• Le jardin d'Eden - Hyde - T1 : chapitre 02

    Chapitre 2

     

    Léo s’était rendu au sous-sol où se trouvait la salle de sport dès la fin de la réunion. Pour une raison qui le dépassait, il avait besoin de se défouler. Non pas parce qu’il était énervé mais anxieux… Il ne savait pas pourquoi mais une partie de lui, lui criait qu’il attirerait les ennuis s’il restait près de cette humaine.

    Il laissa les altères pour le tapis de course, !se posta dessus, le mit en route et fit rouler le plus rapidement possible de tapis. Pourquoi avait-il sauvé cette femme ?

    - Léo. T’as pas oublié quelque chose ? Demanda une voix féminine à l’entrée de la salle de sport. Elle est réveillée…

    Abbygael serra les dents et s’avança vers le jeune homme. S’il y avait bien deux choses qu’elle détestait, c’était d’être ignorée et de se répéter. Elle attrapa le fil de la machine et tira dessus d’un coup sec. La machine émit un bip de mécontentement avant de s’éteindre brusquement.

    - Ton humaine est réveillée...

    Léo sortie de la machine en sueur, attrapa une serviette et s’épongea le visage.

    - Il lui faut des fringues. Poursuivit la jeune femme qui sentait la moutarde lui monter au nez.

    - Tu as cas lui donner les tiens, murmura Léo sans regarder Abbygael.

    - Youhou, tu m’as déjà regardé au moins une fois depuis que tu me connais ?

    Léo cligna des yeux et regarda la jeune femme ne comprenant pas où elle voulait en venir. Où était le problème ? Abbygael était une femme et cette humaine aussi. Pourquoi ne pouvait-elle pas donner ses affaires ? À moins qu’elle ne l’était pas…

    Il plissa des yeux et l’analysa. Celle-ci mesurait 1m70, avait les cheveux longs frisé bleu marine, les yeux verts clairs, une bouche pulpeuse. Elle portait une longue robe violette à bustier avec des manches arrivant en pointe au niveau de ses mains. Le bas de sa robe quant à lui était noir, violet. Une échancrure était ouverte au niveau du haut de la jambe gauche et dévoilait ainsi sa peau. Arrivait-elle à respirer dans ce genre de tenue ? Il regarda son immense poitrine à la recherche d’un soulèvement de thorax. Oui, elle respirait et s’était bel et bien une femme.

    - Il faut vraiment que tu arrêtes de trainer avec Cain. Tu deviens aussi pervers que lui, pestiféra-t-elle.

    Léo regarda la jeune femme ne comprenant toujours pas ce qu’elle voulait dire par là. En quoi le fait de l’avoir regardé faisait-il de lui un pervers ? C’était elle qui lui avait dit de le faire après tout…

    - Un pervers trouve sa proie attirante… tu ne l’es pas. Dit-il en enfilant son sweet noir à capuche.

    - Toi… Abbygael ferma les yeux et essaya de reprendre le contrôle de ses émotions. Ramène ton cul et tu comprendras pourquoi elle ne peut pas prendre mes fringues ! dit-elle avant de disparaitre derrière la porte de la salle de sport.

    Léo emboita le pas d’Abbygael et la suivit sans broncher. Ils longèrent un long couloir, prirent l’ascenseur pour arriver au rez de chaussé. Une fois arrivé, ils entrèrent dans la première porte à droite et se retrouvèrent à l’infirmerie. Léo regarda le lit vide puis tourna la tête vers le paravent qui se trouvait au fond de la pièce à gauche.

    - Tu peux sortir Ava. Dit Abbygael.

    Léo s’appuya contre le mur, croisa ses bras ainsi que ses longues jambes, ne comprenant toujours pas pourquoi Abbygael ne pouvait pas lui passer ses affaires et pourquoi il se trouvait ici.

    - Je sais pas trop…

    - Sors, il n’y a que nous deux. Commença à s’impatienter Abbygael.

    Ava s’écarta du paravent et plaça ses mains devant le plie de sa mini-jupe. Abbygael tourna la tête vers Léo et afficha un sourire amusé en voyant la tête du jeune homme. Celui-ci avait la bouche grande ouverte et avait déplié ses jambes ainsi que ses bras.

    - Tu comprends maintenant pourquoi je ne peux pas lui filer mes fringues.

    Léo cligna des yeux et regarda Ava. Celle-ci portait un bustier en cuir noir, avec un nœud papillon rouge au niveau de la poitrine et deux autres au niveau des hanches. Avec le corset était accrochée une mini-jupe, rouge avec de la dentelle noire. Une émotion l’envahit à ce moment-là, un sentiment qu’il n’avait pas éprouvé depuis longtemps. Était-il sur le point de devenir un pervers ? Le jeune homme repris le contrôle de ses esprits lorsqu’Ava disparu de son champ de vision.

    - Tu as dit qu’on était seule. 

    - J’ai menti, ricana Abbygael.

    Léo se dirigea vers le paravent, le contourna et se posta devant la jeune femme. Celle-ci s’était enroulée dans un drap. Il tendit la main et tira sur le drap pour lui enlever. Elle voulut protester mais le jeune homme parla en premier sans la quitter des yeux.

    - Un corset et une jupe ?

    - C’est le seul truc qui lui va, vu ses mensurations… répondit Abbygael à l’autre bout de la pièce. Mais on dirait que je me suis trompée et que cette tenue lui va à merveille vu la tête que tu fais. Rigola Abbygael. Devrais-je peut être appeler Cain pour lui demander son avis sur la tenue ?

    Léo poussa le paravent violemment d’un coup de main et chercha des yeux la jeune femme qui venait de disparaitre derrière l’encadrement de la porte.

