• Premier et dernier amour - Toru : chapitre 07

    Chapitre 7

     

    - Tu ne devineras jamais qui j’ai rencontré à l’instant, dit Ryo en rentrant dans la loge de son groupe.

    - Miss Japon ? répondit Tomoya en tirant sur sa cigarette.

    - Comme si Miss Japon allait se pointer dans un concert de Rock, rigola Taka.

    - Pourquoi pas ?

    Ryo s’assit à côté de Toru et tapa violemment la table.

    - Bordel ça fait mal, dit-il en secouant sa main pour faire partir les picotements.

    - Crétin… murmura Toru qui continuait toujours de mettre les cordes de sa guitare.

    Tomoya se leva du canapé et regarda ce que Ryo avait posé sur la table :

    - Il est à qui ce pass ?

    - Laia. Répondit Ryo en prenant soin de bien articuler.

    Comme il s’y attendait, Toru suspendit son geste et leva les yeux vers le pass avant de continuer à couper les cordes.

    - Laia ? Répéta Tomoya. J’ai déjà entendu ce nom quelque part…

    - J’ai vraiment été surpris. Pour te dire, je ne l’avais même pas reconnu tellement qu’elle est devenue jolie.

    Toru posa violemment la pince sur la table avant de se lever et de se diriger vers la porte.

    - Où tu vas ?

    - Prendre l’air.

     

    Toru alluma une cigarette et tira une latte avant de s’appuyer contre le mur. Que faisait-elle ici ?! Il tourna la tête vers le parc de jeu et fut submerger par une image. C’était celle du jour où il avait fait en sorte qu’elle le déteste à jamais. Il ferma les yeux et fut assaillit par une autre image. Cette image qu’il ne pouvait pas effacer de son esprit depuis 12 ans. Celle où Laia avait les yeux fermés et pleuraient en silence…

    - Pourquoi es-tu allé aussi loin ?

    Toru ouvrit les yeux et dévisagea Ryo sans broncher.

    - Tu aurais pu lui mentir. Pourquoi aller aussi loin ?

    - Qu’est-ce que tu racontes ?

    - Tu te souviens de ce que tu m’as répondu ce jour-là ? Dit Ryo en allumant une cigarette. Tu m’as dit que si tu ne l’avais pas fait elle aurait continué à t’aimer et tu n’aurais pas pu rester loin d’elle plus longtemps, poursuivit-il en tirant une bouffée. Je pensais que c’était une bonne réponse au début. Mais j’ai fini par changer d’avis au fur et à mesure des années.

    - Et qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ?

    - Ta tronche.

    Toru se jeta sur Ryo, lui bloquant sa tête entre son aisselle avant de le frapper à la tête.

    - Aïe, aïe, aïe !

    - Bordel ! C’est gelé ! Cria Toru en lâchant Ryo.

    - Désolé, balbutia une voix derrière eux. Takuya m’a dit de vous jeter de l’eau froide lorsque vous vous battez entre vous.

    - Enfoiré…

    Toru se retourna et s’apprêta à frapper le stagiaire mais Ryo se jeta sur lui.

    - Toru ! Calme-toi ! Dit Ryo en encerclant Toru de ses bras.

    - Dé… dé… désolé.

    - Dépêche-toi de dégager, le stagiaire ! Je ne pourrai pas le tenir bien longtemps !

    - Qu’est-ce qui se passe ici ? Demanda Taka. Pourquoi Hongo s’enfuyait en courant ?

    - Je vais tuer cet enfoiré, maugréa Toru en secouant son t-shirt trempe.

    - Les gens normaux prennent leur douche à poil. T’es au courant ? ricana Taka.

    Toru enleva son t-shirt et le balança au visage de Taka

    - On ferait mieux d’y aller. Ça va être notre tour pour répéter, dit Taka en balançant à son tour le t-shirt à son propriétaire.

    - Allez-y je vous rejoins.

    - Ryo ! Où tu vas ?

    - Cueillir une jolie fleur.

    - Espèce de cinglé… Allons-y. Il faut que je me change avant d’attraper la mort.

