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    Chapitre 3

     

    Cela faisait 1 semaines que ses deux agents spéciaux étaient venus à la base les questionner au sujet de la bombe qu’elles avaient trouvé dans ce cinéma. Et depuis pas de nouvelle. Elle savait que le jeune homme s’était rendu au cinéma dès l’instant où ils étaient partis car ses yeux s’étaient mis à briller de curiosité lorsqu’elle avait fait référence à Big Brother. Il restait maintenant plus qu’à savoir s’il avait compris son premier message qui stipulait que celui qu’ils recherchaient se cacherait jusqu’à ce qu’il ait jugé de sortir de sa cachette.

    -         Lullie a encore rejeté ma demande de réintégration sur le terrain ! Maugréa Dong Go.

    Tae Yang émit à léger ricanement avant de lever le bras en l’air tout en tendant son papier médical vers son ami :

    -         Elle a refusé ta demande aussi ?

    -         Elle dit que je suis mentalement instable.

    -         Foutaise. J’ai besoin de me défouler. Tu m’accompagnes ?

    Tae yang leva ses lunettes de soleil de devant ses yeux et regarda Dong Go qui la regardait d’un sourire malicieux.

    -         Pourquoi pas.

    Elle attrapa le bras qu’il lui tendait pour l’aider à se relever.

    -         Pas de coup en dessous de la ceinture, le prévient Dong Go en s’étirant la nuque tout en déroulant ses épaules.

    Tae Yang enleva sa veste avant de la poser au sol sans prendre la peine de la plier consciencieusement comme l’avait fait les autres militaires qui se tenaient sur les tapis.

    -         T’es prête à te prendre la raclé de ta vie, ma belle.

    -         Dans tes rêves, Babymind, répliqua-t-elle en se postant en position de combat.

    Dong Go fonça vers Tae Yang et lui envoya un coché du droit au visage qu’elle esquiva en pivotant sur elle-même. Elle leva son bras droit et lui envoya un coup de poing dans le flanc gauche. Dong Go balança son coude droit en plein visage de la jeune femme qui tituba en arrière sous le choc. Elle porta sa main à sa lèvre en sang avant d’afficher un large sourire en voyant ses doigts rouges.

    -         Et beh, ma belle. Serais-tu en train de te ramollir ?

    Tae Yang plissa des yeux avant de foncer droit sur Dong Go le plaquant au sol. Elle s’apprêta à lui frapper le visage mais celui-ci bloqua sa main droite, lui fuit une clé avant d’inverser les rôles et de se retrouver sur elle.

    -         Ces moments de tête à tête m’ont manqué, dit-il en arquant ses sourcils droit provocateur.

    Tae Yang leva sa tête et percuta de plein fouet le visage du jeune homme qui s’effondra à côté d’elle.

    -         Garde à vous ! Hurla une voix masculine au loin.

    Tous les soldats de la salle de gym se redressèrent subitement avant de se mettre au garde à vous. Tae Yang tourna la tête vers Dong Go qui haussa des épaules devant sa question muette. Quel haut gradé pouvait bien venir à cette heure-ci ? Elle eut sa réponse en voyant le Colonel Yoo Ji Sub se poster devant eux.

    -         C’est un combat fort intéressant que vous nous avez montré soldats, dit-il en passant ses bras derrière son dos.

    -         Merci Colonel.

    Tae Yang renifla avant de passer sa langue sur ses lèvres en sang.

    -         J’ai entendu dire que tu avais de nouveau montré tes talents en désamorçant la bombe d’un civil forcené, dit le Colonel en reportant son attention sur Tae Yang.

    -         Je passais dans le coin.

    -         Tu m’en diras temps, répondit-il avec un rictus. Aurais-tu des informations sur ce poseur de bombe.

    -         Non, mon Colonel.

    Yoo Ji Sub tourna la tête vers le côté et leva le bras pour montrer la pièce dans son ensemble.

    -         Comme vous pouvez le voir agent spécial Kim Aksel, mes soldats me doivent obéissance. Ils savent ce qui en coûtera s’ils venaient à me mentir.

    Tae Yang tourna la tête et vit l’agent spécial s’avancer vers eux d’une démarche sur de lui, pas le moindre du monde perturbé devant ses gens aux gardes à vous.

    -         Sauf votre respect. Je ne pense pas que les soldats de l’unité spéciale fasse partie du même moule que les autres.

    -          Tous mes soldats font partie du même moule.

    -         Les soldats de l’unité spéciale ont un comportement différent bien au-delà de ceux des autres.

    -         On ne peut atteindre l’excellence si on a un comportement identique à quelqu’un d’autre, agent spécial.

    -         Laissez-moi quelques minutes avec elle, Colonel. Et je vous montrerais qu’elle ne dit pas tout.

    -         Sergent Chef Seo Tae Yang. Qu’en pensez-vous ?

    -         J’en dis que je m’ennuie, dit-elle en levant son poing vers l’agent spécial Aksel et de lui lancer au visage. 

    -         On dirait que vos quelques minutes viennent de commencer, dit le Colonel amusé en s’éloignant de quelques pas.

    -         Je ne veux pas me battre mais juste avoir des informations sur ce poseur de bombe.

    -         Pour avoir des informations, il faut le mériter.

    Aksel para son coup avant de lui faire une clé et la retourner, dos contre lui.

    -         J’ai trouvé la caméra contre le mur. Comment je peux remontrer le signal vers lequel il émettait ?

    -         Vous ne pourrez pas, dit-elle en lui donnant un coup de coude dans le ventre.

    Tae Yang attrapa ses bras avant de se baisser et de faire basculer l’agent spécial par-dessus son épaule droite et de se mettre sur lui.

    -         Pourquoi ? dit-il en lui attrapant son poing gauche qui se dirigeait droit sur lui.

    -         Parce que le signal a été fait pour être coupé au bout de 5h de transmission, répondit-elle en contractant sa mâchoire pour étouffer une grimace de douleur.

    -          Comment trouver ce type ?

    -         Je vous l’ai déjà dit.

    Tae Yang se pencha et lui murmura à son oreille :

    -         Vous ne le trouverez jamais à moins qu’il ne le veuille lui. 

    -         Comment faire pour que ça arrive ?

    -         Il vous suffit juste de jouer à son jeu.

    Le téléphone d’Aksel se mit à vibrer dans la poche de son pantalon. Il passa une main sous Tae Yang qui se trouvait toujours sur lui et décrocha sous le regarda amusé de la jeune femme.

    -         Où ça ? Demanda-t-il après avoir écouté son interlocuteur. J’arrive immédiatement.

    Tae Yang pencha la tête tout en fronça les sourcils soudain prise par une curiosité soudaine. Qui pouvait bien être cette personne pour qui, il partait sans une once d’hésitation ? Elle qui commençait à peine à s’amuser.

    -         J’ai besoin du Sergent Chef Seo Tae Yang.

    -         Je ne suis pas son père, dit-il avec un sourire sarcastique. Mais je vous conseille toutefois un endroit moins peuplé.

    -         Je… Il me faut ses talents de démineur.

    -         Si ce n’est que ça. Sergent Chef Seo Tae Yang, allez-y.

    -         À vos ordres, dit-elle en se redressant.

     

    -         Je tiens à instaurer quelques règles. Vous êtes sous mon commandement. Alors interdiction de faire de vague et vous m’obéissez quoi qu’il arrive. Est-ce clair ? Dit-il en se garant devant sur ce qui semblait être une banque.

    -         Vous êtes aussi autoritaire au lit ?

    -         Allons-y.

    -         Question ? Vous vous êtes déjà servit de vos menottes en dehors de votre travail ?

    -         Vous prenez toujours tout à la légère, Sergent Chef ?

    -         Ça dépend de mon degré d’humeur, répondit-elle en souriant avant de se diriger vers un groupe d’agent armée jusqu’au dent.

    -         Je vous présente le Sergent Chef Seo Tae Yang de l’unité spéciale des l’armée, spécialiste en déminage. Elle va nous aider à désamorcer cette bombe.

    -         On a déjà appelé l’équipe de déminage.

    -         Ils ne… Sergent Chef !

    Tae Yang entra dans la banque en ignorant l’agent spécial Kim dans son dos hurler des ordres. Elle se baissa vers sa chienne avant de lui gratouiller la tête.

    -         Et si on s’amusait un peu ?

    Max remua la queue avant d’aboyer une fois.

    -         Ramène un cadeau à maman.

    L’immense molosse se redressa, leva son museau en l’air avant de partir en courant vers un comptoir et de s’asseoir. Tae Yang s’accroupit et analysa la bombe avant de lâcher un sifflement.

    -         Je vous avais demandé de ne pas faire de vague, dit la voix de l’agent spécial devant la porte.

    -         Et je ne me souviens pas de vous avoir promis de vous écouter, répondit-elle en fronçant les sourcils.

    Max aboya de nouveau avant de partir vers un coin opposé et de s’asseoir.

    -         Qu’arrive-t-il à votre chienne ?

    -         Elle a trouvé des bombes.

    -         Des ?

    Tae Yang se pencha, avant de se dresser et de placer les mains derrière sa tête tout en réfléchissant.

    -         Vous avez dit « des » ? répéta Aksel.

    Max se redressa avant de disparaître dans la pièce d’à côté et d’aboyer de nouveau.

    -         Intéressant, dit-elle avec un sourire amusé sur les lèvres avant de lever les yeux vers les caméras de vidéo surveillance.

    -         Qu’est-ce qui est intéressant.

    -         Il y a assez de bombe pour faire exploser un périmètre au alentour des 200 kilomètres.

    -         Bordel de merde.

    Tae Yang pencha la tête et regarda les fesses d’Aksel lorsqu’il s’éloigna d’elle avec un talkie-walkie dans les mains pour donner les directives.

    -         Vous feriez mieux de sortir, dit-elle en enlevant sa veste pour l’enlever.

    -         Je ne vous laissais pas seule ici.

    -         Vous risquez d’exploser si je fais une erreur.

    -         Vous n’en commettrez pas.

    -         Comment pouvez-vous en être sur ?

    -         Parce que j’ai confiance en vous et en vos aptitudes.

    -         Vous feriez mieux d’éviter de faire confiance aussi facilement. Max, appela-t-elle.

    Le berger allemand arriva vers elle et secoua la queue énergiquement. Elle attrapa un biscuit dans la poche de sa veste et lui tendit avant de lui gratouiller le cou.

    -         Va te cacher dehors, dit-elle en lui ouvrant la porte.

    -         Qu’est-ce que vous faites ?

    -         Je mets ma chienne en sécurité.

    -         Vous avez peur pour votre chienne et non pour vous ?

    -         À croire que j’ai mal été formaté pendant mon enfance, répondit-elle en haussant les épaules.

    -         Comment je peux vous aider ?

    -         Restez dos à moi pour que je puisse contempler vos fesses pendant que je bosse.

    Aksel s’apprêta à répliquer mais fut interrompit par un bruit de trois détonations. Tae Yang avait sortit son 9mm et tirait sur les caméras de vidéo surveillance.

    -         Ne bougez pas, dit Aksel dans son talkie-walkie tout en fusillant du regard la jeune femme.

    -         Vous refusez toujours de vous retourner ? Demanda-t-elle en levant la tête de dessus le bureau.

    -         Vous croyez que c’est le moment de plaisanter ?

    Tae Yang attrapa le canif à la poche de sa veste avant de disparaître sous le bureau.

    -         Alors ?

    -         Alors quoi ?

    -         C’est la même bombe que celle du cinéma ?

    -         À quelques détails prêt oui.

    -         Quel genre de détail ?

    -         Elle est reliée aux autres bombes. Si je me trompes de fils alors ça activera le minuteur des autres bombes et boum.

    -         Vous pouvez la désamorcer ?

    -         Seulement si vous enlevez votre t-shirt.

    -         En quoi mon t-shirt pourrait vous aider ?

    -         Je ne peux pas me concentrer si je n’ai pas un magnifique corps devant mes yeux.

    -         Vous…

    -         Am…stram…gram, pique et pique et collégram…

    -         Vous allez couper les fils au pif ?

    -          Bourré et bourré et…

    -         Ne me dites pas que vous désamorcez les bombes au hasard à chaque fois !

    -         Boum, dit-elle en se redressant avant de lancer la bombe inactive sans le marqueur explosif dans les mains d’Aksel.

    -         Vous vous foutez…

    -         Vous n’avez pas enlevé votre t-shirt ?

    Un bip sonore provenant du deuxième endroit qu’avait montré Max attira leur attention.

    -         Je croyais que vous avez réussi à désactiver la bombe.

    -         Intéressant, dit-elle en se dirigeant vers la seconde bombe.

    -         Pourquoi le chronomètre est activé ?

    -         Il a programmé les bombes pour qu’elle soit indépendante si le programme de liaison de bombe se retrouvait désactivé.

    -         Génial, maugréa-t-il. Combien de minute ?

    -         5 minutes, répondit-elle en reniflant.

    -         Vous ne pouvez pas désactivé 3 bombes à vous toutes seules en 5 minutes.

    -         Je ne peux pas en effet.

    -         Il faut évacuer les lieux.

    -         À moins que…

    -         À moins que quoi ?

    -         Vous vous mettiez à poil pour me booster.

    -         Ce n’est pas le moment de rigoler.

    -         J’aurais au moins essayé.

    Elle tourna la tête et se dirigea dans une pièce vers laquelle était inscrit sur la porte « salle du personnel ». Elle ouvrit le frigo, enleva les étagères et projeta tout au sol.

    -         Qu’est-ce que vous faites ?

    -         Comme remerciement pour plus tard, je veux un striptease intégral, dit-elle en poussant le frigo de son épaule pour le faire tomber au sol.

    -         Nous devons évacuer les lieux.

    Tae Yang coupa le ruban adhésif qui retenait la bombe avant de se diriger vers le frigo et la place dedans. Elle fit la même chose avec les trois bombes.

    -         Je peux savoir ce que vous faites ?

    -         Un cocktail réfrigéré.

    Elle ouvrit le réfrigérateur et sortit deux énormes poches à glaçon avant de le déverser sur les bombes.

    -         Vider la barrique d’eau de la fontaine dedans.

    Aksel rangea son 9mm dans son étui et s’exécuta sans discuter. Elle plongea ensuite ses mains dans le frigo.

    -         Vous allez essayer de désamorcer les trois bombes en même temps ?

    -         Minimiser l’explosion, dit-elle en se mordant la lèvre inférieur. C’est bon.

    Elle ferma les portes du frigo avant de le verrouiller et de prendre la main d’Aksel pour l’attirer dans la pièce voisine et de le plaquer contre un mur en béton.

    -         Qu’est-ce qui est…

    Une explosion retentit autour d’eux faisant trembler les murs et briser les carreaux. Les feuilles voletaient à travers la pièce et une poussière s’insinua dans la pièce.

    -         Ah. Ça marché, dit Tae Yang surprise.

    -         Vous êtes sérieuse ? Vous avez fait ça sachant que vous ne savez pas que ça marcherait ?

    -         C’est la première fois que j’essaie un cocktail réfrigéré après tout c’est assez difficile de trouver des glaçons sur le terrain, dit-elle en se redressant pour s’étirer les muscles.

    -         Aksel ! Où es-tu ? Appela la voix de sa coéquipière.

    -         Je suis ici, répondit-il sans lâcher des yeux Tae Yang.

    -         Tu es blessé ?

    -         Non.

    Tae Yang se dirigea vers le frigo qui s’était désintégré sous la déflagration puis attrapa un débris de la bombe avant de l’analyser.

    -         Que s’est-il passé ? demanda Sibile.

    -         Qu’est-ce que c’est ? questionna-t-il en ignorant sa coéquipière.

    -         Un débris, répondit-elle en le lançant vers lui.

    Les portes s’ouvrirent laissant apparaître une équipe de déminage équipé de la tête au pied. Tae Yang attrapa sa veste et sortit rejoindre sa chienne.

    -         Salut, ma belle, dit-elle en lui grattouillant la tête.

    Elle leva les yeux et regarda Aksel entouré de son équipe en plein débat. Voyant les gestes vifs de ses coéquipiers, elle en déduisit que leur conversation était plus qu’animée. Aksel pointa du doigt la banque et fusillait du regard un homme barbu d’un certain âge.

    -         Allo ?

    -         Bien joué, petit soldat.

    Tae Yang se redressa et tourna lentement sur elle-même pour détailler un à un les civils rassemblés autour d’eux.

    -         Ravis que le spectacle vous a plus, répondit-elle en reniflant. Puis-je savoir à qui ai-je l’honneur ?

    -         Tu as cas m’appeler Mr Bombe.

    -         Je préfèrerai me couper la langue moi même que vous appeler ainsi.

    L’homme au bout du fil se mit à rigoler de sa voix rocailleuse.

    -         Appelle moi B, petit soldat.

    -         Bernard ? Benoit ? Benabard ? Oh ! Bertrand, dit-elle en stoppant son regard sur une personne vêtue de noir avec une capuche verte kaki.

    -         B, seulement.

    -         Comment vous avez fait, Bernardo ? demanda-t-elle toujours en fixant le civil.

    -         Si je vous dis tout, ceci marquerait la fin de notre petit jeu.

    -         J’ignorai qu’on avait commencé à jouer.

    -         Tu devrais être flattée. De tous les démineurs qui ont défilé sous mes bombes, tu es la seule à avoir capté mon attention, petit soldat.

    -         Je serais encore plus flattée si vous vous montrez.

    -         Si je fais ça alors notre petit jeu sera terminé et c’est une chose que je ne veux pas.

    -         Je ne me souviens pas de vous avoir dit que je voulais jouer à votre petit jeu, Bernardo.

    -         Je te connais, petit soldat. Je sais ce que tu es.

    -         Je suis impatiente d’avoir ton point de vue sur mon sujet, dit-elle en rencontrant le regard d’Aksel.

    -         Tu es comme moi. Tu as besoin d’adrénaline  pour te sentir vivante.

    -         Si vous avez besoin d’adrénaline, montrez-vous et je me ferai une joie de vous faire vibrer de douleur.

    -          Je n’ai aucun doute à ce sujet, ricana la voix à l’autre bout du fil. Mais je doute que notre cher agent spécial Kim ne nous dérange avant qu’on ne puisse faire quoi que ce soit.

    -         Vous êtes bien renseigné Bernardo.

    -         Tu n’imagines pas à quel point, petit soldat.

    -         À qui parlez-vous ?

    -         Bernardo, le poseur de bombe, répondit-elle en regardant vers le civil à la capuche qui avait disparu.

    -         Vous lui avez parlé ? Qu’a-t-il dit ?

    -         Qu’il a commencé à jouer et qu’il m’a inclus dedans.

    -         Merde.

    -         Seriez-vous inquiet pour moi, Agent spécial Aksel ? demanda-t-elle avec un large sourire.

    -         Qu’a-t-il dit d’autre ?

    -         Rien d’autres.

    -         Pourquoi j’ai l’impression que vous ne me dites pas tout ?

    -         Levez votre t-shirt et je vous en dirai plus, dit-elle en haussant ses sourcils.

    -         Ce n’est pas un jeu, Sergent Chef Seo Tae Yang. Des personnes ont perdu la vie.

    Tae Yang se dirigea vers l’emplacement où s’était trouvé le civil à la capuche puis regarda en l’air jusqu’à ce qu’elle trouve ce qu’elle cherchait.

    -         Qu’est-ce que vous faites ?

    -         C’est possible de voir la vidéo de ce qu’a tourné cette caméra ? 

    -         Pourquoi vous voulez voir la vidéo ?

    -         C’est la seule caméra qui filmait vos fesses lorsque vous aviez le dos tourné.

    -         Vous… est-ce que ça va ? demanda-t-il en la voyant grimacer.

    Tae Yang porta sa main droite vers son épaule et la retira. Du sang se trouvait sur le bout de ses doigts.

    -         Vous êtes blessée ?

    -         Mes poings de suture ont du sauter.

    -         Vos points de suture ?

    -         C’est ce qui arrive en général quand on se fait tirer dessus, ricana-t-elle.

    -         Il faut vous amenez à l’hôpital.

    -         Je survivrai. Sauf si vous refusez toujours de m’amener voir cette vidéo.

    -         Si vous voulez tant que ça voir mes fesses, je vous les enverrai en photo. Allons-y.

    -         Je ne vous imaginais pas comme ça, agent spécial Aksel.

    Aksel lui attrapa son bras droit et la tira vers sa voiture avant d’ouvrir la portière.

    -         Montez.

    -         Bien que l’idée de voir vos fesses en live m’intéressent fortement, celle de voir cette vidéo l’est encore plus.

    Elle entendit Aksel lâcher une injure dans sa barbe naissante avant de mettre le moteur en route et de partir.

    -         Que vais-je trouver sur cette vidéo ? 

    -         Je vous ai déjà répondu.

    -         Je dois donner un motif valable pour pouvoir visionner des caméras de sécurités et je doute que mes fesses en sont un.

    -         J’ai confiance en vous et en vos capacités, agent spécial Aksel. Vous trouverez bien quelque chose.

    Sung Young vit le jeune homme secouer la tête avant d’afficher un léger sourire sur les lèvres.

    10 minutes plus tard, Aksel se gara devant un immense bâtiment sur lequel était inscrit gendarmerie nationale. Ils entrèrent et se dirigèrent vers le 3ième étage où ils trouvèrent 3 personnes derrière une trentaine de caméra.

    -               Vous désirez ? Demanda un vigile devant la porte.

    -               Je suis l’agent spécial Kim Aksel. Nous aimerions visionner des séquences d’une de vos caméras de surveillance sur le quartier de la Reinerie.

    -               Vous avez une dérogation ?

    -               C’est dans le cadre d’une de nos enquêtes.

    -               Je ne peux pas vous la donner si…

    -               Sergent Chef Seo Tae Yang de l’unité spécial oméga de l’armée de terre, dit-elle en tendant sa carte militaire. J’ai besoin de réquisitionner un de vos ordinateurs.

    -               L’unité spéciale oméga ? bégaya le vigile d’un teint livide.

    -               Allez-vous me laisser passer ou dois-je entrer de force ?

    -               Allez-y, je vous en prie.

    -               Merci, dit-elle avec un large sourire.

    -               Qu’est-ce que c’était que ça ?

    -               Ce type était un ancien militaire. Et un militaire même en retraite obéit toujours à un supérieur.

    -               Comment saviez-vous que c’était un militaire.

    -               Sa posture.

    -               Vous désirez ? les coupa une jeune femme blonde.

    -               Nous aimerions visionner la séquence d’il y a 1h de la caméra de surveillance qui se trouve sur le quartier de la Reinerie.

    La femme blonde arqua un sourcil avant de secouer la tête et de taper sur le clavier de l’ordinateur.

    -         Nous sommes ici, dit Aksel en pointant du doigt  l’écran.

    -         Vous pouvez faire un zoom ?

    -         Sur qui ?

    -         Ses fesses, répondit-elle en pointant du doigt Aksel de dos.

    La femme blonde écarquilla les yeux en gros avant de pouffer de rire.

    -         Concentrez-vous Sergent Chef Seo.

    -         C’est votre faute. Vous aviez promis de me les montrer.

    -         Vous pouvez…

    -         Là, dit-elle en montrant à gauche de l’écran. Le type à la capuche qui tient le téléphone.

    -         Qui est-ce ?

    -         Bernardo.

    -         Vous croyez que c’est ce type ?

    -         Je ne le crois pas je le sais, répondit Tae Yang en sortant son téléphone portable de sa veste.

     

    Inconnu : En plus d’être doué avec les bombes, je vois que vous excellez en détective. B.

     

    Tae Yang afficha un rictus avant de tendre son téléphone à Aksel.

    -         Espèce d’enfoiré, maugréa-t-il en contractant sa mâchoire. Zoomé sur le type à la capuche.

    Tae Yang attrapa sur le clavier et appuya sur un bouton avant que tous les ordinateurs de la pièce s’éteignent.

    -         Que se passe-t-il ? Demanda un homme d’une cinquantaine d’année devant son écran éteint.

    -         On dirait que Bernardo a plus d’un tour dans son sac.

    -         Bordel de merde ! On avait un moyen d’avoir la photo de notre suspect.

    -         Je vous la donne en échange d’une photo de vous nue.

    -         Vous avez la photo ?

    -         Donnant, donnant Agent spécial Aksel, dit-elle avec un large sourire.

    -         Sergent Chef Seo.

    -         Vous n’êtes vraiment pas marrant.

    Elle se dirigea vers l’imprimante, attrapa la photo avant de la tendre vers Aksel.

    -         Vous avez réussi à imprimer l’écran avant que l’ordinateur s’éteigne ? Demanda Aksel surpris.

    -         La première qualité d’un soldat en plus d’être beau c’est la rapidité. Si on hésite une seconde…boum, dit-elle en écarquillant les doigts en accompagnant un bruit d’explosion.

    -         Comment saviez-vous qu’il allait faire ça avec les ordinateurs.

    -         Parce que ce qu’il a dit que nous étions pareil, répondit-elle en grimaçant.

    -         Allons-y. Il faut que je vous amène à l’hôpital.

    -         Non.

    -         Non ?

    -         Si je vais à l’hôpital alors mon médecin le saura ainsi que mon lieutenant et ma demande de réhabilitation finira par être de nouveau refusé. Cela fait bien trop longtemps que je ne suis pas sur le terrain.

    -         Vous êtes blessée.

    -         Je n’irais pas à l’hôpital, agent spécial Kim. Même si vous proposez de me faire striptease intégral.

    Elle vit Aksel ouvrit la bouche puis la refermer avant de jeter un coup d’œil mal à l’aise vers la femme blonde.

    -         Vous ne pouvez pas rester dans cet état. Allons-y, dit-il en lui attrapant le bras pour la faire sortir.

     


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  • Chapitre 2

    -         Elles n’ont pas hésité à nous assommer et à s’enfuir sans la moindre hésitation.

    -         Elles ne correspondent pas au profil du criminel, répondit Aksel en pianotant sur son téléphone.

    La jeune femme tendit une feuille aux gardes en factions devant l’entrée de la caserne ainsi que son badge.

    -         La fille qui a désamorcé la bombe…

    -         N’est pas le criminel qu’on recherche, dit Aksel froidement avant de ranger son portable dans sa poche.

    -         Tu dis ça parce qu’elle ta tapé dans l’œil.

    -         Arrête de dire des idioties.

    -         J’ai très bien vu comment tu la regardais.

    -         Je l’analysais.

    -         Essaye de faire gober ça à quelqu’un d’autres.

    -         Vous pouvez y aller, dit le garde en rendant le laisser passer ainsi que leur badge. Suivez les panneaux.

    Ils traversèrent une immense cours ainsi que des bâtiments à n’en plus finir. Au bout de 10 minutes. Ils finirent par capituler et par accoster un soldat qui bricolait dans un char de combat.

    -         Excusez-nous. Nous cherchons le régiment des Unités spéciales.

    -         L’unité spéciale ? Vous ne tenez pas à votre vie on dirait, dit le soldat en s’essuyant ses mains huileuses sur un chiffon.

    -         Pourquoi ?

    -         Les soldats qui composent cette unité sont des barges, suicidaire, répondit le soldat en montrant du menton deux soldats un peu plus loin.

    L’un des soldats se trouvait à côté d’une cible factice avec une pomme sur la tête. Le second était placé plus loin avec un fusil de sniper dans les mains.

    -         Qu’est-ce qu’ils font ? demanda Sibile affolée.

    -         Ils jouent à un de leur jeu favori. Tu vis, tu meurs.

    Sibile se dirigea vers les soldats suicidaires pour les empêcher de commettre l’irréparable. Elle essaya d’appeler le sniper mais celui-ci portait des écouteurs et semblait écouter de la musique vu son hochement de tête en rythme. Lorsqu’elle arriva à porté du snipeur celui-ci appuya sur la gâchette. Sibile ne pu s’empêcher de pousser un cri d’effroi en entendant la détonation.

    -         Simon ! Combien de fois dois-je te dire d’arrêter de jouer à ce jeu débile.

    -         Lâche moi, Lullie. On croirait entendre la vieille.

    -         Bonjour, ma beauté, dit Dong Go qui était en train de manger un morceau de pomme qui avait survécu à la balle.

    -         Excusez-moi. Vous faites parties de l’escouade des unités spéciales ? Demanda Sibile.

    Les trois jeunes gens se retournèrent vers les deux agents.

    -          Vous êtes qui ? Demanda Simon en se postant devant sa sœur.

    -         Agent spécial Ha Sibile et voici l’agent spécial Kim Aksel. Nous recherchons ses deux jeunes femmes, dit-elle en montrant une photo.

    -         Désolé. On ne connaît pas.

    -         Vous n’avez pas regardé.

    -         Où est votre lieutenant ? Demanda Aksel.

    -         En arrêt maladie. Il s’est tordu un ongle, répondit Simon froidement.

    -         J’ai entendu dire que des civils recherchaient mon unité. Puis-je savoir la raison ?

    Les deux agents se retournèrent et se retrouvèrent face deux hommes.

    -         Nous recherchons deux personnes de votre unité, dit Sibile en tendant la photo au type au regard froid.

    -         Qui vous dit que ses deux personnes font partis de notre unité ? dit-il sans prendre la photo.

    -         Le logo sur leur tenue.

    -         Il est facile de nos jours de se procurer notre blason, mademoiselle.

    -         Qu’est-ce qu’elles ont fait ? Demanda l’homme avec les lunettes de soleil.

    -         Nous avons quelques questions à leur poser.

    -         Quel genre de question ?

    -         C’est confidentiel.

    -         Je suis leur lieutenant. Rien n’est confidentiel lorsque ça concerne mes hommes, mademoiselle.

    -         Elles sont suspectées…

    -         Elles ont réussi à détecter et désamorcer une bombe qui jusqu'à présent n’a jamais pu être désamorcé par nos équipes de déminages.

    -         Mes soldats sont réputés pour être les meilleurs dans leur domaine. Je ne pense pas qu’être compétent de nos jours est devenu un crime, agent spécial.

    -          Être compétent ne les autorise pas à agresser des agents spéciaux, répliqua sèchement Sibile.

    -         C’est une accusation grave que vous déclarez-là, menaça le deuxième homme au regard froid.

    -         Accusation dont je serais prête d’en référer à vos supérieurs, la menaça Sibile.

    Aksel vit les deux jeunes soldats suicidaires faire un pas en avant prêt à leur sauter dessus mais stoppèrent subitement lorsque leur lieutenant leva un doigt.

    -         Écoutez. Nous voulons juste leur poser des questions pour voir si elles ont vu ou remarqué quelque chose d’étrange, essaya de tempérer le jeune homme. Pouvez-vous nous laisser leur parler… S’il vous plaît.

    -         Sergent Simon et Sergent Chef Dong ho.

    -         Oui, lieutenant ! Répondirent au garde à vous les deux soldats.

    -         Veuillez escorter ses agents jusqu’au Sergent Chef Seo Tae Yang et Moon Ha Neul.

    -         À vos ordres, lieutenant !

    -         Je n’ai jamais rencontré de femme flic, dit le brun. Il parait que s’est les plus cochonne au pieu.

    -         Ce n’est pas parce qu’elles ont des menottes qu’elles sont forcément des cochonnes, Dong Ho, ricana Simon en allumant une cigarette.

    Aksel regarda la jeune femme se raidir immédiatement. Il la connaissait assez pour savoir qu’elle était à deux doigts de leur sauter à la gorge pour ce manque de respect.

    -         Vous êtes…

    Une détonation se fit entendre au loin coupant ainsi la réplique sanglante qu’allait leur balancer.

    -         Qu’est-ce que c’était ? Demanda-t-elle en portant sa main sur la crosse de son arme.

    -         Ça c’est la final du jeu : tu vies, tu meurs, répondit le blond.

    -         On va enfin savoir qui va gagner.

    Les deux soldats se mirent à courir vers un terrain vague éloigné de la base, suivit de près par les deux agents.

    -         Vous devez nous conduire au Sergent Chef Seo Tae Yang et Moon Ha Neul, répliqua sa coéquipière à bout de souffle.

    -         C’est ce qu’on a fait.

    -         Qui sont ils ? Demanda un soldat de 1m80 aux cheveux parfaitement coiffé.

    -         Qui ? Oh. Des flics, répondit Simon d’un geste de la main. Elles en sont où ?

    -         Elles viennent de commencer.

    -         Excusez moi. Mais je ne vois pas les soldats que nous recherchons, insista Sibile.

    -         Il te suffit juste d’ouvrir les yeux, ma beauté.

    Aksel qui se demandait ce qu’ils étaient en train de fixer étouffa un juron lorsqu’il comprit ce qu’il avait devant les yeux. Ceux qu’il avait pris pour des mannequins factices sur un terrain miné étaient en fin de compte deux soldats en chair et en os. Et pas n’importe lequel. Les deux jeunes femmes se tenaient devant eux de dos. Une détonation se fit entendre près d’elles.

    -         Qu’est-ce qu’elles font ! S’horrifia Sibile en voyant les jeunes femmes foncer à travers le terrain miné tout en se donnant des coups.

    -         Elles évitent les mines, répondit le soldat aux cheveux impeccable.

    À ses mots une bombe explosa 1 minutes après le passage de la fille qui avait assommée Sibile.

    -         Elles vont finir par s’entretuer ! Arrêter ça immédiatement.

    -         Si on fait ça on ne saura pas qui est la gagnante et on devra attendre une semaine pour savoir qui choisira le programme télé.

    -         Vous faites ça pour un programme télé !

    -         Et le choix de la langue, ma beauté.

    Aksel qui n’avait pas détaché un seul instant son regard de ce qu’il avait devant les yeux se retient de respirer lorsqu’il vit la fille qui l’avait assommer recevoir un coup de poing dans l’épaule et tomber au sol. Elle attrapa son 9mm et tira au sol, faisant exploser une mine à côté de l’autre soldat qui la fit projeter au sol.

    -         Elles vont finir par s’entretuer ! Arrêtez ça immédiatement ! répéta Sibile plus fermement.

    À ses mots toutes les bombes qui se trouvèrent à côté de la fille au sol explosèrent sous les cris apeurés de sa coéquipière.

    -         On dirait que Tae Yang a gagné, soupira le soldat qui avait donné le départ en éteignant le chronomètre qu’il tenait dans ses mains.

    -         Et merde. On est bon pour regarder encore orgueil préjugés et zombie, maugréa Simon.

    -         Vous… Elle vient de tuer sa coéquipière ! hurla Sibile.

    -         Bordel de merde ! Tae Yang ! T’as triché !

    Aksel plissa des yeux et essaya de voir à travers la poussière. La jeune femme qui avait subit les foudres des mines se redressa tant bien que mal en époussetant sa tenus.

    -         Nul ne précisait qu’on ne pouvait pas se servir de son arme, répondit Tae Yang en rangeant son arme dans son étui.

    -         Comment est-ce possible ? Demanda Aksel surpris.

    -         Ce sont des mines d’entraînement. Elles font d’énorme explosion quand elles sont enterrées mais ne peuvent pas blesser un être humain, expliqua le soldat au chronomètre.

    Aksel regarda la jeune femme lever les yeux au ciel et placer la main devant son visage.

    -         On ne tabasse pas des handicapés, on ne tabasse pas des handicapés, répéta Ha Neul en boucle jusqu’à ce qu’elle ait rejoint le petit groupe.

    -         C’est pourtant ce que tu as fait en lui tapant dans l’épaule.

    -         Fous moi la paix, Dong Ho. Si tu ne veux pas repartir à l’hosto pour te refaire recoudre.

    -         Sergent Chef Moon Ha Neul ?

    Aksel laissa le soin à sa coéquipière d’interroger le soldat qui l’avait assommée et se dirigea vers la fille frappadingue qui avait réussi à le mettre à terre sans la moindre difficulté avant de lui écrire sur le bras.

    -         L’aspirine ne m’a pas été d’une grande utilité.

    La jeune femme baissa les yeux vers Aksel et afficha un large sourire sur les lèvres  avant d’ajouter :

    -         Vous auriez du alors réciter l’incantation des bobos.

    Aksel plissa des yeux essayant de déchiffrer le tempérament ainsi que le caractère de la jeune femme. Lui qui était doué pour déchiffrer les gens se voyait totalement perdu en face de cette jeune femme. Un frisson le parcouru lorsqu’il sentit ses doigts froids se poser sur sa peau après qu’elle ait levé la manche de sa veste.

    -         Carré, rond, rectangle, dit-elle en traçant de ses doigts chaque mot quelle disait. Pique, pique et à plus bobo, acheva-t-elle en caressant son avant bras droit.

    -         Et ce genre de chose marche ?

    -         Seulement quand on ne se fait pas tirer dessus, répondit Tae Yang en se remettant en marche.

    -          J’aurais quelques questions à vous poser.

    -         Je suis libre demain soir.

    -         Comment vous avez fait pour trouver cette bombe ?

    -         Vous êtes nul pour draguer les filles, je me trompe ?

    -         Répondez à ma question.

    -         J’aurais droit à un baiser à la fin ?

    Aksel s’arrêta de respirer en voyant la jeune femme se mordre légèrement la lèvre inférieure avant de rigoler. Cette fille était en train de se moquer de lui et il ne l’avait pas vu venir. Il était tellement obnubiler par le fait de vouloir la décrypter qu’il en baissait sa garde.

    -         Je ne suis pas là pour rigoler, Sergent Chef. Nous recherchons un criminel qui a fait des centaines de mort.

    -         Vous ne le trouverez jamais… À moins qu’il ne veuille que vous ne le trouviez.

    -         Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?

    -         Ce type est comme moi et Simon. Il a été formaté et bien entraîné.  

    -         Que voulez-vous dire ?

    -         Que vous ne recherchez pas un citoyen normal, Agent Spécial Kim Aksel.

    -         Comment connaissez-vous mon nom ?

    La jeune femme fit un geste à Aksel l’incitant à se baisser.

    -         C’est un secret entre votre pantalon et moi, lui chuchota-t-elle à l’oreille.

    -         Aksel, appela Sibile.

    -         Qu’est-ce que vous regardez au mur de ce théâtre ?

    -         Big Brother.

    -         Même si je suis doué pour résoudre des énigmes, je n’ai vraiment pas le temps de décrypter ce que vous dites.

    -         Si vous n’avez pas le temps de jouer alors je n’ai pas le temps de répondre à vos questions.

    -         Ne me forcez pas à vous arracher les réponses.

    -         Serais-ce une invitation ? 

    -         Kim Aksel ! S’impatienta Ha Sibile.

    -         Ne quittez pas la base.

    -         Si vous changez d’avis, mon numéro se trouve dans votre poche arrière.

    Aksel retrouva sa coéquipière qui s’impatientait aux côtés du groupe de soldat.

    -         Ce sont nos coupables.

    -         Le profil qui a été établi montre que notre suspect est un homme entre 30, 40 ans et qu'il agit seul.

    -         On a du se tromper quelque part. Je le sens au plus profond de moi ! Ces filles…

    -         Ne sont pas coupables, répéta Aksel en sortant de sa poche un numéro de téléphone.

    -         Tu dis ça parce que cette fille t’attire.

    -         Ne dit pas n’importe quoi. Premièrement, ses filles n’ont pas le profil. Et deuxièmement, elle n’est pas mon genre.

    -         Qui te dit qu’elles n’ont pas le profil ? Les soldats qu’on a vu ont des pulsions suicidaires. Elles pourraient très bien avoir le profil.

    -         Ce n’est pas des pulsions suicidaires. Ils défient seulement la mort du à traumatisme qu’ils ont subit. Ce qui entre nous ne serait rien d’étonnant vu l’escadron à lequel ils appartiennent. Ce régiment est réputé pour avoir le plus grand nombre de soldat mort à cause des missions périlleuses qu’ils effectuent.

    -         Où est-ce que tu vas ?

    -         Au cinéma. Je dois vérifier quelque chose.

     


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    Unité spéciale, équipe omega T2 - Tristesse et joie : Chapitre 1

     

    Chapitre 1

     Tae Yang était allongé sur le tourniquet depuis plus d’une heure. Elle ne se souvenait plus de comment elle était arrivée ici, ni pourquoi elle était là. Son subconscient était plongé 4 mois en arrière et ne cessait de passer en boucle ce fameux instant où son cœur avait cessé de battre. Elle posa son index et son majeur sur sa carotide et sentit son pouls battre calmement. Un rictus se dessina sur ses lèvres lorsqu’elle compris que ses questions muettes n’auraient nul réponse. Tae Yang éloigna ses doigts de son cou et leva la main devant ses yeux. Elle écarta les doigts permettant au rayon de soleil de chauffer son visage.

    -         Je t’ai cherché partout.

    Tae Yang se redressa et afficha une grimace de douleur.

    -         Félicitation. Tu m’as trouvé, répondit la jeune femme en souriant.

    -         Tu es stone ?

    -         Chut. C’est un secret.

    Ha Neul secoua la tête désespérée avant de tendre la main vers son amie.

    -         Donne.

    -         T’es vraiment pas drôle, ronchonna-t-elle avant de sortir une petite boite de sa veste.

    -         Combien tu en as pris ?

    -         Assez pour planer, ma poule.

    -         Ouais, beh redescends vite sur terre. Parce que si le sous-lieutenant te voit défoncer, il va nous chier une pendule.

    Ha Neul aida la jeune femme à se lever et la poussa légèrement l’obligeant à marcher vers la voiture. Lorsqu’elle ouvrit la portière l’immense berger allemand de Tae Yang sortit de la voiture, renifla l’air puis grogna.

    -         Qu’est-ce que tu as, Max ? demanda Tae Yang en posant sa main sur la tête de sa chienne.

    -         Tu lui as filé des comprimés ?

    Max tourna sur elle-même, aboya avant de se mettre à courir vers le cinéma en face. Tae Yang renifla puis s’appuya contre la portière de la voiture.

    -         Elle a sentit quelque chose.

    -         Sentit quoi ?

    -         Une bombe.

    -         T’es sérieuse ?

    -         Max fait ça quand elle en sent une.

    -         Je n’y crois pas. Bouge ton cul.

    -         Pourquoi ?

    -         Parce qu’il y a une bombe quelque part.

    -         Et ?

    -         Tu comptes laisser ses démineurs de pacotille s’amuser à ta place ?

    Tae Yang se redressa pencha la tête légèrement avant de se diriger dans la direction que sa chienne avait prise. Elles franchirent les portent du cinéma et aperçurent Max assise devant une porte sur laquelle était inscrite 1B. Elles s’apprêtèrent à rejoindre la chienne lorsqu’un employer se posta devant elle.

    -         Je peux avoir votre billet, s’il vous plaît ?

    -         Gardez la monnaie, dit Ha Neul en lui balançant un billet au visage.

    Tae Yang poussa la première porte, puis la seconde porte menant dans la salle de projection. Elles descendirent les marches une à une jusqu’à se retrouver devant l’estrade où se trouvait Max. L’immense Berger Allemand fit un tour sur elle-même avant de s’asseoir.

    -         C’est quoi ce troue ? Demanda Ha Neul en s’accroupissant pour mieux examiner ce qu’elle avait devant les yeux.

    Tae Yang sortit sa lampe de poche de son blouson avant de s’allonger au sol et de plonger le faisceau lumineux dans le troue.

    -         Alors ? Demanda Ha Neul.

    -         Il y a assez de C4 pour raser le quartier, répondit Tae Yang avec un large sourire.

    -         Il faut faire évacuer les civils.

    -         NCI, cria une voix masculine en haut de la salle. Nous vous demandons d’évacuer les lieux calmement, s’il vous plaît.

    -         Oh. Le chrono s’est activé.

    -        Combien ?

    -         Sortez de la pièce, soldat.

    Ha Neul se retourna et toisa de la tête au pied l’homme qui se dressait devant elle. Il était grand élancé, musclé avec un visage angélique.

    -         Tae Yang, combien ? Demanda la jeune à son amie qui ne quittait pas des yeux l’agent du NCI.

    -         8 minutes.

    -         Tu…

    -         Ah ! Autant pour moi, j’avais mal vu. 4 minutes avant le feu d’artifice.

    -         Éloignez-vous de cette bombe, dit une voix féminine en dégainant son 9mm.

    Ha Neul fondit sur la femme, lui arracha son arme avant de l’assommer et de la pointer sur le top model masculin.

    -         À votre place. Je baisserai cette arme, tant qu’il est encore temps, dit un autre homme âgé d’une cinquantaine d’année.

    -         Pourquoi je ferai ça ?

    -         Tout est fini. Si vous coopérez…

    -         Chef, je ne pense pas qu’elles soient...

    -         Oups.

    -         Oups ? répéta Ha Neul en enlevant le chargeur du 9mm et le balançant sur la femme toujours assommée.

    -         Ce n’était pas toi que je voulais couper. Pourquoi tu t’es mis là toi…

    -         Tae Yang ? C’était quoi ce oups ?

    -         Am…stram…gram, pique et pique et collégram…

    -         T’es sérieuse ?

    -          Bourré et bourré et…

    -         Tae Yang ?

    -         Boum, dit la jeune femme en se redressant.

    -         Combien de fois t’a-t-on dit de ne pas jouer à ce jeu quand tu désamorces une bombe ?

    -         J’ai arrêté de compter après cinq, répondit Tae Yang en jetant la bombe désactivée sur le top model.   

    -         Comment vous avez fait ? Demanda le vieil homme surpris. Plusieurs de nos démineurs sont morts en essayant de désactiver les bombes.

    -         On né incompétent, on meurt incompétent.

    -         Comment vous appelez-vous ? Demanda le top model.

    -         Moi s’est Gretel et elle s’est Hansel.

    -         Pourquoi c’est moi Hansel ?

    -         Parce que Hansel était défoncé en sucrerie. Ce qui n’est pas différent de toi.

    Tae Yang afficha un large sourire avant de s’éloigner sur la pointe des pieds tel une danseuse classique qui avait vidé toutes les bouteilles de la cave. Ha Neul s’apprêta à la suivre mais fut stopper net par un jeune homme d’une vingtaine d’année avec des lunettes.

    -         Nous souhaiterions vous poser quelques questions par mesure de sécurité avant que vous vous en allez, dit l’agent de police plus âgé.  Aksel…

    Le top model hocha la tête et rejoignit le jeune à lunette. Ils sortirent de la salle en prenant soin de récupérer Tae Yang qui fixait le mur intensément. Dès qu’ils franchirent les portes de la salle, Tae Yang se dirigea à l’opposé de l’endroit où les agents se dirigeaient.

    -         Où allez-vous ? Demanda Aksel.

    -         Au toilette.

    -         Amène la dans le hall d’entrée. On arrive.

    Aksel rattrapa Tae Yang qui marchait en faisant courir ses doigts le long du mur.

    -         Vous ne voulez pas rentrer avec moi ? Demanda-t-elle une fois arrivée devant la porte des WC.

    -         Je vous attends ici.

    -         Et si je me faisais agresser ?

    -         Je pense que vous vous en tirerez très bien toute seule.

    -         Qui vous dit que je ne vais pas m’échapper lorsque je serais toute seule ?

    -         Vous ne le ferez pas.

    -         Qu’est-ce qui vous fait croire ça ?

    Aksel approcha son visage de celui de la jeune femme, la regarda dans les yeux avant de chuchoter :

    -         Parce qu’il n’y a pas d’autres issue que la porte.

    -         Je vais devoir alors vous présenter mes excuses maintenant.

    -         Pourquoi ?

    -         Pour ce qui va suivre.

    En deux trois mouvements Tae Yang fondit sur Aksel. Elle lui fit une prise le projetant au sol avec elle au dessus de lui puis l’endormi en faisant la prise Vulcaine, comme ils avaient tendance à l’appeler dans son régiment. Elle attrapa un stylo, releva la manche droite du pull du jeune homme et inscrivit :

    « Hansel vous conseille une Aspirine à votre réveil »

    Elle redescendit la manche avant de se redresser et se diriger vers l’entrée.

    -         Tu en as mis du temps, dit Ha Neul en se tenant devant les portes.

    -         Je me suis perdue.

    -         Allons-y. Le Colonel doit faire une descente surprise.


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    Chapitre 9

     Froy

     

    - Je ne comprends pas pourquoi tu tiens tant à aller à ce bal ? rouspéta Ashley depuis la salle de bain.

    - Parce que ce bal signe la fin de la galère et notre début d'indépendance.

    Froy ne pu s'empêcher de sourire en entendant la jeune femme maugréer des injures en espagnol. Deux mois s'étaient écoulés depuis qu'il s'était rendu au bar. Il avait envoyé sa réponse à Harvard et allait faire des études de droits pour devenir un avocat. Ashley quand à elle avait été prise dans une école prestigieuse de médecine situé non loin de Harvard dans le but de devenir kiné. Trevor avait été pris dans une école d'informatique et Jensen, lui, avait été pris dans une école de stylisme à Boston. Ils s'étaient d'ailleurs rendus à Boston pour aller chercher un appartement la semaine dernière. Appartement qui se trouvait exactement dans le même immeuble que Froy et Ashley.

    - On peut très bien fêter notre indépendance devant un bon vieux film.

    Froy s'apprêta à répliquer mais coupa net en voyant ce qu'il avait devant les yeux. Ashley portait une longue robe bleu nuit à bretelle. Elle avait relevé ses cheveux et avait fait tomber quelques mèches par ci par là. Ses yeux sombres étaient mis en valeur par un far à paupière clair. Froy se leva du lit et se dirigea vers Ashley qui tendit sa main en avant.

    - Ne fais pas un pas de plus !

    - Pourquoi ? Demanda-t-il avec un sourire malicieux sur les lèvres.

    - Je connais ce regard, Froy.

    - Quel regard ?

    - Celui qui dit que tu vas m'arracher ma robe dans la seconde qui suit. J'ai galéré pour en arriver à ce résultat alors calme tes ardeurs.

    - Me prendrais-tu pour un obsédé ? Dit-il d'une voix amusé.

    - Oui !

    Froy vit la jeune femme se raidir subitement et retenir sa respiration. Elle se mit à se dandiner un pied sur l'autre tout en se mordant la lèvre inférieure.

    - Si tu ne veux pas que je te saute dessus alors tu ferais mieux d'éviter de faire ce genre de chose, ma puce, dit-il d'une voix sensuelle.

    - Ne me regarde pas comme ça alors.

    - Ne sois pas aussi belle alors.

    Froy vit Ashley déglutir lorsqu'il lui remit une mèche derrière son oreille. Il l'attira vers lui, plaquant son dos contre son torse.

    - Tu as vu dans quel état tu me mets ? dit-il en frottant son sexe dur contre ses fesses.

    - Je suppose que je vais devoir mettre fin à ton supplice.

    Froy émit un grognement lorsqu'il sentit les mains d'Ashley se poser sur son entrejambe. Elle se retourna et commença à défaire la braguette de Froy tout en plongeant son regard dans celui du jeune homme. Lorsqu'elle toucha son sexe dur un frisson parcouru le jeune homme.

    - Je croyais que tu avais galéré pour te préparer.

    - Évite seulement de me décoiffer.

    Froy se jeta immédiatement sur ses lèvres avant de la porter vers le lit.

     

    - Vous en aviez mis du temps. Qu'est-ce que vous foutiez ! Rouspéta Trevor devant la salle de sport où se tenait le bal.

    Froy vit la jeune femme mettre une mèche de cheveux derrière son oreille et se dandiner sur un pied mal à l'aise.

    - On s'envoyait en l'air, répondit Froy pour énerver Trevor mais aussi pour qu'Ashley continue à adopter ses gestes si adorables.

    - Froy !

    - Bah quoi ? Tu aurais préféré que je dise qu'on a fait une partie de poker ?

    - Super, maugréa Trevor. Comme si j'avais besoin de cette idée dans la tête.

    - Quelle idée ? Celle de la partie de poker ou celle où on s'envoie en l'air ?

    - Pauvre con.

    - Okay. Ça suffit, dit Ashley en poussant Trevor et Froy à l'intérieur du bâtiment.

    - Salut les amis, dit Jensen accompagné d'un garçon d'une vingtaine d'année.

    - Salut.

    - Marc, je te présente Trevor, Froy et Ashley.

    - Les gars je vous présente, Marc.

    - Salut.

    Froy vit la jeune femme ouvrir la bouche pour assener de question le dénommé Marc mais lui coupa l'herbe sous le pied en l'entraînant vers la piste de danse. Où une musique calme filtrait des baffles du DJ.

    - Pourquoi tu as fait ça ?

    - Tu auras tout le temps de questionner ce type une autre fois.

    - Je rêve où tu es jaloux ?

    Froy se pencha vers Ashley avant de répondre :

    - Un Sanchez n'est pas jaloux.

    - Dans ce cas là, tu peux m'expliquer ton comportement envers Trevor tout à l'heure ?

    - Ce crétin est amoureux de toi et je n'aime pas ça. Et ma façon de me comporter ne fait pas de moi quelqu'un de jaloux mais de possessif.

    - Trevor n'est pas amoureux de moi. Il me considère comme sa sœur.

    - Une sœur qu'il aimerait amener dans son lit.

    - Tu es dingue.

    - Dingue de toi oui, dit-il avec un sourire espiègle sur les lèvres.

    À ses mots la musique ainsi que la lumière s'éteignit. Froy vit Trevor se diriger vers le DJ. Quelques minutes plus tard, la chanson de Ed Sheeran retentit dans les enceintes. Un protecteur s'alluma sur eux.

    - Qu'est-ce qui se passe ? Demanda Ashley en clignant des yeux.

    - Danse avec moi.

    Froy attrapa la main gauche d'Ashley la plaça dans son dos puis pris sa main droite dans sa main et commença à bouger en rythme. Après quelques secondes de danse, Froy plongea son regard dans les magnifiques yeux sombres d'Ashley et lui murmura :

    - Épouse-moi.

    Comme il s'y attendait Ashley s'arrêta immédiatement de danser pour le regarder d'un air ébahit.

    - Vivre 2 ans loin de toi a été un véritable supplice et je refuse de revivre ça une seconde fois. Tu es l'amour de ma vie. Le soleil qui illumine mes jours et la fille qui m'a sorti de cet enfer.

    Froy tendit la main et remis une mèche de cheveux derrière ses oreilles avant de poursuivre :

    - Je t'aime. Et je t'aimerai pour le restant de mes jours.

    - Froy...

    - Épouse-moi.

    Froy accueillit les lèvres pressentes d'Ashley contre les siennes. Il savait sa réponse mais une part de lui voulait qu'elle le dise à voix hautes. Il voulait l'entendre et se sentir rassurer.

    - J'ai besoin d'entendre ta réponse, Ash.

    - Oui.

    - Oui ?

    - Oui !

    Froy serra Ashley contre lui et la fit tournoyer avant de l'embrasser sous les sifflements de tout le monde.

    - Félicitations, dit la voix de Jensen.

    - T'as intérêt à la rendre heureuse, enfoiré.

    Froy serra la main de Trevor avant d'ajouter :

    - Jusqu'à mon dernier souffle de vie.

    - À la vie à la mort, compléta Jensen.

    - Je terrasserai le destin, poursuivit Jensen.

    - Et le mettrai de mon côté quitte à me mettre l'enfer sur le dos, dit Ashley en serrant la main de Froy.

    Les quatre amis d'enfance se serrèrent dans les bras plus heureux que jamais. Il avait traversé la joie, la souffrance, la douleur, la colère, la perte d'un être cher. Ils avaient bravé le destin et terrassé toutes les étapes qu'il avait mis sur leur route tout en continuant à rester debout. Ils savaient qu'il y en aurait d'autre jusqu'à la fin de leur jour mais tant qu'ils étaient là les uns pour les autres ils y arriveraient.

     


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  • Chapitre 8

     Froy

    Cela faisait 1 semaine que Froy n'avait pas vu Ashley. Elle ne s'était pas pointée en cours et ne se montrait pas devant chez elle. Il avait voulu lui envoyer un message où même l'appeler mais qu'aurait-il pu bien dire ? Elle attendait de lui qu'il abandonne son frère ainsi que son gang et il lui était impossible d'accéder à sa requête. Même si le désir de la voir et de la serrer contre lui était intenable, il ne pouvait pas faire ce qu'elle lui demandait. Il se sortit de sa chambre et se dirigea devant son frigo pour en sortir une bière. Il y retrouva son frère assis devant la table de la salle à manger.

    - Qu'est-ce que tu fous dans le noir ? Demanda Froy en allumant la lumière.

    - Tu peux m'expliquer ça ?

    Froy se figea en voyant une lettre avec le sceau de Harvard en haut de la feuille. Comment avait-il trouvé sa lettre d'admission alors qu'il avait pris soin de la brûler ?

    - Où est-ce que tu as eu ça ?

    - La question n'est pas où je l'ai eu mais pourquoi je ne suis pas au courant ?

    - Parce que ce n'est pas important.

    - Pas important ? C'est une lettre de Harvard, bordel. Tu ne comptais jamais m'en parler ?

    - On peut dire ça ouais, dit-il en attrapant la lettre avant de la jeter à la poubelle.

    - Ce n'est pas en jetant les lettres à la poubelle que ça va effacer le fait que tu sois pris à Harvard.

    - Les lettres ?

    Froy vit son frère lever le doigt et le pointer vers la fenêtre. Il se dirigea vers elle et étouffa une injure en voyant un millier de feuille devant la maison. On pouvait à peine voir le gazon, ni le goudron. Des feuilles avaient même été scotchées sur les arbres du quartier.

    - Putain de merde ! Qui est l'enfoiré qui a fait ça !

    - On se contrefout de celui qui a fait ça, Froy ! répondit Féliz d'une voix froide. Tu as été admis à Harvard !

    - Ne t'inquiète pas. J'ai bien fait comprendre que je refusais la place.

    - Tu as fait quoi ? Tu es devenu cinglé ou quoi ?

    - Sympa de me soutenir...

    - Tu as trop pris de coup sur la tête ?

    - Je n'y crois pas. Tu vas t'y mettre toi aussi ? Ashley ne me parle plus parce que j'ai choisi le gang à la place de Harvard. Elle...

    - Tu n'es qu'un abruti !

    - Pardon ?

    - Tu as la chance de sortir de cette merde et toi tu l'envoies direct à la poubelle ! Et dire que tu es le plus intelligent de nous deux...

    Froy cligna des yeux surpris par le comportement de son frère.

    - Va chercher ton portable.

    - Pourquoi ?

    - Tu vas appeler ses coincés du cul et leur dire que tu acceptes la place.

    - Je viens de te dire que je refusais d'y aller.

    - Le gang n'a pas besoin de toi... Ni moi !

    - Tu...

    Froy s'arrêta immédiatement de parler lorsque son frère tapa sur la table avec une force inouïe faisant tomber un verre qui se trouvait dessus.

    - Depuis quand suis-je devenue un boulet pour toi ?

    - Je n'ai jamais dit que tu l'étais.

    - Dans ce cas là, pourquoi refuses-tu d'entrer à Harvard ? s'énerva-t-il.

    - Je... Tu es la seule famille qu'il me reste, finit-il par avouer. S'il par malheur, il t'arrivait quelque chose...

    - Ce qu'il m'arrivera ne concernera que moi et moi seul ! C'est ma vie et pas la tienne !

    Féliz tourna la tête vers la fenêtre puis poursuivit les yeux toujours plongés dehors.

    - Le jour où maman est rentrée de la maternité, tu ne cessais de brailler comme un détraquer. Elle avait tout essayé pour te calmer mais rien n'y faisait. J'en avais tellement marre que je te suis venu devant ton berceau, j'ai tendu la main et là tu as serré ta main autour de mon doigt et tu t'es mis à sourire. Depuis ce jour, je me suis promis de te protéger et de t'éloigner loin du monde des Sanchez. Quand je suis sorti du coma et que j'ai appris que tu avais pris le contrôle des Familia Serpiente le temps que je me remette sur pied j'étais à la fois furax, fier de toi mais aussi envahit par une culpabilité énorme. Moi qui m'étais promis de t'éloigner le plus possible de mon monde j'avais fini par t'y entraîner.

    - C'était mon choix.

    - Et le mien, maintenant. C'est de protéger et assurer ton avenir.

    - Quoi ?

    - Froy Sanchez...

    - Qu'est-ce qui te prend ?

    Féliz éloigna son fauteuil de la table, agrippa le rebord puis se redressa sous le regard ébahit de Froy. Celui-ci fit un pas puis deux tout en s'aidant avec la table. Froy s'apprêta à aller vers lui pour l'aider mais Féliz lui fit signe de rester où il est.

    - Je te libère de tes obligations.

    - Frangin...

    - Et je te conseille aussi d'aller voir immédiatement ce petit dragon rebelle.

    Froy cligna des yeux essayant de comprendre ce qui venait de se passer. Était-il libéré ? Pouvait-il vraiment faire ce qu'il voulait ? Il sortit de ses réflexions lorsque son frère le serra dans ses bras.

    - À moins que tu veuilles me la céder...

    Froy se raidit en entendant ses paroles. Même s'il aimait son frère. Il aimait encore plus Ashley. Et il était hors de question qu'il la cède à quelqu'un d'autre. Il attrapa ses clés de voiture et se dirigea hors de la maison. Il manqua de s'étaler de tout son long en dérapant sur une feuille qui se trouvait sur le perron mais se rattrapa de justesse. Il franchit l'allée goudronnée jonchée de feuille puis se dirigea vers sa voiture mais stoppa nez en voyant Trevor et Jensen installés sur le capot.

    - Pour quelqu'un qui est admis à Harvard, je trouve que tu as le cerveau au ralenti, ricana Trevor en s'éloignant de dessus le capot.

    - C'est vous qui avez fait ça ?

    - C'est une idée de Trevor, dit Jensen en descendant à son tour de dessus la voiture.

    - Hé ! Ne me met pas tout sur le dos. C'était ton idée d'aller parler à Féliz !

    - Vous avez parlé à mon frère ?

    - Il fallait bien que quelqu'un t'ouvre les yeux, répliqua sèchement Trevor.

    - Quoi ?

    - L'idée que tu sortes avec Ashley, me déplait toujours autant.

    - Trévor. On s'était mis d'accord !

    - J'aime Ashley mais son bonheur est plus important pour moi. Et si ça signifie te la laisser alors je le ferai.

    - Ce que Trevor essaie de dire c'est qu'on tient trop à Ashley pour qu'elle souffre de nouveau. On ne pouvait pas rester les bras croiser et vous laissez vous déchirer à cause de quelque chose de stupide.

    - Où est-elle ?

    - Au bar de son oncle.

    Lorsque Froy franchit la porte du bar, une vingtaine de membre des Familia Serpiente se tenait à leur place habituelle. Il tourna la tête et vit Ashley en train de ranger sa guitare.

    - Salut F, dit Mikey à côté de lui.

    Ashley tourna subitement la tête et plongea son regard dans le sien une lueur de surprise traversa ses magnifiques yeux sombres. Il s'avança vers elle mais fut stopper net par Rulio. Celui-ci avait croisé ses bras sur sa poitrine et le toisait d'un regard froid.

    - Retourne auprès des tiens, gamins. Et reste éloigner de ma nièce.

    - Je ne peux pas faire ça.

    Rulio pencha légèrement la tête tout en arquant son sourcil droit. Il savait que si son oncle en venait aux mains il n'aurait aucune chance de s'en sortir indemne. Mais abandonner signifiait la fin de tout.

    - Je sais que je n'ai pas une famille idyllique et que je ne corresponds pas au parfait petit ami que vous vouliez pour votre nièce. Je ne suis pas le joueur de football américain populaire bien vu de tous. Je suis seulement le type qui a accepté de changer son avenir et entrer Harvard juste parce qu'il a peur de continuer sa vie loin de la personne qu'il l'aime. Je suis seulement un crétin amoureux de votre nièce. Un crétin qui l'aime de tout son cœur et de toute son âme.

    Froy vit Rulio se relâcher avant d'afficher un léger sourire et de s'écarter de son passage. Froy s'avança vers Ashley, lui toucha la joue. Il savait qu'il n'avait pas besoin d'en dire plus car il savait qu'elle avait compris. Il avait toujours su lire en Ashley comme un livre ouvert tout comme elle savait comment il se sentait juste avec un regard. Sa main se glissa derrière la nuque de la jeune femme et l'attira vers lui avant de l'embrasser. Des sifflements se firent entendre dans tout le bar et un sentiment possessif l'envahit. Il l'attira un peu plus contre lui la plaquant entièrement contre lui. Elle leva les bras et se mit sur la pointe des pieds pour avoir plus accès à ses lèvres. Lorsque leurs lèvres gonflées se dessoudèrent, il alla plonger son visage dans son cou et respira à plein poumon. Cela faisait 1 semaine qu'il ne l'avait vu et il avait l'impression de ne pas l'avoir touché depuis des années.

    - Je t'aime, murmura-t-il à son oreille.

    - Je t'aime aussi.

     


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