    - Excuse-moi, je…

    Ava arrêta de parler lorsqu’elle vit le regard froid que lui lançait le jeune homme. Qu’est-ce qu’elle avait fait pour mériter ce genre de regard ? Elle fit un pas à reculons mais Léo lui attrapa fermement la main et se mit à marcher. Ils franchirent la porte de l’infirmerie, prirent un long escalier tortueux, tournèrent à gauche, passèrent trois portes du côté gauche et s’arrêtèrent devant la quatrième. Le jeune homme franchit la porte et ordonna à Ava de s’assoir sur le lit, chose qu’elle fit sans discuter de peur qu’il ne lui saute dessus pour l’étrangler ou dieu seul sait quoi d’autre. Léo se dirigea vers un placard, attrapa un débardeur blanc, un sweet à capuche noir ainsi qu’un bas de jogging noir.

    - Mets ça, dit-il en lui tendant les habits

    - Hein ?

    Léo lui posa les vêtements sur le lit et alla se poster près de la fenêtre dos à la jeune femme. Ava regarda Léo puis les vêtements qu’elle avait sur le dos et ceux qu’il avait posé sur le lit. Elle ne mit pas longtemps à se décider. Elle se leva attrapa les vêtements, enfila le jogging, et essaya de défaire la fermeture de la robe qui se trouvait dans son dos mais émit un petit cri de douleur. Léo qui regardait dehors à ce moment-là tourna la tête vers la jeune femme. Celle-ci se tenait le ventre au niveau où Adam lui avait planté son couteau. Le jeune homme soupira et alla se placer en face de la jeune femme. Il lui fit signe de se retourner, tendit ses doigts vers la fermeture et la défit lentement, une fois terminé, il retourna à l’endroit où il se tenait quelques minutes plus tôt. 

    - C’est bon. Dit Ava une fois habillé.

    Léo se retourna et regarda la jeune femme. Le sweet lui allait trop grand ainsi que le jogging mais au moins personne ne lui sauterait dessus et le plus important, il avait confirmé qu’il n’était pas un pervers...

    - Excusez-moi mais je peux savoir où je suis ?

    - Non. Répondit-il.

    - Je peux savoir qui vous êtes ?

    - Non.

    - Voyons Léo, est-ce une façon de parler ainsi à notre invité ?

    Ava sursauta en attendant la voix d’un inconnu provenir de l’encadrement de la porte. Depuis quand était-il là ? Elle ne l’avait pas entendu entrer, ni sentit sa présence d’ailleurs…

    - Bonjour, je m’appelle Matt et voici Léo, mais je ne pense pas que ce soit nécessaire de faire sa présentation étant donné l’endroit où vous vous trouvez. Dit-il avec un sourire espiègle sur les lèvres.

    Ava écarquilla les yeux devant sa remarque quelque peu déplacé. Pour qui la prenait-il ?!

    - Ava, finit-elle par lâcher sous le regard intense du nouvel arrivant.

    - Très jolie prénom. Puis-je  également vous poser quelques questions ? Dit-il en s’asseyant sur un fauteuil en cuir. Vous souvenez-vous de ce qui s’est passé hier soir ?

    Ava secoua négativement la tête s’en prendre la peine de réfléchir. Matt examina la jeune femme de la tête au pied. À en juger son attitude corporelle, elle ne voulait en aucun cas se souvenir de ce qui s’était passé la veille.

    - Ma question est très importante Miss Ava. Essayez de vous souvenir, fermez les yeux.

    Ava ferma les yeux et essaya de se souvenir. Elle se remémora l’instant où Léo était apparu devant elle, où il lui avait dit de partir. Elle se souvient aussi du visage du type qui l’avait poignardé mais aussi d’un homme avec des ailes noires dans le dos. Et pas n’importe quel homme. Elle se tourna vers Léo.

    - Qui êtes-vous ? Demanda-t-elle paniqué.

    Léo s’éloigna de la fenêtre et regarda la jeune femme. Qu’avait-elle bien pu se souvenir pour être prise de panique si soudainement ? Il fit un pas vers Ava mais celle-ci recula et se heurta au lit. Matt qui regardait la scène assis dans le fauteuil affichait un visage effrayant. Elle se souvenait donc de quelque chose…

    -  D’après vous, Miss Ava. Qui est-il ou plutôt qui sommes-nous ? Demanda-t-il.

    - Je ne sais pas… Dit-elle en détournant le regard.

    Matt se leva de son siège et alla se poster à côté de la fenêtre.

    - Et moi, je crois que vous le savez très bien, Miss Ava.

    - Non.

    - Dites-le. Qu’est-ce qu’on est, insista-t-il.

    - Ça suffit. Dit subitement Léo d’un ton glacial. Laisse-la.

    Matt se déplaça vers le jeune homme à une vitesse phénoménale, lui plaça sa main droite sur le thorax de Léo et appuya. Une énergie bleue se dégagea de la main de Matt et Léo s’écroula au sol en se tenant le thorax d’une main, tout en grimaçant de douleur.

    - Qu’est-ce que vous avez fait ! Dit Ava en se précipitant vers le jeune homme.

    Elle essaya de regarder s’il était blessé mais lorsqu’elle tendit la main pour regarder son thorax, Léo la repoussa violemment.

    - Tu devrais les libérer Léo avant que la douleur ne devienne insupportable… Dit-il en retournant vers la fenêtre.

    - Les libé…

    Ava lâcha un hoquet de surprise en voyant d’immenses ailes noires sortirent du dos de Léo.

    - Ne sont-elles pas magnifiques ? Questionna Matt qui avait son regard plongé dehors.

