• Premier et dernier amour - Toru : Chapitre 04

    Chapitre 4

     

    - Salut, pochtronne.

    -Moins fort, par pitié. Ma tête va exploser, maugréa-t-elle en s’asseyant sur une chaise.

    Louna attrapa un verre, le posa devant Laia et lui servit un grand verre d’eau.

    - L’aspirine est devant ton nez, dit Louna en s’essayant en face d’elle.

    - Pourquoi est-ce que j’ai un bandage ? Demanda Laia en levant sa main droite.

    - Comment le saurais-je. Tu es arrivée au bar de Takayagi complètement bourrée.

    Laia se gratta la tête essayant de se souvenir de journée mais rien ne lui revient à part le début du repas.

    - Je me suis bien éclatée ?

    - Pardon ?

    - Tu sais bien. Danser à poil sur un comptoir, embrasser des inconnus et embarquer un gars dans les toilettes pour m’envoyer en l’air…

    - Tu ne tenais pas assez longtemps debout pour faire ce genre de chose...

    - Sérieux ? Dit Laia avec une moue déçut.

    - Tu as en revanche beaucoup parlé.

    - Qu’est-ce que j’ai dit ?

    - Tu maudissais les hommes et m’a traité de nain.

    - C’est tout ce que j’ai dit ?

    Louna se leva et se dirigea dans l’évier pour laver son bol. Devait-elle dire qu’elle avait mentionné le nom de cette Yuki ? Elle côtoyait depuis longtemps Laia pour savoir qu’il y avait deux sujets tabous à ne pas aborder. Le premier était son amie d’enfance Yuki et le deuxième était cet enfoiré de musicien.

    - Tu m’as aussi promis de me masser les pieds ce soir.

    Laia attrapa un coussin et l’envoya au visage de Louna qui l’attrapa sans la moindre difficulté.

    -  Tu me prends pour ton esclave ou quoi ? Va te faire masser par un de tes amants !

    - En parlant d’amant, le boss a appelé ce matin. Il veut que tu passes au bureau.

    - Pourquoi ? J’ai envoyé sa chronique, qu’est-ce qu’il me veut ?

    - Va savoir.

    Louna se dirigea dans sa chambre et ressortit avec son manteau.

    - Au fait, j’ai trouvé ce que je voulais pour mon anniversaire.

    - Alléluia, un jour avant son anniversaire, elle me dit enfin ce qu’elle veut. Vas-y, je suis tout ouïe. Dit Laia en posant son verre d’eau.

    - Je veux que tu m’accompagnes pour mon travail mercredi à Osaka. Je dois photographier la ville et aussi les artistes présents au concert Rock Japan.

    - Trouve autre chose.

    - Non. Je dois prendre des photos de la ville et j’ai besoin d’un guide.

    - Tu te rends comptes que tu as réussi à mettre les deux mots que je ne supporte pas d’entendre dans une seule phrase ?

    - Tu me dois bien ça. À cause de toi, un de mes rencards est tombé à l’eau et en plus je me suis tuée le dos à te porter.

    - Okay, soupira Laia.

    - Cool. Tu n’as pas intérêt à revenir sur ta promesse.

    - Je dois cracher par terre pour prêter serment ?

    - J’y vais. À tout à l’heure.

     

    - Mais qui avons-nous là ? Son altesse royale daigne enfin se présenter au bureau après 4h de retard.

    - Voyons patron, combien de fois dois-je vous dire de me traiter comme votre égal.

    - J’ai l’air de plaisanter ?! Cria son patron subitement.

    - Vous ne devriez pas vous énerver comme ça, patron. C’est mauvais pour la santé.

    - Assis !

    Laia posa son sac au sol et s’affala sur le fauteuil.

    - Tu as autant de grâce qu'un rhinocéros à la poursuite d'un papillon, maugréa son patron.

    - Merci du compliment, dit-elle avec un large sourire.

    Son patron sortit une grosse boite en carton avec à l’intérieur une multitude de lettre de dessous le bureau et le posa devant Laia.

    - Si vous vouliez dévoiler vos sentiments à mon égard patron, il fallait juste m’envoyer un sms et pas écrire toutes ses lettres…

    - Pour une raison que j’ignore totalement, coupa son patron. Ta chronique sur les premiers amours ont eu un énorme succès et des centaines de lecteurs t’ont envoyé des lettres pour te poser des questions.

