•  

    Chapitre 3

     

    -          Marc, réveille toi.

     -          Fou le camp d’ici, Léo, maugréa-t-il en enfouissant son nez dans les cheveux d’Ally.

     -          Lève-toi.

     -          Qu’est-ce qu’il y a ?  

     -          La furie a parlé.

     Marc fonça vers la porte mais s’arrêta net sur le seuil avant de se retourner et de poser son regard sur la jeune femme.

     -          Il ne va rien lui arriver ici. Allons-y, dit la voix douce de Léo.

     Marc prit une grande inspiration avant de se tourner et de se diriger vers la pièce dédié aux interrogatoires. Il franchit la deuxième porte qui donnait une vue imprenable sur la salle de torture. Il y retrouva Ava derrière un ordinateur portable, Amon et Abbigaelle eux se tenaient devant la vitre teinté.

     -          Cette Harpie est une dure à cuire, dit Amon en croisant ses bras. Cain a passé la nuit à la torturer.

     -          Qu’est-ce qu’elle a dit ?

     -          Qu’Ally est bien plus précieuse qu’il n’y parait, lâcha Matt en entrant dans la pièce.

     -          Quoi ?

     -          Sa mère était une jeune femme née de la haute bourgeoisie. Elle a rencontré son père quand avait à peine 18 ans, Il l’a courtisé en lui promettant mont et merveille mais lorsqu’il a compris qu’elle était enceinte, il l’a jeté comme de la merde, répondit Abbygael. 

     -          La mère d’Ally a été griffée par une Harpie pendant sa grossesse, précisa Matt en allant s’asseoir à côté de la chaise d’Ava. 

     -          Je ne comprends toujours pas où vous voulez en venir, dit Marc en regardant Léo qui attira le siège à roulette de sa promise vers lui pour l’éloigner de leur chef.  

     -          Le sang de la mère d’Ally a muté lorsqu’elle était enceinte, répondit celui-ci en levant Ava de son siège pour s’asseoir dessus et placer la jeune femme sur ses cuisses avant de l’encercler de ses bras d’un geste possessif.  

     -          Le sang d’Harpie coule dans les veines d’Ally… murmura Marc comprenant enfin où ils voulaient en venir. Mais comment est-ce possible ? Elle n’a rien d’une Harpie. Elle est... humaine, à la limite sorcière mais… Une Harpie.

     -          D’où le fait qu’elle soit spéciale, ricana Cain en entrant dans la pièce tout en s’essuyant ses poings ensanglantés.

     -          Cette histoire est complètement dingue, dit Ava en caressant machinalement l’avant bras de Léo.

     -          Ally est en quelque sorte une hybride. La première de sa race. Mi Humaine, mi sorcière, mi Harpie, expliqua Abbygael. Le fait que ses deux parents avaient une apparences humains lors de sa conception expliquerait son apparence physique. 

     -          Pourquoi s’embêtent-elles alors à traquer une hybride qui ressemble plus à une humaine qu’à l’une des leurs ?

     -          Sa mère est devenue la reine des Harpies, répondit Cain en lançant le chiffon rempli de sang à la poubelle.

     -          Et alors ? Ce n’est pas parce qu’elle est devenue leur reine qu’elle s’est retrouvée doté d’un sens de la parentalité. Les Harpies qui nous ont attaquées la dernière fois voulaient l’éviscérer, pas la cajoler.

     -          Le sang d’une Hybride ! Comment n’ai-je pas pu y penser plus tôt !

     -          De quoi tu parles, Abby ? Questionna Amon.

     -          Un texte ancien parle d’un sortilège qui aurait le pouvoir de détruire tous les hommes de la terre...

     -          Et qui s’occuperait de combler vos désirs ? C’est honteux de penser à nous détruire, répliqua Cain d’une voix outrée.

     -           Pour effectuer ce sortilège, il faut le sang d’une enfant qui a subit une mutation lors de sa gestation. Une Hybride et...

     -           Et quoi ? Demanda Amon surpris de voir sa femme s’arrêter de parler subitement.

     -          Le coeur d’un amoureux transit.

     Tous les visages se tournèrent vers Marc en même temps.

     -          C’est pas de bol mon pote, ricana Cain en lui tapant sur l’épaule.

     -          Quoi ?

     -          Abbigael, Cain et Sunny, vous serez chargé de la protection d’Ally et de Marc, ordonna Matt en se levant. Léo, Amon avec moi. Nous devons débusquer cette reine et l’exterminer.

     -          Pourquoi aurais-je besoin d’être protéger ?

     -          Parce que tu es l’heureux gagnant du concours, ricana Cain en s’éloignant.

     -          Le fait que tu sois amoureux d’Ally te place dans une position dangereuse, dit Ava en le rejoignant.

     -          Tu lui as dit ? maugréa Marc à Léo.

     -          Il n’a pas eu besoin de me le dire. C’est marqué sur…

     -          Ally… murmura Marc avant de détaller vers sa chambre.

     Lorsqu’il ouvrit la porte, un vent de panique le submergea. La pièce était sans dessus dessous, les meubles renversés, des morceaux de verre jonchaient un peu partout, des marques de griffes surplombaient tout le mur de droite. Il s’avança d’un pas tremblant à la recherche de la jeune femme mais n’y trouva que le louvegot en piteux état. Il s’avança vers lui, son épée tendu vers sa gorge.

     -          Que s’est-il passé !

     -          Elles étaient trop… nombreuses.

     -          Quoi ?

     -          Les Harpies… 

     -          Vers où, sont-elles parties ? dit-il en le secouant comme un prunier.

     -          Marc, laisse-le, il est blessé, lâcha Ava en essayant de l’éloigner du louvegot.

     Le jeune homme repoussa la jeune archange violemment qui manqua de peu de percuter le mur si Léo ne s’était pas précipité vers elle pour la réceptionner dans ses bras.

     -          Marc, grogna Léo d’une voix furieuse.

     -          Vers où sont-elles parties, enfoiré !

     -          Le tuer ne te sera d’aucune utilité, dit Abbygaelle en posant sa main sur son épaule.

     -          Lâche-moi !

     -          Je te conseille de te calmer, menaça Amon en saisissant son poing qui s’apprêtait à abattre sur la soigneuse.

     -          Aussi non quoi ? Tu vas m’en foutre une ? lâcha Marc avec une lueur menaçante dans les yeux.

     -          Ça suffit, tonna la voix de Matt à l’encadrement de la porte. Abbygaelle charge toi de soigner ce louvegot et interdiction de le disséquer pour l’étudier. Ava active le traceur d’Ally. Amon, Léo et Sunny avec moi.

     -          Moi ?

     -          Oui, toi. Un soigneur débutant ne serait pas de repos là où on se rend.

     -          Sage décision, lâcha Cain en entrant dans la pièce pour s’asseoir sur le lit. Pendant ce temps, je m’occuperai des femelles restantes ici.

     Des grognements menaçant s’échappèrent de Léo, Amon. Ce qui eut pour effet de faire rire au éclat Cain.

     -          Relax. Je plaisantais… Enfin pas au sujet Baby, dit-il en faisant un clin d’œil à Ava.

     -          Ne t’approche pas d’elle, répliqua froidement Léo.

     La jeune femme s’approcha de son homme, l’enlaça avant de se mettre sur la pointe des pieds pour y déposer un baiser.

     -          Je me contrefou qu’il me taquine ou pas. S’il s’approche de toi. Je l’égorge.

     -          Que de violence. J’adore.

      -          Soyez sur vos…Léo ! Amon !

     -          On dirait qu’ils sont pressés de rentrer, ricana Sunny en emboitant les pas des jeunes archanges.

     -          Ses gamins… Le fait d’avoir récupérer votre âme ne signifie pas que vous pouvez foncer tête baisser !

     -          Cet enfoiré est seul avec nos femmes, maugréa froidement Amon.

     -          Vous savez que votre comportement est digne des hommes des cavernes ?  Vous devriez… Sunny ne termina pas sa phrase en voyant le regard meurtrier que leur lança les deux archanges.

     -          Ça suffit, tous les deux, soupira Matt. Cain ne touchera personne.

     -          On a un problème, retentit la voix d’Ava dans leurs oreillettes.

     -          Cain t’a touché ? grogna Léo.

     -          Non, mon cœur.

     -          Il a touché Abbygaelle ? s’emporta Amon.

     -          Tu es fier de toi ? Tu as vu dans quel état tu les as mis ?

     -          C’était plus fort que moi, ricana Cain.

     -          C’est quoi le problème ? Soupira Matt à bout de nerf.

     -          Marc, a pris la poudre d’escampette, répondit Cain.

     Marc rangea le traceur qu’il avait pris, avant de faire apparaître son épée. Comment avait-il pu être aussi négligeant ! Comment avait-il pu la laisser seule ? Il aurait du être là ! Il aurait dû être à ses côtés ! Elle était seule sans défense entourée de monstre sanguinaire. Il stoppa net en entendant un cri strident à quelques pas de lui. Un frisson le parcouru signalant qu’un danger se trouvait à proximité. Il avança à pas de loup et jeta un coup d’œil dans la grotte. Au plafond étaient suspendu une centaine d’Harpie, leur aile de chauvesouris, à moitié replié sur elles. Leurs têtes immondes remplis de crocs regardaient toute dans une direction. Le centre de la grotte. Où se trouvait une Harpie plus imposante que les autres. Celle-ci se tenait face à une jeune femme attachée à un poteau. Son sang ne fit qu’un tour en apercevant la personne attaché.

     -          Ally, murmura-t-il en faisant un pas dans sa direction.

     -          Je commençai à perdre patience, lâcha l’Harpie qui se trouvait au sol.

     -          Éloignez-vous d’elle.

     -          Cette colère, siffla-t-elle entre ses crocs. Ma fille n’aurait pas trouvé mieux comme prétendant. Ta puissance annihilera de la surface de la terre tous les males de toutes espèces.

     Des cris enthousiastes se répercutèrent dans toute la grotte, arrachant de son monde Ally qui se mit à s’agiter contre le poteau.

     -          Un fait un tout, murmura la jeune femme.

     -          Ally, hurla Marc pour se faire entendre par-dessus le vacarme.

     -          Un fait un tout, répéta-t-elle en boucle.

     -          Tuez-le. Que son sang se répande sur le cercle sacré.

     Marc baissa les yeux et jura en voyant des traits rouge tracés au sol. Il se trouvait à l’intérieur d’un cercle d’invocation et son centre se trouvait être Ally. Il tendit son bras et abattit la première Harpie qui fonça vers lui. Les quatre autres Harpies qui suivirent subirent le même sort. Il tendit la main vers le plafond et lâcha une boule lumineuse qui pulvérisa une dizaine de créature d’un seul coup. Une douleur fulgurante au niveau de son épaule gauche lui arracha un cri.

     -          Marc ! sanglota la jeune femme.

     Le jeune archange libéra sa puissance et envoyant les monstres à proximité contre le mur. Il porta sa main à son épaule meurtri. L’Harpie lui avait arracha un morceau de peau, le faisant saigner abondamment. Il secoua la tête chassant le vertige et tanga sur ses pieds avant de se mettre en position. Il essaya de lever son épée mais impossible. Il essaya de bouger ses pieds mais ceux si ne leur répondirent pas. Que lui arrivait-il ? Il leva les yeux vers Ally qui le regardait les larmes plein les yeux.

     -            Marc…

     -          Quand je te donnerai le signal, Ally. Tu devras courir loin d’ici. Tu m’entends ? 

     La jeune femme secoua la tête avant de se remettre à répéter en boucle « un fait un tout ».

     -          Ally, fais ce que je te dis. Tout ira bien. Je te le promets.

     -          Tu le promets ?

     -          Oui.

     -          Je te protègerai quoi qu’il arrive. 

     -          J’ai confiance en toi.

     -          Maintenant ! Hurla-t-il en lança son poignard vers elle, lacérant les cordes qui la maintenait.

     Ally se mit à courir sans se soucier de ce qui se trouvait autour d’elle. Marc tendit la main valide et lâcha une autre boule de lumière vers les Harpies qui se trouvaient autour de la jeune femme.

     -          Attrapez-la ! Hurla la reine.

     -          Pas tant que je vivrai, cria Marc en libérant toute l’énergie dont il était capable.

     Une lumière aveuglante se répandait dans toute la grotte.

     Marc cligna plusieurs fois des yeux pour chasser les points blancs lumineux.

     -          Qu’est-ce que… dit-il abasourdit.

     Il tendit la main vers lui et posa sa paume sur l’arbre qui se trouvait devant ses yeux.

     -           Bienvenu au Jardin d’Eden, siffla un serpent dans l’arbre du bien et du mal. 

     Comment était-il arrivé ici ? Et part tous les diables comment avait-il pu atterrir ici ! Il posa sa main sur son épaule meurtri mais n’y trouva aucune douleur et aucune trace de sang. Celui-ci portait la tenue traditionnelle des anges. Il regarda son reflet à la recherche d’un quelconque changement mais n’y trouva rien. Il se sentait toujours le même et savait que s’il dépliait ses ailes, elles seraient toujours aussi noire que le troue où était censé se trouver son âme.

     -          Il y a plusieurs façon de changer.

     Marc se retourna brusquement et se retrouva un homme grand maigre, les cheveux châtains clair, vêtu de blanc.

     -          Qu’est-ce que je fais ici !

     -          On peut changer extérieurement mais aussi intérieurement.

     -          Je n’ai pas le temps de philosopher avec vous ! Renvoyez-moi sur terre !

     -          Pourquoi ? N’es-tu pas heureux d’être ici ?

     -          Ne jouez pas à ça avec moi, dit-il d’une voix menaçante.

     -          Tu as détesté la terre et les humains dès que tu es parti d’ici…

     -          J’ai été chassé d’ici ! vociféra-t-il.

     -          Je ne peux laisser mes séraphins sombrer dans l’obscurité. Car là où se cache la noirceur se trouve forcément les ténèbres.

     -          Vous…

     Marc pris une grande inspiration pour se calmer puis poursuivit d’une voix calme mais froide.

     -          Renvoyez-moi sur terre, immédiatement.

     -          Pourquoi es-tu autant presser de retourner dans un endroit que tu exècres ?

     -          Ça ne vous regarde pas.

     L’homme en blanc s’avança et tendit son doigt vers un petit bassin rempli d’eau. L’eau tourbillonna et quelques secondes plus tard une image apparut. Ally se trouvait pencher sur le corps de Marc et se servait d’elle comme bouclier. Une peur panique l’envahit en voyant les Harpies foncer sur elle, toute griffe dehors.

     -          Ally ! Hurla-t-il. Renvoyez-moi là-bas !

     -          Pourquoi souhaites-tu y retourner alors que seul la mort t’attend au tournant si tu descends ?

     -          Mon sort m’importe peu.

     -          Tu ferais mieux d’abandonner, fils. Après tout, certaine cause mérite d’être perdu.

     -          Ally mérite qu’on se batte pour elle.

     -          Tu auras 10 minutes. Lorsque tu auras dépassé le délais. Ton cœur cessera de battre.

     -          Un font un tout. Un font un tout. Un font un tout. Tu ne dois pas mourir.

     Marc ouvrit les yeux et vit Ally penché sur lui en sanglot, répétant la même phrase encore et encore. Il tendit sa main vers elle et lui caressa sa joue pour chasser une larme.

     -          Je t’ai dit que je te protègerai quoi qu’il arrive. Aurais-tu perdu confiance en moi ? dit-il en remettant une mèche de cheveux derrière ses oreilles.

     -          Non. J’ai confiance en toi.

     -          Marc ! Appela Léo à l’entrée de la grotte.

     -          Tu as désobéi à mon ordre !

     -          Techniquement, tu ne m’as donné aucun ordre, dit-il en se redressant tout en affichant une grimace de douleur.

     -          J’ignorai que vous étiez des gamins pré pubère à qui il faillait tout préciser, répliqua Matt froidement. Sunny occupe toi de ses blessures…

     -          Pas besoin.