    Ava cligna des yeux. Elle n’avait pas rêvé. C’était bien des ailes. C’était bien lui qui la tenait dans ses bras et qui volait après qu’elle se soit fait agressée. Ils avaient volés jusqu’ici...

    Ava s’avança vers Léo qui avait détourné son regard et regardait le mur à sa droite. Elle tendit la main mais son geste resta en suspend.

    - À ta place, je ne m’approcherai pas trop de…

    Matt n’acheva pas sa phrase en voyant la scène qui se déroulait devant ses yeux. La jeune femme approchait dangereusement sa main des ailes de Léo jusqu’à les toucher. Il cligna des yeux, étonné. C’était bien la première fois que Léo se laissait toucher ses ailes. Même Abbygael qui était leur soigneuse ne pouvait pas les toucher, à chaque fois, ils devaient s’y mettre à 5 dessus pour le maintenir.

    - Qu’est-ce qui se passe ici ?

    Léo leva les yeux vers la porte d’entrée puis se leva brusquement et rangea ses ailes. Ava se redressa et regarda le jeune homme qui venait de parler. Il était grand, avait les cheveux rouge, les yeux noirs et n’avait pas l’air très heureux lui aussi.

    - Marc, ne devais-tu pas être en ville ?

    - J’y suis allée. Pourquoi tes ailes étaient sorties ou pourquoi est-ce que cette humaine les touchaient ? Demanda-t-il froidement à Léo.

    Ava regarda Matt, puis Léo, le nouveau venu et de nouveau Matt. Était-il lui aussi un ange ? Avait-il lui aussi des ailes dans son dos qui sortait et entrait de son corps comme bon lui semble ?

    - Vous êtes comme Léo aussi ? Questionna Ava en regardant Marc.

    - C’est à moi qu’elle parle l’humaine ?

    - Marc, calme toi. Dit Matt d’un ton tranchant. Je crois qu’il est temps de tout vous dire Miss Ava. Si vous voulez bien me suivre.

    Léo se plaça devant Matt, celui-ci n’eut pas besoin de parler pour se faire comprendre. Matt plaça son bras sur l’épaule de Léo et l’amena avec lui, suivit de près par Ava et Marc. Ils descendirent au rez de chaussé et se retrouvèrent au salon. Ava analysa rapidement la pièce, il y avait un grand canapé blanc avec un fauteuil noir, 8 chaises et une grande table sur laquelle étaient posés un chandelier et un crâne. Sur les murs se trouvaient des peintures morbides ainsi qu’un portrait de 7 personnes.

    - Je crois qu’il est l’heure de faire les présentations avant de tout vous dire.

    Il pointa du doigt un jeune homme assis sur une chaise, les cheveux noirs et les yeux gris clairs.

    - Voici Sunny, à côté de lui, vous avez déjà fait sa connaissance, c’est Abbygael, ce sont eux deux qui se sont occupés de vous lorsque vous êtes arrivée ici à moitié morte. Celui qui manque de grâce et qui dort comme une otarie sur le fauteuil, c’est Cain. Quand à celui qui a les cheveux rouges et qui parle de manière brusque, c’est Marc. Pas la peine de vous présenter Léo.

    - Vous êtes tous des… anges ?

    Sunny eut un rictus en entendant la jeune femme prononcer le mot "ange". Marc quant à lui eut une réaction à l’opposé. Il s’apprêta à se jeter sur Ava mais Léo se plaça devant lui et lui barra la route.

    - Nous sommes des anges déchus, rectifia Matt. Nous avons été bannis du paradis pour diverses raisons.

    - Bannis du paradis, murmura Ava. Êtes en train de dire que Dieu existe ?

    - Ce vieux grincheux existe à mon grand désarroi, dit Cain en baillant.

    Ava s’assit sur le fauteuil et regarda devant elle.

    - Les démons existent aussi ? Le type qui m’a agressé c’était un…

    - Ange déchu qui a mal tourné, acheva Matt. Adam, c’est ainsi qu’il s’appelle. Il s’est allié à des démons pour pouvoir se venger de Dieu mais aussi de l’humanité toute entière…

    - Se venger de Dieu ? Je… euh… je suis désolée je ne connais rien en ce qui concerne la religion mais les anges n’ont-ils pas été créé par Dieu ? Pourquoi est-ce qu’il voudrait tuer son créateur ?

    - Parce qu’il a été banni du paradis et doit errer jusqu’à la fin des temps sur terre, dit Sunny en jouant avec un couteau.

    Léo qui s’était mis à côté de Marc regardait les différentes réactions de la jeune femme. Elle était passée de la peur à la curiosité. Comment une humaine pouvait-elle changer aussi vite d’humeur ? Il tourna brusquement la tête lorsqu’il vit Ava se mordiller la lèvre inférieure. Pourquoi diable faisait-elle ça et pourquoi avait-il l’impression d’être de nouveau un pervers ?

    - Vous détestez vous aussi Dieu ? Finit-elle par lâcher.

    - Ne le détesterez-vous pas vous aussi s’il vous envoyait dans un monde remplis de personne différente de vous ? Questionna Matt.

    - Non.

    - Pardon ?

    - S’il me laisse vivre alors pourquoi devrais-je le détester ?

    Matt cligna des yeux et rigola à gorge déployé.

    - Vous êtes quelqu’un de très intéressante, Miss Ava. Dit-il en se levant. Mais j’ai bien peur que les gens intéressants meurent en premiers. Léo vous raccompagnera chez vous lorsque votre blessure sera complètement guérie.