    Laia cligna des yeux surprise par ce qu’il venait de dire. Sa chronique avait eu du succès ?

    - La direction a décidé de te consacrer une page entière afin de répondre aux lecteurs.

    - Hein ? Quoi ?

    - Bien évidemment tu devras poursuivre tes chroniques à côté.

    - Je crois que j’ai mal entendu. J’ai cru que vous me disiez de répondre aux courriers de ses dégénérés.

    - Ses dégénérés comme tu dis sont ton gagne pain. J’ai oublié de te donner le prochain thème de ta chronique…

    Son patron attrapa un stylo, marqua sur un papier de bloc note et le colla sur la boite avant de se lever et ouvrir la porte.

    - Maintenant file. J’ai d’autres personnes à enguirlander.

    Laia sortit du journal encore sous le choc de ce qu’elle venait d’apprendre. Rêvait-elle où lui avait-il ordonné de répondre aux lettres des lecteurs ? Depuis quand y avait-il marqué psychologue sur son front ? Elle posa le carton sur le trottoir et attrapa une lettre.

    « Bonjour, Laia. Je m’appelle Shiro. Je t’écris pour te dire que j’ai adoré ta chronique sur le premier amour. J’ai par ailleurs une question à te poser en espérant que tu aies la réponse. Doit-on vraiment aimer son copain avant de se donne entièrement à lui ? »

    - Cette gamine… Petite effrontée ! Je devrais montrer cette lettre à Kurosaki, dit Laia en rangeant la lettre dans sa poche. Oh ! Mais que vois-je devant mes yeux meurtris ? Une beauté qui rayonne autant qu’un soleil.

    - C’est quoi ce carton ?

    - Des lettres de mes fans.

    - Tu as des fans. Toi ? Demanda-t-elle septique.

    - C’est à croire que tout peut arriver. Tu allais quelque part ?

    - Je dois faire des photos du nouveau parc qui vient d’ouvrir.

    - Je viens avec toi.

     

    Laia posa le carton au sol et s’assit sur le banc tandis que Louna prenait des photos de tout ce qui l’entourait.

    - Qu’est-ce qui t’a donné l’envie d’être photographe ?

    - Ma grand-mère. À chaque fois que j’allais chez elle. Elle me sortait toutes ses vieilles photos et me racontait le moment où la photo avait été prise. Voir son visage s’illuminer à chaque photo qu’elle regardait. C’était magique. Et toi ? Qui t’a donné l’envie d’écrire.

    - Toru, murmura-t-elle.

    - Tu as voulu être écrivain à cause de ce type ? Demanda surprise Louna.

    - Je me suis dit qu’en choisissant ce métier, il finirait par me lire et à continuer de vivre dans une torture perpétuelle, dit Laia avec un sourire sadique.

    - Tu crois qu’il lit ce que tu fais ?

    - Aucune chance. Il n’était pas le genre de lire ce genre de magazine et j’en suis sûr que ses goûts n’ont pas changés…

    Laia attrapa le post-it que son patron avait collé sur la boite et lu le thème qu’il lui avait imposé : « Peut-on se remettre d’un chagrin d’amour »

    Louna se retourna et ne put s’empêcher de rigoler devant la tête que faisais Laia

    - Qu’est-ce tu as ?

    - Le nouveau thème de ma chronique.

    - Peut-on se remettre d’un chagrin d’amour.

    - Il est dans sa période sentimentale où quoi ? Pourquoi fait-il que me filer ce genre de sujet, maugréa-t-elle.

    - C’est bientôt la saint valentin…

    Laia se leva et se posta devant Louna qui sursauta en voyant la tête de son amie devant son objectif.

    - Je travaille Laia.

    - Moi aussi. Même si ça ne se voit pas…

    - Qu’est-ce que tu veux ?

    - Tu as déjà subis un chagrin d’amour ? Tu t’en es remis ? Attends, je ne devrais pas interviewer une personne qui n’a pas de coeur…

    - Je te signale que je suis devant toi.

    - Et si je demandais à grand-mère ? Non. Elle n’a dû jamais avoir de chagrin d’amour vu qu’elle est sortie qu’avec qu’un seul type.

    - Quand tu auras fini ton monologue fais-moi signe.

    - Arf, je suis vraiment maudite.

    - Il te reste plus qu’à réfléchir par toi-même.

    - Réfléchir ? Comme si je pouvais traiter sur ce genre de sujet ! Je suis comme toi. Mon cœur s’est changé en pierre. Il a arrêté de battre depuis très longtemps. Je me demande même s’il a déjà marché correctement.

    - Où tu vas ?

    - Je vais me marrer un peu et me foutre de la gueule de ses crétins qui m’envoient des lettres, dit-elle en prenant le carton de lettre. À ce soir, rayon de soleil.

     

    - Mon dieu, Laia ! Qu’est-ce qui s’est passé ici ? Demanda Louna en enjambant toutes les lettres étalées au sol.

    - Un tremblement de terre…

    - Qu’est-ce que tu fais allonger par terre ?

    - Je contemplais les étoiles.

    Louna leva les yeux au plafond et secoua la tête.

    - Si tu veux contempler les étoiles tape toi la tête contre le mur, dit-elle en posant ses affaires sur le canapé. Tu les as toutes lus ? Demanda-t-elle en désignant les lettres aux sols.

    - Non, je me disais que c’était bien de les sortir de leur enveloppe et de les étaler au sol…

    Louna se baissa et attrapa une lettre.

    - Bonjour Laia. Je suis une de tes plus grands fans. J’adore ton franc parler et contrairement aux adultes, tu ne prends pas des pincettes. C’est pour ça en autre que je t’écris. Je voudrais avoir ton avis. Il y a un garçon sur qui je craque mais il ne me regarde pas comme une fille mais comme une amie. Que dois-je faire ?

    - Tu peux mettre cette lettre dans mon sac ?

    - Pourquoi ? Tu ne vas pas lui répondre ?

    - Je vais la montrer à mon frère pour lui faire comprendre que les jeunes de nos jours ne sont pas si innocents que ça.

    - Comme si tu étais innocente à cet âge-là. Dit-elle en posant la lettre sur la table basse.

    - Ça peut te surprendre mais oui. J’étais une petite fille sage à cet âge-là et je le suis encore d’ailleurs.

    - Et moi je suis la petite fille de l’empereur.

    Louna attrapa la télécommande et alluma la télé avant de se diriger dans la cuisine.

    - Bonsoir, ce soir nous avons le plaisir d’accueillir le groupe  Wanokuroku.

    Laia se redressa et regarda la télévision.

    - Tout d’abord toutes mes félicitations pour la sortie de votre nouvel album. Cet album est une pure beauté.

    - Merci.

    - J’ai entendu dire que Toru avait écrit le plus grand nombre de chanson en particulier la chanson qui est classé numéro 1 à l’Oricon. Est-ce vrai ?

    - Ce matin c’était l’autre et maintenant c’est lui ! On ne peut pas allumer la télé sans avoir la paix ses temps-ci, maugréa Louna en éteignant la télé.

    - L’autre ? 

    - Tu devrais te mettre devant ton ordinateur et essayer d’écrire ta chronique et ne pas t’y prendre au dernier moment comme la dernière fois.

    - Pourquoi tu changes de sujet ?

    - Je ne change pas de sujet, va écrire.

    - Comment ça se fait que tu connaisses ma vie en entier et que je ne connaisse rien de toi ?

    - C’est parce que tu ne peux pas t’empêcher de tenir ta langue. Au fait. Tu veux quoi pour ton anniversaire ?

    - Mon anniversaire ?

    - C’est le mois prochain non ?

    - Je ne veux rien.

    - Pourquoi tu me réponds la même chose à chaque fois que je te demande ? Il s’est passé quelque chose quand tu étais gosse ou quoi ? J’ai raison, pas vrai ? Qu’est-ce qui s’est passé ?

    - C’est le jour où j’ai essuyé mon premier chagrin d’amour, dit-elle en plongeant son regard dehors.

     

     

      ~13 ans plus tôt~

    - Merde, je me fais vieux !

    - Toru ? Qu’est-ce que tu fais là ? Je croyais que tu devais répéter avec tes potes.

    - Je suis venu te souhaiter un bon anniversaire avant. Dit-il en lui balançant une petite boite au visage.

    - C’est pour moi ?

    - Non, c’est pour ton frère.

    Laia ouvrit la boite et retient sa respiration en voyant ce qu’elle avait devant les yeux. C’était une croix avec au bout un diamant rouge. Cette croix était entourée du signe infini sur lequel était marqué « For Eternity »

    - C’est magnifique, murmura Laia.

    - J’ai de suite pensée à toi quand je l’ai vu. Tu te souviens de notre première rencontre ? Demanda-t-il en lui mettant le collier.

    - J’étais en train de chercher avec mon frère le collier que mon arrière grand-mère m’avait offert. Tu es apparu de nulle part et t’es proposé de nous aider, répondit Laia avec un léger sourire sur les lèvres.

    - J’ai l’impression que ça remonte à hier, dit Toru en s’essayant au sol.

    - On dirait un vieux qui parle…                                            

    - Laia ?

    - Quoi ?

    - Je dois t’avouer quelque chose mais je ne sais pas comment te le dire...

    Laia regarda Toru surprise de son manque de confiance. Se pourrait-il qu’il éprouvait la même chose qu’elle ? La jeune femme retient sa respiration lorsque le jeune homme plongea son regard dans le sien.

    - Je ne dois pas aller répéter avec les potes après…

    - Tu vas faire quoi alors ?

    - Je vais rejoindre Yuki.

    Laia fit un pas à reculons. Pourquoi devait-il rejoindre Yuki ? Se pourrait-il que….

    - Nous sortons ensemble, Laia. Yuki ne voulait pas te le dire mais ça fait maintenant 6 mois déjà et je…

    - Sur toutes les filles qu’il y a autour de toi pourquoi a-t-il fallut que ce soit elle ?

    - Laia ?

    - Je dois y aller. J’ai cours de solfège.

    - Laia !                                                                                   

    La jeune femme sortit en trombe de sa chambre.

    - Laia, ça va ? demanda son frère inquiet de la voir pleurer.

    - Tout va bien. Je vais faire un tour.

    Laia traversa la route et se dirigea dans le parc. Elle passa devant les balançoires et entra dans le château du toboggan avant de s’effondrer en sanglot.

    - Laia ! Cria Toru devant l’entrée du parc.

    Laia regarda par la petite fenêtre du château et regarda Toru tout en priant qu’il la trouve.

    - Oui, Yuki ? … Je lui ai dit oui…

    - Ne pars pas, murmura Laia. Reste, je t’en prie, dit-elle en serrant le collier qu’il lui avait offert dans sa main droite.

    - J’arrive.


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  • Commentaires

    1
    Mardi 1er Août 2017 à 04:22

    Oh! Tu as raison. C'est exactement ce que je pensais T.T C'est triste pour Laia. Pourquoi lui donne-t-il le collier dans ce cas? Un gage d'amitié? Même si ce n'est pas nécessairement voulu, c'est encore pire. Un faux espoir de plus qui rend le choc de la nouvelle encore plus puissant.

     

    J'adore les personnages. Laia et son sarcasme surtout, avec son franc parlé. Elle n'a pas de culot de répondre ainsi à son patron. Ah ah. D'ailleurs, il remue bien le couteau dans la plaie avec ses sujets de chroniques XD On sent bien la relation d'amitié qu'elle a avec Louna rien que de la manière qu'elles communiquent ensembles. Louna, quant à elle, est assez mystérieuse. Il y a des trucs qu'elle ne dit pas et ça m'énerve! La curieuse que je suis devra patienter et lire la suite si je veux avoir des réponses :P

    2
    Mardi 1er Août 2017 à 09:55

    C'est un garçon il a de la merde dans les yeux haha

    Qu'est-ce que tu veux savoir sur Louna ? C'est n'était pas mon intention de la rendre mystérieuse xd. Dans le tome 2, je parle plus du présent que du passé donc tu auras pas des informations sur son enfance :p

     

    3
    Jeudi 3 Août 2017 à 04:08

    En effet. Ah ah.

     

    Ben Louna me paraît mystérieuse lorsqu'elle parle de "l'autre" et de Toru en regardant la télé. On ne sait pas qui est l'autre, ce qu'il s'est passé pour qu'elle soit ainsi et le sentiment est renforcé en voyant que le sujet se clos rapidement et lorsque Laia dit qu'elle ne connaît pas grand chose d'elle^^

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    4
    Jeudi 3 Août 2017 à 11:58

    C'est son amour de jeunesse. Il a eu ce qu'il voulait et ensuite l'a largué. Le côté mystérieux c'est ce qui fait son charme et tu en sauras pas plus même dans le tome 2 Haha.

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