     -          Tu saignes comme un cochon qu’on égorge, répliqua Amon en abattant une Harpie qui se dirigeait vers lui.

     -          Ça n’a aucune importance. Plus maintenant.

     -          Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Demanda Léo en tuant quatre Harpie avec une boule d’énergie.

     -          Je n’ai moins de 10 minutes.

     -          10 minutes de quoi ? Questionna Sunny perdu.

     -          Bordel, maugréa Amon. Tu as utilisé toute ton énergie ?

     -          Il ne m’en reste plus une goutte.

     -          Désolé. Mais je suis largué.

     -          Utiliser entièrement son énergie entraine la mort assurément, expliqua Matt. C’est pour cela qu’on nous dit dès notre naissance de garder une part de notre puissance à chaque fois qu’on combat.

     -          Je devais la protéger.

     -          Un font un tout, dit Ally en glissant sa main dans celle de Marc.

     -          Qu’est-ce qu’elle raconte ? demanda Amon.

     -          Elle fait que dire ça depuis tout à l’heure.

     -          Un font un tout, répéta Matt. Se pourrait-il que…

     -          La reine des Harpies est connectée avec les autres. Si on la tue alors on les tues tous, termina Léo.

     -          Ça risque d’être difficile à la tuer. Elle se cache au fond. Dès qu’on s’approche, on se retrouve encerclé de toute part.

     -          Il faut alors se créer un passage. Léo flanc gauche, Amon flanc droit. Je m’occuperai de se qui tombe du ciel. Sunny reste avec Ally. Marc…

     -          Je me charge de cette garce, dit-il en appelant son épée.

     Léo fonça vers la gauche tendit qu’Amon faisait de même sur la droite avant d’avoir libérer leur puissance. Lacérant, égorgeant, tranchant net les créatures qui se trouvaient devant leur passage. Marc leva les yeux et vit Matt lancer une boule de feu, brulant une vingtaine de Harpie.

     -          Maintenant, hurla leur chef entre deux coups d’épée.

     Matt fonça tête baissé, lançant des coups d’épée sur les Harpies qui avaient réussi à se frayer un chemin entre la ligne de défense de Léo et d’Amon.

     -          Tu devrais être mort, balbutia la reine des Harpies.

     -          Ally mérite qu’on se batte pour elle. Même si ça consiste à combattre la mort elle-même, dit-il avant de décapiter la Reine des Harpies d’un coup net et précis.

     Marc se retourna et vit les Harpies se tordre de douleur avant de s’embraser. Ils avaient réussi. Il tourna la tête vers Léo qui poussa d’un coup de pied une des créatures en feu qui fonçait vers lui. Amon avait rappelé son épée et regardait à la ronde si une des Harpies n’avaient pas échappé au même sort que ses sœurs.

     -          Elles ont toutes brulées en même temps, balbutia Sunny surpris.

     -          Un font un tout, murmura Ally en se penchant d’avant en arrière.

     Marc s’apprêta à faire un pas vers elle pour la rejoindre mais ses jambes flanchèrent et s’écroula.

     -          Marc ! Appela Léo avant de se précipiter vers lui. Sunny, ramène toi !

     -          Les 10 minutes sont bientôt écoulées, lâcha Marc entre deux grimaces.

     -          Un font un tout, sanglota Ally en le rejoignant.

     -          Tu ne risques plus rien, dit-il en lui caressant sa joue. Plus personne ne te fera de mal.

     -          Fais quelque chose, Sunny !

     -          Je…

     -          Il n’y a rien à faire, Léo. C’était le marché. 10 minutes pas plus.

     -          Je t’interdis de me lâcher. Pas toi.

     -          Promets moi de t’occuper d’Ally.

     -          Tu ne vas pas…

     -          Promets le moi.

     -          Je te le promets.

     -          Un font un tout.

     Ally attrapa la main de Léo puis celle d’Amon.

     -          Un font un tout, répétât-t-elle en regardant tour à tour les archanges.

     -          Quelqu’un comprend ce qu’elle raconte et ce qu’il lui prend ? dit Amon en posant ses yeux sur la main tremblante de la jeune femme.

     -          Elle veut qu’on se prenne la main, expliqua Sunny.

     -          Pourquoi ?

     -          Ally va combattre la mort, dit-elle en joignant les mains de Léo et d’Amon pour aller se poster devant Marc.

     -          Elle a disjoncté ? Murmura Amon à Léo.

     -          Faites ce qu’elle dit, ordonna Matt en prenant la main de Léo et de Sunny.

     -          En cercle, dit Ally en s’agenouillant pour prendre les mains de Marc dans ses mains.

     -          Qu’est-ce que tu fais ? demanda-t-il crispé.

     -          Marc mérite qu’on se batte pour lui aussi, chuchota-t-elle avant de se pencher et de déposer ses lèvres sur les siennes. 

     -          Ally…

     La jeune femme posa son front contre le sien et ferma les yeux. Quelques secondes plus tard, une lumière aveuglante vient envahir la pièce suivit d’une chaleur réconfortante qui vient s’immiscer dans tous les pores du jeune archange. Il sentit ses blessures se refermer et un sentiment de plénitude le submerger. Lorsqu’il ouvrit de nouveau les yeux, il se trouvait debout dans un endroit dénué de décors. Tout était m’acculé de blanc. Il se retourna et se retrouva face à Ally. Celle-ci portait une longue robe blanche et s’avançait vers lui. Lorsqu’elle posa sa main sur son cœur celui-ci se mit à battre au point qu’il n’eut peur qu’il sorte de sa cage thoracique. Comment un être aussi faible pouvait avoir autant d’emprise sur un tel organe ? Il tendit la main vers elle et replaça une de ses mèches derrière son oreille.

     -          Si pure et si beau, murmura-t-elle en posant ses doigts sur ses lèvres.

     -          Ally, déglutit-il. Qu’est-ce que tu as fait ?

     -          Je te protège à mon tour, dit-elle en faisant courir ses doigts le long de ses bras pour serrer ses mains dans les siennes.

     -          Ally…

     -          Chaque chose mérite qu’on se batte pour elle,  murmura-t-elle avant de déposer un baiser sur ses lèvres et de plonger sa main dans le thorax du jeune homme.

     Les jambes de Marc cédèrent sous la surprise et la douleur. Qu’était-elle en train de faire ?

     -          Ally… balbutia-t-il.

     -          Cesse de bouger.

     Marc se raidit en entendant la voix du louvegot derrière la jeune femme. Celui-ci se posta sur ses pattes arrières et se mit à changer sous les yeux stupéfait du jeune archange. En moins d’une minute l’immense loup blanc qui se trouvait devant lui se retrouva transformer en un vieil homme d’1m80, pourvut d’une longue barbe et de cheveux blanc. Une longue cape blanche trainait au sol et brillait de mille feu.

     -          Qu’est-ce que…

     -          Elle te sauve la vie, répondit le sorcier en se postant à côté d’Ally qui avait fermé les yeux.

     -          En essayant…de m’arracher… le cœur.

     -          En rechargeant ton cœur et ton âme.

     -          Je n’ai pas… d’âme.

     -          Tu l’as retrouvé dès l’instant que tu es revenu sur terre pour sauver Ally.

     Des fils dorée surgirent de derrière la jeune femme et vinrent s’enrouler autour d’elle pour se diriger vers son bras plongé dans l’abdomen du jeune archange.

     -          Qu’est-ce que…

    -          Une partie de l’énergie de tes camarades. Le reste provient d’elle.

     -          Quoi ?

     -          Que ce soit humain, ange ou autre créature, lorsque cela touche à l’amour cela vous rends tous vulnérable et idiot, dit-il froidement. 

     -          Ally…

     -          Est prête à partager une partie de sa vie pour te sauver par amour.

     -          Une partie de sa vie.

     -          Vous liant à jamais. Ta douleur sera sa douleur. Sa souffrance sera ta souffrance. Ses blessures seront les tiennes. Ta mort sera la sienne.

     -          Elle…

     -          Un font un tout.

     -          Cela fait trois jours, maugréa la voix lointaine de Léo.

     -          En tout cas. Ce qu’Ally a fait à l’air d’avoir marché. Aussi non, Marc serait mort et enterré, dit Ella.

     -          Pourquoi ne se réveillent-ils pas tous les deux ? questionna Ava.

     -          Ils ont utilisé énormément d’énergie, répondit Abbygaelle.

     -          C’est quoi cette marque sur leur poignet.

     -          Un serment de vie, expliqua Matt.

     Matt embrassa le sommet du crane de sa concubine en voyant son regard perdu puis jugea nécessaire de lui donner plus de détail.

     -          Un serment de vie lie a jamais deux personnes. Les blessures que l’un se verra infligé se répercutera sur l’autre.

     -          Si l’un des deux meurs, l’autre mourra, acheva Amon.

     -          Un font un tout, dit Marc d’une voix grave.

     -          Marc ! cria Sunny heureux.

     -          Moins fort par pitié. J’ai l’impression d’être passé sous un train.

     Le jeune homme tourna la tête et vit la jeune femme endormie paisiblement à ses côtés.

     -          Tu nous as foutu une de ses trouilles. Vous vous êtes tous les deux écroulés dès qu’elle t’a embrassé. Vos cœurs ont même cessé de battre pendant quelques minutes !

     -          On va bien, Sunny.

     -          Étrange. Si votre lien vous lie. Pourquoi ne se réveille-t-elle pas ? Demanda Ella.

     -          Elle fait semblant de dormir, répondit-il avec un sourire aux lèvres.

     -          Quoi ?

     -          Elle trouve qu’il y a trop de personne dans la pièce.

     -          C’est pas faux, dit Matt à l’encadrement de la porte. Que tout le monde sorte. Ses deux la ont besoin d’intimité.

     Abbygaelle sera la main du jeune archange avant de prendre la direction de la porte suivit de prêt d’Amon, et Sunny. Ella elle choisit l’option d’un salut.

     -          Tu aurais pu prendre la peine de faire un geste avant de sortir, Matt, la réprimanda-t-elle.

     -          Je suis un mec. Je ne fais pas d’accolade ni de geste comme tu dis.

     -          Tu nous as fait très peur, dit Ava en fusillant Marc du regard.

     -          Je suis…

     Ava se jeta dans les bras de Marc le serrant de ses petits bras frêle avec la force d’un bulldozer.

     -          Ne nous refais plus un coup pareil, poursuivit-elle en reniflant.

     -          Je vous le promets.

     -          Tu mériterais que je t’étripe, dit Léo d’une voix froide.

     -          Je suis…

     Léo se jeta à son tour dans ses bras avant de murmurer.

     -          Je ne supporterai pas de perdre encore un de mes frères.

     Marc déglutit en entendant ses paroles. C’était la première fois qu’il se livrait à cœur ouvert. Après la mort de Ben, Léo s’était forgé un mur en béton autour de son cœur ne laissant passer personne. Seul Ava avait réussi à créer une brèche pour s’y engouffrer et ne plus en sortir.

     -          Je suis désolé.

     -          J’espère bien que tu l’es, dit-il en lui envoyant un coup de poing à son bras ce qui eut pour effet de faire frémir Ally.

     -          Merde fait attention un peu, rouspéta Marc en se frottant son bras pour chasser la douleur.

     -          Ça t’apprendra, répliqua Léo avant de prendre la main d’Ava et de sortir de la chambre.

     -          Ally ? Est-ce que ça va ?

     -          Aïe.

     -          Désolé, dit-il en se redressant contre la tête de lit. Je vais vite guérir. Bientôt tu ne sentiras plus…

     Marc afficha un sourire en voyant la jeune femme poser sa tête sur son thorax.

     -          Je sens ton cœur battre dans le mien.

     -          C’est à cause du lien.

     -          Un font un tout.

     -          Ce que tu as fait était extrêmement dangereux. Ne le refais plus.

     -          Pourquoi ?

     -          Parce que… je ne survivrai pas s’il t’arrivait malheur.

     -          À cause du lien ?

     -          Non. Parce que je t’aime.

     -          Moi aussi je t’aime. Et j’aime cette nouvelle couleur. Elles ont la même teinte que ton âme.

     -          Quoi ?

     -          Aussi blanche que le paradis.

     Marc tourna la tête et vit ses ailes déployé dans son dos. Celle-ci n’était plus noire comme les ténèbres mais blanche comme… l’innocence d’Ally.

     
     

     


    votre commentaire
  • Chapitre 2

     

    Marc se redressa subitement, puis lâcha un cri de douleur avant de porter sa main sur son ventre.

    -          Tu ferais mieux de rester allongé.

    -          Abbygael ?

    Marc s’allongea dans le lit et regarda leur soigneuse s’affairer avec un matériel posté autour du lit.

    -          Que s’est-il passé ? Demanda-t-il d’une voix râpeuse.

    -          Vous avez de la chance que Léo a réussit à vous localiser avec l’aide d’Ava, répondit-elle en injectant du produit dans sa perfusion.

    -          Vous ?

    -          Toi et cette humaine qui t’a soignée.

    -          Elle m’a soignée ?

    -          Ouais. Léo est arrivé quand elle avait les mains plongées dans ton thorax.

    -          Je ne pensais pas qu’elle le ferait.

    -          Et pourtant elle l’a fait. Elle n’a même pas arrêté une seconde quand une Harpie à débouler pour vous tuer. Elle n’a pas bougé du tout lorsque la tête de la Harpie est tombée à ses pieds. Il parait qu’elle te recousait comme si de rien était.

    -          Pourquoi ça ne m’étonne pas…

    -          Elle a fini par s’écrouler quand elle s’est éloignée de toi. Matt a jugé préférable de la ramener au manoir pour faire un examen complet.

    -          Où est-elle ? Demanda-t-il en enlevant la perfusion de son bras.

    -          Elle est dans une chambre au premier.

    Marc se dirigea vers la porte sous les cris d’Abbygael qui l’ordonnait de retourner se coucher. Il monta les marches deux par deux, longea un long couloir où il retrouva Matt et Léo en grande discussion devant sa chambre.

    -          Marc ? Pourquoi n’es-tu pas à l’infirmerie ? Demanda leur chef.

    -          Où est l’humaine ?

    -          Retourne à l’infirmerie, ordonna Matt.

    -          Où est-elle ! s’emporta-t-il.

    -          En face de notre chambre, répondit Ava en surgissant de derrière lui.

    Marc fonça vers le fond du couloir puis ouvrit la dernière porte sur sa droite. Lorsqu’il entra dans la pièce une odeur d’eucalyptus vient lui chatouiller le nez. Il s’avança vers le lit et retrouva la jeune femme endormie. Il tira le drap et vit un bandage sur son bras gauche ainsi qu’une entaille sur son cou.

    -          Tu pourrais avoir plus de considération envers la personne qui t’a sauvé la vie, dit Ava en recouvrant la jeune femme. Qu’elle soit humaine ou non.

    -          Qui l’a blessé ?

    -          Une Harpie.

    -          Comment a-t-elle pu la blesser alors que Léo se battait avec elle ? Demanda-t-il en serrant les dents.

    -          Une autre Harpie a surgit de nulle part et a foncé sur vous deux pendant que je me battais contre la première, expliqua Léo en se dirigeant vers Ava pour la serrer dans ses bras.

    -          Depuis quand les Harpies chassent en groupe ?

    -          Elles ne chassent pas en groupe sauf si ce qu’elles convoitent en vaut la chandelle, dit Matt au pas de la porte.

    -          Les Harpies ne se sont jamais intéressés à notre race.

    -          C’est exact.

    -          Tu es en train de dire qu’elles sont venues pour elle ?

    -          Il est fort probable que ce soit ça.

    -          C’est ridicule. Les Harpies ne chassent que des personnes infidèles.

    -          Peut-être que leurs goûts ont varié.

    -          C’est ça. Et moi, demain, je vais me faire un repas avec Satan, répliqua Marc sèchement.

    -          Quelque chose en elle a du les attirer. Est-ce que tu as remarqué quelque chose ?