    Léo regarda Ava puis sortit d’un pas nonchalant du salon. Devait-elle le suivre ? Après tout, elle ne connaissait personne dans cette pièce. Abbygael s’était éclipsée avant que Matt dise sa dernière phrase. Les deux personnes qui restaient étaient le playboy du nom de Cain et le gars aux cheveux rouge qui ne semblait pas trop la porter dans son cœur. S’il avait eu des pistolets à la place des yeux, elle serait morte sur le champ. Ava tourna la tête et feint d’ignorer le regard glacial que lui lançait celui-ci.

     

    Quatre jours passèrent et Ava avait visité toute la demeure, du sous-sol jusqu’au dernier étage, aucune pièce n’avait de secret pour elle sauf une qui était fermée à clé. Elle longea le couloir du premier étage et s’arrêta à la fenêtre pour regarder dehors. Où pouvait-elle bien se trouver ? Au loin elle pouvait voir un petit parc puis des arbres. Il n’y avait aucune maison aux alentours, aucun être humain… Elle tourna la tête et regarda la porte de la chambre de Léo qui était fermée. Celui-ci n’avait donné signe de vie que lors des repas et repartait sans lui adresser le moindre regard ni la moindre parole. Avait-elle fait quelque chose qui ne fallait pas ? Lui en voulait-il de lui avoir touchée ses ailes sans l’avoir demandé ? Elle repensa au visage du jeune homme lorsque ses ailes noires avait surgit derrière son dos. Il avait détourné son regard comme s’il ne voulait pas qu’on le regarde. Avait-il honte d’être ce qu’il était ? Elle soupira fatiguer de se torturer les méninges pour trouver les réponses à ses questions. Elle s’éloigna de la fenêtre pour se remettre à errer dans le couloir lorsque la porte de la chambre à Léo s’ouvrit, laissant apparaitre le jeune homme. Il portait un débardeur sans manche noir qui faisait ressortir ses biceps et un jean qui lui allait à merveille. Ava se mordit la lèvre inférieure sans s’en rendre compte. Ce gars était vraiment magnifique dommage qu’il soit si bizarre…

    - Entre, murmura-t-il.

    - Hein ? Demanda-t-elle surprise.

    - Abbygael rentrera que ce soir, je dois changer ton pansement.

    - Sunny peut le faire.

    Léo lui attrapa le bras et la tira dans sa chambre avant de refermer la porte. Il se dirigea dans sa salle de bain et ressorti avec une petite boite qui posa sur la table basse. Il se tourna vers Ava et l’examina de la tête au pied en silence. Elle portait un de ses t-shirt et un de ses joggings également.

    - Enlève le t-shirt, dit celui-ci en reportant son attention sur la boite.

    - L’enlever ? Il suffit seulement de le lever.

    - Abbygael m’a demandé de regarder si tu avais des marques.

    - Je n’ai pas de…

    Elle s’enleva immédiatement le t-shirt en voyant le regard effrayant du jeune homme. Il valait mieux ne pas jouer avec ses nerfs avec l’expression qu’il arborait… Il se tourna vers Ava tout en prenant le soin d’éviter son regard, attrapa le haut du pansement et tira doucement pour le décoller. Il regarda la plaie qui était presque refermée. Abbygael ne plaisantait donc pas…

    - Pourquoi elles sont noires ?

    Léo stoppa son geste. Visiblement il ne s’attendait pas à ce genre de question. Quelle idiote elle était. Pourquoi avait-elle posé cette question ? Parmi toutes les questions qui lui trottaient dans la tête depuis deux jours il a fallu qu’elle sorte celle-là. Elle ne pouvait pas lui demander son âge, ou combien il mesurait…

    - Parce que je suis maudit. Finit-il par répondre.

    - Vous avez tous des ailes noires ?

    Ava attendit sa réponse qui ne vient pas.

    - Est-ce que ça fait mal… quand elles sortent ?

    Toujours aucune réponse. Pourquoi ne lui répondait-il pas ? C’était pourtant des questions où il pouvait répondre par un « oui » ou un « non »…

     Ava se mordit la lèvre inférieure, mourant d’envie de le mitrailler de question mais s’abstient. Si elle continuait à le harceler, il allait prendre la poudre d’escampette. Ce qui signifiait qu’elle allait se retrouver encore seule dans cette immense demeure et la solitude commençait à la peser. Ça lui pesait tellement qu’elle s’était mis à parler à un tableau qui se trouvait en face de l’escalier.

    Au bout de 2 minutes et 65 secondes de silence, Ava craqua.

    - Est-ce que tu parles toujours aussi peu ? Non pas que le fait de faire un monologue me déplaise mais ça m’aurait moins stressée que tu parles un peu plus, étant donné la situation dans laquelle je me trouve… C’est pas tous les jours que ce genre de chose arrive, en général quand je me retrouve dénudé devant un g… gros chat... Dit-elle en s’arrêtant de parler subitement.

    Quelle idiote elle faisait. Pourquoi fallait-il qu’elle parle autant lorsqu’elle subissait un coup de stress ?! Un sourire ? Avait-elle rêvé ou avait-il affiché rapidement un petit sourire sur les lèvres ?

    - Tous les anges déchus ont des ailes noires, et non ça fait pas mal. Répondit-il en mettant un nouveau pansement.

    - Merci.

    Elle attrapa son t-shirt et s’apprêta à le mettre lorsque le jeune homme arrêta son geste. Il fit un pas vers elle, la regarda droit dans les yeux, puis baissa les siens sur le buste dénudé de la jeune femme. Il tourna autour d’elle. Des frissons parcoururent l’ensemble du corps d’Ava lorsqu’elle sentit les doigts de Léo sur sa nuque. Il se replaça devant elle et souleva ses cheveux pour inspecter sa nuque. Ava essaya de tourner la tête mais impossible, son corps ne lui répondait plus. Le fait de savoir que les yeux du jeune homme l’inspectaient la rendait stoïque. Pourquoi était-elle comme ça ?