    Les garçons entrèrent dans le bâtiment, traversèrent le hall et se dirigèrent vers l’ascenseur.

    - Tu devrais être plus gentil envers Hongo, Toru. C’est le troisième stagiaire qu’on nous file en deux semaines…

    - Tu changeras de discours quand ce crétin détruira ton t-shirt préféré en voulant le repasser, maugréa Toru en s’excitant sur le bouton de l’ascenseur.

    - C’est l’intention qui compte… Et puis ce n’est qu’un t-shirt, dit Taka en entrant dans l’ascenseur. Qu’est-ce que tu fous ? Demanda le jeune homme en voyant son ami planté devant l’ascenseur.  Ramène…

    Taka sentit deux mains dans son dos et se retrouva projeté dans les bras de Toru.

    - C’est qui ce con ? grogna-t-il en bloquant les portes avec son pied. Ça te prend souvent de pousser les gens comme ça… mec.

    Taka cligna des yeux et retient sa respiration en voyant qui l’avait poussé. Ce n’était pas un type comme il s’y attendait mais une jeune femme de type européen, assez petite avec les cheveux courts.

    - Désolé mais l’ascenseur est plein, dit la jeune femme avec un sourire diabolique avant d’écraser son pied avec son talon. 

    - Bordel, dit-il en sautant à cloche pied. Comment une fille aussi mignonne peut être aussi démoniaque !

    - Laia… murmura Toru.

    Taka se redressa, regarda Toru puis les portes de l’ascenseur qui venait de se refermer.

    - Laia ? Répéta Taka surpris. Cette fille qui m’a détruit le pied était Laia ?

    - La fille qui t’a poussé hors de l’ascenseur.

    Taka cligna des yeux et pointa du doigt les portes de l’ascenseur en criant :

    -  Cette fille était Laia ?! Elle ne ressemble vraiment pas à la description que Ryo m’a faite !

    - La description ? Dit Toru qui avait repris ses esprits.

    - Gentille, mon cul ! Cette fille m’a péter la colonne à me pousser comme ça !

     

    - À ton avis, ils vont nous foutre dehors dans combien de temps ? Demanda Louna en s’asseyant à côté de son amie.  

    - J’ai poussé violemment le chanteur d’un groupe mondialement connu et toi tu lui as écrasé le pied… Je dirais 10 minutes.

    - Au moins, je n’aurais pas perdu ma journée, soupira Louna en sortant un bout de papier de sa poche.

    - C’est le numéro de Gackt ?

    - Non. Du chanteur de Spyair.

    Louna rangea le bout de papier dans son sac et attrapa la bouteille d’eau.

    - C’est quand même étrange, dit la jeune femme en tendant la bouteille à Laia.

    - Quoi ?

    - La façon dont il t’a regardé.

    - Il était hypnotisé par toi et n’a même pas remarqué ma présence.

    - Je ne parle pas du chanteur…

    - C’est bon. Au groupe suivant, dit l’organisateur qui les avait reçu toutes les deux.

    Laia tourna la tête et recracha l’eau qu’elle avait dans la bouche sur les ingénieurs du son en voyant les musiciens entrer en scène.

    - Vous ne pouvez pas faire attention ! Rouspéta un homme d’une trentaine d’année qui attrapa un chiffon pour essuyer la console.

    - Désolée.

    - Laia. Il regarde dans notre direction, murmura Louna.

    Laia leva les yeux et croisa le regard de Toru.

    - Voici Steeve. Il a été envoyé pour remplacer Mademoiselle Amie le temps des répétitions.

    - Sauf votre respect Steeve, je ne pense pas que ça va le faire. Vous êtes très beau mais pas assez pour que je vous chante cette chanson.

    - Je suis désolé mais nous n’avons que cette option…

    - Pourquoi pas cette jeune demoiselle ?

    Laia sursauta en entendant la voix de Ryo dans son dos.

    - Fais la venir. Dit Taka dans le micro.

    - Par ici, jolie demoiselle.

    Ryo attrapa le bras de Laia et la tira vers la scène.