    -          À part le fait que j’ai faillit crever parce que cette humaine est cinglée ? Non.

    -          Précise, dit Matt en soupirant.

    -          Elle se comportait bizarrement. Elle fuyait mon regard et faisait des monologues ou parlait avec un lion qui était en cage. N’importe quel humain aurait détalé comme un lapin mais elle se comportait comme si de rien était.

    -          Abbygael n’a détecté aucune possession, ni aucune magie, murmura Léo en plongeant son nez dans le cou d’Ava.

    -          Et si… dit la jeune femme en s’arrêtant de parler.

    -          Quoi ?

    -          Non, c’est stupide.

    -          À quoi tu penses ? Demanda Matt.

    -          Laissez-moi seule avec elle pour lui parler et je vous le dirai.

    -          Pas question !

    -          Elle ne va rien me faire Léo.

    -          Okay. On t’attend dans le salon. Il faut qu’on découvre pourquoi les Harpies en ont après elle.

    -          Je reste avec toi, dit Léo d’un ton ferme.

    -          Tu vas l’effrayer. Rejoint les autres. Marc c’est valable pour toi.

    Marc alla se poster au fond de la chambre et croisa les bras tout en fixant la vétérinaire toujours endormie. S’il devait y avoir un interrogatoire, il était de sa responsabilité d’être là. Après tout, ils se trouvaient dans cette situation à cause de lui. Il entendit Ava pousser un soupir exaspéré avant de s’asseoir dans le fauteuil à côté du lit. Ce fût au bout de 20 minutes que la belle au bois dormant daigna enfin se réveiller. Comme il s’y attendait, l’humaine resta un moment à fixer le plafond sans être le moins du monde effrayé de l’endroit où elle se trouvait. Elle finit par pousser les couvertures et sortir du lit du côté opposé où se trouvait Ava. Elle se baissa, regarda sous le lit avant de se redresser. Marc arqua son sourcil droit se demandant ce qu’elle était en train de faire.

    -          Salut, finit par dire Ava. Comment t’appelles-tu ? Moi c’est Ava.

    -          Ally, répondit l’humaine sans un regard vers elle.

    -          Tu cherches quelque chose, Ally ?

    -          Mes chaussures.

    -          Gonza les a lavées. Il te les amènera lorsqu’elles seront sèches. Je t’ai apporté mes baskets en attendant.

    -          13

    L’humaine commença à tourner en rond tout en bougeant ses doigts.

    -          13 quoi ? Demanda Ava d’une voix douce.

    -          Point de suture. 13.

    -          Tu parles de la plaie de Marc ?

    -          Le livre a mentit. Artère beaucoup trop petite. Oui, trop petite. J’aurais pu le tuer. J’aurais pas du écouter Nala. J’aurais pas du écouter le livre.

    -          Cette humaine est cinglée, lâcha subitement Marc.

    Marc se redressa en voyant la jeune femme arrêter de marcher. Elle tourna la tête et plongea son regard pailleté dans le sien.

    -          Tu es vivant.

    -          Bien sur que je le suis.

    Marc se gratta l’arrière de l’oreille soudain mal à l’aise de la façon dont elle le regardait.

    -          Allie. Tu te souviens de ce qui s’est passé ?

    -          Du sang. Beaucoup de sang, dit-elle en détournant son regard pour aller se recroqueviller sur le fauteuil à côté de la fenêtre. Les artères trop petites. Le livre a menti.

    -          Ally…

    -          Laisse tomber. Cette humaine est folle.

    Marc vit Ally s’arrêter de se balancer d’avant en arrière sur le siège et lever son regard vers lui.

    -          Attends, un peu… Parle lui, Marc.

    -          Pour lui dire quoi ?

    -          N’importe quoi. On dirait qu’elle réagit lorsque tu te mets à parler.

    Marc poussa un long soupir avant de s’avancer vers Ally.

    -          Salut.

    -          Salut, répondit-elle sans quitter des yeux le jeune homme.

    Marc cligna des yeux et regarda Ava qui l’encourageait à continuer.

    -          Tu as mal quelque part ?

    -          Aux bras. Il me lance.

    -          Est-ce que tu te souviens de comment tu as été blessée ?

    -          Une chauve souris humaine. J’étais en train d’arrêter l’hémorragie et elle m’a sauté dessus, murmura-t-elle.

    -          Est-ce que tu avais déjà vu cette chauve souris humaine avant ?

    -          Je ne sais pas.

    -          Marc. Éloigne-toi d’elle.

    Marc s’exécuta sans demander quoi que ce soit. Quelque chose dans cette humaine, le rendait nerveux. Un instant, elle parlait comme une cinglée et l’instant d’après elle était rationnelle…

    -          Ally. Combien il y avait de chauve souris humaine dans la pièce ?

    La jeune femme détourna son regard et se mit à se balancer de nouveau d’avant en arrière.

    -          Beaucoup trop.

    Ava fit signe à Marc de répéter sa question. À sa grande surprise, la jeune femme répondit.

    -          On dirait qu’elle est réceptive à ta voix.

    -          Grand bien lui fasse.

    Marc se retient de respirer lorsqu’il croisa le regard d’Ally qui avait arrêté de se balancer.

    -          Dis lui de nous suivre.

    -          Pourquoi faire ?

    -          Il faut qu’elle sorte de cette chambre. Elle est beaucoup trop petite et elle risque de ne pas le supporter.

    -          Qu’est-ce que tu en sais ?

    -          Parce que je sais ce qu’elle a.

    Marc dévisagea le visage sur d’Ava un moment avant de pousser un long soupir lasse.

    -          Suis-moi, dit-il à Ally.

    La jeune femme enleva les pieds du fauteuil, les posa au sol et s’arrêta de bouger. Marc tourna la tête vers Ava qui lui montra sa main droite. Il la fusilla du regard avant de tendre sa main vers Ally. Il vit l’humaine tendre la main hésitante vers lui mais s’arrêta à mi-chemin.

    -          Je n’ai pas toute la journée devant moi.

    Il lui attrapa la main et un courant électrique l’envahit de part et d’autre. Il tourna la tête vers Ava qui avait les sourcils froncés. Elle avait sentit elle aussi quelque chose. Il s’apprêta à lui demander lorsque la porte s’ouvrit. Léo regarda froidement Marc avant d’attraper la main d’Ava pour la tirer à l’extérieur de la chambre.

    Ils descendirent au salon où se trouvait tout le monde. Amon discutait avec Abbygael tout en lui caressant le bras. Sunny lui était assis par terre et aiguisait ses poignards. Ella quant à elle était plongée dans le bouquin de son cours de Grèce Antique.

    -          Ça a intérêt à être urgent. J’étais en compagnie d’une charmante humaine avec une poitrine à en faire pâlir de jalousie Abbygael.

    Amon lança son couteau sur Cain qui l’attrapa sans la moindre difficulté.

    -          Ne commencez pas, soupira Matt en s’asseyant à côté d’Ella.

    -          La jalousie est une faiblesse, Amon. Tu devrais apprendre à la canaliser, poursuivit Cain en ignorant la remarque de Matt.

    -          Tu sais ce que je devrais apprendre à canaliser ? Questionna Amon en se levant d’un regard menaçant. L’envie de te tuer à chaque fois que tu ouvres la bouche.

    -          Serait-ce un défi ?

    Amon s’apprêta à sauter sur Cain mais Abbygael lui attrapa la main le calmant immédiatement. Cain quant à lui trouva quelque chose de plus intéressant.

    -          Tiens, tiens. Que vois-je devant mes yeux meurtris ? D’où vient cette exquise créature ?

    Marc se posta devant Ally tout en le regardant d’un air menaçant. Celui-ci afficha un large sourire avant de lever les mains en l’air.

    -          Marc ?

    -          Quoi ? répondit-il sans quitter des yeux Cain qui reculait tout en maintenant ses mains devant lui.

    -          Marc, répéta Ava doucement.

    Il tourna la tête vers la jeune femme qui affichait une tête étonné et surprise.

    -          Calme-toi, dit Léo en attirant Ava derrière lui.

    -          Je suis calme, répondit-il sèchement.

    -          On ne dirait pas, répliqua Amon sur ses gardes.

    -          Sublimes.

    Marc se raidit en entendant Ally parler dans son dos. Il tourna la tête et vit la jeune femme la contourner pour se placer devant lui. Elle leva les yeux par-dessus l’épaule gauche de Marc, la bouche grande ouverte. Elle tendit les doigts vers lui et tout son corps se contracta. Qu’était-elle en train de faire ? La pièce se refroidit en l’espace d’une seconde et se plongea dans un silence effrayant.

    -          Je le sens mal, dit Sunny en se levant pour s’éloigner le plus possible.

    Marc entendait ses amis parler mais aucune parole vient jusqu’à lui. Il avait l’impression d’être enfermé dans une bulle hermétique où seul était présent, lui et cette humaine bizarre. Un frisson le parcouru lorsqu’elle fit glisser ses doigts sur son aile. Qui était donc cet être inférieur qui osait toucher ses ailes comme si elle caressait un oiseau ? Et pourquoi diable se laissait-il faire ? S’il y avait bien une chose qu’il ne supportait pas c’est qu’on touche à ses ailes qui plus est si cette personne était un humain. Il retient sa respiration lorsqu’Ally reporta son attention sur son visage. Elle tendit sa main droite vers sa joue, plongea son regard pailleté dans le sien avant de dire :

    -          Tu es très beau.

    Elle afficha un large sourire avant de détacher son regard de lui pour se reporter vers le chat de Léo qui venait de faire son apparition dans la pièce.

    -          Bordel de merde, dit Amon en rompant le silence. Qui est cette fille ?

    Marc écouta d’une oreille le récit de Matt, trop occupé à fixer du regard Ally qui était en train de caresser le chat.

    -          Est-ce que ça va ? Demanda Léo.

    -          Oui, répondit-il sans quitter des yeux Ally.

    -          Je ne t’ai jamais vu te comporter de la sorte…

    -          Je ne vois pas de quoi tu parles.

    -          Tu as poussé un grognement avant de lâcher tes ailes.

    -          Cain me tapait sur le système.

    -          Si tu le dis, répondit Léo en allant rejoindre Ava qui était assis sur le canapé.

    -          Ally est atteinte d’Asperger.

    -          Tu en es sur ?

    -          Pas à 100% mais ça y ressemble. Elle fuit le regard quand elle parle, le son de sa voix est monotone. Son comportement ressemble beaucoup à mon cousin qui était atteint de ce syndrome.

    -          Merde alors, lâcha Abbygael.

    -          C’est quoi le syndrome d’Asperger ? Demanda Sunny.

    -          C’est un trouble de la famille de l’autisme. Les personnes atteintes par ce syndrome ont des difficultés à se sociabiliser et à interagir avec les autres, répondit leur soigneuse.

    -          Comment une autiste peut être vétérinaire ? Questionna Sunny septique.

    -          Les personnes atteintes du syndrome d’Asperger sont souvent intelligents et perfectionnistes. Ils sont dotés d’une mémoire remarquable, expliqua Abbygael.

    -          Elle a pu soigner Marc grâce à un livre qu’elle a du lire quelque part. Elle ne cessait de répéter que le livre qu’elle avait regardé était faux et que les artères de Marc étaient trop petites, dit Ava en tournant la tête vers Ally.

    -          Attendez, vous en êtes sûr ? Demanda Ella qui venait enfin de prendre la parole. Vous avez vu ce qui s’est passé à l’instant. Elle a touché les ailes de Marc avant de lui parler. Hors les autistes ne supporte pas le contact.

    -          Il semblerait que la voix de Marc attire son attention.

    -          Tout comme son corps, ricana Cain qui s’était allongé sur la banquette.

    -          Tu es en train de dire qu’elle a établit un lien avec Marc ? Demanda Matt.

    Ava hocha la tête affirmativement pour répondre à la question.

    -          Quand je lui posais des questions, elle répondait évasivement en fuyant mon regard. Mais quand Marc lui parlait, elle le regardait dans les yeux et faisait des phrases complètes.

    -          Marc montre nous, dit Matt subitement.

    Marc qui était plongé dans ses réflexions, cligna des yeux avant de lâcher :

    -          Quoi ?

    -          Parle avec elle.

    -          Pourquoi ? Cette humaine est dingue.

    -          Elle n’est pas dingue, rectifia Ava, mais autiste.

    Marc passa ses mains dans ses cheveux, les ébouriffa avant de s’approcher d’Ally.

    -          Tu aimes les chats ?

    -          Ils sont calmes et n’ont pas de soucis à se faire, répondit Ally en plongeant son regard dans le sien.

    -          Tu as des soucis ?

    Marc sentit Ally se figer et prêt à rompre leur lien. Il posa sa main sur la sienne la reconnectant à lui.

    -          Il ne va rien t’arriver. Tu peux me parler.

    -          Je n’y crois pas, dit la voix de Sunny dans son dos.

    -          Elles ne viennent pas d’habitude, chuchota-t-elle. Elles se contentent de voler sans jamais se poser.

    -          Qui ça ?

    -          Les chauves souris humaines.

    Marc sentit la jeune femme trembler sous ses doigts. Elle était effrayée mais ne semblait pas le montrer ou ne savait pas comment l’exprimer. Elle s’apprêta à tourner la tête mais Marc l’en empêcha.

    -          Elles ne te feront plus de mal. Je te le promets.

    -          Eden a confiance en toi. Alors j’ai confiance en toi moi aussi.

    -          Ça confirme mes soupçons, dit Matt en se dirigeant vers un livre qui se trouvait dans la bibliothèque.

    -          Quoi ? Demanda Marc en se redressant.

    -          Les Harpies en ont après elle.

    -          Que ferait une Harpie d’une personne atteinte d’Asperger ? Demanda Amon septique.

    -          C’est ce qu’il faut qu’on découvre, répondit Matt en attrapant un livre. Nous avons besoin de mettre la main sur une Harpie. Amon, Léo allez vous équiper. Vous partez à la chasse.

    -          Je viens aussi.

    -          II en est hors de question, Cain. Ton passe temps favori de sauter tout ce qui bouge pourrait attirer l’attention des Harpies et mettre l’équipe en danger.

    -          Je ne couche pas avec des femmes mariées, se défendit-il. Enfin en théory…

    -          Je viens avec vous, dit Marc.

    -          Pas question. Tes blessures ne sont pas refermées. Tu devrais être allongé dans un lit et non debout.

    -          Abbygael a raison. Va te reposer dans ta chambre.

    -          Je…

    -          C’est un ordre, Marc. Abbygael il faut que tu fasses un sérum de vérité pour tirer les vers à l’Harpie capturé.

    -          Okay.

    Marc regarda ce petit monde s’affairer autour d’eux. Il fallut moins de 10 minutes à Léo et Amon pour enfiler leur tenu de combat. Lorsqu’ils se postèrent devant l’entrée, Abbygael se dirigea vers Amon qui l’embrassa avant de lui chuchoter quelque chose à l’oreille qui eut pour effet de la faire rigoler.

    -          À tout à l’heure, pouilleuse, cria-t-il en ouvrant la porte.

    -          Essaye de ne pas te faire tuer, répondit Ella qui regardait le livre que Matt avait mis devant lui.

    Marc secoua la tête en voyant leur façon de se comporter. Il reporta son attention vers Léo. Celui-ci se tenait devant Ava et la regardait tendrement. Il tendit sa main et replaça une mèche de cheveux derrière l’oreille de la jeune femme qui afficha un sourire avant de l’embrasser.

    -          T’as intérêt, dit-elle en s’éloignant de ses lèvres.

    -          Qu’est-ce que je gagne en échange ?

    Il les regarda se parler sans émettre le moindre son.

    -          À vrai dire, j’avais mieux en tête, dit Léo en regardant la jeune femme avec une lueur dans les yeux.