    - Aucune marque, murmura-t-il avant de s’éloigner d’Ava.

    Ava s’apprêta à lui demander son âge lorsque le téléphone du jeune homme sonna. Il décrocha sans dire un mot puis raccrocha quelques secondes après.

    - Cain te demande, dit-il froidement.

    Que se passait-il ? Pourquoi avait-il changé sa façon de parler ? Elle enfila son t-shirt et sortit de la chambre sans se retourner. Ce type était vraiment bizarre ! Une seconde avant, il était ce qu’on pourrait qualifier de gentil et la seconde d’après c’était un abrutis… Était-il bipolaire ou un truc du genre ? Ça aurait pu expliquer ses changements d’humeurs… Elle descendit les escaliers et se heurta à Cain.

    - Baby, j’ai quelque chose pour toi. Dit-il avec un large sourire.

    Ava se recula et se positionna de façon à prendre facilement ses jambes à son cou au premier signe suspect mais ça ne fut pas le cas. Il lui agita un Samsung Galaxy S4 sous le nez.

    - Répare le moi.

    - Hein ?

    - Tu es douée pour réparer ce genre de truc non ?

    - Comment est-ce que tu sais ça ?

    - Tu es humaine et jeune. Tous les humains de ton âge savent réparer ces débilités… Ah viens avec moi. Je connais un endroit parfait où tu seras au calme.

    Il lui attrapa le bras, descendirent les escaliers pour aller au rez-de chaussés, prirent l’ascenseur et descendirent au sous-sol. Ils longèrent un couloir, franchirent une porte, tournèrent à droite puis franchirent la première portent à gauche. À l’intérieur se trouvait une multitude d’ordinateur alignés sur une immense table. Sur le mur se trouvait une mini télé qui affichait tous les coins extérieurs du manoir.

    - C’était notre salle de contrôle. Plus personne n’y va maintenant que les ordinateurs ne marchent plus.

    Ava s’avança et regarda les ordinateurs de près. C’étaient tous des ordinateurs derniers cris avec écran plat et disque dur intégré dans l’écran.

    - Ils sont cassés ?

    - Je ne sais pas trop. Ils ont parlé d’un mot de passe qui bloque les ordinateurs. Léo a essayé de les débloquer mais sans succès. Au final, il en a fait valser un contre le mur. Dit-il en montrant une tâche noire contre le mur. La patience et Léo, ça fait deux, poursuivit-il en rigolant.

    - Demandez le mot de passe à la personne qui l’a mis.

    - Ça s’est impossible.

    - Pourquoi ?

    Cain se leva de la chaise et se dirigea vers une grande armoire noire qui se trouvait à gauche de la porte d’entrée pour en sortir une photo.

    - Parce qu’Adam l’a tué, répondit-il en lui tendant la photo. Il s’appelait Ben.

    Sur la photo se trouvait Marc, Léo et un autre homme avec de longs cheveux blonds et des yeux bleu clairs. Marc riait au éclat, avec Ben tandis que Léo regardait l’appareil sans afficher le moindre sourire.

    - Ses trois-là étaient inséparables.

    - Pourquoi il l’a tué ? finit-elle par demander.

    - Ben avait créé un logiciel qui permettait de tracer les démons dès qu’ils apparaissaient sur terre. Adam en a eu vent, a voulu détruire le logiciel mais n’y est pas arrivé alors il a tué Ben parce qu’il savait qu’une fois mort, personne ne pourrait se servir de ces machines. Assez parler de choses lugubres. Tu as tout ce que tu as besoin dans l’armoire. Si tu as besoin d’aide appelle-moi, j’arriverai de suite. Dit-il avec un large sourire.

    Ava regarda Cain partir en sifflotant. Ce garçon était vraiment différent du reste de la bande. Les autres affichaient tous des têtes de déterré, à croire qu’ils faisaient un concours à celui qui ne souriait pas le premier… Elle prit une grande inspiration, attrapa le matériel dont elle avait besoin dans l’armoire et s’entreprit à le dépecer. Une heure plus tard le téléphone portable marchait comme sur des roulettes. Elle s’apprêta à sortir de la pièce lorsque quelque chose d’inattendu se produisit. Un ordinateur se mit en route tout seul. Elle regarda autour d’elle, il n’y avait personne. Avait-il été mal éteint ? La jeune femme s’approcha de l’ordinateur, s’assit sur le fauteuil et regarda l’écran. « Entrez le mot de passe ». Elle tapa le mot Dieu « Erreur, vous n’avez droit plus qu’à 5 essais ». Ava pencha la tête de plus en plus curieuse de savoir ce que cet ordinateur cachait. Elle remonta à l’étage, ouvrit la porte de la chambre dans laquelle elle séjournait, attrapa son sac à main et redescendit dans la salle d’ordinateur. Elle s’installa derrière l’ordinateur, inséra une clé USB. Quelques secondes plus tard un dragon crachant du feu apparu devant l’écran s’ensuivit de millier de code.

    - Ce type était doué, murmura-t-elle.

    Elle prit une grande inspiration, craqua ses doigts et tapa à une vitesse vertigineuse sur le clavier d’ordinateur. Une demi-heure plus tard le mot de passe avait été craqué et un fond d’écran apparu.

    - Comment tu as fait ça ?

    Ava sursauta en attendant une voix masculine derrière son dos. Elle se tourna lentement et aperçut Léo qui se tenait à l’encadrement de la porte. Celui-ci portait une serviette sur la tête et un short avec un t-shirt blanc qui lui collait sur la peau à cause de la transpiration. Il enleva la serviette qui se trouvait sur sa tête et la plaça sur sa nuque avant de s’avancer vers elle. Ava ne put s’empêcher d’être ébahit devant sa démarche si sensuelle et féline. Elle sortit de ses songes lorsque le jeune homme se pencha par-dessus elle pour regarder l’écran.

    - J’ai eu un coup de chance, dit-elle

    Il quitta des yeux l’écran pour regarder Ava. Celui-ci n’était plus qu’à quelques centimètres de son visage. Elle pouvait sentir sa respiration sur son visage.

    - La chance n’existe pas, murmura-t-il.

    - Ba…by. Léo qu’est-ce que tu fais là ? Demanda Cain surpris de le voir aussi près de quelqu’un.

    Léo regarda une dernière fois Ava puis prit la direction de la sortit avant de murmurer.

    - Les ordinateurs sont réparés.

    - Tu as réparé les ordinateurs ? Léo ! Léo ? Saleté de gamin. Pestiféra-t-il. Aucun respect pour ses aînés !

    - Ton téléphone est réparé.

    - Merci ba…

    Ava s’élança à la poursuite de Léo avant qu’il ne puisse terminer sa phrase.

    - Léo. L’appela-t-elle pour qu’il s’arrête de marcher chose qu’il ne fit pas.

    Elle réussit à atteindre l’ascenseur avant que les portes ne se referment. Essoufflée, elle se plia en deux pour retrouver sa respiration.

    - Tu… réussi-t-elle à dire entre deux respirations. Le mot de passe de Ben, c’était toi.

    Léo regarda Ava sans la moindre expression. À quoi pouvait-il bien penser ?

    - Léo. C’était son mot de passe. Il devait tenir beaucoup à toi pour mettre ton prénom. Il aurait pu mettre Marc mais il t’a mis toi... Tu ne trouves pas ça…

    - Pourquoi tu me dis ça ?

    - Hein ?

    - Ça m’est complètement égal de savoir quel était son mot de passe.

    - Tu n’es pas content ?

    - Content de quoi ? Devrais-je être heureux de savoir qu’on utilise mon prénom comme mot de passe ?  Ben était quelqu’un de faible et d’idiot…

    - Tu ne devrais pas dire ça.

    - Pourquoi ?

    - Parce que c’était ton ami.

    - Mon ami ? répéta-t-il sarcastiquement. Sors un peu de ton monde utopique. L’amitié n’existe pas que ce soit dans mon monde ou dans le tient. Fais toi y à l’idée ou tu finiras par tomber de haut. Dit-il sèchement avant de sortir de l’ascenseur.

    Ava regarda le jeune homme disparaitre derrière la porte de la cuisine. Avait-elle mal compris ? Cain avait pourtant dit qu’ils étaient inséparables tous les trois alors pourquoi avait-il tenu un tel discours ?

     

    Pourquoi s’était-il énervé encore une fois après elle ? Elle n’avait pourtant rien fait mais s’était plus fort que lui. Il était pourtant allé courir pour calmer ses nerfs après que Cain ait demandé à ce qu’Ava descende le voir. Ça avait marché mais lorsqu’il l’avait vu de nouveau devant l’encadrement de la porte à l’appeler « Baby », ça l’avait énervé de nouveau. Il se dirigea vers le frigo et attrapa des légumes et s’apprêta à les couper lorsque la porte de la cuisine s’ouvrit à la volé.

    - Je ne suis pas d’accord avec toi. Dit Ava.

    Léo cligna des yeux surpris de voir la jeune femme devant lui.

    - Je serais contente, moi si une personne que j’adore mettait mon nom comme mot de passe et tu devrais l’être aussi ! Tu es vraiment bizarre tu sais ça ? Tu es la seule personne que je connaisse à râler pour ça !

    Léo afficha un léger sourire devant le tempérament de la jeune femme. Et lui qui pensait qu’elle n’avait pas de personnalité, s’était loupée.

    - Qu’est-ce que j’ai dit de si drôle… Ah ! Tu as souris. Je croyais que tu ne savais pas sourire.

    - J’ai des émotions, il m’arrive de sourire. Dit-il doucement.

    - Je croyais que tu avais perdu toute trace d’humanité…

    - Coupe les légumes au lieu de dire des idioties.

    - Tu rigoles quand quelqu’un te fait des chatouilles ?

    - Tu es étrange, finit-il par lâcher.

    - J’allais te dire la même ch… Aïe.

    Ava lâcha le couteau et regarda son index ensanglantée.

    - Je n’ai jamais été très doué avec les couteaux.

    Elle regarda à droite et à gauche à la recherche d’un papier pour arrêter le saignement.

    - Les humains sont des empotés…

    Il attrapa la main d’Ava et mis l’index de la jeune femme dans sa bouche. Ava voulu retirer sa main mais Léo la tenait fermement. Quand retira son doigt de sa bouche, le saignement s’était estompé. Il se dirigea vers une boite accroché au mur et en sortit un pansement.

    - Tu devrais faire attention à ce que tu fais… Dit-il en lui mettant le pansement.

    Ava regarda Léo la soigner pour la deuxième fois de la journée. Elle baissa les yeux et regarda sa bouche et sa mâchoire si magnifiquement tracé. Dieu avait créé un être vraiment magnifique.

    - Je fais attention mais mes mains ont tendance à faire ce qu’elles veulent.

    - Je devrais peut être te les attachées alors pour éviter que tu te coupes autre chose.

    Une pensée coquine traversa la jeune femme, celle où elle était attachée sur le pied de son lit et où…

    - Léo qu’est-ce qu’on mange ? Demanda Sunny qui entra en trombe dans la cuisine accompagné de Marc. Léo. Pourquoi tu ne réponds pas ? Léo ? Léo ? Léo ? Répéta-t-il comme un perroquet.

    Léo se retourna vers Sunny et lui balança un coup de poing dans le bras en guise de réponse.

    - Des carottes ? Je n’aime pas les carottes dit Marc écœuré.

    Léo prit une grande inspiration, reposa la carottes qu’il venait de prendre, se tourna vers le robinet pour se laver les mains, attrapa la main d’Ava et sortit de la cuisine après avoir lancé :

    - Démerdez-vous alors.

     

    L’heure du repas arriva. Sunny et Marc apportèrent les plats préparés avec leur soin soit la seule chose qu’ils savaient faire : du riz avec du steak. Ava s’assit en face de Léo qui avait enfilé une chemise blanche avec un pantalon blanc et une casquette noire. Matt arriva et s’assit en bout de table, celui-ci portait également un pantalon blanc et un t-shirt blanc. Ava cligna des yeux et regarda les autres membres. Ils avaient tous enfilé une tenue blanche. Elle se recroquevilla sur sa chaise en pensant à la tenue qu’elle avait dessus, à côté d’eux, elle faisait vraiment paysanne non pas parce que les vêtements que Léo lui avait donné étaient affreux mais parce qu’elle ressemblait à un sac à patate tellement que ses fringues étaient grands…

    - Léo, tu pourrais attendre que tout le monde soit installé avant de commencer à manger. Soupira Marc. Léo ? Léo ? Léo ? Léo ?

    Léo qui s’était redressé pour attraper du pain donna un coup de coude à la tête de Marc.

    - Ne commencez pas tous les deux, dit Matt en haussant le ton pour se faire attendre. Qui pourrait croire que vous avez plus de 100 ans, maugréa-t-il.

    Ava qui avait une très bonne ouïe eut un hoquet de surprise en attendant l’âge des garçons.

    - Plus de 100 ans ? répéta-t-elle en scrutant des yeux Léo.

    - Qu’est-ce que tu regardes. Demanda-t-il.

    - Tu te portes à merveille pour un grand-père de 100 ans.

    Sunny qui était en train de boire à ce moment-là manqua de s’étrangler en se mettant à rigoler. C’était bien la première fois qu’on traitait Léo de grand-père. Abbygael posa sa fourchette et se prépara à maintenir Léo au cas où il sauterait sur la jeune femme mais il ne fit rien, à la place, il la scruta longuement avant de continuer à manger.

    - Nous ne vieillissons pas contrairement aux humains, expliqua Matt. Pour nous 100 ans est le début de ce que vous appelez l’âge adulte.

    - En gros tu dois diviser 100 par 4 pour avoir son âge humain, poursuivit Abbygael.

    - 25 ? Tu as 25 ans demanda-t-elle à Léo en cligna des yeux.

    - Léo et Marc ont 100 ans. Sunny a 90 ans. Matt a 144 ans et moi et Cain avons 110 ans.

    Ava plissa des yeux et essaya de compter mentalement peine perdu. Elle avait toujours était nul en maths.

    - Sunny 22, Matt 36, Abbygael et Cain, 27 ans.

    - Si vous ne vieillissez pas alors vous ne pourrez pas mourir de vieillesse ?

    - Non baby, nous vivrons éternellement jeunes. Répondit Cain avec un clignement d’œil.

    Léo qui était en train de manger son morceau de steak avala malencontreusement de travers.

    - Mange plus lentement et arrête de regarder l’humaine, chuchota Abbygael en tapant le dos de Léo pour faire passer le morceau.

    Ava attrapa la carafe d’eau et lui remplit son verre.

    - Tu devrais boire un peu…

    Le jeune homme attrapa le verre que lui tendait Ava et la regarda froidement. Tout ça était de sa faute. Pourquoi avait-elle cette fichue manie de se mordiller la lèvre ?! 

    - Au fait Abbygael, où en est la cicatrisation de Miss Ava ? Demanda subitement Matt.

    - Demande à Léo, c’est lui qui a changé le pansement.

    Sunny, Cain et Marc stoppèrent leur geste surpris de la réponse d’Abbygael.

    - Tu as touché l’humaine ? questionna froidement Marc.

    - Arrête d’exagérer Marc. Il ne s’est pas envoyé en l’air avec elle. Il lui a juste changé son pansement. Soupira Abbygael.

    Sunny tendit la main et toucha le front de Léo de sa main gauche et pose sa main droite sur son front à lui.

    - Tu as pourtant pas de fièvre…

    - Pourquoi aurait-il de la fièvre ?! Commença à s’énerver Abbygael.

    - Léo n’aime pas qu’on le touche et n’aime pas toucher les autres… Dit Sunny.

    - Je suis jaloux que tu aies pu voir baby sans t-shirt. Rouspéta Cain.

    - Je te rassure, il n’y a rien à voir. Ricana Sunny.

    Ava serra la mâchoire. S’il avait été un de ses amis ou un inconnu dans la rue « humain » alors elle n’aurait pas hésité à lui mettre une gifle mais là il s’agissait d’un ange déchus, qui plus est un « inconnu » dont elle ignore les réactions possible qu’il pourrait avoir.

    - Merde Léo ! T’as failli me transpercer la main ! Rouspéta Sunny.

    Ava sortit de ses songes et regarda le jeune homme qui essayait d’enlever son couteau qui était planté sur la table.

    - Bien visé, dit Marc en rigolant.

    - J’ai loupé mon coup. Murmura-t-il avant de continuer à manger.

    - Espèce de taré !

    Une main s’abattit sur la table faisant sauter les assiettes ainsi que les plats.

    - Ce n’est pas bientôt fini ! dit Matt énervé. J’aimerai avoir une réponse à ma question. Repris-t’il plus calmement. Léo ?

    Léo leva les yeux de son assiette et regarda leur chef. Que devait-il dire ? S’il disait que s’était cicatrisé alors elle serait lâchée en pleine jungle. S’il disait que ce n’était pas cicatrisé alors elle resterait ici et il finirait par perdre le contrôle ce qui voudrait dire : tuer soit Sunny ou soit Cain. Il  tourna son regard vers Ava qui le regardait. À quoi pouvait-elle bien penser ? Elle détourna son regard et se mordit la lèvre.

    - Arrête de faire ça. Dit-il d’une voix à peine audible.

    - Léo ?

    - C’est cicatrisé. Finit-il par dire.

    - La question est donc réglée. Tu la ramèneras chez elle demain. Bien entendu, je compte sur vous Miss Ava pour garder votre séjour parmi nous secret.

    Le reste du diner continua avec chamaillerie, au grand désarroi d’Abbygael qui commençait à avoir une migraine d’enfer.

    - Je vous jure que si vous n’arrêtez pas de chercher Léo, je vous embroche contre le mur, dit-elle à Marc et Sunny.

    - Baby, tu ne manges plus ?

    - Je vais me coucher, je suis fatiguée. Merci pour le repas. Dit-elle en se levant et en prenant l’escalier.

    Abbygael regarda Léo qui suivait du regarda la jeune femme.

    - C’est notre appât Léo ne l’oublie pas, lui murmura-t-elle. Alors je te conseille de te reprendre.

    - Je ne vois pas de quoi tu veux parler.

    - Moi je crois que si. Dit-elle en lui tapotant l’épaule avant de partir.

     

    Léo tournait en rond dans sa chambre comme un lion en cage, ne cessant d’entendre la voix d’Abbygael dans sa tête « c’est notre appât, ne l’oublie pas. » Bien sûr qu’il n’avait pas oublié que c’était leur appât, c’était même lui qui avait proposé de le faire d’ailleurs ! Pour qui le prenait-elle ? Et puis pourquoi lui avait-elle dit ça. Ce n’était pas comme s’il avait mentit en disant que la plaie d’Ava n’avait pas cicatrisé alors pourquoi ? Il tourna la tête et regarda son reflet dans le miroir. Pourquoi était-il si agité et anxieux ? Il se dirigea dans le tiroir de sa commode, attrapa quelque chose et sortit de sa chambre pour se diriger dans la pièce où dormait Ava. Il frappa mais personne ne répondit. Était-elle sortie ? Léo posa la main sur la poignée et entra.

    Elle prenait donc ça douche… Il alla s’assoir sur le fauteuil et attendit. 10 minutes plus tard, Ava sortit de la salle de bain, une serviette enroulé autour de la taille et les cheveux mouillés. C’est au moment où elle s’apprêta à enlever sa serviette qu’elle remarqua la présence du jeune homme.

    - Léo ? Qu’est-ce que… Pourquoi tu es là ? Bredouilla-t-elle.

    Léo se leva, s’approcha d’elle, la fit se retourner et lui accrocha un collier autour du cou. La jeune femme plaça sa main machinalement sur le collier et le toucha pour deviner à quoi il ressemblait.

    Elle tourna la tête vers le miroir accroché et l’aperçut distinctement malgré la vue exécrable qu’elle avait de loin. C’était un collier avec des ailes qui entourait un saphir octogonale.

    - C’est un collier magique qui te protègera des démons. Dit-il en regardant l’épaule d’Ava.

    La jeune femme se tourna vers Léo. Celui-ci avait mis ses mains dans les poches et avait le regard plongé dehors.

    - Pourquoi vous regardez toujours pas la fenêtre ?

    - Quoi ?

    - J’ai remarqué que toi, Matt et Cain regardez tout le temps par la fenêtre. Comme si vous attendiez quelqu’un.

    - Dors. Je te ramènerai chez toi dès l’aube. Dit-il en se dirigeant hors de la chambre.

    Dès qu’il referma la porte il s’y adossa contre, ferma les yeux et prit une grande inspiration.

    Quelle idée il avait eu d’entrer dans cette pièce ! Il aurait dû sortir immédiatement dès qu’il avait entendu l’eau couler mais il n’avait rien fait. Au lieu de ça, il s’était assis et avait attendu. Il se souvient alors du combat qu’il avait eu contre lui-même pour reprendre le contrôle de son corps lorsqu’il l’avait vu sortir en serviette.

    - On dirait que tu as du mal à garder le contrôle, ricana une voix à quelques pas de lui.

    Léo se redressa et regarda Matt.

    - Ne t’en fais pas pour ça. Je me contrôle très bien.

    - Ce n’est pas pour toi que je m’en fais mais pour elle. Dit-il en montrant du doigt la porte d’Ava.

    - Depuis quand tu te préoccupes des humains, demanda-t-il froidement.

    - Depuis que tu es tombée sous le charme d’une. Répondit-il amusé.

    - Tu délires.

    - Tes paroles me rassurent alors. J’espère que tu ne les oublieras pas lorsque le moment sera venu.

    Léo se mit à marcher et dépassa Matt avant de lui répondre :

    - Sois sans crainte. J’attraperai Adam et le tuerai.

    - Même au péril de la vie d’Ava ?

    Léo s’arrêta net de marcher. Serait-il prêt à mettre la vie de la jeune femme en danger pour attraper et tuer Adam de ses propres mains ? Il attendait un moyen de se venger depuis si longtemps...

    - Ava n’est qu’un appât pour moi et rien d’autre. dit-il avant de se remettre en route.

     

     

     


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