    - À quoi vous jouez ?! Demanda Toru sèchement.

    - Jouer ? Je ne vois pas du tout de quoi tu parles, répondit Taka innocemment avant de se diriger vers Laia.

    Laia tourna la tête vers Louna pour la supplier de l’aider mais celle-ci était occupée au téléphone.

    - Salut, dit Taka avec un sourire diabolique sur les lèvres avant de lui attraper la main et de la tirer au centre de la scène.

    - Mademoiselle Amie doit se tenir sur la gauche. Entre vous et Mr Ryo.

    - Je préfère qu’elle se mette entre moi et Toru.

    - Takahiro ! dit Toru d’une voix menaçante.

    - Oui ?

    - C’est bon tout le monde est en place ? Demanda l’organisateur. On y va alors. Il reste encore beaucoup de groupe à passer.

    Que venait-il de se passer ? Il y a moins de 5 minutes elle se trouvait en haut de la salle et maintenant elle se tenait debout sur scène en face de Toru ou plutôt dos à lui…

    Il fallait qu’elle parte d’ici et vite. Elle contourna Taka qui était en train de discuter avec Ryo pour se diriger vers les marches de la scène mais une main lui agrippa le poignet.

    Laia ferma le poing prêt à l’envoyer dans la figure de ce chanteur déjanté mais lorsqu’elle se retourna pour frapper, son bras resta immobile. La personne qui la retenait n’était pas ce type mais Toru. Elle baissa les yeux vers son bras captif, puis les leva vers le visage du jeune homme à la recherche d’une imperfection qui se serait incrusté depuis ses 12 dernières années mais ne trouva rien. Il était aussi beau que dans ses souvenirs… Elle se mordit la joue pour s’empêcher de tendre la main et lui caresser ses cheveux si soyeux. Elle avait toujours adoré ses cheveux mais n’avait jamais eu l’occasion de les toucher. Pas une seule fois… Ses yeux se posèrent sur sa mâchoire si parfaitement tracé puis sur ses lèvres si séduisantes.

    - Bordel ! Cria Toru en lâchant le poignet de Laia qui attrapa l’opportunité au vol pour s’enfuir en courant.

    - Désolée. La bouteille m’a glissé des mains, dit Louna avec un air innocent.

    Toru attrapa la bouteille d’eau qui se trouvait au sol pour la renvoyer au visage de son destinataire mais Taka la lui arracha avant.

     

    -Bonsoir. Qu’est-ce que je vous sers ?

    - Quelque chose de fort, répondit Louna

    - De très fort.

    - Ça va ?

    - Ce n’est pas plutôt à moi de demander ça ?

    - Pourquoi tu me demanderais ça ?

    - À cause de moi, tu risques de te faire passer un savon par le boss.

    - Premièrement, cet enfoiré avait de la chance que je n’aie qu’en ma possession une bouteille d’eau et deuxièmement le patron ne va rien me dire puisqu’il m’a appelé pour me dire que ce n’était pas la peine de faire les photos du concert vu que les organisateurs allaient faire une vidéo.

    - Désolé de vous avoir fait attendre. Vos verres ont été offerts par le monsieur qui se trouve au bar.

    Laia tourna la tête et aperçut un type dégarni avec de gros yeux rond, vêtu d’un costard cravate.

    - Je reviens. Je vais remercier Gollum et lui dire de changer de fringue la prochaine fois qu’il ira en boite, dit Laia en se dirigeant vers le bar.

    - Excusez-moi, qu’est-ce qui se passe ? Demanda Louna au serveur en voyant les clients de la boite se rendre vers la porte d’entrée.

    - Les musiciens ont dû arriver.

    - Les musiciens ? répéta Louna.

    - La ville organise le Rock Japan chaque année. Une fois que le concert se termine, les musiciens viennent ici se détendre, expliqua le serveur avant de partir.

    - Les musiciens… murmurèrent Louna.

    Louna porta son verre à ses lèvres et recracha tout sur la table en voyant qui venait d’apparaitre.