    Il vit la jeune femme rougir jusqu’au oreille avant de l’embrasser et de s’éloigner le sourire aux lèvres. Léo fit un bref signe de tête vers Marc puis sortit rejoindre Amon. Un sentiment de jalousie le submergea. Depuis que ce foutu lien avait été créer entre deux, Marc se sentait exclus. Il avait toujours été proche de Léo au point de savoir comment il se sentait. Mais ça c’était avant. Maintenant, il regardait son meilleur ami en se demandant ce qu’il pensait. Il regrettait que ce lien télépathique ne concerne que les deux jeunes gens et pas lui. Il sortit de ses réflexions en sentant une présence à ses côtés. Ally regardait les trois jeunes hommes rentrer dans la voiture avec dans ses bras le chat de Léo.

    -          Eden, a faim, chuchota-t-elle.

    Marc cligna des yeux et fixa la jeune femme du regard. Que pouvait-il lui passer à l’esprit ? À quoi pouvait-elle bien penser à cet instant précis ? Il se demanda s’il pouvait avoir une réponse à sa question s’il créait un lien avec elle.

    -          Qu’est-ce que je raconte, maugréa-t-il.

    -          Marc, dans ta chambre, gueula Matt depuis le salon.

    -          Et brosse-toi les dents avant d’aller au lit, ricana Cain.

    Marc s’apprêta à sauter sur le jeune homme mais Abbygael le poussa jusqu’à l’infirmerie tout en le traitant d’abruti.

     

    Cela faisait plus d’1h que le jeune archange déambulait dans le manoir à attendre que Léo Amon et Sunny daignent revenir avec une Fury. Il s’était rendu dans la salle informatique où Ava dirigeait les opérations à distance et y était resté pas plus de 20 minutes. Rester à attendre sans rien faire l’insupportait au plus au point. Il décida de se rendre dans sa chambre pour attendre le retour de ses camarades mais s’arrêta à mi-chemin lorsqu’il vit Ally devant la fenêtre en face de l’escalier. Celle-ci avait le regard plongé dehors et fredonnait une chanson avec à ses côtés le chat de Léo qui ronronnait tout  en levant ses yeux de lynx vers la jeune femme.

    -          Qu’est-ce que tu regardes ?

    -          Flocon.

    Marc arqua son sourcil droit se demandant ce qu’elle était en train de dire. Il s’approcha d’Ally et regarda dans la direction qu’elle regardait. Devant les immenses sapins qui signalaient le début de la foret se trouvait un énorme loup blanc.

    -          Il a dû s’inquiéter de ne pas m’avoir trouvé au Zoo.

    -          Tu connais ce loup ? Demanda Marc dont tous ses sens lui indiquait qu’une menace était proche du manoir.

    -          Il a jamais voulu me dire son nom. Il croit que ce serait trop dangereux que je le sache.

    -          Quoi ?

    -          Je ferais mieux d’aller le voir, aussi non il risque de passer une mauvaise nuit.

    Avant même qu’il n’eut le temps de réagir Ally descendit les escaliers avec l’agilité d’un chat et sortit hors du manoir.

    -          Reste où tu es ! Cria Marc en franchissant les portes. C’est un…

    Marc stoppa net en voyant le spectacle qui se trouvait devant ses yeux. La jeune femme était penchée vers l’immense loup blanc et le tenait dans ses bras le nez enfoui dans son énorme pelage. Lorsqu’il s’approcha d’eux, le loup se redressa de toute sa hauteur et retroussa ses babines tout en poussant un grognement menaçant.

    -          Ally. Éloigne-toi de lui, dit-il en faisant apparaître son épée.

    -          Flocon, n’est pas méchant.

    -          Fais ce que je te dis.

    -          Marc ? Appela Abbygael. Est-ce que ça va ?

    -          Je rêve où il y a un énorme loup blanc en face de moi ? Dit Ella en se postant à côté d’Abbygael.

    -          Ce n’est pas un loup, répondit le jeune archange mais un Louvegot.

    -          Un quoi ?

    -          Un Louvegot. Ce sont des sorciers maudits.

    -          Le monde des sorciers comprend un conseil des anciens, expliqua la soigneuse. Ce sont eux qui jugent leur semblable. Lorsqu’un sorcier tourne mal, ils leur lancent la malédiction du Louvegot. Transformant ainsi le mauvais sorcier en créature de la nuit.

    -          Tu es bien renseignée, Archange, cracha le Louvegot d’une voix cinglante.

    -          Qui es-tu et que fais tu ici ? Demanda Marc qui s’approchait doucement d’Ally.

    -          Qui je suis et ce que je fais ici, ne te regarde en rien.

    -          Ça a commencé à me concerner quand tu t’es approché de cette humaine mais aussi de mon territoire, répondit Marc en déployant ses ailes noires.

    Le Louvegot poussa un grognement avant de se jeter sur Marc.

    -          Je vais chercher Matt, dit Ella avant de rentrer en courant dans le manoir.

    Abbygael se déplaça avant que Marc et le sorcier maudit n’atterrissent sur elle. Elle se posta à côté d’Ally qui regardait Marc avec des étincelles dans les yeux ne se préoccupant aucunement du combat qui se déroulait devant ses yeux.

    La jeune femme sortit de son monde lorsqu’elle entendit Marc pousser un grognement de douleur. Le Louvegot avait refermé son énorme mâchoire sur le biceps du jeune homme et ne le lâchait plus.

    -          Flocon. Tu lui fais mal. Lâche-le.

    À ses mots, une lueur envahit le Louvegot qui lâcha le bras de Marc avant de se poster aux côtés d’Ally.

    -          Je peux savoir ce qui se passe ici ? Demanda Matt derrière eux.

    -          Ally a un animal de compagnie très intéressant, dit Abbygael.

    -          Que fais un Louvegot sur notre territoire ?

    -          Je suis venue chercher mon maître.

    -          Son maître ? répéta Ella surprise.

    -          Le Louvegot se doit de protéger des personnes importantes pendant un certain nombre d’année. Si son résultat est à la hauteur de ce que les anciens décrètent, il se voit la malédiction lever et redevient humain, expliqua Abbygael.

    -           Cette humaine est ton maitre ? demanda Matt septique.

    -          Ce n’est pas une quelconque humaine. Ally est la fille d’un de nos anciens.

    -          Vous voulez dire que c’est une sorcière ? Demanda Ella surprise.  

    -          À moitié.

    -          Je n’ai décelé aucune magie en elle, répondit Abbygael septique.

    -          Son côté humain, et sa différence, bloque ses pouvoirs.

    -          Ça explique pourquoi les Harpies se sont attaquées à elle.

    -          Désolée, mais ça n’explique pas grand-chose pour moi, répondit Ella en levant la main.

    -          Le sang des sorciers peut rendre une Harpie extrêmement puissante, expliqua Matt. Le fait qu’Ally ne puisse pas utiliser ses pouvoirs et se défendre la rend vulnérable.

    -          Je peux savoir où tu étais lorsqu’elle a été attaquée par les Harpies ? demanda Marc avec un regard meurtrier à l’encontre du Louvegot.

    -          Un groupe d’Harpie m’a encerclé et m’a empêché d’entrer dans la clinique, répondit-il sombrement.

    -          Tu aurais du prévoir que ce genre de situation arriverait !  N’es-tu pas censé la protéger ? s’emporta Marc en laissant échapper sa puissance hors de son corps.

    -          Marc. Calme-toi, ordonna Matt en se postant prêt de Ella.

    -          Comment veux-tu que je me calme ? J’ai faillit crever parce qu’il n’a pas été capable d’exterminer ses foutus Harpies !

    -          Attends un peu. Est-ce que le fait qu’Ally soit réceptive à Marc a un quelconque rapport avec ses pouvoirs de sorcière ?

    Ella essaya de contourner Matt mais celui-ci l’en empêcha, l’obligeant à rester derrière lui.

    -          Ça expliquerait ses moments de lucidité en présence de Marc, dit Abbygael en hochant la tête affirmativement pour approuver les dire de la jeune femme.

    -          Je croyais que ses pouvoirs étaient bloqués du fait de son état, dit Ella en regardant Ally qui était en train de lever la tête vers le ciel étoilé.

    -          C’était le cas.

    -          Que voulez-vous dire ? questionna Abbygaelle.

    -          Il semblerait que ses pouvoirs ont été libérés, répondit-il en toisant Marc froidement.

    -          Comment ?

    -          À cause de lui.

    Marc cligna des yeux essayant d’assimiler ce qu’il était en train d’entendre. Il repassa en boucle les évènements depuis qu’il avait rencontré cette humaine se demandant quand est-ce qu’il avait pu activer les pouvoirs de cette femme.

    -          Les garçons ont réussi à capturer une Harpie, dit Ava depuis le seuil du Manoir. C’est qui ce loup ?

    -          Abbygael, va chercher Cain, et allez préparer l’installation.

    -          On ne peut pas...

    -          Non.

    -          Mais c’est un Louvegot ! On en voit pas à la pelle...

    -          J’ai dit non.

    Abbygael fusilla du regard leur chef avant de rentrer tout en lâchant des injures.

    -          C’est quoi un Louvegot ? Questionna Ava.

    -          Ella, fait lui un rapport détaillé.

    -          Seulement si tu me dis le mot magique avant.

    -          Ella, s’il te plaît, soupira Matt à bout de patience.

    -          Seul chérie aurait suffit mais si tu rajoutes s’il te plaît, je ne peux pas te le refuser, dit-elle en lui déposant un baiser sur les lèvres avant d’attraper la main d’Ava et de l’entrainer à l’intérieur.

    -          Marc, retourne dans ta chambre. Tu as besoin de repos pour guérir de tes blessures.

    -          Je n’irais nulle part sans elle, grogna-t-il.

    -          Amène-là avec toi alors.

    Marc se raidit quelques secondes en sentant les mains d’Ally toucher la naissance de ses ailes.

    -          Ça fait quoi de voler ? demanda-t-elle en se postant devant lui tout en ne quittant pas des yeux les ailes du jeune homme.

    -          C’est cool, dit-il en rangeant ses ailes.

    -          Montre-moi.

    Marc s’apprêta à répliquer mais fut couper net par un grognement provenant du Louvegot. Le jeune homme tourna la tête vers le sorcier maudit, afficha un léger rictus avant d’enserrer la taille de la jeune femme et de décoller du sol. Comme il s’y attendait, elle ne lâcha pas le moindre bruit, ni ne laissa paraitre aucune peur. Ally avait placé ses bras autour du cou du jeune archange et affichait un large sourire. Il monta dans les airs jusqu’à une certaine altitude et vira à droite vers le lac qui se trouvait derrière les colines. Il redescendit jusqu’à toucher l’eau de ses pieds puis remonta lorsqu’ils arrivèrent à la fin du lac. Il vola pendant quelques minutes avant de se diriger vers l’immense chêne dont il avait l’habitude de se reposer.

    -          Tu peux me lâcher, dit-il lorsqu’il posa les pieds au sol.

    Il attendit qu’elle desserre sa prise autour de son cou mais la jeune femme ne fit rien. Il leva alors ses mains vers ses bras et les posa dessus l’invitant à le lâcher.

    -          Tu es gelée.

    Il enleva son sweet et lui passa par la tête l’invitant à le mettre. Celle-ci passa les manches tout en claquant des dents.

    -          Tu aurais du me dire que tu avais froid.

    -          Je n’avais pas froid contre toi, dit-elle la tête tournée vers la droite tout en jouant avec ses doigts.

    Marc tendit ses mains et entoura celles de la jeune femme. Il ne put s’empêcher de retenir sa respiration lorsqu’elle tourna la tête vers lui et plongea ses yeux dans les siens. Que lui arrivait-il ? Pourquoi son corps agissait bizarrement depuis qu’il avait rencontré cette humaine ? Sans se rendre compte de ce qu’il faisait, il tendit sa main vers son visage et enleva un poil de ce Louvegot qui était collé à ses lèvres. Elle ouvrit les lèvres, pencha légèrement la tête avant d’afficher un large sourire.

    -          Tu es très beau.

    Marc fit un pas à reculons et se racla la gorge avant de détourner son regard vers l’immense prairie qui s’étendait devant eux. Un frisson le parcouru lorsqu’il sentit la jeune femme attraper sa main droite.

    -          J’ai dit quelque chose de mal ?

    -          Non. C’est juste que je n’ai pas pour habitude d’entendre ce genre de phrase.

    Marc contracta sa mâchoire lorsqu’elle commença à tracer les lignes qui se trouvaient à l’intérieur de sa main droite. De toute sa vie, il n’avait jamais ressentit ce genre de chose ! Était-il malade ? Où était-ce une répercussion d’avoir brisé de foutu sortilège ?

    -          Dois-je arrêter de le dire ?

    -          Non, finit-il par dire après avoir détaillé chaque centimètre carré du visage de la jeune femme.

    -          Tant mieux, dit-elle en lâchant sa main et en s’éloignant de lui pour aller s’assoir au pied de l’immense chêne.

    Marc regarda la jeune femme pencher de nouveau la tête sur le côté et jouer avec ses doigts. Le lien qui s’était établi entre deux venait d’être coupé. La jeune femme s’était retranchée derrière son autisme. Il alla s’assoir à côté d’elle en prenant soin de ne pas la toucher, appuya sa tête contre l’arbre et ferma les yeux.

    -          Tu ferais mieux de te méfier de tout ce que tu trouves beau, petite humaine. Car derrière la beauté, se cache toujours une part d’obscurité.

    -          Ton aura est trop claire pour être obscur.

    Marc ouvrit subitement les yeux en sentant quelque chose se poser sur ses cuisses. Ally s’était allongé et avait posé sa tête dessus. Il leva les mains pour la repousser mais stoppa son geste. Il baissa les bras et appuya de nouveau sa tête contre l’arbre avant de fermer les yeux de nouveau.

     

    -          Léo ! Appela Marc derrière la porte de sa chambre tout en la tambourinant.

    Marc leva les yeux au ciel en entendant Ava rigoler derrière la porte ainsi que des bruits de baiser.

    -          Léo !

    -          Tu ferais mieux... d’aller répondre, dit la voix d’Ava.

    -          Il finira bien par partir et puis j’ai mieux à faire.

    -          Je peux faire ça toute la nuit ! menaça Marc en continuant à tambouriner.

    La porte s’ouvrit subitement faisant apparaitre un Léo nue comme un vers avec pour seul cache sexe un oreiller.

    -          Qu’est-ce que tu veux ? Demanda froidement Léo.

    -          Il faut que je te parle.

    -          Ça ne peut pas attendre demain ? On est occupé.

    -          Je vois ça, dit-il en poussa Léo pour rentrer dans la chambre.

    -          Fais comme chez toi, maugréa le jeune homme en fermant la porte avant de se glisser dans le lit tout contre Ava.

    -          Quelque chose ne va pas ?

    -          Je crois que je suis malade.

    -          Tu aurais du aller voir Abbygael alors, répondit Léo en embrassant le cou de la jeune femme.

    -          J’ai chaud  et froid en même temps. Mon pouls s’accélère par moment et mes poumons dysfonctionnent.

    Marc fusilla du regard Léo qui était en train de rigoler sous cape dans le cou d’Ava.

    -          Léo... la réprimanda Ava. Ce n’est pas drôle.

    -          Si ça l’est. Parce que cette fille est une humaine.

    -          De quoi vous parlez tous les deux ?

    -          Est-ce que tu ressens ses symptômes maintenant ?

    -          Non.

    -          Tu les ressens quand ?

    -          Quand je suis avec...

    Marc se figea et réfléchit à chaque fois qu’il avait ressentit tous ses symptômes. Cela avait commencé dès qu’il était entré dans ce zoo et avait cessé d’augmenter depuis.

    -          Ally, acheva Ava.

    -          Qu’est-ce que ça veut dire ?

    -          Ça veut dire que tu es amoureux d’une humaine, ricana Léo.

    -          C’est impossible.

    -          C’est pourtant le cas.

    -          Je ne peux pas être amoureux d’une humaine.

    -          Léo a raison, Marc.

    -          Tu te comportes comme une bête possessive quand on s’approche trop près de cette fille. 

    -          N’importe quoi.

    -          Tu as déployé tes ailes et grogné quand Cain l’a vu pour la première fois.

    -          Je ne supporte pas Cain !

    -          Tu l’as laissé touché tes ailes.

    -          J’ai été surpris ! C’est impossible de sentir sa présence à 10 kilomètre à la ronde !

    -          Tu la touches sans arrêt.

    -          Parce que c’est le seul moyen de communiquer avec elle !

    -          Tu n’éprouves vraiment rien pour elle ? demande Ava.

    -          Rien.

    -          Tu ne vois donc pas d’objection à ce que ce sorcier maudit sorte avec elle une fois sa punition terminée ?

    -          Quoi ?

    -          Il m’a dit qu’il ne lui restait que 3 mois.

    -          Il est intéressé par l’humaine ? Demanda-t-il froidement.

    -          Quel est le problème ? Je croyais que tu ne ressentais rien pour elle ?

    Marc sentit la colère l’envahir dans tout son corps. Comment cette bête de poil pouvait-elle avoir des yeux sur cette humaine. Sur SON humaine !

    -          Cette fille est à moi, grogna-t-il avant de sortir en trombe de la pièce.

    Il se dirigea vers la porte d’en face, entra sans frapper et chercha la présence de ce sorcier mais trouva seulement SA petite humaine endormie dans le lit. Il s’assit au bord du lit, tendit la main vers son visage et plaça ses cheveux derrière sa tête, montrant ainsi entièrement son visage.

    -          La première fois que j’ai posé mes yeux sur Ava, un courant électrique m’a percuté en pleine poitrine. C’était comme si mon coeur, s’était mis à fonctionner pour la première fois depuis très longtemps. À partir de ce moment là, j’ai vite compris que je n’hésiterai pas une seconde à sacrifier ma vie pour elle, dit la voix de Léo à l’encadrement de la porte. Si tu veux te voiler la face sur ce que tu ressens, je ne t’en empêcherai pas. Je te demande juste de te poser une question. Qu’est-ce que tu as ressentit la première fois que tu l’as vu ?

    -          Je l’ai trouvé... intéressante.

    -          Et ? Demanda Léo en lâchant la poignée de la porte.

    -          Je l’ai trouvé très belle.

    -          Qu’est-ce que tu as ressenti quand tu as vu qu’elle était blessé ?

    -          J’étais fou de rage... Bordel de merde, lâcha Marc en comprenant qu’ils avaient raison. Je suis amoureux d’une humaine.

    -          Elle est à moitié sorcière, rectifia Léo.

    -          C’est une fille.

    -          Félicitation, ricanna-t-il avant de sortir de la chambre.

    Marc se laissa choir sur le fauteuil à côté du lit encore sous le choc. Lui aimer une humaine ? Il ne put s’empêcher de lâcher un ricanement. Comment en était-il arrivé là ? Il tourna la tête et contempla le visage endormi de la jeune femme. Son regard fut immédiatement happé par cette bouche si attirante lorsqu’un léger gémissement franchit ses lèvres :

    -          Mère...

    Son coeur se serra lorsqu’il vit une larme couler le long de sa joue. À quoi pouvait-elle bien rêver pour être aussi triste ? Il s’allongea dans le lit et encercla la jeune femme de ses bras l’attirant contre lui.

    - Tout va bien, lui murmura-t-il contre son oreille. Je... suis la, acheva-t-il d’une voix tremblante.

     


    votre commentaire
  • Le Jardin d’Eden, Tome 4 : Vixx

     

    Chapitre 1

    -          J’aurais mieux fait de rester au manoir, maugréa Marc en brisant la vitre d’un bâtiment qui était censé être la clinique.

    Il passa sa main à travers la vitre brisée de la porte et chercha la poignée à tâtons. Un bruit de grincement se fit entendre. Marc prisa intérieurement pour qu’il ne croise aucun humain. Non pas qu’il était effrayé d’en croiser un mais parce qu’il n’était pas en état de l’assommer ou même le tuer…

    Il se dirigea vers une armoire à métal et rechercha un antalgique capable d’assommer un rhinocéros ou un archange de 70 kilos. Il trouva son bonheur dans une petite fiole. Il l’attrapa et partit à la recherche d’une seringue en se cramponnent à tout ce qui était à sa portée.

    -          L’antalgique est beaucoup trop fort…

    Marc se retourna sur le qui-vive Une jeune femme de 1m60se trouvait devant la porte. Son regard était portée sur la droite et bougeait ses doigts nerveusement.

    -          Beaucoup trop fort pour Nala. Beaucoup trop fort… pour vous, dit-elle en plongeant son regard sombre dans le sien.

    -          Je survivrai, répliqua-t-il en trouvant une seringue.

    -          83%.

    -          Quoi ?

    -          Non, 92% de chance.

    Marc regarda la jeune femme s’avancer vers la lionne qui venait de se réveiller. Elle s’accroupit et tendit sa main vers la grille…. La lionne qui tournait en rond en rugissant déclarant son mécontentement se dirigea vers la main, la renifla avant de frotter la tête contre la grille.

    -          Nala sent le sang. Elle adore l’odeur du sang. J’aime pas l’odeur du sang…

    -          Qui êtes-vous ? Demanda Marc en attrapant le scalpel se trouvait sur sa droite.

    -          Ally, répondit-elle en se redressant.

    Marc dévisagea la jeune femme. Elle avait de longs cheveux bruns qui tombaient en cascade le long de son dos. Un petit nez, une bouche pulpeuse et des yeux sombres avec quelques tâches de marron clair. Elle portait un jean avec des baskets rose fluo ainsi qu’une veste sur laquelle était inscrit « vétérinaire ».

    -          Vous êtes vétérinaire ? Demanda-t-il en grimaçant de douleur.

    -          C’est ce qui est écrit sur mon badge, répondit en se dirigeant à côté de Marc pour ranger le bazar qu’il avait mis.

    Marc cligna des yeux surpris par le comportement de la jeune femme. N’importe quel humain doté d’un tant soit peu de jugeote se serait déjà barré d’ici en appelant la sécurité. Hors elle faisait comme si de rien était. Elle avait pourtant remarqué qu’il était blessé. Aussi non elle n’aurait pas fait référence au sang. Il tendit vers elle le scalpel qu’elle rangea dans une boite métallique. Quelque chose ne tournait vraiment pas rond chez cette humaine et même si ça lui en coûtait de l’admettre, elle était sa dernière chance de survit.

    -          J’ai besoin que vous m’aidiez.

    -          Un médecin, dit-elle en en triturant ses doigts. Oui, un chirurgien. Il vous faut un chirurgien.

    -          Je ne peux pas aller à l’hôpital. Il faut que vous m’aidiez.

    -          Je suis vétérinaire. Je soigne les animaux pas les humains, répondit-elle en jouant de nouveau avec ses doigts.

    Marc posa ses mains sur les siennes ce qui eut pour effet de lui faire lever la tête vers lui. Lorsqu’elle plongea ses yeux dans les siens une drôle sensation l’envahit.

    -          Vous pouvez le faire.

    La jeune femme retira ses mains et partit dans un monologue. Du moins, c’est ce qu’il pensait en entendant le nom de la lionne franchir les lèvres de la jeune femme.

    -          Il lui faut un médecin. Je ne suis pas médecin, Nala.

    La lionne rugit comme pour répondre à sa question puis s’allongeant tout en regardant la vétérinaire faire les 100 pas.

    -          Mais si je fais rien et qu’il meurt alors je serais envoyée dans une cage. Je refuse d’être dans une cage. C’est froid… beaucoup trop froid.

    Marc sentit sa vue se brouiller et ses forces le quitter petit à petit. Il allait vraiment finir par mourir, vider de son sang après avoir été blessé stupidement. Le comble de l’ironie c’est qui aurait pu être sauvé par la race qu’il détestait par-dessus tout… Les humains.

    Ses jambes se dérobèrent sous lui et il s’écroula au sol. Il lutta pour garder les yeux ouverts mais la douleur était beaucoup trop forte. La dernière chose qu’il vu avant de sombre c’est le visage de la vétérinaire penché au dessus de lui.


    votre commentaire
  •  

     

     

     

    Vivaldi, Tchaïkovski, Mozart… Tous les grands compositeurs de musique classique étaient au rendez-vous pour cette soirée mondaine. Agnès soupira, attrapa une flûte de champagne qu’un serveur lui tendait. Pourquoi ses riches écoutaient-ils ce genre de musique ? Ces soirées mondaines étaient déjà ennuyantes alors pourquoi essayaient-ils d’assommer les invités en passant du classique ! Elle tourna la tête et aperçu sa mère et son père en grande discussion avec le maire de Kyoto. Son père était vêtu de l’un de ses plus beaux costumes taillé sur mesure et qui lui avait coûté des millions, quant à sa mère elle portait une longue robe rouge accompagné d’une parure de diamant. Combien avait coûté cette tenue et tout l’attirail ? Elle secoua la tête,  il valait mieux pour elle qu’elle ne le sache pas à chaque fois qu’ils lui donnaient un chiffre elle se mettait dans tous ses états. Ses parents dépensaient des milliers de dollars pour être à la dernière mode alors que des millions de personnes mourraient de faim chaque secondes !

     Elle vida sa coupe de champagne d’une traite et en pris une autre au passage. Elle tourna la tête de l’autre côté et aperçu sa petite sœur et son grand frère qui parlaient avec d’autres personnes sûrement des riches à en voir leur façon de se tenir et de parler… Elle analysa la tenue de sa sœur et de son frère. Contrairement à leur parent, Angie et Alexis portaient des tenus de soirées sans afficher leur richesse. Agnès s’était toujours posée la question au sujet du fait d’avoir été adopté avec son frère et sa sœur, non pas que physiquement ils ne ressemblent pas à leur parent mais à leur façon de voir les choses, les trois jeunes gens vivaient en total décalage avec la vision de leur parent. Le père d’Agnès était un riche homme d’affaire qui avait fait fortune dans le pétrole, il s’était lancé aussi dans l’hôtellerie et aussi dans l’aviation, en gros tout ce qu’il touchait se transformait en or ce qui n’avait rien d’étonnant étant donné la façon dont il se comporte avec les personnes qui lui barrent le passage. Il était réputé pour être un requin en affaire, sa devise était « mange tes ennemies avant de te faire manger toi ». Sa mère était le genre de personne à vouloir tout contrôler sa devise à elle était « Une dame digne de son rang doit toujours être impeccable » En gros une femme de riche doit toujours être très bien vêtus, ne doit en aucun cas travailler et doit dépenser tout l’argent que gagne son cher et tendre. 

    Agnès repensa à la tête qu’avait faite sa mère quand la jeune femme lui avait dit qu’elle comptait être peintre et en aucun cas se marier avec ce riche homme d’affaire, son visage avait passé au rouge. Et quand sa petite sœur avait balancé en plein repas de famille, qu’elle comptait ouvrir une agence d’acteur et de chanteur, sa mère avait avalé de travers sa boulette de viande frôlant la crise cardiaque tout en regardant de travers Agnès avant d’hurler sur Angie. Oui sa mère voulait tout contrôler, mais n’avait pas réussi à contrôler ses indomptables filles. Heureusement que son adorable de fils avait fait ce qu’elle lui avait demandé et était devenu procureur aussi non dieu seul sait ce qui serait arrivé à leur mère.

     Son père avait accepté la décision de ses filles et avait regardé avec attention l’évolution de carrière d’Agnès ainsi que celle de sa cadette, il avait été très fier quand l’agence Eien était classée numéro un, des meilleurs agences aux côtés des plus grands, dernièrement elle avait réussi à signer sous son label un groupe de renommé du  nom de Big Bang. La jeune femme était aux anges contrairement à son fiancé qui voyait ce contrat comme un contrat du diable. Le chanteur du groupe faisait que faire du rentre dedans à Angie et ça ne lui plaisait pas d’après les échos qu’elle avait pu entendre.  Agnès se mordit la lèvre inférieure. Elle détestait se sentir ainsi, envieuse de la réussite professionnelle et personnelle de sa sœur, non seulement son agence marchait très bien et lui rapportait beaucoup mais en plus elle était fiancé à l’un des acteurs les plus en vogue depuis quelques années, Yusuke Yamamoto. Elle n’était pas jalouse du fait que sa petite sœur soit fiancé avec lui, en fait pour être sincère elle ne trouvait pas Yusuke à son goût, trop jeune, trop maigre. Elle était jalouse que sa sœur ait pu dévoiler ses sentiments à un gars de ce genre alors qu’Agnès n’arrivait même plus à regarder dans les yeux le gars qui l’obsédait depuis des années ! 

    Elle se dirigea vers Alexis et Angie.

    - Salut, dit-elle.

    - Salut très chère sœur, tes mains sont toujours aussi resplendissante apparemment mère ne les a pas vu, c’est pour cela que tu es toujours parmi nous… vivante, ricana Alexis.

    Agnès posa les yeux sur ses mains, elles étaient pleines de peinture, rouge, jaune, noir, bleu. Et merde, il restait plus qu’à rester les mains derrière le dos et éviter que sa mère ne s’en aperçoive pour éviter une scène en public.

    - Tu peux parler Alex, tu as vu l’état de ta chemise ? T’as un gros trou !  Comment le fils d’Ava peut-il bien se trimballer ainsi, tu risques de faire honte à mère. Je me demande comment elle va réagir si elle l’apprenait, dit-elle d’un air malicieux.

    - Tu crois qu’elle ferait une scène devant tous ses riches réunis ? Elle n’oserait jamais mettre la honte à son très cher fils.

    Agnès serra sa mâchoire pour se taire. Même si elle adorait son frère et sa sœur les voir parler ainsi la désespérait.

    - Arrêtez de parler comme ça.

    - Au fait, pourquoi t’es pas venu à la dernière soirée mondaine ? Demanda Angie

    - Et à la fête de papa ? poursuivit Alexis

    - Et à la soirée caritative organisée par maman ?

    - J’étais occupée, tu dois le savoir autant que moi Angie que lorsqu’on tient notre propre boutique on n’a plus autant de temps libre.

    Elle porta son verre à ses lèvres pour mettre fin à la discussion. Pourquoi n’était-elle pas venue lors des précédentes soirées ? Parce que tout simplement c’était au-dessus de ses forces. Elle savait qu’il serait certainement là, au bras de cette pouffiasse qui mesure 1m90, avec une silhouette de mannequin et une chevelure à en faire damner n’importe qui. Elle aurait bien voulu éviter cette soirée aussi mais impossible de trouver une excuse, sa mère l’avait menacé de racheter son immeuble et de créer un orphelinat si elle ne se pointait pas. Elle jeta un coup d’œil, autour d’elle, pour essayer d’apercevoir la personne qui faisait de sa vie un véritable enfer et qui hantait ses nuits. Au lieu de ça elle vit Yusuke arriver avec un verre de coca à la main pour Angie et un verre de whisky sûrement pour lui. Il lui tendit à la jeune femme et l’embrassa sur la joue. Alexis dévisageait le jeune homme avec un petit sourire. Il s’apprêta à lancer une remarque sarcastique à Yusuke mais s’arrêta lorsque sa compagne arriva. Agnès se demanda quel nom la jeune femme avait. Était-elle Kumiko ? Kira ?

    - Salut. Je suis Inoue, dit-elle en tendant sa main. Tu es un de mes acteurs préférés, j’ai bien aimé ton rôle dans Rescue, tu as du travailler dur pour avoir une silhouette aussi musclé.

    Yusuke afficha un large sourire à la jeune femme contrairement à sa petite sœur qui fusillait Inoue du regard. Elle se posta devant son beefsteak et afficha un sourire très expressif qui voulait dire « Si tu t’approches de lui, je te détruis » Agnès ne put s’empêcher de sourire devant cette scène. Ces deux allaient vraiment très bien ensemble. Jaloux, possessif sans trop l’être, les mêmes passes temps, adoraient les mêmes films, les mêmes endroits… Allait-elle rencontrer un gars qui irait parfaitement avec elle ? Certainement pas, elle allait mourir, vieille fille et seule, tout ça à cause de ce gars.

    - Ah, Hideaki est enfin arrivé, au bras de sa déesse.

    Agnès retient sa respiration et se retourna lentement dans la direction que lui montrait son frère. Hideaki Takizawa, le meilleur ami de son frère. Alexis et Hideaki se connaissait depuis plus de 10 ans, ils avaient été en cours ensemble pendant 2 ans avant que le jeune homme rentre dans une agence pour idol. Cela n’avait pas empêché les deux jeunes hommes à continuer à se voir. Ils passaient leur temps libre ensemble, partaient en vacance ensemble, se soulaient ensemble. En gros ils faisaient tout ensemble, une amitié indestructible au grand bonheur des parents d’Agnès qui considéraient le jeune homme comme leur propre fils. Une fois, la jeune femme avait entendu sa mère dire qu’elle aurait préféré avoir Hideaki comme fils plutôt qu’Agnès et Angie. Ça n’avait pas du tout attristé la jeune femme, en fait, pour dire la vérité, elle aurait préféré, comme ça elle n’aurait pas fait la connaissance du jeune homme et n’aurait pas été obsédé par ce gars !

    Il se dirigea vers les parents d’Agnès et commença la discussion. Elle analysa la tenue vestimentaire de la femme qui tenait le bras d’Hideaki, robe échancré, décolleté plongeant qui laissait entrevoir son immense poitrine, le dos dénudé, une silhouette… parfaite. Elle devait le reconnaitre même si elle n’appréciait pas cette femme, elle la trouvait sublime. Elle posa ses yeux sur le jeune homme, il portait un pantalon noir et une chemise noire, ses cheveux étaient redevenus noir pour le plus grand bonheur d’Agnès. La jeune femme soupira attristé. Pourquoi la vie était elle aussi cruelle avec elle ? Elle aurait tant aimé être à la place de cette femme. Être agrippé au bras de Hideaki et ne jamais le lâcher. Quelques secondes après Hideaki se retourna et se mit à marcher dans leur direction toujours accompagné de sa « bimbo » et affichait un large sourire. Agnès tourna la tête à droite et à gauche. Il fallait qu’elle parte immédiatement, venir à cette soirée était déjà un supplice alors voir Hideaki au bras de cette femme c’était carrément… une torture ! Elle n’aurait pas la force de parler en face de lui et faire comme si de rien était comme elle le faisait chaque année, pas ce soir, pas maintenant !

    - Salut, lança Hideaki.

    - T’es en retard, mec, dit Alexis.

    -  Salut Angie.

    Angie ne répondit pas, elle était trop occupée à dévisager la femme de 1m92 qui se tenait devant elle.

    - Ah c’est vrai. Tu n’as pas encore rencontré Marya. Angie voici Marya, Marya voici Angie.

    - Enchanté. Hideaki m’a dit que vous avez une agence de célébrité. Mon plus grand rêve est de faire carrière dans le cinéma.

    - Les rêves sont fait parfois pour ne pas être réalisés.

    Agnès sourit bêtement à la remarque de sa petite sœur. Non pas qu’elle cherchait à être désagréable avec elle… en fait si, sa petite sœur détestait toutes les filles qui mesurent plus de 1m73 et qui avaient une silhouette de ce genre.

    Hideaki se tourna vers Agnès et lui afficha un large sourire.

    - Bonsoir Agnès. Ça fait longtemps que je ne t’ai pas vu.

    - Oui, j’ai été assez occupé avec ma galerie d’art. Excuse-moi, je dois m’absenter.

    Elle s’éloigna le plus vite possible du groupe et se dirigea vers les toilettes. Quelle idiote, j’ai été occupé avec ma galerie d’art. Pourquoi n’a-t-elle pas trouvé autre chose ! Sa galerie d’art était ouvert depuis 1 an, comment pouvait-elle être occupé à 21h du soir !  Et sa façon d’avoir pris la poudre d’escampette ! Elle avait marché droit devant elle, ne sachant pas trop où aller et avait fini par atterrir aux toilettes. Elle se mordit sa joue pour essayer de reprendre le contrôle de son corps. Elle commençait à trembler de tout son être. Voilà le résultat qu’elle avait lorsqu’elle se trouvait à proximité du jeune homme. Tout son être réclamait Hideaki. Elle était victime de tremblement, de sueurs et de chaleur au bas ventre. Elle plongea son regard dans le miroir en se giflant mentalement. Il fallait qu’elle se reprenne. Hideaki était le meilleur ami de son frère. Hideaki était un frère pour Angie. Hideaki était un fils pour ses parents et ne pouvait en aucun cas être son amant. Les rêves qu’elle faisait chaque nuit ne se réaliseront jamais. Elle ne pourra jamais sentir son corps sur elle, elle ne pourra jamais embrasser son corps musclé, ni prendre son sexe dans sa main et encore moins le manipuler avec douceur et fougue.

    - Et merde !

    Et voilà qu’elle se sentait exciter ! Pourquoi avait-elle pensé à ses rêves, ce n’était vraiment pas le moment ! Il fallait vraiment qu’elle s’en aille, qu’elle rentre chez elle. Mais comment esquiver sa mère ? Elle était sûr à 100% que cette vieille harpie était en train de surveiller les sorties et puis si elle partait, Hideaki risquerait de se poser des questions. Il devait déjà se poser des questions à ce moment précis après la scène de toute à l’heure. Oh non ! Avait-elle rougit comme une tomate quand il s’était adressé à elle ? Elle avait senti son corps monté en température à cet instant précis alors c’était fort possible. Elle plaça ses mains sur ses cheveux et se les ébouriffa par désespoir. À cet instant précis, elle aurait voulu être une petite souris et se cacher dans un trou pour s’éloigner du vilain chat. Enfin vilain n’était pas le mot adapté. Mignon ? Adorable ? Sexy ?

    - C’est pas vrai ! T’es vraiment un cas désespéré Agnès ! Se dit-elle à elle-même.

    Une vieille femme sortie à ce moment-là et dévisagea la jeune femme comme si elle était folle.

    Génial, elle s’était mis la honte devant Hideaki maintenant devant une grand-mère qui connaissait très bien sa mère mais qui faisait style de ne pas connaitre Agnès. Elle tourna la tête, se dirigea vers un fauteuil au fond des toilettes. Pas mal, il faut avouer, son père avait du style et aussi des idées. Qui aurait pensé à mettre des fauteuils dans les toilettes, des miroirs et un tabouret pour se repoudrer le nez. Elle se dirigea vers le fauteuil, s’affala et sortit son portable. Elle ne pouvait pas partir de cette soirée très bien, elle resterait alors dans les toilettes et attendrait que Hideaki et sa copine mannequin mettent les voiles !

     

    Une demi-heure plus tard, elle se trouvait toujours aux même endroit à jouer à Tétris sur son téléphone portable. Elle avait vu quasiment tous les invités passer dans les toilettes sauf sa petite sœur et sa mère à son grand soulagement. Elle ferma son téléphone portable et le rangea dans son sac à main avant de pousser un soupir de désespoir. Il fallait vraiment qu’elle sorte aussi non les gens qui avaient remarqué sa présence penseront qu’elle avait sûrement un problème de transit intestinale. Elle se regarda dans la glace et secoua la tête. A quoi bon essayer d’arranger ses cheveux, personne ne s’intéresserait à elle et encore moins Hideaki. Il serait probablement collé à sa Misaki. Elle se dirigea vers la porte.

    - J’ai cru que tu avais eu un malaise.

    Le corps d’Agnès se raidit en entendant la voix qui se tenait derrière elle. Elle prit une grande inspiration et se retourna. Hideaki se tenait accoudé contre le mur, un pied posé sur le mur et les bras croisés sur sa poitrine. Il se redressa et s’avança vers la jeune femme.

    - Tu vas bien ? Ça fait une demi-heure que t’es enfermée là-dedans.

    Pourquoi était-il ici ? Se doutait-il de quelque chose ? 

    - Ça va merci. Pourquoi tu n’es pas avec Misaki ?

    - Marya.

    - Pardon ?

    - Ma compagne s’appelle Marya pas Misaki.

    - Je ferai mieux d’y aller. Maman doit me chercher partout.

    Agnès se retourna et se dirigea vers le hall.

    - Est-ce que tu m’évites ?

    Agnès se mordit la lèvre inférieure, ferma les yeux et respira un grand coup. Est-ce qu’elle évitait ? Non, pas du tout, elle avait juste passé trente minutes dans les toilettes parce qu’elle adorait le papier peint et les fauteuils ! Elle se retourna et essaya de sourire mais se ravisa lorsqu’elle sentit ses lèvres se fendiller. Elle ne pouvait même plus sourire !

    - Pourquoi est-ce que je t’éviterai ?

    - Je ne sais pas à toi de me le dire. Tu ne viens pas aux invitations que te fait ta mère, tu t’en vas quand j’arrive et là encore tu t’enfuis en me voyant.

    - Je suis venue la dernière fois.

    - Parce que je n’étais pas là.

    - Tu te fais des idées.

    - Je ne pense pas.

    - J’ai été très occupé avec la Galerie d’art, si je n’ai pas pu venir lors des précédentes fêtes de ma mère c’est parce que j’avais des choses à régler et non pas parce que je t’évitais.

    Hideaki se rapprocha et lui murmura à l’oreille.

    - Tu mens très mal Agnès. Tu n’as jamais su mentir.

    - C’est peut-être pour ça que je ne mens jamais. On ferait mieux de rejoindre les autres.

    - Pas avant que tu me dises pourquoi tu m’évites.

    - Écoute, je… suis crevée, je passe mon temps à peindre et à m’occuper de la Galerie, et en plus de ça je déteste ce genre de soirée. Voilà t’es content ?

    Hideaki la regarda droit dans les yeux. À en voir sa tête il n’était pas du tout convaincu.

    - Trouve autre chose, je ne suis pas né de la dernière pluie. Même si plusieurs personnes pensent le contraire.

    Agnès regarda à droite et essaya de trouver vite une autre excuse mais aucune ne lui vient à l’esprit. Depuis quand Hideaki était-il capable de lire en elle ? Il commençait à la connaitre plus qu’elle ne se connaissait elle-même et s’en était presque frustrant. Elle prit une grande inspiration et lâcha subitement

    - Je n’aime pas ta nouvelle copine. Je suis désolée mais je trouve qu’elle n’est pas digne de toi.

    Hideaki écarquilla les yeux en grand, apparemment,  il ne s’imaginait pas une telle réponse.

    - Tu n’aimes pas Maryia ? Pourquoi ?

    Pourquoi ? Parce que cette fille n’était pas elle voilà pourquoi ! Ce n’était pas Agnès qui touchait ses lèvres si attirantes, ses cheveux si magnifiques, ses muscles si saillants, son sexe si… La jeune femme secoua la tête pour essayer de reprendre ses esprits.

    -Ça suffit, j’en ai assez de tes excuses à deux balles, répondit sèchement Hideaki. Si tu ne veux pas me dire ce qu’il t’arrive, ce n’est pas grave… Moi qui croyais que je faisais partie de la famille, je me suis trompé.

    Il tourna les talons et s’éloigna sans se retourner. Agnès sentit les larmes lui montrer aux yeux.

    - C’est pour cette raison que je ne peux pas te le dire, imbécile ! Hurla-t-elle.

    Hideaki se retourna étonner qu’elle se mette à hurler devant tous ses gens, il mit ses mains dans ses poches et se retourna. Agnès n’avait pas bougé et tremblait comme une feuille non pas de froid mais de frustration.

    - Si seulement tu n’étais pas rentré dans cette famille ! Si seulement tu étais le frère d’Alexis et moi une inconnue qui n’avait jamais fait ta connaissance ! Pourquoi a-t-il fallut que ce soit toi ! Pourquoi es-tu rentrée dans ma vie ! Je n’arrive plus à dormir, je n’arrive plus à manger, je n’arrive même plus à voir mes parents sans me sentir gêner et avoir une discussion avec eux sans avoir peur qu’ils le découvrent ! Tu es en train de me rendre folle ! Est-ce que tu comprends ça ! Tu me détruis peu à peu, à chaque fois que tu apparais devant moi et que tu me souris, je perds une partie de mon âme. À chaque fois que tu présentes une de tes conquêtes une autre part mon âme s’en va également. Plus les jours passent et plus tu me détruis !

    Hideaki cligna des yeux. Etait-ce une confession ? Venait-elle de dire qu’elle l’aimait ou le détestait ? Tout ce qu’il avait compris c’était qu’elle aurait préféré ne jamais le connaître, qu’elle aurait préféré qu’il soit de la famille et elle personne et que merde... Elle…Pourquoi ne l’avait-il pas vu venir ! Il aurait dû s’en douter, le fait qu’elle l’esquive, qu’elle tourne le regard quand il lui parle. Pourquoi lui disait-elle tout ça d’un coup ? Pourquoi ne lui en avait-elle pas parlé avant !

    - Vous êtes là ?

    Yusuke apparut et mit fin à sa réflexion et à la réponse qu’il cherchait.

    - Ava va bientôt faire son discours et elle veut que tu sois sur l’estrade à ses côtés, Agnès. Poursuivit-il.

    - Désolé mais je dois y aller. Dis-lui que j’ai une indigestion et que j’ai dû rentrer.

    Elle tourna les talons et se dirigea vers la sortie sous le regard de Hideaki. Devait-il courir après elle ? Oui mais Marya, il n’allait tout de même pas la laisser seule ici alors qu’elle ne connaissait même pas les personnes qui se trouvait dans cette soirée. Yusuke, posa sa main sur l’épaule du jeune homme pour attirer son attention.

    - Une fille t’a déjà dit qu’elle aurait préféré ne jamais te connaitre ?

    - Jamais. Pourquoi ?

    - et si elle te disait que tu lui détruisais son âme peu à peu à chaque fois que tu lui présentais tes conquêtes.

    - Si une femme me balancerait ça, ça voudrait tout simplement dire qu’elle m’aime. Pourquoi quelqu’un t’a dit ça ?

    - Angie. Comment s’est-elle prit pour te dire qu’elle t’aimait et qu’elle voulait sortir avec toi ?

    - Elle ne me l’a pas dit.

    - Quoi ?

    - C’est moi qui lui ai demandé de sortir avec moi en premier même si les gens pensent le contraire. La première fois que je l’ai vu, j’ai eu le coup de foudre. Elle était vraiment magnifique avec ses cheveux ébouriffés et sa salopette voilette.

    Yusuke afficha un large sourire en se remémorant ce jour-là.

    - Comment elle t’a dit alors qu’elle t’aimait.

    - En m’écrivant un script et en me le mettant dans ma boite aux lettres.

    - Un script ?

    - Ouais. C’est Agnès qui t’a dit ça ?

    - Quoi ?

    - Angie dans ce script elle a parlé aussi de son âme également, apparemment le père des filles leur a appris à dévoiler leur sentiment de cette façon... Allons-y avant que le discours ne commence.

     

    Ce n’est pas vrai à quoi avait-elle pensé à tout balancé d’un coup comme ça ! Elle et sa grande bouche ! Il devait la prendre pour une folle ou pire. Il était en train d’avoir de la pitié pour elle. Trois jours étaient passés depuis cette soirée et elle n’avait pas eu de nouvelle. D’un côté, elle était attristée mais de l’autre soulagée. Elle ne se sentait pas capable de croiser le regard du jeune homme. Son téléphone sonna.  C’était sa mère, elle n’arrêtait pas de la harceler pour lui répéter qu’il y avait une autre soirée de charité en fin de semaine et qu’elle devait y assister. Dans l’après-midi elle reçut un coup de téléphone d’Angie. Elle voulait récupérer un CD qu’elle avait prêté à Hideaki il y a un mois de cela mais ne pouvait pas aller chez le jeune homme. Agnès avait essayé de trouver des excuses mais sans succès elle ne pouvait pas mentir et encore moins refuser d’aider sa jeune sœur. Elle sortit de son appartement à 19h et se dirigea vers la maison de Hideaki. Elle sonna à la porte mais personne ne répondit, elle contourna la maison et chercha le double de clé qui était caché sous un pot de fleur. Elle ouvrit la porte et entra à l’intérieur. Elle longea le couloir et regarda à sa droite où se tenait la piscine. Elle entendit des bruits, quelqu’un était un en train de nager. Marya ? Hideaki ? Elle franchit la porte en retenant sa respiration. Il y avait bien quelqu’un en train de nager dans la piscine. C’était Hideaki. Il émergea de l’eau, et regarda Agnès avec étonnement.

