• Le Jardin d’Eden, Tome 4, chapitre 2 : Vixx

    Chapitre 2

     

    Marc se redressa subitement, puis lâcha un cri de douleur avant de porter sa main sur son ventre.

    -          Tu ferais mieux de rester allongé.

    -          Abbygael ?

    Marc s’allongea dans le lit et regarda leur soigneuse s’affairer avec un matériel posté autour du lit.

    -          Que s’est-il passé ? Demanda-t-il d’une voix râpeuse.

    -          Vous avez de la chance que Léo a réussit à vous localiser avec l’aide d’Ava, répondit-elle en injectant du produit dans sa perfusion.

    -          Vous ?

    -          Toi et cette humaine qui t’a soignée.

    -          Elle m’a soignée ?

    -          Ouais. Léo est arrivé quand elle avait les mains plongées dans ton thorax.

    -          Je ne pensais pas qu’elle le ferait.

    -          Et pourtant elle l’a fait. Elle n’a même pas arrêté une seconde quand une Harpie à débouler pour vous tuer. Elle n’a pas bougé du tout lorsque la tête de la Harpie est tombée à ses pieds. Il parait qu’elle te recousait comme si de rien était.

    -          Pourquoi ça ne m’étonne pas…

    -          Elle a fini par s’écrouler quand elle s’est éloignée de toi. Matt a jugé préférable de la ramener au manoir pour faire un examen complet.

    -          Où est-elle ? Demanda-t-il en enlevant la perfusion de son bras.

    -          Elle est dans une chambre au premier.

    Marc se dirigea vers la porte sous les cris d’Abbygael qui l’ordonnait de retourner se coucher. Il monta les marches deux par deux, longea un long couloir où il retrouva Matt et Léo en grande discussion devant sa chambre.

    -          Marc ? Pourquoi n’es-tu pas à l’infirmerie ? Demanda leur chef.

    -          Où est l’humaine ?

    -          Retourne à l’infirmerie, ordonna Matt.

    -          Où est-elle ! s’emporta-t-il.

    -          En face de notre chambre, répondit Ava en surgissant de derrière lui.

    Marc fonça vers le fond du couloir puis ouvrit la dernière porte sur sa droite. Lorsqu’il entra dans la pièce une odeur d’eucalyptus vient lui chatouiller le nez. Il s’avança vers le lit et retrouva la jeune femme endormie. Il tira le drap et vit un bandage sur son bras gauche ainsi qu’une entaille sur son cou.

    -          Tu pourrais avoir plus de considération envers la personne qui t’a sauvé la vie, dit Ava en recouvrant la jeune femme. Qu’elle soit humaine ou non.

    -          Qui l’a blessé ?

    -          Une Harpie.

    -          Comment a-t-elle pu la blesser alors que Léo se battait avec elle ? Demanda-t-il en serrant les dents.

    -          Une autre Harpie a surgit de nulle part et a foncé sur vous deux pendant que je me battais contre la première, expliqua Léo en se dirigeant vers Ava pour la serrer dans ses bras.

    -          Depuis quand les Harpies chassent en groupe ?

    -          Elles ne chassent pas en groupe sauf si ce qu’elles convoitent en vaut la chandelle, dit Matt au pas de la porte.

    -          Les Harpies ne se sont jamais intéressés à notre race.

    -          C’est exact.

    -          Tu es en train de dire qu’elles sont venues pour elle ?

    -          Il est fort probable que ce soit ça.

    -          C’est ridicule. Les Harpies ne chassent que des personnes infidèles.

    -          Peut-être que leurs goûts ont varié.

    -          C’est ça. Et moi, demain, je vais me faire un repas avec Satan, répliqua Marc sèchement.

    -          Quelque chose en elle a du les attirer. Est-ce que tu as remarqué quelque chose ?

    -          À part le fait que j’ai faillit crever parce que cette humaine est cinglée ? Non.

    -          Précise, dit Matt en soupirant.

    -          Elle se comportait bizarrement. Elle fuyait mon regard et faisait des monologues ou parlait avec un lion qui était en cage. N’importe quel humain aurait détalé comme un lapin mais elle se comportait comme si de rien était.

    -          Abbygael n’a détecté aucune possession, ni aucune magie, murmura Léo en plongeant son nez dans le cou d’Ava.

    -          Et si… dit la jeune femme en s’arrêtant de parler.

    -          Quoi ?

    -          Non, c’est stupide.

    -          À quoi tu penses ? Demanda Matt.

    -          Laissez-moi seule avec elle pour lui parler et je vous le dirai.

    -          Pas question !

    -          Elle ne va rien me faire Léo.

    -          Okay. On t’attend dans le salon. Il faut qu’on découvre pourquoi les Harpies en ont après elle.

    -          Je reste avec toi, dit Léo d’un ton ferme.

    -          Tu vas l’effrayer. Rejoint les autres. Marc c’est valable pour toi.

    Marc alla se poster au fond de la chambre et croisa les bras tout en fixant la vétérinaire toujours endormie. S’il devait y avoir un interrogatoire, il était de sa responsabilité d’être là. Après tout, ils se trouvaient dans cette situation à cause de lui. Il entendit Ava pousser un soupir exaspéré avant de s’asseoir dans le fauteuil à côté du lit. Ce fût au bout de 20 minutes que la belle au bois dormant daigna enfin se réveiller. Comme il s’y attendait, l’humaine resta un moment à fixer le plafond sans être le moins du monde effrayé de l’endroit où elle se trouvait. Elle finit par pousser les couvertures et sortir du lit du côté opposé où se trouvait Ava. Elle se baissa, regarda sous le lit avant de se redresser. Marc arqua son sourcil droit se demandant ce qu’elle était en train de faire.

    -          Salut, finit par dire Ava. Comment t’appelles-tu ? Moi c’est Ava.

    -          Ally, répondit l’humaine sans un regard vers elle.

    -          Tu cherches quelque chose, Ally ?

    -          Mes chaussures.

    -          Gonza les a lavées. Il te les amènera lorsqu’elles seront sèches. Je t’ai apporté mes baskets en attendant.

    -          13

    L’humaine commença à tourner en rond tout en bougeant ses doigts.

    -          13 quoi ? Demanda Ava d’une voix douce.

    -          Point de suture. 13.

    -          Tu parles de la plaie de Marc ?

    -          Le livre a mentit. Artère beaucoup trop petite. Oui, trop petite. J’aurais pu le tuer. J’aurais pas du écouter Nala. J’aurais pas du écouter le livre.

    -          Cette humaine est cinglée, lâcha subitement Marc.

    Marc se redressa en voyant la jeune femme arrêter de marcher. Elle tourna la tête et plongea son regard pailleté dans le sien.

    -          Tu es vivant.

    -          Bien sur que je le suis.

    Marc se gratta l’arrière de l’oreille soudain mal à l’aise de la façon dont elle le regardait.

    -          Allie. Tu te souviens de ce qui s’est passé ?

    -          Du sang. Beaucoup de sang, dit-elle en détournant son regard pour aller se recroqueviller sur le fauteuil à côté de la fenêtre. Les artères trop petites. Le livre a menti.

    -          Ally…

    -          Laisse tomber. Cette humaine est folle.

    Marc vit Ally s’arrêter de se balancer d’avant en arrière sur le siège et lever son regard vers lui.

    -          Attends, un peu… Parle lui, Marc.

    -          Pour lui dire quoi ?

    -          N’importe quoi. On dirait qu’elle réagit lorsque tu te mets à parler.

    Marc poussa un long soupir avant de s’avancer vers Ally.

    -          Salut.

    -          Salut, répondit-elle sans quitter des yeux le jeune homme.

    Marc cligna des yeux et regarda Ava qui l’encourageait à continuer.

    -          Tu as mal quelque part ?

    -          Aux bras. Il me lance.

    -          Est-ce que tu te souviens de comment tu as été blessée ?

    -          Une chauve souris humaine. J’étais en train d’arrêter l’hémorragie et elle m’a sauté dessus, murmura-t-elle.

    -          Est-ce que tu avais déjà vu cette chauve souris humaine avant ?

    -          Je ne sais pas.

    -          Marc. Éloigne-toi d’elle.

    Marc s’exécuta sans demander quoi que ce soit. Quelque chose dans cette humaine, le rendait nerveux. Un instant, elle parlait comme une cinglée et l’instant d’après elle était rationnelle…

    -          Ally. Combien il y avait de chauve souris humaine dans la pièce ?

    La jeune femme détourna son regard et se mit à se balancer de nouveau d’avant en arrière.

    -          Beaucoup trop.

    Ava fit signe à Marc de répéter sa question. À sa grande surprise, la jeune femme répondit.

    -          On dirait qu’elle est réceptive à ta voix.

    -          Grand bien lui fasse.

    Marc se retient de respirer lorsqu’il croisa le regard d’Ally qui avait arrêté de se balancer.

    -          Dis lui de nous suivre.

    -          Pourquoi faire ?

    -          Il faut qu’elle sorte de cette chambre. Elle est beaucoup trop petite et elle risque de ne pas le supporter.

    -          Qu’est-ce que tu en sais ?

    -          Parce que je sais ce qu’elle a.

    Marc dévisagea le visage sur d’Ava un moment avant de pousser un long soupir lasse.

    -          Suis-moi, dit-il à Ally.

    La jeune femme enleva les pieds du fauteuil, les posa au sol et s’arrêta de bouger. Marc tourna la tête vers Ava qui lui montra sa main droite. Il la fusilla du regard avant de tendre sa main vers Ally. Il vit l’humaine tendre la main hésitante vers lui mais s’arrêta à mi-chemin.

    -          Je n’ai pas toute la journée devant moi.

    Il lui attrapa la main et un courant électrique l’envahit de part et d’autre. Il tourna la tête vers Ava qui avait les sourcils froncés. Elle avait sentit elle aussi quelque chose. Il s’apprêta à lui demander lorsque la porte s’ouvrit. Léo regarda froidement Marc avant d’attraper la main d’Ava pour la tirer à l’extérieur de la chambre.

    Ils descendirent au salon où se trouvait tout le monde. Amon discutait avec Abbygael tout en lui caressant le bras. Sunny lui était assis par terre et aiguisait ses poignards. Ella quant à elle était plongée dans le bouquin de son cours de Grèce Antique.

    -          Ça a intérêt à être urgent. J’étais en compagnie d’une charmante humaine avec une poitrine à en faire pâlir de jalousie Abbygael.

    Amon lança son couteau sur Cain qui l’attrapa sans la moindre difficulté.

    -          Ne commencez pas, soupira Matt en s’asseyant à côté d’Ella.

    -          La jalousie est une faiblesse, Amon. Tu devrais apprendre à la canaliser, poursuivit Cain en ignorant la remarque de Matt.

    -          Tu sais ce que je devrais apprendre à canaliser ? Questionna Amon en se levant d’un regard menaçant. L’envie de te tuer à chaque fois que tu ouvres la bouche.

    -          Serait-ce un défi ?

    Amon s’apprêta à sauter sur Cain mais Abbygael lui attrapa la main le calmant immédiatement. Cain quant à lui trouva quelque chose de plus intéressant.

    -          Tiens, tiens. Que vois-je devant mes yeux meurtris ? D’où vient cette exquise créature ?

    Marc se posta devant Ally tout en le regardant d’un air menaçant. Celui-ci afficha un large sourire avant de lever les mains en l’air.

    -          Marc ?

    -          Quoi ? répondit-il sans quitter des yeux Cain qui reculait tout en maintenant ses mains devant lui.

    -          Marc, répéta Ava doucement.

    Il tourna la tête vers la jeune femme qui affichait une tête étonné et surprise.

    -          Calme-toi, dit Léo en attirant Ava derrière lui.

    -          Je suis calme, répondit-il sèchement.

    -          On ne dirait pas, répliqua Amon sur ses gardes.

    -          Sublimes.

    Marc se raidit en entendant Ally parler dans son dos. Il tourna la tête et vit la jeune femme la contourner pour se placer devant lui. Elle leva les yeux par-dessus l’épaule gauche de Marc, la bouche grande ouverte. Elle tendit les doigts vers lui et tout son corps se contracta. Qu’était-elle en train de faire ? La pièce se refroidit en l’espace d’une seconde et se plongea dans un silence effrayant.

    -          Je le sens mal, dit Sunny en se levant pour s’éloigner le plus possible.

    Marc entendait ses amis parler mais aucune parole vient jusqu’à lui. Il avait l’impression d’être enfermé dans une bulle hermétique où seul était présent, lui et cette humaine bizarre. Un frisson le parcouru lorsqu’elle fit glisser ses doigts sur son aile. Qui était donc cet être inférieur qui osait toucher ses ailes comme si elle caressait un oiseau ? Et pourquoi diable se laissait-il faire ? S’il y avait bien une chose qu’il ne supportait pas c’est qu’on touche à ses ailes qui plus est si cette personne était un humain. Il retient sa respiration lorsqu’Ally reporta son attention sur son visage. Elle tendit sa main droite vers sa joue, plongea son regard pailleté dans le sien avant de dire :

    -          Tu es très beau.

    Elle afficha un large sourire avant de détacher son regard de lui pour se reporter vers le chat de Léo qui venait de faire son apparition dans la pièce.

    -          Bordel de merde, dit Amon en rompant le silence. Qui est cette fille ?

    Marc écouta d’une oreille le récit de Matt, trop occupé à fixer du regard Ally qui était en train de caresser le chat.

    -          Est-ce que ça va ? Demanda Léo.

    -          Oui, répondit-il sans quitter des yeux Ally.

    -          Je ne t’ai jamais vu te comporter de la sorte…

    -          Je ne vois pas de quoi tu parles.

    -          Tu as poussé un grognement avant de lâcher tes ailes.

    -          Cain me tapait sur le système.

    -          Si tu le dis, répondit Léo en allant rejoindre Ava qui était assis sur le canapé.

    -          Ally est atteinte d’Asperger.

    -          Tu en es sur ?

    -          Pas à 100% mais ça y ressemble. Elle fuit le regard quand elle parle, le son de sa voix est monotone. Son comportement ressemble beaucoup à mon cousin qui était atteint de ce syndrome.

    -          Merde alors, lâcha Abbygael.

    -          C’est quoi le syndrome d’Asperger ? Demanda Sunny.

    -          C’est un trouble de la famille de l’autisme. Les personnes atteintes par ce syndrome ont des difficultés à se sociabiliser et à interagir avec les autres, répondit leur soigneuse.

    -          Comment une autiste peut être vétérinaire ? Questionna Sunny septique.

    -          Les personnes atteintes du syndrome d’Asperger sont souvent intelligents et perfectionnistes. Ils sont dotés d’une mémoire remarquable, expliqua Abbygael.

    -          Elle a pu soigner Marc grâce à un livre qu’elle a du lire quelque part. Elle ne cessait de répéter que le livre qu’elle avait regardé était faux et que les artères de Marc étaient trop petites, dit Ava en tournant la tête vers Ally.

    -          Attendez, vous en êtes sûr ? Demanda Ella qui venait enfin de prendre la parole. Vous avez vu ce qui s’est passé à l’instant. Elle a touché les ailes de Marc avant de lui parler. Hors les autistes ne supporte pas le contact.

    -          Il semblerait que la voix de Marc attire son attention.

    -          Tout comme son corps, ricana Cain qui s’était allongé sur la banquette.

    -          Tu es en train de dire qu’elle a établit un lien avec Marc ? Demanda Matt.

    Ava hocha la tête affirmativement pour répondre à la question.

    -          Quand je lui posais des questions, elle répondait évasivement en fuyant mon regard. Mais quand Marc lui parlait, elle le regardait dans les yeux et faisait des phrases complètes.

    -          Marc montre nous, dit Matt subitement.

    Marc qui était plongé dans ses réflexions, cligna des yeux avant de lâcher :

    -          Quoi ?

    -          Parle avec elle.

    -          Pourquoi ? Cette humaine est dingue.

    -          Elle n’est pas dingue, rectifia Ava, mais autiste.

    Marc passa ses mains dans ses cheveux, les ébouriffa avant de s’approcher d’Ally.

    -          Tu aimes les chats ?

    -          Ils sont calmes et n’ont pas de soucis à se faire, répondit Ally en plongeant son regard dans le sien.

    -          Tu as des soucis ?

    Marc sentit Ally se figer et prêt à rompre leur lien. Il posa sa main sur la sienne la reconnectant à lui.

    -          Il ne va rien t’arriver. Tu peux me parler.

    -          Je n’y crois pas, dit la voix de Sunny dans son dos.

    -          Elles ne viennent pas d’habitude, chuchota-t-elle. Elles se contentent de voler sans jamais se poser.

    -          Qui ça ?

    -          Les chauves souris humaines.

    Marc sentit la jeune femme trembler sous ses doigts. Elle était effrayée mais ne semblait pas le montrer ou ne savait pas comment l’exprimer. Elle s’apprêta à tourner la tête mais Marc l’en empêcha.

    -          Elles ne te feront plus de mal. Je te le promets.

    -          Eden a confiance en toi. Alors j’ai confiance en toi moi aussi.

    -          Ça confirme mes soupçons, dit Matt en se dirigeant vers un livre qui se trouvait dans la bibliothèque.

    -          Quoi ? Demanda Marc en se redressant.

    -          Les Harpies en ont après elle.

    -          Que ferait une Harpie d’une personne atteinte d’Asperger ? Demanda Amon septique.

    -          C’est ce qu’il faut qu’on découvre, répondit Matt en attrapant un livre. Nous avons besoin de mettre la main sur une Harpie. Amon, Léo allez vous équiper. Vous partez à la chasse.

    -          Je viens aussi.

    -          II en est hors de question, Cain. Ton passe temps favori de sauter tout ce qui bouge pourrait attirer l’attention des Harpies et mettre l’équipe en danger.

    -          Je ne couche pas avec des femmes mariées, se défendit-il. Enfin en théory…

    -          Je viens avec vous, dit Marc.

    -          Pas question. Tes blessures ne sont pas refermées. Tu devrais être allongé dans un lit et non debout.

    -          Abbygael a raison. Va te reposer dans ta chambre.

    -          Je…

    -          C’est un ordre, Marc. Abbygael il faut que tu fasses un sérum de vérité pour tirer les vers à l’Harpie capturé.

    -          Okay.

    Marc regarda ce petit monde s’affairer autour d’eux. Il fallut moins de 10 minutes à Léo et Amon pour enfiler leur tenu de combat. Lorsqu’ils se postèrent devant l’entrée, Abbygael se dirigea vers Amon qui l’embrassa avant de lui chuchoter quelque chose à l’oreille qui eut pour effet de la faire rigoler.

    -          À tout à l’heure, pouilleuse, cria-t-il en ouvrant la porte.

    -          Essaye de ne pas te faire tuer, répondit Ella qui regardait le livre que Matt avait mis devant lui.

    Marc secoua la tête en voyant leur façon de se comporter. Il reporta son attention vers Léo. Celui-ci se tenait devant Ava et la regardait tendrement. Il tendit sa main et replaça une mèche de cheveux derrière l’oreille de la jeune femme qui afficha un sourire avant de l’embrasser.

    -          T’as intérêt, dit-elle en s’éloignant de ses lèvres.

    -          Qu’est-ce que je gagne en échange ?

    Il les regarda se parler sans émettre le moindre son.

    -          À vrai dire, j’avais mieux en tête, dit Léo en regardant la jeune femme avec une lueur dans les yeux.

    Il vit la jeune femme rougir jusqu’au oreille avant de l’embrasser et de s’éloigner le sourire aux lèvres. Léo fit un bref signe de tête vers Marc puis sortit rejoindre Amon. Un sentiment de jalousie le submergea. Depuis que ce foutu lien avait été créer entre deux, Marc se sentait exclus. Il avait toujours été proche de Léo au point de savoir comment il se sentait. Mais ça c’était avant. Maintenant, il regardait son meilleur ami en se demandant ce qu’il pensait. Il regrettait que ce lien télépathique ne concerne que les deux jeunes gens et pas lui. Il sortit de ses réflexions en sentant une présence à ses côtés. Ally regardait les trois jeunes hommes rentrer dans la voiture avec dans ses bras le chat de Léo.

    -          Eden, a faim, chuchota-t-elle.

    Marc cligna des yeux et fixa la jeune femme du regard. Que pouvait-il lui passer à l’esprit ? À quoi pouvait-elle bien penser à cet instant précis ? Il se demanda s’il pouvait avoir une réponse à sa question s’il créait un lien avec elle.

    -          Qu’est-ce que je raconte, maugréa-t-il.

    -          Marc, dans ta chambre, gueula Matt depuis le salon.

    -          Et brosse-toi les dents avant d’aller au lit, ricana Cain.

    Marc s’apprêta à sauter sur le jeune homme mais Abbygael le poussa jusqu’à l’infirmerie tout en le traitant d’abruti.

     

    Cela faisait plus d’1h que le jeune archange déambulait dans le manoir à attendre que Léo Amon et Sunny daignent revenir avec une Fury. Il s’était rendu dans la salle informatique où Ava dirigeait les opérations à distance et y était resté pas plus de 20 minutes. Rester à attendre sans rien faire l’insupportait au plus au point. Il décida de se rendre dans sa chambre pour attendre le retour de ses camarades mais s’arrêta à mi-chemin lorsqu’il vit Ally devant la fenêtre en face de l’escalier. Celle-ci avait le regard plongé dehors et fredonnait une chanson avec à ses côtés le chat de Léo qui ronronnait tout  en levant ses yeux de lynx vers la jeune femme.

    -          Qu’est-ce que tu regardes ?

    -          Flocon.

    Marc arqua son sourcil droit se demandant ce qu’elle était en train de dire. Il s’approcha d’Ally et regarda dans la direction qu’elle regardait. Devant les immenses sapins qui signalaient le début de la foret se trouvait un énorme loup blanc.

    -          Il a dû s’inquiéter de ne pas m’avoir trouvé au Zoo.

    -          Tu connais ce loup ? Demanda Marc dont tous ses sens lui indiquait qu’une menace était proche du manoir.

    -          Il a jamais voulu me dire son nom. Il croit que ce serait trop dangereux que je le sache.

    -          Quoi ?

    -          Je ferais mieux d’aller le voir, aussi non il risque de passer une mauvaise nuit.

    Avant même qu’il n’eut le temps de réagir Ally descendit les escaliers avec l’agilité d’un chat et sortit hors du manoir.

    -          Reste où tu es ! Cria Marc en franchissant les portes. C’est un…

    Marc stoppa net en voyant le spectacle qui se trouvait devant ses yeux. La jeune femme était penchée vers l’immense loup blanc et le tenait dans ses bras le nez enfoui dans son énorme pelage. Lorsqu’il s’approcha d’eux, le loup se redressa de toute sa hauteur et retroussa ses babines tout en poussant un grognement menaçant.

    -          Ally. Éloigne-toi de lui, dit-il en faisant apparaître son épée.

    -          Flocon, n’est pas méchant.

    -          Fais ce que je te dis.

    -          Marc ? Appela Abbygael. Est-ce que ça va ?

    -          Je rêve où il y a un énorme loup blanc en face de moi ? Dit Ella en se postant à côté d’Abbygael.

    -          Ce n’est pas un loup, répondit le jeune archange mais un Louvegot.

    -          Un quoi ?

    -          Un Louvegot. Ce sont des sorciers maudits.

    -          Le monde des sorciers comprend un conseil des anciens, expliqua la soigneuse. Ce sont eux qui jugent leur semblable. Lorsqu’un sorcier tourne mal, ils leur lancent la malédiction du Louvegot. Transformant ainsi le mauvais sorcier en créature de la nuit.

    -          Tu es bien renseignée, Archange, cracha le Louvegot d’une voix cinglante.

    -          Qui es-tu et que fais tu ici ? Demanda Marc qui s’approchait doucement d’Ally.

    -          Qui je suis et ce que je fais ici, ne te regarde en rien.

    -          Ça a commencé à me concerner quand tu t’es approché de cette humaine mais aussi de mon territoire, répondit Marc en déployant ses ailes noires.

    Le Louvegot poussa un grognement avant de se jeter sur Marc.

    -          Je vais chercher Matt, dit Ella avant de rentrer en courant dans le manoir.

    Abbygael se déplaça avant que Marc et le sorcier maudit n’atterrissent sur elle. Elle se posta à côté d’Ally qui regardait Marc avec des étincelles dans les yeux ne se préoccupant aucunement du combat qui se déroulait devant ses yeux.

    La jeune femme sortit de son monde lorsqu’elle entendit Marc pousser un grognement de douleur. Le Louvegot avait refermé son énorme mâchoire sur le biceps du jeune homme et ne le lâchait plus.

    -          Flocon. Tu lui fais mal. Lâche-le.

    À ses mots, une lueur envahit le Louvegot qui lâcha le bras de Marc avant de se poster aux côtés d’Ally.

    -          Je peux savoir ce qui se passe ici ? Demanda Matt derrière eux.

    -          Ally a un animal de compagnie très intéressant, dit Abbygael.

    -          Que fais un Louvegot sur notre territoire ?

    -          Je suis venue chercher mon maître.

    -          Son maître ? répéta Ella surprise.

    -          Le Louvegot se doit de protéger des personnes importantes pendant un certain nombre d’année. Si son résultat est à la hauteur de ce que les anciens décrètent, il se voit la malédiction lever et redevient humain, expliqua Abbygael.

    -           Cette humaine est ton maitre ? demanda Matt septique.

    -          Ce n’est pas une quelconque humaine. Ally est la fille d’un de nos anciens.

    -          Vous voulez dire que c’est une sorcière ? Demanda Ella surprise.  

    -          À moitié.

    -          Je n’ai décelé aucune magie en elle, répondit Abbygael septique.

    -          Son côté humain, et sa différence, bloque ses pouvoirs.

    -          Ça explique pourquoi les Harpies se sont attaquées à elle.

    -          Désolée, mais ça n’explique pas grand-chose pour moi, répondit Ella en levant la main.

    -          Le sang des sorciers peut rendre une Harpie extrêmement puissante, expliqua Matt. Le fait qu’Ally ne puisse pas utiliser ses pouvoirs et se défendre la rend vulnérable.

    -          Je peux savoir où tu étais lorsqu’elle a été attaquée par les Harpies ? demanda Marc avec un regard meurtrier à l’encontre du Louvegot.

    -          Un groupe d’Harpie m’a encerclé et m’a empêché d’entrer dans la clinique, répondit-il sombrement.

    -          Tu aurais du prévoir que ce genre de situation arriverait !  N’es-tu pas censé la protéger ? s’emporta Marc en laissant échapper sa puissance hors de son corps.

    -          Marc. Calme-toi, ordonna Matt en se postant prêt de Ella.

    -          Comment veux-tu que je me calme ? J’ai faillit crever parce qu’il n’a pas été capable d’exterminer ses foutus Harpies !

    -          Attends un peu. Est-ce que le fait qu’Ally soit réceptive à Marc a un quelconque rapport avec ses pouvoirs de sorcière ?

    Ella essaya de contourner Matt mais celui-ci l’en empêcha, l’obligeant à rester derrière lui.

    -          Ça expliquerait ses moments de lucidité en présence de Marc, dit Abbygael en hochant la tête affirmativement pour approuver les dire de la jeune femme.

    -          Je croyais que ses pouvoirs étaient bloqués du fait de son état, dit Ella en regardant Ally qui était en train de lever la tête vers le ciel étoilé.

    -          C’était le cas.

    -          Que voulez-vous dire ? questionna Abbygaelle.

    -          Il semblerait que ses pouvoirs ont été libérés, répondit-il en toisant Marc froidement.

    -          Comment ?

    -          À cause de lui.

    Marc cligna des yeux essayant d’assimiler ce qu’il était en train d’entendre. Il repassa en boucle les évènements depuis qu’il avait rencontré cette humaine se demandant quand est-ce qu’il avait pu activer les pouvoirs de cette femme.

    -          Les garçons ont réussi à capturer une Harpie, dit Ava depuis le seuil du Manoir. C’est qui ce loup ?

    -          Abbygael, va chercher Cain, et allez préparer l’installation.

    -          On ne peut pas...

    -          Non.

    -          Mais c’est un Louvegot ! On en voit pas à la pelle...

    -          J’ai dit non.

    Abbygael fusilla du regard leur chef avant de rentrer tout en lâchant des injures.

    -          C’est quoi un Louvegot ? Questionna Ava.

    -          Ella, fait lui un rapport détaillé.

    -          Seulement si tu me dis le mot magique avant.

    -          Ella, s’il te plaît, soupira Matt à bout de patience.

    -          Seul chérie aurait suffit mais si tu rajoutes s’il te plaît, je ne peux pas te le refuser, dit-elle en lui déposant un baiser sur les lèvres avant d’attraper la main d’Ava et de l’entrainer à l’intérieur.

    -          Marc, retourne dans ta chambre. Tu as besoin de repos pour guérir de tes blessures.

    -          Je n’irais nulle part sans elle, grogna-t-il.

    -          Amène-là avec toi alors.

    Marc se raidit quelques secondes en sentant les mains d’Ally toucher la naissance de ses ailes.

    -          Ça fait quoi de voler ? demanda-t-elle en se postant devant lui tout en ne quittant pas des yeux les ailes du jeune homme.

    -          C’est cool, dit-il en rangeant ses ailes.

    -          Montre-moi.

    Marc s’apprêta à répliquer mais fut couper net par un grognement provenant du Louvegot. Le jeune homme tourna la tête vers le sorcier maudit, afficha un léger rictus avant d’enserrer la taille de la jeune femme et de décoller du sol. Comme il s’y attendait, elle ne lâcha pas le moindre bruit, ni ne laissa paraitre aucune peur. Ally avait placé ses bras autour du cou du jeune archange et affichait un large sourire. Il monta dans les airs jusqu’à une certaine altitude et vira à droite vers le lac qui se trouvait derrière les colines. Il redescendit jusqu’à toucher l’eau de ses pieds puis remonta lorsqu’ils arrivèrent à la fin du lac. Il vola pendant quelques minutes avant de se diriger vers l’immense chêne dont il avait l’habitude de se reposer.

    -          Tu peux me lâcher, dit-il lorsqu’il posa les pieds au sol.

    Il attendit qu’elle desserre sa prise autour de son cou mais la jeune femme ne fit rien. Il leva alors ses mains vers ses bras et les posa dessus l’invitant à le lâcher.

    -          Tu es gelée.

    Il enleva son sweet et lui passa par la tête l’invitant à le mettre. Celle-ci passa les manches tout en claquant des dents.

    -          Tu aurais du me dire que tu avais froid.

    -          Je n’avais pas froid contre toi, dit-elle la tête tournée vers la droite tout en jouant avec ses doigts.

    Marc tendit ses mains et entoura celles de la jeune femme. Il ne put s’empêcher de retenir sa respiration lorsqu’elle tourna la tête vers lui et plongea ses yeux dans les siens. Que lui arrivait-il ? Pourquoi son corps agissait bizarrement depuis qu’il avait rencontré cette humaine ? Sans se rendre compte de ce qu’il faisait, il tendit sa main vers son visage et enleva un poil de ce Louvegot qui était collé à ses lèvres. Elle ouvrit les lèvres, pencha légèrement la tête avant d’afficher un large sourire.

    -          Tu es très beau.

    Marc fit un pas à reculons et se racla la gorge avant de détourner son regard vers l’immense prairie qui s’étendait devant eux. Un frisson le parcouru lorsqu’il sentit la jeune femme attraper sa main droite.

    -          J’ai dit quelque chose de mal ?

    -          Non. C’est juste que je n’ai pas pour habitude d’entendre ce genre de phrase.

    Marc contracta sa mâchoire lorsqu’elle commença à tracer les lignes qui se trouvaient à l’intérieur de sa main droite. De toute sa vie, il n’avait jamais ressentit ce genre de chose ! Était-il malade ? Où était-ce une répercussion d’avoir brisé de foutu sortilège ?

    -          Dois-je arrêter de le dire ?

    -          Non, finit-il par dire après avoir détaillé chaque centimètre carré du visage de la jeune femme.

    -          Tant mieux, dit-elle en lâchant sa main et en s’éloignant de lui pour aller s’assoir au pied de l’immense chêne.

    Marc regarda la jeune femme pencher de nouveau la tête sur le côté et jouer avec ses doigts. Le lien qui s’était établi entre deux venait d’être coupé. La jeune femme s’était retranchée derrière son autisme. Il alla s’assoir à côté d’elle en prenant soin de ne pas la toucher, appuya sa tête contre l’arbre et ferma les yeux.

    -          Tu ferais mieux de te méfier de tout ce que tu trouves beau, petite humaine. Car derrière la beauté, se cache toujours une part d’obscurité.

    -          Ton aura est trop claire pour être obscur.

    Marc ouvrit subitement les yeux en sentant quelque chose se poser sur ses cuisses. Ally s’était allongé et avait posé sa tête dessus. Il leva les mains pour la repousser mais stoppa son geste. Il baissa les bras et appuya de nouveau sa tête contre l’arbre avant de fermer les yeux de nouveau.

     

    -          Léo ! Appela Marc derrière la porte de sa chambre tout en la tambourinant.

    Marc leva les yeux au ciel en entendant Ava rigoler derrière la porte ainsi que des bruits de baiser.

    -          Léo !

    -          Tu ferais mieux... d’aller répondre, dit la voix d’Ava.

    -          Il finira bien par partir et puis j’ai mieux à faire.

    -          Je peux faire ça toute la nuit ! menaça Marc en continuant à tambouriner.

    La porte s’ouvrit subitement faisant apparaitre un Léo nue comme un vers avec pour seul cache sexe un oreiller.

    -          Qu’est-ce que tu veux ? Demanda froidement Léo.

    -          Il faut que je te parle.

    -          Ça ne peut pas attendre demain ? On est occupé.

    -          Je vois ça, dit-il en poussa Léo pour rentrer dans la chambre.

    -          Fais comme chez toi, maugréa le jeune homme en fermant la porte avant de se glisser dans le lit tout contre Ava.

    -          Quelque chose ne va pas ?

    -          Je crois que je suis malade.

    -          Tu aurais du aller voir Abbygael alors, répondit Léo en embrassant le cou de la jeune femme.

    -          J’ai chaud  et froid en même temps. Mon pouls s’accélère par moment et mes poumons dysfonctionnent.

    Marc fusilla du regard Léo qui était en train de rigoler sous cape dans le cou d’Ava.

    -          Léo... la réprimanda Ava. Ce n’est pas drôle.

    -          Si ça l’est. Parce que cette fille est une humaine.

    -          De quoi vous parlez tous les deux ?

    -          Est-ce que tu ressens ses symptômes maintenant ?

    -          Non.

    -          Tu les ressens quand ?

    -          Quand je suis avec...

    Marc se figea et réfléchit à chaque fois qu’il avait ressentit tous ses symptômes. Cela avait commencé dès qu’il était entré dans ce zoo et avait cessé d’augmenter depuis.

    -          Ally, acheva Ava.

    -          Qu’est-ce que ça veut dire ?

    -          Ça veut dire que tu es amoureux d’une humaine, ricana Léo.

    -          C’est impossible.

    -          C’est pourtant le cas.

    -          Je ne peux pas être amoureux d’une humaine.

    -          Léo a raison, Marc.

    -          Tu te comportes comme une bête possessive quand on s’approche trop près de cette fille. 

    -          N’importe quoi.

    -          Tu as déployé tes ailes et grogné quand Cain l’a vu pour la première fois.

    -          Je ne supporte pas Cain !

    -          Tu l’as laissé touché tes ailes.

    -          J’ai été surpris ! C’est impossible de sentir sa présence à 10 kilomètre à la ronde !

    -          Tu la touches sans arrêt.

    -          Parce que c’est le seul moyen de communiquer avec elle !

    -          Tu n’éprouves vraiment rien pour elle ? demande Ava.

    -          Rien.

    -          Tu ne vois donc pas d’objection à ce que ce sorcier maudit sorte avec elle une fois sa punition terminée ?

    -          Quoi ?

    -          Il m’a dit qu’il ne lui restait que 3 mois.

    -          Il est intéressé par l’humaine ? Demanda-t-il froidement.

    -          Quel est le problème ? Je croyais que tu ne ressentais rien pour elle ?

    Marc sentit la colère l’envahir dans tout son corps. Comment cette bête de poil pouvait-elle avoir des yeux sur cette humaine. Sur SON humaine !

    -          Cette fille est à moi, grogna-t-il avant de sortir en trombe de la pièce.

    Il se dirigea vers la porte d’en face, entra sans frapper et chercha la présence de ce sorcier mais trouva seulement SA petite humaine endormie dans le lit. Il s’assit au bord du lit, tendit la main vers son visage et plaça ses cheveux derrière sa tête, montrant ainsi entièrement son visage.

    -          La première fois que j’ai posé mes yeux sur Ava, un courant électrique m’a percuté en pleine poitrine. C’était comme si mon coeur, s’était mis à fonctionner pour la première fois depuis très longtemps. À partir de ce moment là, j’ai vite compris que je n’hésiterai pas une seconde à sacrifier ma vie pour elle, dit la voix de Léo à l’encadrement de la porte. Si tu veux te voiler la face sur ce que tu ressens, je ne t’en empêcherai pas. Je te demande juste de te poser une question. Qu’est-ce que tu as ressentit la première fois que tu l’as vu ?

    -          Je l’ai trouvé... intéressante.

    -          Et ? Demanda Léo en lâchant la poignée de la porte.

    -          Je l’ai trouvé très belle.

    -          Qu’est-ce que tu as ressenti quand tu as vu qu’elle était blessé ?

    -          J’étais fou de rage... Bordel de merde, lâcha Marc en comprenant qu’ils avaient raison. Je suis amoureux d’une humaine.

    -          Elle est à moitié sorcière, rectifia Léo.

    -          C’est une fille.

    -          Félicitation, ricanna-t-il avant de sortir de la chambre.

    Marc se laissa choir sur le fauteuil à côté du lit encore sous le choc. Lui aimer une humaine ? Il ne put s’empêcher de lâcher un ricanement. Comment en était-il arrivé là ? Il tourna la tête et contempla le visage endormi de la jeune femme. Son regard fut immédiatement happé par cette bouche si attirante lorsqu’un léger gémissement franchit ses lèvres :

    -          Mère...

    Son coeur se serra lorsqu’il vit une larme couler le long de sa joue. À quoi pouvait-elle bien rêver pour être aussi triste ? Il s’allongea dans le lit et encercla la jeune femme de ses bras l’attirant contre lui.

    - Tout va bien, lui murmura-t-il contre son oreille. Je... suis la, acheva-t-il d’une voix tremblante.

     


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