    - Ce que je veux dire c’est que vous risquez de n’attraper personne dans vos filets si vous vous habillez comme un cul pincé ! Même mon père s’habille mieux que vous. Retirez votre cravate, vous…

    - Hé, mais qui avons-nous là ? La plus belle femme d’Osaka.

    Laia se raidit en entendant la voix de Ryo dans son dos. Sur toutes les boites de nuit qu’il y avait à Osaka, il fallait qu’il vienne dans celle-là ! Laia prit une grande inspiration, afficha son plus beau sourire et se retourna pour se retrouver nez à nez avec…

    - Toru ?

    - Salut.

    - Ouah. Ça c’est du dialogue ! Tu te surpasses de jour en jour mec !

    Un homme avec des mèches vertes dans les cheveux se posta devant Toru.

    - Salut. Moi c’est Tomoya. Je te trouve très mignonne. Tu ne veux pas venir t’amuser avec moi ? dit-il avec un large sourire. Aïe ! cria-t-il en se tenant la tête.

    - N’écoute pas ce crétin. Je crois qu’on n’a pas eu le temps de se présenter correctement. Je suis Taka le chanteur du groupe Wanokuroku.

    - Laia.

    - C’est un plaisir de pouvoir mettre un nom sur un visage.

    Que voulait-il dire par là ? Est-ce que Toru parlait d’elle à ses types ? La jeune femme leva les yeux vers Toru qui semblait s’intéresser à un groupe de fille sur leur droite.

    - Rêve pas, murmura-t-elle.

    - Toru, où tu vas ? Demanda Tomoya en le voyant partir.

    - Pisser.

    - Les toilettes sont de l’autre côté !

    Laia regarda Toru et Tomoya se diriger vers le groupe de bimbo qui se déhanchait dans leur coin.

    - Alors qu’est-ce que tu deviens ? Demanda Ryo en tendant une bière à Taka.

    - La question à poser se serait plutôt si elle a un petit ami. Dit-il en buvant une gorgée.

    - Pourquoi ? Tu es intéressé pour me mettre dans ton lit ?

    Laia attrapa la bière du jeune homme et bu une gorgée sans le quitter du regard. Taka afficha un sourire provocateur avant de se pencha à son oreille et de lui chuchoter :

    - À voir.

    - Dommage que mes critères soient si élevés, dit-elle en finissant la bière de Taka d’une traite avant de la reposer sur le comptoir et de partir rejoindre Louna.

    - Je rêve où tu étais en train de flirter avec ce chanteur ? dit la jeune femme en la voyant s’assoir.

    - Peut être.

    Laia appela le serveur et lui demanda une bouteille de Vodka.

    - À la destruction du premier amour… dit Laia en leva son verre vers Louna.

    - Qu’il ne puisse jamais exister, acheva Louna en trinquant.

     

    - On dirait que ta petite princesse démoniaque a bu un coup de trop.

    Toru leva les yeux et suivit la direction que Taka lui montrait. Laia était en train de danser sur le comptoir du bar vêtu d’un soutien-gorge et d’un jean taille basse.

    - Jolie tatouage, siffla Tomoya. Je me demande jusqu’où il descend.

    - Tu devrais l’arrêter avant qu’elle ne termine en sous vêtement…

    - Ce n’est pas mon problème.

    - Tu ne vois donc pas alors d’objection à ce que je m’en occupe moi ? Dit Taka en buvant d’une traite sa bière avant de se lever.

    Toru regarda son ami se diriger vers le bar sans se préoccuper des femmes qui se rapprochaient de lui, la poitrine en avant et leur sourire langoureux.

    - Elle lui a proposé une partie de jambe en l’air tout à l’heure. Dit Ryo en allumant sa cigarette. T’es toujours sur d’en avoir rien à faire ?

    - Fais chier !

     

    - Hé, princesse ! Cria Taka pour se faire entendre. Ça te dirait de descendre de la et d’aller t’amuser ailleurs ?

    - M’amuser ? Où ? Aux toilettes ? Où peut être dans ton lit ?  demanda Laia en s’essayant sur le comptoir pour être à la hauteur de Taka. Mes attentes sont très élevées, es-tu sur de vouloir les combler ? poursuivit-elle avec un sourire provocateur.

    Laia tendit la main pour attraper le t-shirt de Taka et le faire avancer vers lui mais une main lui saisit le bras subitement.

    - Ça suffit. La fête est finie, dit Toru en mettant sa veste sur ses épaules avant de la soulever du comptoir pour la poser au sol.

    - La fête sera finie quand je l’aurais décidé, Toru Shitayama, dit-elle en portant la bouteille de vodka à ses lèvres.

    Toru arracha la bouteille, la posa sur le comptoir et attrapa la main de Laia avant de la tirer de force dehors.

    - Je peux savoir ce que tu fais ?

    - Je sauve le peu de dignité qu’il te reste.

    - Attention mesdames et messieurs, le grand Toru Shitayama s’inquiète pour l’intégrité d’une trainer comme moi, cria Laia

    - Baisse d’un ton, dit-il en voyant qu’un groupe de jeune les regardaient.

    - Quoi ? Je te fais honte ? Tu as cas continuer ton chemin et faire comme si tu ne me connaissais pas. Après tout, tu es très doué à ce jeu. Vraiment très doué.

    Laia se retourna pour rentrer dans la boite de nuit mais Toru la balança sur son épaule et s’éloigna de la foule qui commençait à se rassembler.

    - Repose-moi par terre ! S’agita Laia sur son épaule.

    Toru traversa la rue et se mit à marcher en ignorant les injures que lui lançait la jeune femme.

    - Je dois avoir été maudit dans ma vie antérieure, maugréa-t-il en en repositionnant Laia qui s’était calmée. Où est-ce que tu habites ?

    - Je vais vomir.

    - Retiens-toi ! Si tu me vomis dessus je te jure que…

    - Repose-moi par terre, dit la jeune femme en lui tapant le dos.

    Toru se baissa et reposa la jeune femme qui courut se réfugier près d’un arbre.

    - Je vais devenir dingue, dit-il en s’essayant sur un banc. Tu survis ? demanda Toru au bout de quelque minute en ne l’entendent plus vomir. Toru se retourna et regarda l’arbre sur lequel Laia était en train de vomir mais n’y trouva personne.

    - Laia ?

    - Toru…

    Toru baissa les yeux et trouva la jeune femme allongée sur le  banc de derrière.

    - Disparait ! cria-t-elle en levant son bras droit pour le chasser.

    - Ne me tente pas, maugréa-t-il.

    - Toru !!!

    - Quoi !

    - Va-t’en, dit-elle en secouant sa main droite devant son visage.

    - Espèce de timbrée… Lève-toi, dit-il en lui donnant une claque sur la cuisse qui n’eut pas le résultat escompté. C’est définitif, je suis maudit, soupira-t-il en se baissant pour la porter sur son dos.

    - Va-t’en, marmonna de nouveau la jeune femme à son oreille.

    - J’aurais dû te laisser dans cette boite de… Arrête ça, bordel ! cria-t-il lorsque la jeune femme lui mordilla l’oreille.

    - Sadomaso… Le grand Toru Yamashita est un sado maso ! hurla Laia.

    - Yamashita ? T’as bu combien de bouteille, sérieux !

    - Assez pour pouvoir disparaitre, marmonna la jeune femme en collant son visage dans le dos de Toru.

    Toru s’arrêta de marcher devant la remarque de la jeune femme. Était-ce lui qui l’avait rendu ainsi ? Il se souvient alors de la dernière chose qu’il lui a dite le dernier jour où il l’avait vu « Disparais de ma vie et n’apparais plus jamais devant moi ».

    - C’est chaud, dit-elle après un moment de silence.

    - Tu aurais chaud toi aussi, si tu étais en train de porter un primate sur ton dos.

    - Désirez-vous de l’aide monsieur ? demanda le voiturier de l’hôtel en voyant Toru arriver.

    - Non, c’est bon.

    - Toru !

    -Taka ? Où sont les autres ?

    - Ils sont restés encore un peu… Ne panique pas mais, tu as quelque chose collée à ton dos.