    - Angie m’a demandé de venir chercher un de ces CD. Elle en a besoin demain et n’a pas pu venir le chercher.

    - Je n’ai pas de CD d’Angie.

    - Quoi ? Elle m’a pourtant dit que tu…

    - Tu as du mal comprendre.

    Agnès ne put détacher son regard lorsqu’il sortit de l’eau. Sa musculature était vraiment parfaite. Ses pecs, ses abdominaux, ses clavicules, tout en lui l’excitait.

    - Désolé de t’avoir déranger alors.

    Elle s’apprêta à partir mais Hideaki la rattrapa par le bras, l’obligeant à se retourner.

    - Il faut qu’on parle.

    - Désolé mais je n’ai rien à te dire.

    - Agnès merde ! Tu n’as rien à me dire ? Tu me balances en pleine tronche que tu es amoureuse de moi et tu crois que je vais faire comme si je n’avais rien entendu ?

    - Oublie ce que je t’ai dit. J’ai été stupide de penser que tu pourrais peut être me trouver attirante ou même me voir autrement que comme la sœur d’Alexis. Apparemment ce n’est pas le cas. La réalité est dure à affronter ça m’a fait redescendre sur terre…

    - Pas attirante ? Putain Agnès.

    Il attrapa sa main et la plaça sur son sexe en érection.

    - Tu crois que je ne te trouve pas attirante ? À chaque fois que je te vois, je suis obligée de penser à mon meilleur ami pour m’empêcher de bander. Tu es tellement attirante que lorsque je ferme les yeux et que ton visage apparait, mon sexe est au garde à vous ! Chaque matin, je me réveille en pensant à toi, je me masturbe et tu crois que tu n’es pas attirante et que je ne pourrais pas te voir autrement que la petite sœur d’Alex ? Tu te trompes !

    Agnès n’osait plus bouger. Venait-il de dire qu’il se masturbait en pensant à elle ? Impossible, les rêves, les fantasmes qu’elle faisait depuis plus de 9 ans… lui aussi les faisait ? C’était absurde était-elle en train de rêver ? Depuis le premier jour où elle l’a rencontré, elle n’avait cessé de faire des rêves érotiques, de penser à la possibilité de faire de lui un amant. Jamais elle n’aurait pensé que tout ça devienne réalité.

    Hideaki s’approcha de la jeune femme, lui caressa la joue et l’embrassa à pleine bouche.

    - Tu es si belle, murmura-t-il entre deux baisers.

    Agnès mit ses bras autour de son cou, elle s’adonnait à son baiser si sensuel, si doux. C’était exactement comme dans ses rêves mais en mieux. Il fit glisser ses mains le long de ses bras et les posas sur les fesses de la jeune femme. Agnès fit de même avec ses mains, parcourant le long de son dos musclé, ses biceps, ses fesses. Au bout d’un moment, Hideaki commença à défaire les boutons du chemisier un à un tout en continuant à l’embrasser. Au bout de quelques secondes, elle se retrouva nue devant lui.

    Hideaki se recula et se mordit sa lèvre inférieure en voyant ce qui se trouvait sous ses yeux. Jamais dans sa vie il n’avait pu contempler une si pure merveille. Elle était si belle. Il la souleva, elle enroula ses jambes autour de ses hanches et l’amena sur le canapé qu’il avait acheté un mois plus tôt pour le mettre dans la pièce piscine.

    Agnès tendit la main pour attraper son énorme sexe lorsqu’il ôta son maillot mais Hideaki le lui en empêcha, non pas que ça le répugnait mais parce qu’il voulait lui faire du plaisir avant qu’elle ne prenne son sexe à pleine bouche. Il se pencha pour embrasser sa bouche, descendit et embrassa ses clavicules, chacun de ses seins en n’oubliant pas de mordiller les tétons. Il poursuivit son exploration un peu plus au sud et embrassa son ventre plat. Une fois à destination, il leva les yeux vers Agnès pour garder le contact avec elle mais elle était déjà au paradis. Un paradis qui allait se transformer en enfer. Il lui écarta les jambes et aussi ses lèvres. Il retient sa respiration devant un si beau spectacle. Il passa sa langue sur ses lèvres avant de plonger dans le jardin d’Eden. Il commença à la lécher, la happer, la mordiller, lui titiller le clitoris. Agnès se mordit la joue pour s’empêcher de crier mais lorsqu’il rentra deux doigts en elle tout en continuant à la lécher elle ne put retenir ses cris.

    - Hideaki, je ne vais plus tenir longtemps. Je te veux en moi. Je te veux corps et âme.

    Il céda à son supplice. Hideaki alla chercher un préservatif, arracha l’emballage de ses dents et essaya de l’enfiler mais impossible ses mains tremblaient trop d’impatience.  Agnès vient à son secourt, elle lui attrapa le préservatif et lui enfila de ses mains experte. Hideaki  s’allongea sur elle tout en veillant à ne pas l’écraser et écarta ses cuisses de ses hanches. Il l’embrassa ensuite et lui murmura à son oreille.

    - Mon corps et mon âme t’appartiennent dès le premier jour où je t’ai vu.

    Il s’introduisit en elle sans prévenir. Agnès poussa un gémissement de plaisir. Hideaki continuait de l’embrasser tout en continuant ses vas et vient, allant en elle profondément, se retirant à la limite ce qui avait le don de la rendre folle. Oui, elle était folle, folle de cet homme, folle de son sexe, folle de sa façon de lui faire l’amour. Il recommença sa torture. Agnès enfonça ses ongles dans les fesses du jeune homme pour qu’il arrête de lui faire vivre cet enfer car oui c’était un véritable enfer. Un mélange de Paradis et d’Enfer. Il poussa un grognement et arrêta de jouer le fils de Satan. Il accéléra son rythme, Agnès se cambrait et suivait son mouvement ainsi que le canapé qui martelait contre le mur. Si ça continuait comme ça, le mur allait finir par céder. Agnès s’apprêta à lui griffer les fesses une secondes fois mais Hideaki attrapa ses mains et les lui plaça au-dessus de sa tête tout en les serrant dans les siennes. Au bout de quelques minutes, Hideaki et Agnès arrivèrent tous les deux au Paradis. Il s’effondra sur elle à bout de souffle, en sueur, épuisé et comblé. Agnès était également comme ça, elle était aux anges. Jamais elle n’avait fait l’amour de cette façon. Jamais elle n’avait atteint l’orgasme, pas une seule fois depuis qu’elle avait perdu sa virginité. Elle s’était même fait une idée. Le sexe est fait que pour faire du plaisir aux hommes. Elle pensait à ça mais maintenant sa façon de voir les choses a changée. Hideaki était vraiment un dieu au lit enfin ici c’était plutôt un dieu du canapé. Il savait exactement ce qu’elle voulait. Elle afficha un sourire béat et baissa les yeux vers Hideaki qui était en train de dormir sur elle.

     

    Agnès se réveilla en sursaut en entendant le bruit d’une sonnette. Avait-elle rêvé ? Est-ce que cette partie de jambe en l’air était en définitif qu’un fantasme ? Elle ouvrit les yeux et analysa l’endroit où elle se trouvait. Elle n’était pas dans une piscine mais dans une chambre avec un énorme écran plasma accroché au mur. Un autre bruit de sonnette se fit entendre et un grognement sourd s’échappa de dessous la couette. Elle se figea lorsqu’elle sentit une main se poser sur son ventre. Par pitié, dites-moi que c’est Hideaki et pas le livreur de pizza, supplia-t-elle intérieurement. Elle souleva la couette et lâcha un soupir de soulagement lorsqu’elle vit Hideaki. La sonnette retentit de nouveau. Le jeune homme se redressa en ronchonnant.

    - Putain, c’est qui ce con qui vient faire chier à 9h du mat !

    Il se leva, Agnès avala sa salive lorsqu’elle le vit tout nue. Il était vraiment magnifique. Il attrapa sa robe de chambre et se dirigea vers l’interphone. Il revient deux secondes plus tard blanc comme un linge.

    - C’est Alex.

    Agnès sauta hors du lit rassembla ses affaires et les enfila en quatrième vitesse. Comment est-ce que ses affaires étaient arrivées ici ? Et comment était-elle arrivée dans ce lit alors qu’ils s’étaient endormis à la piscine ? Elle secoua la tête pour chasser toutes ses questions, ce n’était pas le moment. Hideaki s’habilla également en quatrième vitesse. La sonnette se mit à sonner encore et encore sous les doigts impatients d’Alexis.  

    - Merde ! Je peux savoir ce que tu foutais ? J’ai failli prendre racine ! Au fait, pourquoi il y a la voiture d’Agnès dans ton allée ? Elle est là ?

    - J’étais occupé à montrer la piscine à ta sœur.

    - Je suis venue récupérer le CD d’Angie, elle en a besoin tout à l’heure.

    Alexis fronça les sourcils et regarda sa sœur d’un air septique.

    - Si t’es venue chercher un CD alors pourquoi t’as les mains vides ?

    - C’est parce que je n’ai pas son CD, dit Hideaki calmement.

    Agnès regarda Hideaki du coin de l’œil. Il jouait vraiment bien la comédie, s’en était presque effrayant. Comment pouvait-il être aussi calme ?

    - Bon, je vais vous laisser, je dois passer chez Angie pour lui dire que son CD a disparu.

    Agnès s’éloigna à pas de course sous le regard d’Alexis. Hideaki se poussa de la porte d’entrée pour le laisser passer.

    - Alors pourquoi t’es venue aussi tôt ?

    - Je suis venu te ramener ta bagnole et te demander pourquoi  tu avais rompu avec ce top model mais maintenant je commence à comprendre pourquoi…

    - Alex, il faut qu’on parle.

    - De quel sujet ? Que toi et ma sœur me mentez ou que tu t’envoies en l’air avec ma petite sœur ?

    Hideaki ouvrit les yeux en grand, étonné de savoir qu’il sache.

    - Je ne suis pas né de la dernière pluie, poursuivit Alex. Tu as beau être un très bon acteur, ma petite sœur ne l’est pas. Et puis, il faut être miro pour ne pas voir ce qu’il se passe.

    - Quoi ?

    - Une dernière chose, tu as beau être mon meilleur ami, si tu fais du mal à Agnès, je te détruis.

     

    « Je suis venue chercher un CD » Quelle cruche ! Autant lui dire qu’elle avait couché avec Hideaki qu’elle honte et quand il lui avait fait remarquer qu’elle partait sans le CD, elle avait regardé ses mains bêtement, sans savoir quoi répondre. Heureusement qu’Hideaki était venu à sa rescousse. Elle allait devenir folle ! Pourquoi avaient-ils menti ? Pourquoi avoir caché le fait qu’ils s’étaient envoyés en l’air ? Ils étaient adultes après tout ! Il fallait qu’elle le dise à quelqu’un. Il fallait qu’elle libère sa conscience et qu’elle se fasse rassurer. Elle avait envie d’entendre que ce n’était pas que pour une nuit. Elle se dirigea vers la résidence d’Angie. Lorsqu’elle sonna à la porte, Yusuke l’ouvrit en grand avec un air menaçant. Il était en caleçon. Agnès déglutit en voyant ses muscles et ses abdos si parfaitement dessiner.

    - Angie est là ? Demanda Agnès.

    - Tu tombes mal ! Je dirai même très mal ! On était prêt à s’envoyer en l’air, repasse dans deux heures ! Ronchonna Yusuke.

    Décidément la franchise d’Angie avait déteint sur lui. Elle aperçut sa petite sœur par-dessus l’épaule du jeune homme.

    Elle le poussa pour entrer et se dirigea dans le salon. Agnès entendit sa petite sœur dire à Yusuke de se calmer. Elle rejoignit Agnès sur le canapé. Yusuke se plaça à côté d’Angie et posa sa main sur la cuisse de la jeune femme.

    - Pourquoi tu m’as dit que Hideaki avait ton CD ! Demanda Agnès.

    - Pourquoi ? Ce n’est pas le cas ? dit Angie d’un air malicieux.

    - Angie !

    - J’en déduis que tu t’es envoyée en l’air avec lui.

    - Et elle a décidé de me pourrir la matinée ensuite, dit Yusuke en se mettant à embrasser Angie dans le cou.

    - Excusez-moi, mais je suis là ! Si vous continuez à vous tripoter, je vais finir par être excitée !

    - Qu’est ce qui te tracasse, grande sœur ?

    - Pourquoi tu as fait ça ?

    -  Ce n’est pas ce que tu voulais ?

    - Oui enfin non. Je ne sais pas ! Je le voulais oui mais je ne voulais pas d’une histoire sans lendemain !

    - Ce n’est pas une histoire sans lendemain, affirma Angie.

    Agnès soupira, c’était pour cette raison qu’elle était venue voir sa petite sœur. Elle voulait l’entendre dire de la bouche de quelqu’un d’autre, alors pourquoi n’était-elle pas rassurée ?

    - Qu’est ce qui te fait dire ça ?

    - Parce qu’il me l’a dit, répondit Yusuke. Ce gars ta dans la peau. Et puis s’il n’en avait rien à foutre de toi, il n’aurait pas largué Marya.

    - Il a fait quoi ?

    - Il n’est plus avec cette fille, répéta Angie.

    Un léger bonheur envahit Agnès pendant un court instant. Pourquoi avait-il largué cette fille ? Est-ce qu’il ferait la même chose avec elle une fois qu’il se lasserait d’elle ? Le téléphone sonna, Angie décrocha sous le regard inquiet d’Agnès. C’était sûrement Alexis. Alexis était intelligent, s’était fort probable après tout. Alexis était la personne la plus intelligente qu’elle ait connue. Il était carrément impossible pour elle de lui mentir. Angie raccrocha et alla se rassoir sur son canapé. Agnès commença à bouger ses jambes impatientes de savoir qui c’était. Angie resta de marbre.

    - C’était qui ? Alex ? Questionna Agnès

    - Il s’est bagarré avec Hideaki. Alex n’a rien d’après ce que maman à dit. Elle veut qu’on aille de suite à la maison, il parait que papa est furieux.

    - Hideaki n’a rien ?

    - Il vaut mieux que tu l’oublies Agnès. Ce gars s’est vanté de t’avoir baisé à en perdre haleine, c’est ce qu’il a dit à Alexis et c’est pour ça qu’ils se sont battus.

    Yusuke et Angie allèrent se changer pendant qu’Agnès était en train de se poser une multitude de question. Est-ce qu’il avait vraiment fait ça ? Est-ce qu’Hideaki s’était vanté d’avoir couché avec elle, et devant son frère qui plus est. Non impossible, Hideaki n’est pas ce genre de personne. Cette nuit n’était pas qu’une histoire de sexe, il y avait plus que ça. Enfin c’est ce qu’elle espérait du plus profond de son âme.

     

    Angie ouvrit la porte de la résidence de leur parent et se dirigea vers le salon où attendait leur parent et Alexis. Agnès regarda sa mère qui n’osa même pas la regarder, son père qui affichait un visage rempli de colère à la limite de l’explosion tant qu’à son frère il la fusillait du regard.

    - Assis toi ! Hurla son père.

    Agnès ne se fit pas prier, elle alla s’assoir à côté de sa petite sœur. Le dos droit et les mains sur les genoux. Elle  expira une grande bouffé d’air et attendit que la tornade se déclenche.

    - Comment as-tu pu faire ça ! Finit par dire Alex. Tu es ma sœur et lui est mon meilleur ami ! Tu sais comment il est ! Tu sais très bien qu’il n’a aucun respect pour les filles. Depuis que je l’ai rencontré, il il fait que changer de conquête toutes les semaines ! Tu t’attendais à quoi ? Qu’il accourt vers toi juste après avoir couché avec  lui ?

    - Alexis, calme-toi, dit son père froidement. De tous mes enfants, tu étais un de mes plus grands espoirs. Quand on te disait de faire ça, tu faisais le contraire pour te montrer indépendante et rebelle. Tu as incité ta petite sœur à te rebeller et c’est ce qu’elle a fait. J’étais fier de toi pour ça même si ta mère était furieuse.

    - Chérie ! Ne l’encourage pas ! dit sa mère.

    - Laisse-moi finir ! J’étais fier de toi jusqu’à maintenant. Mais aujourd’hui tu m’as déçu.

    Agnès sentit la moutarde lui monter au nez mais elle se tut attendant qu’il termine. Il y avait une chose qu’on devait savoir dans cette famille c’est que lorsque le père parlait il vallait mieux se taire et attendre qu’il donne la parole.

    - Je ne veux plus que tu voies ce garçon. Il ne fait plus parti de la famille, ais-je bien été clair ?

    - Papa, je…

    - Il n’y a pas de  « je » ! Ce garçon n’est pas digne de toi ! Il s’est vanté devant ton frère de sa soirée avec toi ! Il n’a aucun respect pour toi !

    - C’est faux ! dit-elle en bondissant sur ses pieds.

    Angie leva les yeux vers sa grande sœur étonné qu’elle réagisse ainsi, elle qui était la plus calme de tous devant son père, elle commençait à perdre patience. Elle regarda autour d’elle et poussa un soulagement lorsqu’elle ne vit rien de dangereux à la portée de la main d’Agnès. Elle était bien capable d’envoyer un pot de fleur à pleine figure à son père...

    - Tu ne le connais pas comme je le connais !

    - Comment oses-tu ! Je l’ai vu grandir ici depuis plus de 10 ans ! Je le connais plus que je te connais !

    Agnès contracta sa mâchoire et se rassit essayant de retrouver son calme. Elle prit une grande inspiration et poursuivit.

    - Tu te souviens, lorsqu’on était enfant  de ce poème que tu avais fait, parce qu’on ne comprenait pas la signification du mot « aimer »

    - Bien sûr que je m’en souviens ! Je ne suis pas encore sénile !

    -                                                                        « L’amour est un soleil

    L’amour est mont et merveille

    Lorsque tu fermeras les yeux

    Tu ne feras qu’un seul vœu

    Le vœu d’être à ses côtés

    Car ton âme ne réclame qu’une chose

    Rester avec lui en toute impunité

    Quand ce moment viendra, tu ne seras plus morose

    Tu diras haut et fort à quel point

    Ton âme et ton cœur ne peuvent aller plus loin

    Sans crier au monde entier

    Je t’aimerai pour l’éternité »

     

    Yusuke regarda Angie avec un léger sourire. C’était le même poème qu’il y avait dans le script de sa boite aux lettres le jour où elle avait dit qu’elle l’aimait. Cette famille était très particulière, il fallait l’avouer. Le jour où il avait demandé à sa mère qu’est-ce que c’était d’aimer elle avait répondu « L’amour s’est être en manque d’une personne, si tu ne peux passer moins de cinq minutes sans penser à elle c’est que t’es foutu ! »  Le père d’Angie contrairement à sa mère, leur avait fait un poème émouvant, romantique et compréhensible enfin sauf certain mot qu’aucun gamin de 7 ans ne puisse comprendre….

    - Je ferme les yeux et je le vois. Je dors et je le vois. Quand je fais des vœux ça a toujours un rapport avec lui. Mon âme, mon cœur et mon corps ne réclament qu’une chose c’est d’être avec lui. J’ai envie de crier au monde que je l’aime depuis le premier instant que je l’ai vu. Ne me demande pas de ne plus le voir, parce que ça me détruirai ! C’est ce que tu veux ? Perdre une de tes filles ?

    - Roméo et Juliette, murmura Angie.

    Agnès ignora la remarque de sa sœur. Si elle devait jouer le dernier acte de Roméo et Juliette alors elle le ferait. Merde en y repensant ça tournait comme Roméo et Juliette, lorsque les deux amants ne peuvent exprimer leur amour librement. Elle secoua la tête. Il manquait plus que ça qu’elle déraille mentalement ! Elle regarda son père et essaya de déchiffrer ses pensées sans aucun succès elle poursuivit.

    - Papa, je…

    - Jusqu’où es-tu prêt à aller pour rester avec lui ?

    - J’irai en enfer pour rester avec lui, même si je dois partir du Paradis.

    La mère d’Agnès afficha un visage horrifié ce qui n’était pas étonnant étant donné le fait que sa mère était très religieuse et dire le mot « Enfer » dans sa propre maison était synonyme de « pour la destruction des tortues des mers ». Oui sa mère adorait les tortues, elle en faisait même la collection, un passe-temps que les deux sœurs ne comprenaient pas.

    - Est-ce que cette réponse te suffit Takizawa ?

    Agnès cligna des yeux et regarda son père. Avait-il prononcé Takizawa ?

    - Cette réponse me convient très bien.

    Hideaki apparut dans la salle à manger. Agnès se leva d’un bond et regarda le jeune homme et ensuite sa famille, ne comprenant pas ce qui se passait. Angie qui était en train de rigoler se leva et donna des explications.

    - Tu es une tête brûlé. Depuis 10 ans, tu te dis dans ta tête que tu es amoureuse de Takizawa mais pas une seule fois, tu as osé le lui avouer ou même nous le dire à nous. Depuis 10 ans, on attendait le jour où, tu te battrais pour lui. On a failli désespérer à un moment, j’ai même pensé que tu ne l’aimais pas et j’étais prête à abandonner. Jusqu’à ce gala de charité où Yusuke à tout entendu.

    Alex se leva à son tour et s’approcha d’Hideaki.

    -  Angie m’en a parlé et a monté un scénario de toute pièce, le coup du CD sachant que tu ne refuserais pas d’aller le récupérer si elle te le demandait, pour une raison inconnu notre très chère petite sœur avait prémédité le fait que tu couches avec lui va savoir comment elle a su.

    - J’ai consulté les astres, ricana-t-elle.

    - Bref, une fois le plan A effectué,  il fallait passer au plan B et savoir vraiment si tu tenais à lui et savoir jusqu’où tu irais. C’est pour cela qu’on a inventé la fausse bagarre et tout ça.

    Agnès fusilla du regard sa petite sœur qui était dans les bras de Yusuke.

    - Où est le plan C ? Demanda-t-elle. Il y a toujours un plan C avec vous deux.

    - C’est moi le plan C, dit Hideaki en s’avançant vers elle. Je t’ai aimé le premier jour où j’ai posé mes yeux sur toi, je pensais que jamais tu ne m’aimerais comme je t’aimais moi. À chaque fois que je te voyais au bras d’un gars, j’avais envie d’hurler et de me jeter d’un haut d’un immeuble.

    Il lui caressa sa joue et poursuivit.

    - Quand ton frère est venu ce matin et qu’il m’a exposé son plan, j’ai voulu en faire partie parce que je suis un lâche, et que je n’aurais jamais eu le courage de t’avouer mes sentiments, si tu ne le faisais pas en premier. Je t’aime Agnès. C’est ça mon plan C. Je t’aime.

    Il s’approcha ses lèvres et l’embrassa passionnément sous le regard de ses parents. Son père afficha un large sourire sous le regard scandalisé de sa mère.

    -  Bien il est temps de passer à table les enfants. Chérie as-tu fais autre chose que du thon ?

    La mère d’Agnès se figea et commença à rouspéter après son mari.

    - Pourquoi veux-tu que je fasse autres chose à manger !  Ce sera du thon pour tout le monde.

    - Rectification ce sera du thon pour tout le monde sauf pour Angie, le mercure que les thons ramassent est trop dangereux.

    - Voyez-vous ça, ce monsieur regard la chaine air et nature et il se croit un expert en la matière. J’ai toujours mangé du thon dans ma grossesse, ça ne m’a pas empêché de faire des enfants têtus et en bonne santé !

    Alexis recracha son whisky sur Hideaki et regarda Angie, Yusuke puis ses parents.

    -  De quoi est-ce que vous parlez tous les deux ? Demanda-t-il.

    Agnès recula et regarda sa sœur des pieds à la tête, maintenant qu’ils le disent, Angie avait quelque chose de différent, mais quoi ce n’était pas son ventre en tout cas.

    - Quoi. Vous pensez que vous êtes les seuls à voir tout ? On n’est pas né de la dernière pluie, on vous a élevé tout de même, répliqua sa mère sèchement.

    Son père s’adossa sur son fauteuil.

    - Comment est-ce que… demanda Yusuke étonné.

    - vous l’avez su ? Premièrement Angie bois toujours de l’alcool pendant ce genre de soirée parce qu’elle s’ennuie et que ça fait soit disant passer le temps hors depuis un mois, elle ne boit que de l’eau. Deuxièmement, elle ne supporte plus les odeurs, c’est pour ça qu’elle met sa main sur son nez.

    - En y repensant, c’est vrai que tu fais ce geste assez souvent ses temps-ci, confirma Agnès.

    Son père se mit à rigoler.

    - Tu as beau essayer de ne pas ressembler à ta mère, tu as les mêmes manies qu’elle lorsqu’elle était enceinte. Quoi qu’il en soit, portons un toast au nouveau venu dans la famille et à notre descendance.

    Fin

     

     

     

     

     


    votre commentaire
  •  

    Chapitre 9

     

    -         Je n’arrive pas à croire que ses blaireaux vont prendre notre relève dans 1 mois, soupira Simon en voyant le soldat louper sa cible.

    -         Ils ont encore du chemin à faire, approuva Dae Yong.

    -         Au fait. Vous avez reçu vos futures affectations ? Demanda Ha Neul en tendant une bière à Dong Go et Tae Yang avant de s’asseoir.

    -         Wallace et moi sommes pris pour entraîner les futures élites, dit Dong Go en décapsulant sa bière. Et vous ?

    -         On m’a proposé un poste de directeur chez les SWAT. Ha Neul et Simon ont eu un poste de superviseur, répondit Shi Jin.

    -         Dae Yang ?

    -         Mon père va partir à la retraite. Il va donc falloir que je reprenne la suite de son restaurant.

    -         Tu as oublié de dire un truc, ricana Shi Jin.

    -         Quoi ?

    -         Je vais me marier.

    -         Tu déconnes ! Lâcha Ha Neul surprise.

    -         Petit cachottier, tu nous l’avais bien caché, dit Dong Go en lui donnant une claque dans le dos.

    -         Et toi Tae Yang ? questionna Wallace.

    -         On m’a offert un poste au sein de la NCI.

    -         Tu vas bosser avec ton mec ?

    -         Oui.

    -         Bosser avec son mec est une mauvaise idée, déclara Simon.

    -         Comment ça une mauvaise idée. Quel mal y a-t-il à bosser avec son mec ? Y a des côtés pratiques. Si tu as envie de t’envoyer en l’air, tu l’as sous la main.

    -         Et quand tu désobéis, tu te retrouves punis de sexe, se moqua Dong Go.

    -         Ferme la, crétin, maugréa-t-elle.

    -         En parlant de punition, dit Shi Jin en se redressant tout en levant ses lunettes de soleil sur la tête. Je pense qu’elle est terminée, non ?

    Ha Neul se leva d’un bond, attrapa la main de son amant avant de le tirer à l’intérieur du bâtiment sous les rires amusés de ses camarades.

    -         Et si ça nous plait pas ? demanda subitement Simon.

    -         Pourquoi ça ne nous plairait pas ? Questionna Wallace.

    -         On a été élevé pour faire partie de l’unité spéciale de l’armée. On ne connaît rien d’autre que la mort et la torture.

    -         On y arrivera, lâcha Tae Yang. Pour Seung Ki.

    -         Pour Seung Ki, répéta Dong Go en tendait son poing à son tour.

    -         Pour Seung Ki, dirent à l’unisson Wallace et Dae Yong.

    -         Pour Seung Ki, dit Simon à son tour.

    Tae Yang leva les yeux et vit Aksel se diriger vers eux d’une démarche décontracté. Celui-ci avait vêtue un jean noir, un t-shirt blanc, un sweet à fermeture éclair à capuche et un blouson en cuir noir. Tae Yang se mordit sa lèvre inférieure lorsqu’elle croisa le regard noir du jeune homme. Comment pouvait-il être encore plus beau que le premier jour. Il s’arrêta à leur niveau et se pencha avant de déposer un baiser sur les lèvres de la jeune femme.

    -         Tu es prête ?

    -         Où est-ce que tu l’amènes ? Questionna Simon.

    -         Au bord de la mer, répondit-il en le fusillant du regard.

    -         Où allez-vous séjourner ? Poursuivit Dong Go.

    -         Chez mes parents.

    -         Pourquoi tu l’amènes chez tes parents ? Demanda Simon en plissant les yeux.

    -         Tu ne leur as rien dit ?

    -         Je n’ai pas eu le temps.

    -         Dis quoi ?

    -         J’ai demandé Tae Yang en mariage.

    -         Il en est hors de question ! s’emporta Simon.

    -         Je ne te demandais pas ton avis.

    -         Tu n’auras pas ma sœur, espèce de mauviette.

    -         Va te faire voir, blondinette.

    -         Dong Go, dit quelque chose !

    Tae Yang regarda le jeune homme se racler la gorge, puis détourner les yeux. Signe qu’il était en train de chercher une réponse qui le sortirait de ce guêpier.

    -         Tu étais au courant ! S’emporta Simon.

    -         Bien sur que je suis au courant ! Tae Yang m’a demandé de l’amener à l’autel…

    -         Pourquoi c’est lui qui doit t’amener à l’autel !

    -         Je croyais que tu étais contre ce mariage ? ricana Aksel.

    -         On ferait mieux d’y aller.

    -         On a encore le temps, ma belle.

    -         Intéressant… ce que tu as dans la poche, dit-elle en montrant ses menottes.

    Tae Yang afficha un sourire espiègle en voyant une lueur s’allumer dans les yeux gris du jeune homme. Il s’avança vers elle, posa une main derrière son dos la plaquant contre lui puis se pencha à son oreille pour lui murmurer :

    -         Mon gilet par balle est dans la voiture.

    -         Je ne vous pensais pas aussi délurer, agent spécial Kim.

    -         Tu n’as pas tout vu, répondit-il en l’embrassant sensuellement.

    -         À lundi les gars, dit la jeune femme en fonçant vers le parking accompagné de son immense molosse.

    -         Tae Yang, ton sac, cria Dong Go.

    -         Je vais le prendre, dit Aksel avec un sourire amusé sur les lèvres.

    -         Dépêchez-vous, agent spécial Aksel. Votre gilet par balle m’attend dans la voiture, cria Tae Yang au loin.

    -         Tiens, dit Wallace en lui tendant un sifflet.

    -         Pourquoi faire ?

    -         C’est le seul moyen de la canaliser, répondit-il amusé.

    Aksel rejoignit Tae Yang qui regardait le ciel avec le bras tendu devant elle et les doigts écartés.  Il lui glissa sa main droite dans la sienne et lui embrassa le cou.

    -         Qu’est-ce que tu regardes ?

    -         Les soldats tombés au combat, répondit-elle en posant ses yeux sur Aksel.

    Celui-ci leva la main vers elle et lui caressa sa joue avant de s’arrêter sur ses lèvres. Il approcha son visage du sien et l’embrassa tendrement.

    -         Pitié y a des endroits pour ça, hurla Simon au loin.

    -         Et si on allait essayer mes nouvelles menottes ?

    Tae Yang afficha un large sourire avant d’attraper  la main d’Aksel et le tirer vers la voiture.  


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique