• Chapitre 2

     Ashley

     

    - Tu es en seconde ? demanda Ashley à Elena.

    - Oui. Merci de m’amener à l’arrêt de bus. D’habitude Tía me dépose mais elle a du partir plus tôt au travail.

    - Ton école est loin d’ici ?

    - Elle est dans une école privée, répondit Trevor en appuyant sur le bouton pour activer le passage piéton.

    - J’aurais plutôt dit un couvent de bonne sœur, maugréa Elena.

    - Il y a que des filles dans son école, expliqua Trevor en voyant le regard perdu de son amie.

    - Mes parents ont peur que je devienne une dévergondé nymphomane en fréquentant les écoles publiques.

    À ses mots des élèves de terminale de l’école de Trevor, Jensen et Ashley passèrent devant eux. Celles-ci portaient toutes des minis jupes et des micros t-shirt mettant leur poitrine en valeur. Elles étaient toutes les quatre maquillés avec outrances et étaient juchées sur d’immense talon à aiguille.

    - Et dieu créa l’école publique, dit Trevor en regardant les fesses de la brune.

    - Perverso, répliquèrent Ashley et Elena à l’unisson.

    - Tu te glisses dans mon lit en pleine nuit et c’est moi le pervers ?

    Les quatre jeunes gens stoppèrent net en voyant Froy accompagné de ses acolytes devant le portillon de sa maison. Ashley retient sa respiration en priant pour qu’il n’ait rien entendu. Prière qui tomba vite aux oubliettes quand elle entendit les nouveaux amis de Froy siffler. Comme s’il avait deviné ce que la jeune femme s’apprêtait à faire, Trevor attrapa le poignet d’Ashley l’empêchant ainsi de leur sauter au visage.

    - Laisse tomber, Ash, murmura-t-il.

    - Si tu veux t’amuser avec un vrai mec, chica, n’hésite pas à venir nous voir, dit le type à gauche de Froy.

    Ashley retient sa respiration, s’attendant à voir le jeune homme casser la figure de l’abruti qui venait de parler mais rien ne se produisit. Froy dévisagea Ashley froidement avant de se diriger vers la voiture rouge sans un regard en arrière suivit de près par les trois autres types.

    - Cabrón, lâcha Trevor avant de lâcher la main d’Ashley.

    - Au moins, on a pu voir qu’il était vivant, dit Jensen avant de se remettre en route.

    - Et j’espère qu’il le restera longtemps, répliqua Elena. Ce type est de plus en plus sexy à chaque fois que je le vois. Vous avez vu ses yeux ? Et ce corps ?

    - J’ai surtout vu la façon dont il s’imaginait de nous dépecer vivant, répliqua Trevor.

    - Tu es vraiment parano. Mon bus est là. À ce soir, dit Elena en courant vers son bus.

    Les trois jeunes gens franchirent le portail de l’école pile au moment de la sonnerie. Ils se dirigèrent à leur première heure de cours. 3h après, Ashley du quitter ses deux gardes du corps pour se rendre en Histoire. Elle se dirigea vers une place près de la fenêtre et plongea son regard dehors où elle pouvait voir ses deux amis faire des tours de terrain.

    - Que tout le monde s’assoit et se tait, beugla leur professeur en entrant dans la salle. Merci de nous faire l’honneur de votre présence Mr Sanchez.

    Ashley se raidit en entendant le nom de famille de Froy. Elle ramena son regard dans la salle de cours et vit le jeune homme posté devant la porte. Celui-ci regarda dans sa direction avant se rendre à sa place.

    - Quelqu’un peut me dire quand a commencé la révolution Cubaine ? Mr Sanchez ?

    Ashley ne pu résister de tourner la tête vers le jeune homme qui était assis d’une façon désinvolte sur sa chaise. Il tourna la tête vers Ashley qui se retient de respirer devant ses magnifiques yeux bleus

    - 1953, répondit-il sans détacher son regard de celui d’Ashley.

    - Correct. Mademoiselle Alvarez. Si vous avez le temps de contempler Mr Sanchez, je suppose que vous avez le temps de répondre à ma prochaine question ? dit le professeur en se tournant vers la jeune femme. Quel est le nom du président actuel de Cuba ?

    - Professeur ? Cria une élève au premier rang. C’est de la discrimination raciale.

    - Je vous demande pardon ? Mademoiselle Shefert.

    - Pourquoi leur posez-vous des questions sur leur origine ? C’est déjà difficile d’être immigrant alors pas la peine de le faire remarquer à toute la classe qu’ils ne sont pas d’ici.

    - Mademoiselle Alvarez. Où êtes-vous né ? questionna le professeur d’histoire sans prendre la peine de la regarder.

    - À Los Angeles.

    - Et vous Mr Sanchez ?

    - Pareil.

    - Je doute que vos deux camarades soient des immigrés, Mademoiselle Shefert. Mais je vois ou vous voulez en venir. Pour éviter toute discrimination vous me ferez un exposer en binôme sur les pays que je sélectionnerai… Au hasard.

    À ses mots des grognements de mécontentement se firent entendre dans toute la salle.

    - Alvarez vous serez en binôme avec Sanchez. Et le pays sélectionné est… l’argentine.

    - Je préfèrerai avoir quelqu’un d’autre, dit Froy au fond de la salle.

    - Et pourquoi ça ?

    - Vous avez très bien vu comment elle me regarde ? Si je me retrouvai seule avec elle. Elle pourrait me sauter dessus. Après tout, ce n’est qu’une nympho…

    Ashley ne laissa pas le temps au jeune homme de terminer sa phrase. Elle attrapa son livre d’histoire et le balança dans la tête de Froy.

    - Espèce d’enfoiré. Je t’en foutrai des nymphomanes, cria Ashley en espagnol tout en continuant à lancer ce qu’elle avait sous les mains. Te sauter dessus et puis quoi encore ! Plutôt sauter du haut d’une falaise !

    - Je ne t’ai pas vu sauter du haut d’une falaise avant que tu partes pourtant.

    - J’aurais peut être du si j’avais su quel enfoiré tu deviendrais !

    À ses mots certains élèves latinos se mirent à siffler comme des gamins de primaire.

    - Ça suffit ! Hurla le professeur d’histoire. Sortez de ma classe !

    Ashley rassembla le peu d’affaire qui lui restait et sortit de la salle furieuse. Elle se dirigea droit vers la sortit mais stoppa net en entendant Froy poursuivre leur dispute.

    - T’es plutôt mal placé pour me reprocher ce que je suis devenu ! cria Froy pour se faire entendre

    Ashley fit demi tour pour se diriger vers Froy qui la regardait froidement.

    - Je t’interdis de me mettre ça sur le dos, Froy. Tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même !

    - C’est vrai ! C’est ma faute ! J’aurais du mettre un terme à tout ça. Ça m’aurait évité de vouloir tuer Trevor d’avoir coucher avec toi !

    Ashley fit un pas en arrière sonné par un uppercut en comprenant que Froy ne lui mettait pas sur le dos le fait d’avoir intégré un gang mais d’être responsable de l’avoir fait éprouver quelque chose pour elle.

    - Tu es…

    - Ash ! appela Jensen devant l’entrée. Ça va ? On t’a entendu crier depuis dehors.

    - Qu’est-ce que tu lui as fait ! S’énerva Trevor.

    Froy fusilla du regard Ashley avant de s’éloigner sans un regard en arrière.

    - Décidément on ne peut pas te laisser toute seule, soupira Trevor. Pourquoi vous vous disputez ?

    - Pour rien, dit Ashley en prenant la direction de son casier.

    Trevor s’apprêta à répliquer mais la sonnerie lui cloua le bec. Ils attrapèrent leur déjeuner et se sortirent dehors.

    - T’es pas censé avoir un rattrapage de Maths ? demanda Jensen en voyant son ami s’asseoir à table.

    - Merde ! Je vous vois tout à l’heure.

    - À tout à l’heure, répondit Jensen en lui faisant de grand signe.

    Ashley sortit la brique de jus de fruit de son sac tout en essayant de comprendre ce qui venait de se passer en histoire ainsi que dans le couloir. Neurone qui fut vite grillé lorsqu’une odeur de déodorant qu’elle connaissait bien vient lui chatouiller le nez. Elle leva les yeux et vit Froy passer devant elle pour se diriger droit vers son petit groupe où l’accueillit une jolie blonde portant une tenue de pompomgirl.

    - Je n’ai pas eu l’occasion de te dire que j’étais désolé.

    - À quel sujet ? demanda Ashley sans détacher son regard du petit groupe.

    La jeune femme étouffa une insulte en voyant la blonde se frotter contre Froy et lui rouler une pelle devant tout le monde.

    - Ton oncle m’a tout dit.

    - À quel sujet ? répéta Ashley qui sentait son sang bouillir lorsque Froy qui était toujours collé aux lèvres de la blonde regarda dans sa direction.

    - Pour la danse.

    - Je survivrai, répondit Ashley en plantant violemment la paille dans la brique de jus.

    - Si jamais tu as besoin de parler. On est là.

    Ashley sentit la main chaude et réconfortante de Jensen se poser sur la sienne et fut soudain frappé de l’envie de tout lui raconter. Ce qui s’était passé. Ce qu’elle éprouvait. Et la frustration qu’elle prenait soin d’enfouir profondément en elle.

    - Merci, dit-elle finalement.

     

    - Mi sobrina ! cria l’oncle de la jeune femme derrière son bar. Je suis content de te voir.

    - Holà, tío Rulio.

    - Que tu es jolie.

    - Qu’est-ce que tu veux ?

    - Qu’est-ce qui te fait croire que je veux quelque chose ?

    - Tu as envoyé Pietro venir me cherche à 21h du soir, tío.

    - Le musicien qui devait se produire ce soir a été tué hier soir. Il faudrait que tu le remplaces, dit Rulio en lui tendant sa guitare noire.

    - Tu ne peux pas faire comme tout le monde et m’enfermer dans la maison au lieu de vouloir me faire jouer dans un endroit remplie de membre de gang ?

    - Tu t’ennuierais trop si je faisais ça. Et ça irait contre les règles que je me suis fixée.

    - Tu t’es fixée des règles ?

    - Celle de te marier le plus vite possible et de me débarrasser de toi pour enfin vivre ma vie de célibataire.

    - Je te manquerai trop, répondit Ashley en arrachant la guitare des mains de son oncle pour se diriger vers le fond de la pièce destinée à accueillir les musiciens.

    Elle s’assit sur un tabouret, fit courir ses doigts sur les cordes puis se mit à jouer un air de musique avant de se mettre à chanter sous le regard ébahit des clients du bar.

    Je sais que cette histoire s'est finie à cause de moi

    Et ça reste entre les mains de ma mémoire

    Le fait que pendant la nuit je pouvais te voir

    Car je n'ai jamais admis être amoureuse

    Je l'ai toujours su et je n'ai rien dit

    Mon cœur a voulu se cacher

    Les gens diront que je suis folle

    Si je suis folle, c'est parce que tu es dans ma tête

    Je voulais m'obliger à oublier ta bouche

    Et maintenant ma bouche dira que oui tu reviendras

    Tu vas rester

    Parce que je te jure que cette fois je vais prendre soin de toi

    Il manque une seconde partie à notre histoire

    Même s'ils nous disent que cela ne se passe jamais bien

    Tu vas rester

    Je ferai tout pour te faire tomber amoureux de nouveau

    J'ai peur parce que je n'ai jamais pu te remplacer

    Et si tu essaies je te promets que cette fois tu vas rester

    Moi qui suis habituée à regretter

    Je continue d'espérer qu'arrive le jour

    Où tu décideras de revenir me voir

    Moi qui jamais n'ai admis être amoureuse

    Je l'ai toujours su et je n'ai rien dit

    Je voulais le crier et je n'ai rien dit

    Car bien que je sache que je t'ai perdu, je vais te chercher

    Et je sais que je ne pourrai pas dormir jusqu'à ce que je te trouve

    Et j'ai promis à mon cœur de revenir te voir

    Lorsqu’Ashley termina la musique un silence régnait dans la pièce. La jeune femme regarda dans la direction de son oncle qui avait les yeux larmoyants ainsi que son partenaire en affaire. Elle parcourut la pièce du regard mal à l’aise. Tous avaient les yeux rivés vers elle, notamment un regard bleu azur qu’elle n’aurait jamais cru rencontrer dans cet endroit. Froy se tenait assis sur une table avec sur les jambes une fille rousse bien trop occupée à lui lécher le cou. Ashley posa sa guitare puis se dirigea droit vers les toilettes. Sur tous les endroits qu’il y avait dans le quartier il fallait qu’il vienne ici ! Elle tourna la tête et plongea son regard dans le miroir. Quelle était cette façon de le regarder ? Depuis qu’elle connaissait Froy pas une seule fois il l’avait regardé ainsi. Sa façon de la fixer avait quelque chose de paralysant mais aussi d’hypnotisant. Elle secoua la tête pour chasser le désir qui l’envahissait puis ouvrit le robinet d’eau pour se rafraîchir le visage.

    - Qu’est-ce que tu fais ici ?

    Ashley fit un pas à reculons surpris de voir Froy contre la porte. Pourquoi l’avait-il suivit ici ? Elle chercha la rouquine des yeux mais constata qu’ils étaient seuls.

    - Mon oncle m’a demandé de chanter, répondit-elle froidement.

    - Je te demande pourquoi tu es revenue ?

    - Le quartier me manquait. New York est une ville beaucoup trop sure et calme.

    - Tu te trouves drôle ?

    - Assez.

    - Retourne dans ton école de bourge. Ce n’est pas un endroit pour toi ici.

    - Je n’ai pas d’ordre à recevoir de toi. Et encore moins d’un membre de gang, répondit-elle froidement.

    - C’est grâce à des personnes comme moi que tu peux te promener librement dehors sans te faire agresser.

    - C’est plutôt ironique la façon dont tu balances ça, vu comment tu considères les filles.

    - Et comment je les considère ?

    - Comme des objets sexuels.

    Ashley déglutit en voyant une lueur de prédateur apparaître dans ses magnifiques yeux bleus.

    - F ? Qu’est-ce que tu fais ?

    La rouquine qui se trouvait il y a quelques minutes sur les cuisses de Froy entra dans les WC puis alla se coller contre le jeune homme.

    - J’attendais que tu viennes me rejoindre, répondit-il sans quitter des yeux Ashley.

    - Qui est-ce ? Demanda la rouquine en regardant froidement Ashley.

    - Une féministe qui refuse d’être un de mes jouets.

    - Je ne parle pas espagnol, mon cœur, dit-elle en glissant sa main gauche sous le t-shirt du jeune homme.

    Ashley contracta sa mâchoire. Compta jusqu’à 10 dans l’espoir de pouvoir contrôler ses pulsions agressives. Voyant que son décompte s’approchait dangereusement de zéro et qu’elles continuaient même à augmenter, elle préféra de choisir l’option du repli. Elle se dirigea vers la porte et sortie des WC.

    - Ça ne va pas, gamine ? Demanda Pietro derrière son bar.

    - Les mecs ne sont que des enfoirés. En dehors de ça. Tout baigne, maugréa-t-elle.

    - Les mecs qui sont des enfoirés sont en général mal compris par la gente féminine, répondit-il en faisant un clin d’œil avant de s’éloigner pour prendre la commande d’un type chauve plus loin.

    - Salut beauté.

    Ashley leva les yeux vers le miroir qui se trouvait devant elle. Un type d’une vingtaine d’année avec un tatouage de serpent enroulé autour d’un poignards au niveau du cou se tenait derrière elle, et la regardait avec des yeux avides. Elle chercha les autres membres des Familia Serpiente et poussa un soulagement en les voyants tous agglutinés aux mêmes endroits. Avoir affaire à un membre de gang passait encore mais à plusieurs relevait du défi pour s’en sortir sans séquelle et vivant.

    Ashley étouffa une injure en entendant les rires moqueurs du côté des Familia Serpiente. Nul besoin de tourner la tête vers eux pour savoir que toutes leurs attentions étaient dirigées vers eux.

    - Qu’est-ce que tu fais, toute seule ici ?

    - Je joue les féministes, maugréa-t-elle.

    - Si tu veux jouer. J’ai un jeu divertissant à te proposer, ma belle.

    - J’aurais bien proposé, la castration, mais pour ça, il faut avoir ce qu’il faut, là où il faut. Alors que toi… répondit-elle en le détaillant de la tête au pied avec un sourire moqueur.

    - Attends, un peu, salope. Je vais te montrer si j’en ai une ou pas, dit-il en espagnol avant de lui saisir le bras.

    Ashley s’apprêta à se défendre mais fut devancé par quelqu’un. En deux trois mouvements, le latino avec le tatouage dans le cou se retrouva allongé au sol, le nez en sang. Froy se plaça au dessus de lui, et frappa à plusieurs reprises jusqu’à en avoir les mains en sang.

    - Répète un peu pour voir, enfoiré ! dit-il en espagnol.

    La rouquine se dirigea vers Froy et essaya d’attraper de ses deux mains le bras droit du jeune homme mais peine perdu. Elle se retrouva projeté au sol en même temps que le bras de Froy s’affaissait pour frapper une autre fois.

    - Mikey fait quelque chose ! dit-elle au sol affolé.

    - F ! cria le type qui avait donné le surnom de tic et tac à Jensen et Trevor. Il plaisantait ! Laisse le !

    Mikey se positionna derrière Froy, l’enserra puis se redressa, l’éloignant ainsi du type au sol.

    Ashley qui regardait la scène en silence était confrontée à deux sentiments différents. D’un côté, elle était heureuse mais de l’autre elle était furieuse de voir tant de rage et de violence. Elle regarda les mains du jeune homme dégoulinant de sang avec des entailles.

    - Calme-toi, bordel !

    Voyant que le jeune homme était loin de se calmer, Ashley attrapa le tuyau branché au fût de bière derrière le bar, et aspergea Froy au visage. Le jeune homme cligna des yeux furieux vers Ashley mais s’arrêta de se débattre comme un forcené pour échapper à la poigne de Mikey.

    - Lâche-moi, dit Froy d’une voix menaçante.

    Ashley s’apprêta à lui dire de ne surtout pas le faire mais Mikey obéit avant même qu’il n’eut fini sa phrase. Froy attrapa le bras d’Ashley et la tira dans les toilettes sous les appels de la rouquine. Une fois à l’intérieur, il commença à faire les sens pas. Ashley retient sa respiration en voyant le regard assassin que lui lançait le jeune homme. Que pouvait-il bien lui passer par la tête pour le trouver aussi sexy alors qu’il était en ce moment même un dangereux fou furieux… Ashley détacha son regard du sien et s’attarda sur la jointure de ses mains sanguinolentes. Elle se dirigea vers le robinet, attrapa du papier, le passa sous l’eau puis se dirigea vers Froy qui s’arrêta de marcher instantanément. Lorsqu’elle tendit la main, Froy recula avant de se diriger vers le robinet et de se frotter les mains rageusement sous l’eau. Ashley revient à la charge mais cette fois-ci, elle posa sa main droite sur son dos avant de faire courir sa main gauche doucement sur son bras gauche. Ashley sentit le jeune homme se raidir au contact de ses doigts sur ses jointures meurtries. Ses doigts délaissèrent la main gauche de Froy pour s’attaquer à l’autre main. Une fois ses deux mains nettoyées, elle poussa un soupir de soulagement en voyant que tout ce sang n’était pas le sien mais celui de l’autre gars. Seul quelques entailles trônaient fièrement sur ses jointures et commençaient déjà à se refermer. Ashley attrapa du papier puis tamponna ses jointures doucement pour éviter que les entailles ne s’ouvrent de nouveau. Elle s’apprêta à jeter le papier à la poubelle quand la main de Froy lui attrapa le bras l’attirant vers lui avant de l’embrasser à pleine bouche. Ashley lâcha sous la surprise le papier au sol. Elle essaya de ressembler ses esprits pour repousser le jeune homme mais celui-ci refusa de coopérer. Ses bras s’enroulèrent autour de son cou tandis que les mains de Froy se posèrent sur la taille d’Ashley pour la soulever et la mettre sur le pan du lavabo.

    - F ? appela Mikey de l’autre côté de la porte.

    Froy s’éloigna d’Ashley lentement puis plongea son regard rempli de désir dans le sien. Il ferma les yeux deux secondes et lorsqu’il les ouvrit de nouveau toute lueur avait disparu.

    - Quoi ? Demanda-t-il sans quitter des yeux Ashley.

    - On doit filer.

    Froy fit un pas à reculons puis deux sans quitter des yeux Ashley. À croire qu’il prenait la jeune femme pour un prédateur prêt à lui sauter dessus à tout moment. Une fois devant la porte des toilettes, il marqua un cran d’arrêt avant de lâcher :

    - Retourne dans ton école de bourge.

    Ashley regarda le jeune homme disparaître derrière la porte sans un regard en arrière. Que venait-il de se passer ? Elle descendit maladroitement puis contempla son reflet avant de porter ses doigts à ses lèvres enflées.

    - Mi sobrina ? Est-ce que ça va ? Demanda Rulio en passant sa tête à l’encadrement de la porte. Pietro m’a raconté ce qui s’est passé.

    - Je vais bien.

    - Heureusement que ce message circule depuis quelques mois. Je n’ose même pas imaginer ce qui pourrait se passer si ça n’avait pas été le cas, soupira son oncle avant de disparaître derrière la porte.

    Ashley fronça les sourcils essayant de comprendre ce qu’il voulait dire par là. De quel message voulait parler son oncle ? Ashley repensa aux membres de gang qui l’avait qualifié d’interdit ainsi qu’au agissement plus que préhistorique de Froy dès qu’un gars lui proposait d’aller jouer avec leur queue… Serait-il possible que le jeune homme ait fait passer un message de ne pas s’approcher d’elle ? Ashley secoua la tête négativement. Son message était clair. Il ne voulait pas d’elle. Il l’avait bien fait comprendre avec sa façon de la regarder mais aussi avec ses paroles. Ashley posa une nouvelle fois ses doigts sur ses lèvres et repensa au baiser endiablé. S’il ne voulait pas d’elle alors pourquoi avoir fait ça ? Ashley poussa un long soupir avant de franchir la porte à son tour.

     


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    Libertad, chapitre 1

     

     

    Chapitre 1

     Ashley

     

    Un bruit strident arracha Ashley de sa méditation. Elle tendit la main et tapa sur le réveil pour l’éteindre. Elle compta jusqu’à dix avant de se redresser tout en étouffant un grognement de douleur puis se dirigea vers la salle de bain.Elle attrapa sa brosse à dent et se les brossa tout en contemplant son reflet dans le miroir.Des cernes qui pouvaient rendre jaloux un panda trônait fièrement sous ses yeux. Depuis quand avait-elle passé une bonne nuit ? La jeune femme n’était pas ce qu’on pouvait appeler une grande dormeuse. Elle dormait le strict minimum soit 4 à 5h. Mais cette nuit, elle fut incapable de fermer l’œil de la nuit. Ce n’était pas à cause de l’endroit où elle se trouvait. Ni à cause des échos de coup de feu ou des crissements de pneu de voiture démarrant à fond les ballons. Non. C’était juste à cause du fait qu’elle allait retrouver ses meilleurs amis pour la première fois en deux ans.

    -         Tu vas être en retard à l’école, Chica ! Cria son oncle depuis le salon avec son accent espagnol.

    -         J’arrive !

    Ashley rangea sa trousse à maquillage, s’habilla en quatrième vitesse et se rendit dans la cuisine pour se servir un verre de jus d’orange.

    -         Tu as une sale tronche.

    -         Merci, du compliment, tio Rulio.

    -         De nada, chica, répondit  Rulio en faisant un clin d’œil. Au fait, je risque de rentrer tard ce soir. C’est moi qui fais la fermeture.

    L’oncle d’Ashley avait ouvert un bar « El perdón » en plein territoire de gang avec son ami d’enfance.  Ils avaient donné ce nom en mémoire de leur ami victime de la folie de la guerre des gangs. La jeune femme posa ses yeux sur le bras musclé de son oncle et s’attarda sur son immense cicatrice provoquée par une balle perdue lorsqu’il était adolescent.Où est Froy ?

      -         Sur tous les endroits disponibles sur terre. Il a fallut que vous installiez votre bar en plein territoire de gang…

    -         Il faut bien un endroit pour que toutes les tentions s’apaisent, dit son oncle en se dirigeant vers la porte d’entrée pour voir qui avait sonné.

    -         L’enfer est un très bon endroit pour ça… maugréa la jeune femme.

    -         Hola chicos !

    Ashley posa son verre dans l’évier précipitamment et se dirigea vers l’entrée où se trouvaient Trevor et Jensen.  

    -         Merci d’être passé prendre, mi sobrina.

    -         On ne pouvait pas aller en cours sans notre pleurnicheuse.

    -         Qui tu traites de pleurnicheuse, el perverso ?

    -         Salut mi bella, dit Jensen en serrant Ashley dans ses bras.

    -         Mi bella ? J’ignorai que ton espagnol s’était amélioré.

    -         Tu parles. Il arrive à ne retenir aucun mot. Il m’a demandé de lui traduire avant d’arriver, répondit Trevor en serrant à son tour Ashley dans ses bras.

    -         Tu aurais pu t’abstenir de genre de commentaire, mec.

    Ashley regarda ses deux meilleurs amis se disputer sous ses yeux comme au bon vieux temps puis se rendit compte qu’il manquait celui qu’elle désirait voir par-dessus tout.

    -         Où est Froy ?

    -         Il n’a pas pu venir, répondit rapidement Trevor.

    -         Pourquoi ?

    -         Parce qu’on ne lui a pas dit que tu étais rentrée, répondit Jensen.

    -         Vous…

    -         On ferait mieux d’y aller, poursuivit Trevor en prenant le sac de cours de la jeune femme. Tu n’imagines pas à quel point l’école est devenue stricte depuis qu’il y a eu cette fusillade l’année dernière. Ils ferment les portes 1 minutes après la sonnerie.

    -         Passez une bonne journée, cria Rulio avant que la porte ne se referme.

    Ashley prit le sac de cours que Trevor lui tendait puis se mit à marcher en silence pendant que ses deux meilleurs amis étaient en train de faire les andouilles à côté. Jensen sauta en l’air levant la jambe droite tout en lâchant un bruit de karatéka.

    -         Froy est mort ?

    Les deux jeunes hommes stoppèrent net avant de se tourner vers Ashley.

    -         Bien sur que non ! répondit Trevor.

    -         Ça tu n’en sais rien, répondit Jensen en se grattant au dessus de son oreille droit.

    -         La ferme, tejón.

    -         Blaireau toi-même, maugréa Jensen.

    -         Tu es…

    -         Ça suffit ! s’énerva Ashley. Vous allez me dire immédiatement...

    -         Oh. Oh.

    Ashley se tourna vers Trevor qui était en train de regarder une fresque sur un mur où un aigle tenait dans ses serres un serpent.

    -         On est sur le territoire des SouthBloods.

    Un frisson parcouru Ashley de la tête au pied en entendant le nom de ce gang qui était réputé pour être les plus sanguinaires.

    -         On ferait mieux de déguerpir et vite.

    Ils firent demis tour immédiatement et marchèrent le plus vite possible pour s’éloigner de la ruelle quand une voiture noire flambant neuve s’arrêta devant eux. Quatre latino descendirent de la voiture et affichaient tous des visages menaçants. D’instinct, Trevor et Jensen se postèrent devant Ashley pour la protéger et faire en sorte qu’ils ne la remarquent pas. Chose assez difficile étant donné que Trevor mesurait 1m58 et que Jensen était aussi musclé qu’un bout de saucisse sèche. Les deux latinos qui se trouvaient à l’arrière de la voiture se postèrent derrière les jeunes gens pendant que le chauffeur s’approcha d’eux en les toisant de la tête aux pieds avec un regard de tueur en série.

    -         Qu’est-ce que vous foutez là ? Demanda-t-il en espagnol. 

    -         On s’est perdu, répondit Trevor dans la même langue.

    Le latino avec le banda jaune qui se trouvait sur le siège passager et qui ne cessait de déshabiller du regard Ashley passa sa langue sur ses lèvres avant de lâcher :

    -         Je ne dirai pas non qu’elle vienne se perdre sur mon énorme queue.

    -         Faudrait d’abord que tu en aies une, ne pu s’empêcher de lâcher la jeune femme.

    -         Viens là, espèce de salope. Je vais te montrer que j’en ai une.

    Le bandana jaune fit un pas dans sa direction mais fut stoppé net par le chauffeur.

    -         Elle est interdite.

    À ses mots le bandana jaune se raidit avant de marmonner une injure et de rentrer dans la ruelle suivit par les deux gorilles qui se trouvaient derrière eux.

    -         Déguerpissez. Et évitez de vous mettre de nouveau dans ce genre de situation, dit le chauffeur en plongeant son regard dans celui d’Ashley avant de rejoindre ses collègues.

    Ashley et Trevor attrapèrent chacun un bras de leur ami qui essayait de décrypter la conversation puis s’éloignèrent le plus loin possible.

    -         Je peux savoir ce qui s’est passé ?

    -         Rien de spécial. Juste que notre amie ici présente à des idées suicidaires !

    -         Qu’est-ce qu’elle…

    -         Je peux savoir ce qui t’a pris ?!

    -         Désolée. C’est sorti tout seul.

    -         C’est sorti tout seul ? Tu as oublié où tu étais ? Tu n’es plus à New York. Ce genre de phrase peut entraîner notre mort.

    -         Qu’est-ce qu’elle…

    -         Je sais très bien tout ça !

    -         On ne dirait pas !

    Trevor ferma les yeux et prit une grande inspiration pour essayer de retrouver son calme.

    -         Mais qu’est-ce que tu…

    -         Il a voulu dire quoi par « elle est interdite » ? Demanda Ashley qui regardait dans la direction qu’avaient pris les quatre latinos.

    -         Qu’est-ce que j’en sais ? Il a du trouver que tu étais laide comme un pouls alors il a déconseillé son pote de te sauter.

    -         Va te faire, Trevor.

    -         Vous allez me dire ce qui s’est passé à la fin ! cria Jensen en tapant du pied.

    Trevor leva les yeux au ciel avant de lui répondre. Une fois le récit achevé, Jensen se tourna vers Ashley et ajouta d’une voix sérieuse :

    -         Ce n’est pas bien ce que tu as fait, Ash.

    -         Lâche moi la grappe, Jensen. Ce type m’a regardé comme si j’étais un morceau de barbaque.

    -         Ce genre de gars a toujours considéré les filles comme des morceaux de barbaque. Ce n’est pas nouveau ! Tu devrais le savoir depuis le temps ! répondit Trevor en la fusillant du regard.

    -         Désolée d’être devenue féministe en deux ans !

    -         Bah lâche ta féministerie à la poubelle.

    -         Ce mot n’existe pas, Trevor.

    -         La ferme, tejón !

    Les deux garçons continuèrent à se disputer jusqu’au chemin de l’école.

    -         Allez-y devant. Je dois passer au secrétariat.

    -         Non ! Répondirent en cœur les deux jeunes hommes.

    Ashley plissa des yeux et regarda tour à tour ses deux amis. Pour une raison qu’elle ignorait elle se doutait qu’ils lui cachaient quelque chose. Et elle mettrait sa main à couper que ça concernait Froy.

    -         Il vaut mieux qu’on aille avec toi. Avec le coup que tu as fait tout à l’heure, tu pourrais te faire planter avant d’atteindre la porte du bureau d’administration, poursuivit précipitamment Trevor en la poussant vers le bâtiment.

    -         Le bureau d’administration est de l’autre côté.

    Ashley aperçut le regard furtif de Jensen derrière elle. Elle s’apprêta à regarder ce qu’il avait repéré mais Trevor la tira en avant, l’obligeant à marcher.

    -         C’est un raccourci. Ramène-toi où on va être en retard en cours.

     

    La matinée passa sans encombre. À son grand étonnement, elle n’était pas aussi larguée qu’elle avait pensé. Après deux années à s’entraîner non stop et en suivant des cours par correspondance, elle avait douté plus d’une fois de ses aptitudes scolaires. Elle sortit son déjeuner de son casier puis se dirigea vers ses deux amis qui ne l’avaient pas quitté d’une semelle.   

    -         Je ne comprends pas pourquoi ils nous font chier avec ses maths. Comme si ça allait nous servir dans le futur, maugréa Trevor en balançant son devoir à la poubelle.

    -         Mon père s’en sert bien au restaurant.

    -         Je ne compte pas être propriétaire d’un restaurant poulet comme toi.

    -         C’est vrai. Tu comptes vivre d’amour et d’eau fraîche.

    -         Au moins, je ne sentirai pas le poulet quand je rentrerai chez moi, tejón !

    Ashley se dirigea sur la table à sa droite mais stoppa net en sentant un regard sur elle. Elle tourna la tête lentement et retient sa respiration lorsque ses yeux rencontrèrent des yeux bleu couleur océan. Ashley détailla le propriétaire de ses superbes yeux et retient sa respiration devant ce magnifique spectacle. Ce n’était pas le corps musclés du jeune homme qui l’a laissé pantoise, ni ses cheveux châtains clair en pagaille qui lui donnait un côté rebelle pas réveillé. Ce n’était pas non plus sa mâchoire virile et son visage angélique. C’était parce qu’elle avait devant elle, la personne qui l’obsédait depuis deux ans.

    -         Froy, lâcha-t-elle avant de faire un pas dans sa direction.

    Ashley était tellement obnubilé qu’elle n’aperçut pas ses meilleurs amis se raidir en entendant son prénom. Elle ne réagit pas non plus lorsqu’ils lui attrapèrent le bras pour la tirer à l’intérieur.

    -         C’est Froy ! dit-elle en se dégageant de leur main les faisant arrêter à quelques pas devant la porte du bâtiment.

    -         À ta place, j’éviterai, dit Jensen en jetant des coups d’œil furtif vers Froy.

    -         Tu éviterais quoi ?

    -         Froy. Il est…

    -         Un chien enragé, acheva Trévor.

    -         Vous êtes complètement barge…

    -         C’est un Sanchez ! lâcha Jensen subitement.

    -         La ferme, tejón !

    -         Elle le saura tôt ou tard.

    -         Que je saurais quoi ?

    -         Froy a rejoint le gang des Familia Serpiente.

    Ashley se figea en tendant le nom du gang de la famille de Froy. Son frère avait été atteint le grade de chef à la mort du père de Froy. Ce gang était réputé pour leur sadisme et leur méchanceté. Ashley secoua la tête négativement.

    -         Froy n’aurait jamais rejoint un gang. Il l’avait promis à sa mère. Ils nous avaient fait la promesse.

    -         Bah c’est à croire que ses promesses ne sont que du vent, répliqua Trévor.

    -         Vous vous m’éprenez.

    -         Oh je te rassure. La première fois que ses potes nous sont tombés dessus, on pensait qu’il s’agissait d’une erreur mais quand ils ont récidivé la seconde fois, on a très vite compris que ça ne l’était pas, répondit sarcastiquement Trévor.

    -         Froy a vite gravit les échelons un à un. Les types qui sont autour de lui, le suivent comme des petits toutous.

    Ashley se retourna et regarda les types qui étaient autour de Froy. Tous arboraient des bandeaux autour de leur tête mais aussi un tatouage sur lequel était dessiné un serpent enroulé autour d’un poignard.

    -         Des rumeurs disent qu’il est destiné à être le futur chef des Familia Serpiente, poursuivit Jensen.

    -         Il ne fait plus parti de notre monde, Ash. Il vaut mieux que tu l’oublies et que tu l’évites comme la peste.

    Ashley reporta son attention vers Froy. Celui-ci poussa la fille latino à moitié vêtue qui s’était installé sur ses cuisses puis descendit de la table tout en continuant à fixer Ashley du regard.

    -         Okay. On se barre et vite. Ses gugus nous ont repéré, dit Jensen paniqué.

    À ses mots, Ashley détacha son regard de Froy et constata que Jensen disait vrai. Les gorilles assemblés autour de leurs amis d’enfance étaient tournés vers eux et se fendaient la poire. Nul besoin d’être un médium pour savoir que c’était de eux qu’ils se moquaient. Le sang d’Ashley fit un demi-tour en voyant Froy se marrer à son tour.

    -         Espèce de…

    Ashley s’apprêta à se diriger vers le petit groupe, mais Jensen et Trevor lui attrapèrent chacun un bras pour la tirer à l’intérieur du bâtiment.

    -         Lâchez-moi ! Je vais lui faire ravaler son sourire à la con. Cabrón ! cria-t-elle.

    -         Le traiter d’enfoiré ne changera pas ce qu’il est devenu, Ash.

    -         Ni de lui sauter dessus aussi, rajouta Jensen.

    -         Non, mais ça soulage !

    -         C’est pour cette raison qu’on a rien voulu te dire ! On savait que tu allais disjoncter en apprenant la nouvelle.

    -         Je ne disjoncte pas !

    -         Non. Tu allais juste te battre avec un membre des Familia Serpiente ! Je n’imagine même pas ce qui se serait passé si on ne t’avait pas arrêté.

    -         Trevor a raison. Froy a changé, Ash. C’est devenu une brute sanguinaire. Crois-moi. Il vaut mieux que tu l’évites.

    Ashley tourna la tête vers Froy. Celui-ci était retourné s’asseoir sur la table et était scotché aux lèvres de la fille latino.

     

    Les paroles de Jensen ne cessait se répercuter dans son cerveau. Lui demander d’éviter Froy était comme lui demander de ne plus respirer, c'est-à-dire impossible.

    Ses meilleurs amis ignoraient ce qu’elle ressentait pour Froy. Elle avait mis un point d’honneur à ne pas les informer car ils n’auraient jamais compris. Pour eux, une amitié ne pouvait être franchit. Ils voyaient Ashley comme une sœur et penser autrement serait un blasphème pour eux. Elle porta machinalement sa main à sa croix et se souvient du moment où ils s’étaient achetés tous les 4 la même croix se promettant d’être les meilleurs amis pour la vie. Ils avaient à ce moment là 6 ans.

    À cet âge là, on ignore encore ce qu’est la vie. Les hormones sont en modes « Off » on ne pense qu’à s’amuser et à provoquer l’autorité parentale.

    C’est à ses 13 ans que les hormones d’Ashley s’étaient mises à lui jouer des tours.

    Soit le jour de l’anniversaire des 18 ans de Tyliana, la sœur aînée de Trevor.

    Pour ce jour là, ils avaient du enfiler des tenues décentes après avoir reçu des menaces de Tyliana. Ashley avait du passer sous les mains expertes de la jeune femme. Les garçons eux avaient  réussi à l’esquiver et avait mis en quatrième vitesse les costumes que la grand-mère de Trevor avait fabriqués de ses mains.

    Ashley avait pouffé de rire en voyant l’accoutrement de Trevor et Jensen. Rire qui c’était vite évanouis lorsque ses yeux s’étaient posés sur Froy. Sur le moment, elle s’était demandée ce qui le rendait aussi différent. Elle s’était attardée sur ses cheveux en bataille, ses yeux bleus qui lançaient des éclairs furieux, son costume parfaitement taillé, sa chemise à moitié boutonnée et sa cravate à moitié nouée. Elle se souvient encore de la réaction de son corps mais aussi de son cœur lorsqu’elle avait compris que toutes ses choses avaient rendu Froy Sanchez irrésistible à ses yeux.

    Ashley tourna la tête vers l’horloge qui affichait bientôt 18h. Il ne lui restait plus que 10 minutes pour sortir de la piscine et s’habiller avant que le cours de rattrapage des garçons ne se termine. Elle plongea sous l’eau, refit surface et se dirigea vers l’escalier pour sortir de l’eau.

    -         J’avais cru avoir une hallucination lorsque je t’ai vu tout à l’heure.

    Ashley attrapa la serviette qui se trouvait sur la chaise à côté d’elle, s’enroula dedans puis se tourna après avoir été certaine de contrôler les réactions de son corps.

    -         Et moi, j’ai cru frôler l’infarctus lorsque j’ai appris que t’avais rejoint un gang, répondit Ashley en plongeant son regard dans le sien.

    -         Ma vie est devenue compliquée après ton départ.

    -         Tu m’en diras tant…

    Froy se passa la main dans les cheveux comme à son habitude lorsqu’il était nerveux.

    -         Tu comptes repartir bientôt ?

    -         Pourquoi ? Tu as peur que je vois tes exploits ou ceux de tes petits copains ?   

    -         Le gang a changé depuis ton départ.

    -         Va dire ça à Trevor et Jensen qui font que se faire persécuter par tes brutes. Ou encore à la gamine qui a été tuée par une balle perdue, il y a un mois, répliqua froidement Ashley avant de se rendre au vestiaire.

    Elle attrapa ses affaires dans son casier tout en lâchant des injures à l’encontre du jeune homme mais aussi contre elle ou plutôt contre son traître de corps qui avait été à deux doigts de la trahir. Elle avait du rassembler tout son courage lorsqu’il avait passé sa main dans ses cheveux. Son corps lui criait son envie de le toucher également. Ashley ferma son casier brutalement avant de sortir par la porte de derrière.

    -         Tu en as mis du temps ! Qu’est-ce que tu faisais ?

    -         Rien d’important. Où est Jensen ?

    -         Il attend devant le portail.

    -         Pourquoi ?

    -         Il n’était pas rassuré de voir autant de membre de gang dans un même endroit. 

    -         C’est vrai que rester devant le portail, c’est beaucoup moins dangereux…

    -         Vous en avez mis du temps !  

    -         T’avais cas rester avec moi à attendre Ash.

    -         C’est ça. Et risquer de se faire prendre dans une fusillade ?

    -         Ça s’est passé il y a un an, soupira Trevor.

    -         C’est endroit grouille de membre de…

    -         Regardez les gars. Tic et Tac sont de sortis, ricana une voix dans leur dos.

    Les trois jeunes gens se tournèrent et se trouvèrent face à 8 latinos, tous aussi musclé les uns que les autres. Trevor et Jensen se postèrent devant Ashley en tremblant de la tête au pied mais ne faillirent pas devant les sourires sadiques de leurs interlocuteurs.

    -         On dirait qu’ils ont dégotés une belle plante, dit en espagnol le type à côté de celui qui avait traité les garçons de Tic et Tac.

    -         Ça te dirait de venir avec nous, t’amuser un peu ?

    -         Ouais. J’ai besoin que quelqu’un mastique le manche, dit le type qui était derrière.

    Ashley posa son sac et s’apprêta à sauter dessus pour l’émasculer mais quelqu’un la devança en premier. Le latino se retrouva projeté au sol avec la lèvre sanguinolente. Froy se plaça devant lui, lui attrapa le t-shirt et frappa encore et encore jusqu’à ce que son visage ne soit plus qu’en bouillie.

    Ashley se figea lorsque les yeux de Froy se posèrent sur elle. Une lueur furieuse brillait dans ses iris. Sans comprendre se qui se passait, Froy fonça vers la jeune femme en prenant soin de bousculer Trevor et Jensen. Une fois à sa portée, il lui attrapa le bras et la tira violemment plus loin vers une voiture noire.

    -         Tu te rends compte de ce que tu t’apprêtais à faire ? s’emporta Froy une fois assez loin du groupe

    -         Oui, j’allais lui envoyer mon pied dans ses valseuses !

    -         Ces gars ne sont pas des enfants de cœurs !

    -         Toi non plus à ce que je vois.

    Ashley déglutit en voyant Froy fermer les yeux et contracter sa mâchoire. 

    -         Monte. Je te ramène chez toi avant que tu te fasses tuer, dit-il en ouvrant la portière passager.

    -         Sans façon.

    -         Je t’ai dit de monter.

    -         Et moi, je t’ai dit non.

    -         Ne m’oblige pas à t’y mettre dedans de force.

    -         J’aimerai bien voir ça, dit-elle en croisant ses bras sur sa poitrine tout en le fusillant du regard.

    -         Tu…

    -         Mon bébé. Est-ce que ça va ? Mikey m’a dit que tu t’étais battu avec Salvatore.

    La fille à moitié vêtue bouscula Ashley et attrapa la main de Froy pour l’examiner en détail.

    -         Ça doit faire mal, non ?

    -         Il n’y a qu’une seule chose qui puisse me faire du mal, répondit le jeune homme en regardant Ashley droit dans les yeux.

    -         Ash. Allons-y, dit Trevor en prenant la main de la jeune femme.

     

    -         Il va vraiment falloir que tu apprennes à te calmer, rouspéta Trevor.

    -         Je n’ai rien fait !

    -         Essaye de faire gober ça à quelqu’un d’autre !

    -         Trevor a raison. Si Froy n’avait pas fracassé la tête de ce type, dieu seul sait ce qui se serait arrivé.

    -         Je vais te dire ce qui se serait arrivé. On serait à la morgue !

    -         Pourquoi tu en fais tout un plat ?

    -         Je croyais que ce qui s’est passé ce matin t’avait servit de leçon. C’est faire trop de saut de biche qui t’a retourné le cerveau ?

    -         Va te faire voir, Trevor.

    Trevor sortit les clés de sa poche et ouvrit la porte de chez lui avant de crier.

    -         Je suis rentrée, abuelita !

    -         Abuelita est sortie.

    -         Salut Elena, dit Jensen en se dirigeant droit dans la cuisine.

    -         Salut.

    -         Oh. C’est vrai. Elena, ma cousine. Ash, ma meilleure amie suicidaire.

    -         Trevor m’a beaucoup parlé de toi.

    -         N’importe quoi !

    -         Tu es en vacance parmi nous ?

    -         Non. Je suis revenue.

    -         Tu as abandonné ton école de danse ? demanda Elena surprise.

    -         On peut dire ça comme ça, oui.

    Ash se dirigea dans le salon et attrapa la bouteille d’eau que lui tendait Jensen.

    -         Alors ? On joue à quoi ? Call of Duty ? Zombie contre attaque ? Ou Super Mario Kart.

    -         Super Mario Kart, répondit Jensen en allumant la console.

    Ils jouèrent ainsi pendant plus d’une heure avant l’arrivé de la mère de Trevor. Dès qu’elle franchit la porte les bras chargé de course qu’une sirène retentit. Ashley se dirigea à la fenêtre et regarda une voiture de police passer dans le quartier sirène hurlante, crachant l’ordre de rester confiné dans les maisons.

    -         Vous n’avez rien les enfants ?

    -         On va bien. Qu’est-ce qu’il se passe ?

    -         La police doit rechercher quelqu’un. Il y a eu une fusillade dans le quartier Nord.

    Le sang d’Ashley se glaça en entendant cette nouvelle. Le bar restaurant de son oncle se trouvait dans ce secteur. Elle attrapa son téléphone et constata qu’elle avait un message de celui-ci lui disant qu’il n’avait rien.

    -         J’espère qu’un de ses enfoirés est mort, Dit Trevor en faisant semblant de cracher au sol.

    Mme Cruz attrapa le journal posé sur la table et frappa son fils avec.

    -         Surveille tes manières !

    -         Aïe !

    -         Les enfants, prévenez où vous êtes. Pendant ce temps, je vais vous faire à manger.

    Deux heures plus tard, le confinement n’était pas levé. Mme Cruz ordonna donc à Jensen et Ashley de dormir chez eux. Jensen pris donc la direction de la chambre de Trevor et Ashley l’ancienne chambre de Tyliana où séjournait Elena.

    -         Pourquoi tu me regardes comme ça ?

    -         Surtout ne te vexe pas mais vu la description que Trevor me faisait de toi, je t’imaginais pas du tout comme ça.

    -         Et comment tu me voyais ?

    -         Comme quelqu’un qui mesure 1m80 et qui pèse dans les 40 kilos.

    -         C’est ce qu’on appelle des préjugés envers les danseurs. Je mesure 1m56 et pour ta propre sécurité, je ne te dirai pas mon poids.

    -         Dans ce cas là, je ne te dirai pas le mien non plus.

    -         Je sens qu’on va bien s’entendre.

    -         Tu attends un appel ?

    -         Quoi ?

    -         Je te vois regarder ton téléphone toutes les 30 secondes.

    -         Je… Disons qu’en quelques sortes… j’espérai oui, avoua Ashley.

    -         D’un garçon ?

    -         Il n’y a pas à dire, tu es douée pour entamer des discussions gênantes.

    -         Intéressant.

    -         Quoi ?

    -         Trevor m’a relaté ta vie en détail et pas un seul instant il a fait référence à un garçon.

    -         Il t’a relaté ma vie ? Qu’est-ce qu’il a dit ?

    -         Que tu vivais chez ton oncle, que tu étais intelligente, douce, et douée pour la danse. Je te dis pas comment il a réagit d’ailleurs lorsqu’il avait appris que tu avais été accepté dans ton école de surdouée. Il était tellement fier. Même si à un moment, il a eut peur que tu puisses les oublier.

    -         Comme si j’aurais pu les oublier…

    -         Je l’aurais fait à ta place ! Si j’avais le choix de me barrer d’ici, je m’accrocherai à ce rêve et ferait tout pour que ça marche.

    -         Parfois les rêves finissent par se briser, dit Ashley le regard perdu vers la fenêtre.

    -         Ce n’est pas vrai ! Tu as abandonné après être tombée enceinte de ce fameux gars dont tu attends un appel ?

    -         Non !  Où est-ce que tu es allée chercher une idée pareille ?

    -         Il s’est passé quoi alors ?

    -         J’ai eu une double fracture de la cheville après avoir été renversé par une voiture.

    -         Aïe, c’est moche.

    -         C’est le moindre qu’on puisse dire, oui…

    -         Tu sais ce qui te reste à faire ?

    -         Non. Mais je sens que tu vas me le dire.

    -         Te trouver un autre rêve !

    -         Tu balances ça comme si tu enlevais une paire de chaussette crade.

    -         Sans rêve, on ne se fixe pas de but et sans but on devient amère et suicidaire comme tu l’es en ce moment.

    -         Je ne suis pas amère et suicidaire.

    -         Trevor m’a raconte ce qui s’est passé aujourd’hui. Si t’a pas des pulsions suicidaires alors moi je suis la présidente de Cuba.

    Ashley ne ferma pas les yeux de la nuit car elle ne cessait de se passer en boucle la conversation qu’elle avait eut avec Elena. C’est vrai qu’elle était impulsive. Pour dire la vérité, elle l’avait toujours été mais ses temps-ci ses pulsions la faisait perdre totalement le contrôle, au point de n’avoir plus rien à faire des conséquences. Elle attrapa son portable et regarda sa messagerie dans l’espoir de recevoir un de ses SMS. Dans le passé lorsqu’ils étaient éloignés les uns des autres lors d’un confinement, le premier réflexe était de s’envoyer des messages. Un message suffisait à rassurer Jensen et Trevor mais pas Froy. Le jeune homme envoyait des SMS à faire saturer son téléphone jusqu’au lever du confinement. Elle ouvrit l’application des images et regarda les photos. Sur chacune d’elle se trouvait ses meilleurs amis. Elle s’arrêta sur la photo prise lors des 18 de Tyliana. Froy tendait la main vers l’appareil photo et souriait faisant ressortir ses deux adorables fossettes. Ashley poussa un long soupir avant d’éloigner les couvertures et de se diriger hors de la chambre pour se rendre dans la chambre des garçons. Elle trouva Jensen sur le matelas au sol, les bras et les jambes en étoile de mer, le t-shirt remonté en haut de son ventre et le drap à ses pieds. Elle se pencha puis remis le draps sur Jensen avant de se rendre dans le lit de Trevor.

    -         Tu te rends compte qu’on a plus 6 ans, dit Trevor d’une voix endormie. 

    -         Les choses étaient moins compliquées à ce moment là, soupira Ashley.

    -         Quelque chose ne va pas ?

    -         Tu crois qu’il va bien ?

    -         On s’en fou de comment il va, Ash, dit Trevor en se redressant. Il a choisi son gang à nous. C’est sa merde. Pas la notre !

    -         C’est notre ami.

    -         C’était notre ami, rectifia Trevor. Écoute. Je sais que c’est dur à encaisser mais il va falloir que tu t’y fasses. Froy n’est plus le Froy que tu connaissais.  

    Ashley repensant au visage furieux du jeune homme lorsqu’il était en train de passer à tabac un type de son gang, à ses mains en sang et à son regard glacial. Que lui était-il arrivé pour tourner ainsi ? Et pourquoi avait-il rompus la promesse qu’il avait faite à sa mère et à eux ? Elle ouvrit la bouche pour poser ses questions à Trevor mais se ravisa voyant très bien que le sujet Froy était devenu tabou pour le jeune homme. Ashley attrapa son portable ouvrit l’application des messages sélectionna le nom de Froy puis descendit dans le compartiment d’en dessous.

    À : Froy

    Tu es vivant ?

     

    Elle regarda cette phrase pendant 10 minutes puis décida finalement de l’effacer. À quoi bon lui demander ? Trevor avait raison. Froy n’était plus celui qu’elle avait connu. Car si ça avait été le cas, il lui aurait envoyé des messages dès que les sirènes avaient retenti. Hors sa messagerie était vide. Elle ferma son téléphone et essaya de dormir.


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     Froy Sanchez 

    Gang

     

    Trevor Cruz

    Gang

     

    Jensen Grove

    Gang

     
    Rulio

    Gang

     

    Féliz    

    Gang

     

    Ashley Alvarez

     

     


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  • Chapitre 10

     

    Hope s’étira dans le lit avant d’ouvrir les yeux sur le visage endormi de Christopher. Elle tendit la main, lui caressa la joue puis s’arrêta sur son cou. Elle se mordit la lèvre inférieure en sentant le pouls du jeune homme battre sous ses doigts. Elle retira vivement sa main lorsqu’elle vit sous ses yeux apparaître des veines ainsi que le sang circuler à l’intérieur. Elle sortit du lit et se dirigea vers la fenêtre. Le croassement des grenouilles qui séjournait près de la marre à côté du jardin lui arriva jusqu’aux oreilles. Elle tendit l’oreille et entendit la conversation des deux gardes qui surveillaient l’entrée.

    • Qu’est-ce qui m’arrive ? murmura Hope.
    • Je crois que tu le sais.

    Hope se retourna et regarda Christopher. Celui-ci était redressé dans le lit et la regardait de son regard bleu gris.

    • Le Roi Vlad…
    • Est ton père.

    Christopher se déplaça vers Hope et lui replaça une mèche de cheveux derrière son oreille.

    • Tu es unique. Tu es une hybride. Moitié sorcière. Moitié Vampire.
    • Ma mère…
    • Était une sorcière. Elle est tombée amoureuse du Roi et a fini par tomber enceinte.
    • Elle est morte en couche… murmura Hope.
    • C’est exact.

    Les deux jeunes gens tournèrent la tête et virent apparaître devant la porte le Roi Vlad accompagné de la Princesse Valéria.

    • Ton côté sorcière a étouffé ton côté vampirique, dit le Roi en avançant dans la pièce. Mais lorsque, j’ai posé ma main sur toi après avoir lécher la plaie de ton doigt, tes cellules souches vampiriques se sont activées.
    • Mon destin était de mourir…
    • Tout enfant hybride est destiné à mourir sauf s’il se voit lié à un autre.
    • Lié à un autre ? Qu’est-ce que… qu’est-ce que tu as fait ? Demanda-t-elle en se tournant vers Chris.
    • Il a lié son destin au tient pour que tu puisses survivre.
    • Tu n’aurais pas du faire ça.

    Christopher s’approcha d’Hope, posa sa main droite sur sa joue et lui caressa sa lèvre. Il ouvrit la bouche mais aucune parole ne franchit ses lèvres. Elle entendit néanmoins la voix sensuelle de Christopher se répercuter dans sa tête :

    • Je préfère mourir plutôt que de vivre une vie sans toi.
    • Tu n’aurais pas du risquer ta vie pour moi, répondit-elle dans sa tête.
    • Tu n’as pas encore compris on dirait. Tu es à moi et à moi seul. Et je ne laisserai personne t’éloigner de moi. Même s’il faut mettre ma vie en danger et tuer tous ceux qui se dresseront devant nous parce que…

    Christopher attira Hope dans ses bras et poursuivit à voix hautes.

    • Je t’aime.
    • L’amour ne pourra pas te défaire de ton engagement à mon égard, mon cœur, cracha Valéria froidement. Si tu romps…
    • L’engagement ne sera pas rompu, dit le Roi Vlad d’une voix forte.

    Christopher relâcha son étreinte et s’apprêta à répliquer mais le Roi Vlad lui coupa l’herbe sous le pied.

    • Puisque l’accord entre nos deux familles, concerne le mariage de ma fille aîné et le deuxième prince de Rapsody. Hors, Hope est née avant toi.
    • Quoi ?
    • Hope a un an de plus que toi, Valéria. Je te libère ainsi de ton engagement envers le Prince de Rapsody.

    Valéria poussa un cri de rage avant de sortir de la pièce furibonde.

    • Cette enfant est pourri gâtée, soupira le Roi Vlad en secouant négativement la tête. Mais ne vous inquiétez pas, elle finira par se calmer. J’ai demandé à ce qu’on prépare ta chambre, ma fille. Je suis sur qu’elle te plaira. C’était les appartements privés de ta mère.

    Hope poussa un soupir de soulagement en voyant le Roi sortir accompagné de ses sujets.

    • Envoie un message à mon père et à mon frère pour les informer de la situation.
    • Avec plaisir, dit celui-ci avant de disparaître derrière la porte.
    • Les informer de la situation ?
    • Tu es la fille aînée du Roi Vlad III de Transylvanie. Ce qui fait de toi la princesse héritière de Transylvanie. Ma future épouse.
    • Ta future épouse ? Je ne t’ai pas vu mettre un genou à terre.
    • Ça fait une décennie que ce genre de chose ne se fait plus.
    • Attends un peu. Tu es sérieux ?
    • Plus que sérieux. Dès le premier jour où je t’ai vu. J’ai su que je passerai la fin de mes jours à tes côtés.
    • Dès le premier jour ?
    • Dès que j’ai posé mes yeux sur toi. Quand tu as sauté sur ce garde, j’ai essayé de ne pas m’interposer et de laisser le garde te tuer. Mais c’était plus fort que moi. Quelque chose en toi m’attirait et m’a forcé à t’emmener avec moi. C’est seulement quelques semaines après que j’ai compris pourquoi, j’ai agi d’une façon qui me ressemblait pas. J’ai été épris de toi en un claquement de doigt… Je ne te le demanderai pas à genou et je ne te le dirai qu’une seule fois, dit Christopher en plongeant son regard bleu métallique dans le regard changeant de Hope. Épouse-moi. 

    Hope attrapa la veste de Christopher et l’attira vers elle avant de l’embrasser tendrement.

    • Je prendrai ça pour un oui, dit-il entre deux baisers.

     

    Cela faisait 4 mois qu’ils étaient rentrés à Rapsody. Le Roi Vlad III ainsi que le père de Christopher prirent la décision de marier le couple princier le plus vite possible. Il ne leur restait plus donc qu’un mois avant que leur union soit officialiser aux yeux de tous.

    • Je maintiens que c’est une mauvaise idée.
    • Ça va bien se passer.
    • Hope…

    Hope se pencha, embrassa Christopher sur les lèvres avant de sortir de la voiture. Elle traversa la place principale sous le regard des villageois effrayés puis s’arrêta devant sa maison. Elle leva la main et s’apprêta à frapper à la porte mais suspendit son geste en voyant la porte d’entrée s’ouvrir sur son père adoptif.

    • Hope ? balbutia le patriarche.
    • Je…

    Le père humain de Hope attira la jeune femme et la serra dans ses bras tout en pleurant à chaude larme.

    • Je suis si heureux de te revoir, ma fille.
    • Père…
    • Viens entre. Ta mère va être si contente. Félicité, appela Marvin. Félicité !

    Hope entra dans le salon dans lequel elle avait vu le jour et apparu sa mère adoptive assise sur un fauteuil à bascule près de la chemine.

    • Hope ? C’est bien toi ?
    • Mère.
    • Mon enfant.

    Hope s’accroupit devant sa mère humaine qui la serra dans ses bras sans ménagement.

    • J’ai prié les dieux pour qu’il ne t’arrive rien. On dirait que mes prièrent ont été exaucé.
    • Mère, je…
    • Je sais, ma fille. On l’a toujours su.
    • La sœur de Félicité, Diane, nous en avait déjà touché deux mots avant ta naissance, expliqua le patriarche.
    • Désolée d’avoir gardé le secret pendant tout ce temps…
    • Ce n’est rien.

    Ils parlèrent pendant plus d’1h jusqu’à ce que la porte d’entrée s’ouvre sur Angela. Celle-ci se figea instantanément puis tendit la main vers Hope qui se sentit décollé du sol.

    • Angela ! Hurla Félicité.

    Hope s’attendit à traverser le mur de la maisonnée mais finit par atterrir dans deux bras musclés.

    • Désolé, mon cœur. Mais j’en avais marre d’attendre dans la voiture, dit Christopher en posant Hope au sol avant de se placer devant elle.
    • Vampires, cracha Angela au sol avant de bouger les mains rapidement.

    Hope tendit la main vers la table et l’attira vers eux par télékinésie pour faire bouclier. Comme elle s’y attendait la table explosa en mille morceau.

    • Depuis quand s’est-elle éveillée ? Cria Hope pour se faire entendre.
    • Le mois dernier, répondit son père en tirant sa femme pour la mettre à l’abri. Ses tourments ont cessé subitement au point de retrouver ses esprits.
    • Angela ! Ça suffit ! Tu vas finir par blesser ta sœur ! Cria Félicité.
    • Ma sœur ? répliqua sèchement Angela. Ce monstre n’est pas ma sœur ! Cria Angela en faisant voler tous les objets de la pièce.

    Hope s’apprêta à faire un pas en avant mais Christopher la rattrapa par le bras.

    • Ça va aller, Chris.
    • Si elle te fait la moindre égratignure. Je te jure que je…
    • Elle ne le fera pas.

    Hope esquiva à la dernière minute un couteau de cuisine qui passa devant ses yeux.

    • Je ne mettrai pas ma main à couper…
    • Monstre !

    Hope se tourna vers Angela et avança vers elle tout en utilisant les objets autour d’elle pour se protéger des attaques de sa sœur. Lorsqu’elle arriva devant sa sœur elle l’encercla de ses bras et la serra contre elle tout en lui murmurant :

    • Je suis désolée. Angie.

    Angela cligna des yeux, puis commença à bouger les mains avant de rendre son étreinte. Hope entendit les bruits des ustensiles tomber au sol.

    • Je suis désolée, répéta Hope de nouveau.
    • Pourquoi faillit-il que ce soit toi, se mit à sangloter Angela.
    • Je suis toujours la même, Angie.
    • Tu es un vampire.
    • Je l’ai toujours été. Cette partie de moi était seulement endormie.
    • Hope, dit Christopher en posant sa main sur son épaule. On doit y aller.

    Hope serra une dernière fois sa sœur dans ses bras puis attrapa la main que Christopher lui tendait.

    • Je suppose que c’est un au revoir.
    • Tu supposes bien, ma sœur, répondit Angela qui avait retrouvé son visage de marbre. Car la prochaine fois nous serons des ennemies. Et l’une de nous deux ne se relèvera pas.
    • J’ose espérer que le plus tard sera le mieux.

    Christopher attira Hope dehors puis s’arrêta devant la fontaine qui trônait au milieu de la place.

    • Est-ce que ça va ?
    • Ça va.
    • Aucun regret ?
    • Je n’en ai jamais eu, répondit Hope en embrassant Christopher tendrement sous le les murmures effarés des villageois.

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  • Chapitre 9

     

    Hope avait attendu toute la nuit que Christopher frappe à sa porte et avait fini par s’endormir sur le canapé avec une multitude de question à l’esprit. Dan ouvrit la porte de leur appartement puis se décala sur le côté pour laisser passer la jeune femme. Ils descendirent l’immense escalier puis furent escorté par un valet jusqu’à la salle à manger où se trouvait déjà Christopher et Valéria.

    • Partez dans la cuisine. Mes sujets vous diront quoi faire… À moins que tu ne veuilles pas qu’elle s’éloigne de toi, mon amour.
    • Qu’elle y aille, répondit Christopher sans quitter des yeux son assiette.
    • Sauf votre respect, princesse. Je préfèrerai que l’esclave reste auprès de moi. Qui sait, quelqu’un pourrait l’attaquer.
    • Mes sujets m’obéissent aux doigts et à l’œil. Personne n’attaquera cette vermine. Répliqua Valéria froidement.
    • Je n’en doute pas. Mais je préfèrerai prendre tout de même mes précautions. Je m’en voudrai qu’il puisse y avoir un incident diplomatique si cette vermine venait à mourir.
    • Fait comme il te plaira. Mais qu’elle sorte de ma vue.

    Dan s’inclina puis fit demi tour pour sortir de la salle à manger avec sur les talons Hope.

    • Vous êtes doué pour charmer les serpents…
    • Reste sur tes gardes et tiens toi le plus possible éloigné d’elle. La Princesse Valéria te déteste…
    • C’est l’effet que je produis chez les tortionnaires féminines, répondit sarcastiquement Hope.
    • Je ne plaisante pas. Valéria est extrêmement dangereuse. Tu vois cette esclave ?

    Hope tourna la tête et vit une esclave avec des orbites vide à la place des yeux.

    • Valéria lui a arraché les yeux juste parce qu’elle trouvait qu’elle avait de plus jolie yeux qu’elle. Tu n’imagines pas ce qu’elle peut faire. Cette femelle est un démon dans le corps d’une déesse. Elle te foutra la paix que lorsque tu seras six pieds sous terre.

    Dan plaça une main dans le dos de Hope l’incitant à avancer droit devant. Ils passèrent franchirent les portes et se trouvèrent dans la cours du château.

    • Qu’est-ce qu’on fait là ?
    • Reste ici.

    Hope regarda le garde du corps se diriger vers un homme corpulent d’une cinquantaine d’année qui était en train de nettoyer le capot d’une voiture.

    • J’ai ouïe dire que le prince avait un jouet mais personne n’a jugé bon de dire que vous...

    Hope se retourna brusquement et se retrouva face à face avec un homme au teint pale et aux cheveux longs qui la regardait avec d’immenses yeux jaunes.

    • Diane, dit-il d’une voix brisé. C’est bien toi ?

    L’homme fit un pas vers Hope et leva la main vers la jeune femme mais un corps massif se retrouva devant elle.

    • Votre majesté, dit Christopher en inclinant légèrement sa tête. Je suis heureux de vous voir enfin.
    • Écartez-vous, fils.
    • Père, appela Valéria en haut des marches. Te voilà enfin.

    Hope regarda Valéria descendre les marches et se diriger droit vers son père pour le serrer dans ses bras.

    • Père ?
    • Diane ? Montre toi.
    • Vous vous méprenez votre majesté. Cette esclave n’est pas Diane.
    • Montre toi !

    Hope vit Christopher se décaler et le Roi Vlad s’approcher d’elle. Il posa sa main sur sa joue avant de prendre ses mains dans les siennes tout en la regardant droit dans les yeux.

    • Tu n’es pas Diane.
    • Bien sur qu’elle n’est pas cette femme ! S’emporta Valéria. Cette catin est morte depuis longtemps !

    Le Roi Vlad se retourna subitement et gifla sa fille.

    • Je t’interdis de parler de Diane ainsi !

    Christopher se plaça de nouveau devant Hope qui affichait un léger sourire sur les lèvres.

    • Si vous le permettez. Je souhaiterai me retirer pour me nourrir et me reposer un peu. Je n’ai pas entièrement récupéré de l’attaque subie sur votre territoire.
    • Une attaque ? Répéta le Roi Vlad. Sur mon territoire ?
    • Mon garde du corps vous tiendra au courant des faits.
    • Bien sur. Va, mon fils.

    Christopher inclina sa tête, attrapa la main de Hope et se dirigea à l’intérieur. Ils montèrent l’escalier puis entrèrent dans la chambre de Christopher qui referma immédiatement la porte derrière lui.

    • C’est à croire que tu as le don d’attirer les ennuies où que tu ailles.
    • La vie serait trop ennuyeux si…

    Christopher attrapa Hope et l’attira vers lui, la serrant dans ses bras.

    • J’ai cru devenir fou.
    • Tu…

    Hope essaya de rattraper le jeune homme qui s’écroula au sol mais fut emporté avec lui au sol.

    • Chris !
    • Qu’est-ce qui se passe ? Demanda Dan qui apparu à l’encadrement de la porte.
    • Je ne sais pas ! Il s’est effondré au sol !

    Dan tourna la tête et lâcha une injure avant d’attraper Christopher par le bras pour l’amener dans son lit.

    • Qu’est-ce qu’il a ?
    • Il est encore trop faible.
    • Je croyais que le sang suffirait à le guérir ?
    • Ça aurait suffit s’il l’avait pris.
    • Comment ça ?
    • Le sang qu’il était censé boire est toujours sur la table.

    Hope se dirigea dans le salon, attrapa la carafe rempli de sang et un verre puis retourna dans la chambre. Christopher était en train de reprendre conscience petit à petit. Dan essaya de le redresser tandis que Hope lui tendait un verre rempli de sang. Dès que le sang franchit les lèvres du jeune homme celui-ci fut pris d’un haut les cœurs. Dan lâcha une injure avant d’enlever le verre des mains de Christopher

    • Depuis quand ?
    • L’attaque.
    • Qu’est-ce qu’il y a ?
    • Tu aurais dû me le dire ! Elle…
    • Il en est hors de question.
    • Qu’est-ce qu’il y a ?
    • Christopher ne peut plus boire n’importe quel sang.
    • Dan, tais toi.
    • J’ignorai que les vampires ne pouvaient pas boire n’importe quel sang…
    • En buvant ton sang, il a scellé son destin au sien.
    • Comment ça scellé ?
    • Dan, ferme la !
    • Il ne pourra boire que ton sang… Dû moins jusqu’à ta mort.
    • Ne l’écoute pas. Il dit…
    • Bois, dit-elle en tendant son poignet bander devant son nez.

    Christopher contracta ses mâchoires avant d’écarter la main de la jeune femme.

    • Je ne boirai pas ton sang.
    • On va avoir un problème alors. Parce que c’est le seul que tu peux boire, répondit-elle en mettant de nouveau son poignet devant son nez.
    • Es-tu devenu sourde ? Je t’ai dit non.
    • Et moi, je t’ai dit oui.
    • Pour l’amour de dieu, soupira Dan avant d’arracher le bandage du poignet d’Hope. Bois son sang !
    • Il en est hors de question.

    Christopher poussa les couvertures et sortit du lit en titubant. Il essaya de sortir de la chambre mais la jeune femme se posta devant lui le fusillant du regard.

    • Tu ne sortiras pas d’ici avant de boire.
    • Sors-là d’ici.

    Hope regarda Dan qui ne bougea pas d’un cil. Christopher se tourna vers son garde du corps et le menaça d’une voix sèche.

    • C’est un ordre de ton souverain.
    • Désolé, votre altesse sérénissime. Mais je préfère vous défier vous plutôt que votre petite lionne, ricana Dan avant de sortir.
    • Éloigne-toi.
    • Je t’ai dit non.
    • J’ai un frère et une sœur. On peut continuer longtemps sur cette voie.
    • Je ne vais pas boire ton sang.
    • Pourquoi ? Tu l’as déjà fait ! C’est quoi ton problème ? C’est pas comme si je refusai de te le…
    • Parce que je pourrai ne pas m’arrêter !

    Christopher ferma les yeux puis les ouvrit de nouveau. Son regard bleu azur avait viré au gris métallique.

    • Je tiens beaucoup trop à toi pour mettre ta vie en danger.
    • Tu ne me feras pas de mal.
    • Qu’est-ce que tu en sais ? Je suis un monstre sanguinaire, l’aurais-tu oublié ?

    Hope s’avança vers lui et lui posa sa main sur sa joue.

    • J’ai confiance en toi.
    • Tu ne devrais pas.
    • Je ne devrais pas aussi t’aimer mais je le fais quand même.

    Christopher se pencha et déposa ses lèvres sur les siennes avant de murmurer.

    • Je t’aime aussi.

     

    Hope se réveilla 6h plus tard, courbaturé. Elle sortit de la chambre sur la pointe des pieds et stoppa net en voyant Dan assis sur le canapé en train de regarder la télévision.

    • Quel mot ne comprends-tu pas quand je te dis : les gens ne doivent pas savoir que tu es bien plus qu’un jouet ?
    • Jouet ?
    • Une chance que les murs sont insonorisés, dit-il en éteignant la télévision. Pourquoi me regardes-tu ainsi ?
    • J’ignorai que vous étiez un pervers qui écoute aux portes.
    • Crois-moi. J’aurais préféré me trouver dans un autre endroit.

    Hope s’apprêta à répliquer mais la porte d’entrée s’ouvrit brutalement laissant apparaître le Roi Vlad.

    • Pardonnez mon intrusion mais j’ai pensé que vous voudriez sûrement vous promenez au lieu d’attendre que votre maître ne se réveille.

    Hope tourna la tête vers la porte de la chambre puis reporta son attention sur Dan qui était certainement en train de réfléchir pour trouver un motif de refus sans offusquer le Roi de Transylvanie.

    • Je vous promets sur mon honneur qu’il ne vous arrivera rien.
    • Si vous le jurez sur votre honneur, je ne puis refuser alors, répondit Hope en inclinant sa tête.
    • Si vous le permettez.

    Hope se raidit en sentant le bras du Roi s’enrouler autour de son bras avant de la tirer hors des appartements de Christopher. Ils sortirent du château et se dirigèrent dans le jardin fleuri.

    • Comment vous appelez-vous ?
    • Hope, votre seigneurie.
    • Un délicieux nom pour une délicieuse personne.
    • Vous m’en voyez flatter.
    • Je n’ai jamais vu une esclave aussi bien élevé. Est-ce vos parents qui vous ont appris les bonnes manières où est-ce le Prince Christopher ?
    • Ni l’un ni l’autre, votre seigneurie. Je l’ai appris dans des livres.
    • Ma Diane adorait lire également, dit le Roi d’une voix triste.
    • C’était votre épouse ?
    • Diane était l’amour de ma vie. Je l’ai trouvé lors d’une moisson. Lorsque j’ai posé mes yeux sur elle, j’ai immédiatement eu le coup de foudre.
    • C’était une esclave ?
    • Mon jouet personnel. Elle est restée à mes côtés pendant plus de 10 ans avant de disparaître à tout jamais. Vous lui ressemblez énormément, d’ailleurs.
    • Je suis navrée.
    • De quoi ?
    • De raviver votre douleur de l’avoir perdu.
    • Vous êtes amoureuse de lui, n’est-ce pas ?
    • Pardon ?
    • Le prince Christopher… Savez-vous comment nous pouvons différencier un esclave quelconque à un humain dont un vampire est épris ?
    • Quand un vampire boit le sang d’un esclave, il le mord au poignet. Quand il boit le sang de la personne qu’il aime, il le boit à son cou.

    Le roi Vlad III se pencha vers une rose rouge, puis la tendit à Hope. La jeune femme afficha une légère grimace lorsqu’une épine se planta dans son doigt la faisant saigner.

    • Faites-moi voir.

    Le Roi Vlad attrapa sa main, la porta à ses yeux avant de poser ses lèvres à son doigt. Hope voulu protester mais sa tête se mit à tourner dangereusement. Ses yeux devinrent plus lourds et un brouillard commença à apparaître suivit d’image.

    Une jeune femme se tenait debout prêt des rosiers rouge. Celle-ci était en train de couper les boutures. Elle se tourna subitement et afficha un large sourire avant de tendre la main vers une main qui semblait appartenir à un homme. L’image suivante fut celle de la jeune femme en train de courir à travers les bois, apeuré. Elle semblait être pourchassé par des vampires de 3ième rang. Elle courrait à en perdre alène sans regarder derrière elle. C’est au moment où ses pieds rencontrèrent une racine que sa course s’arrêta. Elle se retourna, porta sa main à son ventre et fusilla du regard le premier vampire aux yeux rouges qui s’approchait d’elle tel un prédateur. Le vampire s’apprêta à sauter sur elle mais celui-ci se mit à brûler instantanément avant de finir en cendre.  Dans l’image suivante, la jeune femme se trouvait allongé sur un canapé, les yeux larmoyant avec un bébé posé sur elle. À côté de la jeune femme se trouvait sa mère. Elle se pencha et embrassa le corps endormi de la jeune femme avant de prendre le bébé dans ses bras.

    Hope revient peu à peu à elle. L’esprit encore embrouillé par ce qu’elle venait de voir. Elle vit le Roi Vlad s’approcher d’elle le visage larmoyant de larme. Lorsqu’il posa sa main sur sa joue un courant électrique la parcouru de la tête au pied s’arrêtant droit dans son cœur. Elle porta sa main à son thorax puis s’évanouit.

     

    Christopher se réveilla en sueur dans un lit vide. Il chercha Hope des yeux mais ne l’y trouva pas. Il enfila un bas de jogging puis sortit de la chambre.

    - Où est Hope ? Demanda Christopher à Dan.

    - Avec le Roi Vlad. Ils se promènent dans le jardin.

    - Tu n’aurais pas dû la laisser seule avec lui, dit-il en se dirigeant vers la fenêtre.

    - Relax. Il ne lui arrivera rien. Un de mes gars qui est arrivé ce matin est en train de la surveiller.

    - Tu…

    - Qu’est-ce que tu as ?

    - Hope, murmura-t-il en fonçant dehors.

    Christopher se dirigea vers le jardin. Son cœur loupa un battement lorsqu’il sentit toute la détresse et la peur de Hope l’envahir. Il lui fallut quelques secondes pour les voir apparaître devant ses yeux. Le Roi Vlad tendit la main sur la joue de Hope qui se raidit à son contact. Il accéléra la cadence et réussi à retenir Hope avant qu’elle ne s’écroule au sol.

    • Mon dieu. Qu’est-ce que j’ai fait, balbutia le Roi.
    • Qu’est-ce que vous lui avez fait ? cria Christopher en entendant le pouls de Hope ralentir dans ses bras.
    • Je n’aurais pas du… Son destin… Pardonne moi, mon enfant.
    • De quoi parlez-vous, votre seigneurie ? Demanda Dan en se postant devant Christopher de crainte que le Roi ne s’en prenne au prince.
    • Son destin funeste est terminé. Tout ça part ma faute.

    Dan fit un pas vers le Roi le dépassant de toute sa hauteur.

    • Que lui avez-vous fait ?
    • J’ai démarré le processus, répondit le Roi en plongeant son regard dans celui du garde du corps.
    • Quel processus.
    • De sa métamorphose.
    • Comment peut-on arrêter ce processus ? Demanda Christopher.
    • On ne peut pas. Tout comme on ne peut pas empêcher le soleil de se lever. Ce serait allez contre sa nature.
    • Que voulez-vous dire ?
    • Cette jeune femme est ma fille.

     

    Christopher regardait Hope endormie dans le lit tout en écoutant l’histoire du Roi Vlad. Sa rencontre avec la sorcière dont il était tombé amoureux. Leurs histoires d’amours. Sa disparition et la prophétie qui se trouvait sur sa fille.

    • Il doit bien y avoir un moyen d’annuler cette prophétie, dit Dan qui se tenait à côté du Prince.
    • On ne peut contrer la mort. Le fruit de mon amour avec Diane qui était une sorcière a engendré un destin funeste pour notre fille.
    • Son destin funeste est en train de se mêler au tient, murmura Christopher qui avait gardé le silence depuis qu’il avait amené Hope dans sa chambre.
    • Enlève cette idée de ta tête.
    • Si c’est le seul moyen de la sauver, je…
    • Elle deviendrait un vampire de 3ième rang ! Elle préfèrerait mourir. Tu le sais tout autant que moi.
    • Le Prince Christopher a raison.
    • Vous acceptez que votre fille devienne un monstre sanguinaire hors de contrôle ? D’après vos dires, sa mère était une sorcière ce qui fait que le sang de sorcier coule dans ses veines. Si elle devenait hors de contrôle…
    • Elle ne le deviendra pas.

    Le Roi Vlad regarda la jeune femme avant de sortir de la chambre accompagnée de Dan. Une fois la porte fermée, Christopher s’installa au bord du lit, pris Hope dans ses bras et planta ses crocs dans son cou. Il bu son sang et laissé la dernière goutte comme l’exigeait la transformation. Il porta ensuite ses crocs à son poignet puis le porta aux lèvres de la jeune femme tout en priant pour que son instinct ne se trompe pas. Une fois terminé, il s’allongea dans le lit et serra contre lui le corps livide de Hope.


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