je viendrai sur mon cheval blanc, dit-il en lui déposant un baiser sur la main avant de partir.

    - Où as-tu rencontré un type de ce genre ? Il est vraiment sexy. Il est célibataire ?

    - Je… Allons-y les cours vont commencer.

     


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  • Commentaires

    1
    Mercredi 26 Juillet 2017 à 00:44
    M.A. St-Pierre

    Oh non. Il ne va pas se passer ce que je crois qu'il va se passer! Ça sent le poulet rôtie. 

     

    Toujours aussi chouette :)

      • Mercredi 26 Juillet 2017 à 18:19

        Ça dépend de ce que tu crois qui va se passer winktongue mais je pense qu'effectivement il va se passer ce que tu crois qui va se passer. Haha

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