    - Viens m’aider à l’amener dans ma chambre au lieu de dire des conneries.

    - Ta chambre ? Tu comptes dormir avec elle ?

    - Non. Avec toi, dit il en lui caressant le bras.

    - Okay, grand fou… Échangeons. Je te laisse ma chambre et je prends la tienne.

    ­­­­ - Dans tes rêves.

    Taka ouvrit la porte de la suite de Toru et s’écarta pour le laisser passer.

    - Tu veux de l’aide pour la border ?

    - Non, répondit le jeune homme en lui fermant la porte au nez.

    - Bonjour, rayon de soleil… marmonna-t-elle dans son sommeil.

    - Rayon de soleil ? Ton frère doit être content de voir l’ivrogne que t’es devenue... Maugréa-t-il en essayant de lui enlever une de ses chaussures.

    - Toru ! Cria-t-elle subitement

    - Bordel ! Elle m’a fait peur cette idiote.

    Toru lui arracha sa deuxième chaussure et l’envoya valser à travers la pièce. Il s’apprêta à enlever la veste qu’il lui avait mise à la boite de nuit lorsqu’elle marmonna :

    - Arrête de faire ça...

    - Et courir le risque que tu vomisses dessus pendant la nuit ? Rêve, maugréa-t-il en réussissant à lui enlever une manche.

    - Vilain chat !

    - Quoi ?

    Toru se redressa et dévisagea Laia. Rêvait-il où venait-elle de…

    - Ne me dis pas que tu as appelé ton chat Toru ? J’aurais dû te laisser sur ce foutu comptoir ! dit-il en tirant l’autre manche de sa veste. Je n’y crois pas ! Y a du vomi sur la manche!

    Toru leva la tête au plafond et pris une grande inspiration pour s’empêcher de hurler à plein poumon.

    - Reste calme. Ce n’est qu’une veste…

    Il tira violemment la couette et couvrit sans la moindre délicatesse Laia jusqu’à la tête.

    - Une veste qui m’a couté la peau du cul !

    Laia se mit à bouger et repousser la couette jusqu’au sol.

    - Si tu veux crever de froid à ta guise, dit-il en s’apprêtant à sortir de la chambre.

    - Ne pars pas, marmonna Laia. Retourne-toi.

    Le jeune homme se retourna et dévisagea la jeune femme. À quoi pouvait-elle bien rêver ?  

    - Ne pars pas, répéta-t-elle agité. Reste, je t’en prie.

    Toru s’approcha de Laia et lui essuya une larme qui coulait le long de sa joue. Que lui était-il arrivé durant ses 12 dernières années ? Était-ce lui qui l’avait rendu ainsi ou les évènements qu’elle avait subi après ? Il baissa les yeux sur un tatouage qui se trouvait sur son épaule droite et descendait sur tout le bras. C’était des fleurs de lotus et des fleurs de cerisier mélangées avec un Bouddha caché en arrière-plan. Il posa ses doigts sur son bras et suivit les traits du tatouage jusqu’à arriver en haut de sa nuque où il aperçut un autre tatouage qui ressemblait à un bout d’aile. Qu’est-ce que c’était ? Il eut la réponse à sa question lorsque la jeune femme se tourna sur le côté. C’était deux immenses phoenix qui se mélangeaient et qui prenaient tout son dos. Sur sa hanche droite, il repéra un sablier entouré de rose noire. Le sable qui s’était écoulé avait formé des croix ainsi qu’une église. Le haut du sablier quant à lui était  fendu et six corbeaux s’échappaient vers le ciel. Que pouvait bien signifier tous ses tatouages ? Il ne comprenait pas les gens qui faisaient des tatouages et trouvait ça d’ailleurs très laid mais bizarrement, sur elle, il trouvait ça attirant et sexy… Il s’apprêta à toucher le sablier lorsque la jeune femme bougea de nouveau pour se remettre sur le dos.

    - Qu’est-ce que je suis en train de foutre ? maugréa-t-il.

    Il attrapa la couette au sol et l’installa sur Laia avant de sortir de la suite.


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :