• Premier et dernier amour - Toru : chapitre 09

    Chapitre 9

     

    - À quoi ça sert d’avoir un appart aussi grand si c’est pour ne rien avoir, soupira Laia en s’affalant sur le canapé.

    Elle avait parcouru tous les recoins à la recherche de quelque chose de compromettant ou d’une distraction mais avait fini par abandonner au bout d’une heure. Ce type était aussi clean que ses vitres. Laia attrapa son téléphone portable et décida d’appeler Louna.

    - Tu fais quoi ? Lui demanda-t-elle dès qu’elle eut décroché.

    - Je sors du bureau. Ça va ?

    - Je m’ennuie.

    - T’es toute seule ?

    - Oui.

    - Tu as cas travailler sur ta chronique.

    - Je n’ai pas mes affaires.

    - Il ne t’a pas apporté tes affaires ? Il est pourtant passé de bonne heure à la maison…

    - Qui ? Demanda Laia en se levant pour attraper un verre d’eau.

     - Le type à qui j’ai écrasé le pied à Osaka et son manager. Taka je sais plus quoi.

    -  Rassure moi tu as mis un cadenas à mon sac avant de lui donner.

    - Pour qui tu me prends. Bien sûr que j’en ai mis un ! Tu veux que je vienne te tenir compagnie ?

    - Non c’est bon. De toute façon, les vigiles ne te laisseraient pas passer. Cet endroit est plus surveiller que le château de l’empereur… Aïe.

    - Laia, ça va ?

    - Oui. J’ai fait un mauvais mouvement.

    - Je ne suis pas rassurée de te savoir seule dans cet endroit… Qu’est-ce qu’il fou ce crétin ?!  Il est 1h du matin et il n’est pas venu te voir une seule fois de la journée ! Si c’était pour se comporter ainsi je ne lui aurais jamais donné mon accord.

    - Ne t’inquiète pas. Et de toute façon, je préfère rester seule que de voir sa tête de con.

    - Je crains de devoir te décevoir alors. La tête de con est là.

    Laia qui était en train de boire à ce moment-là recracha son contenu sur le comptoir de la cuisine.

    - Tu picoles, tu vomis et tu craches… À croire que tu t’es changée en cochon au fil des années.

    - Laia ?

    - Je te rappelle.

    - Tiens. Les affaires que tu as demandées.

    Laia se dirigea vers la valise, déverrouilla le cadenas et analysa son contenu. À l’intérieur se trouvait des vêtements ainsi que son ordinateur portable avec toutes les lettres que son patron lui avait données. Elle referma la valise et s’apprêta à se diriger dans la pièce qui lui faisait office de chambre lorsque Toru se plaça devant elle, lui tendant un bout de papier.

    - C’est quoi ? Demanda-t-elle sur ses gardes.

    - Le nom des personnes qui t’amèneront à tes rendez-vous médicaux.

    - Mes rendez-vous médicaux ?

    - Ta colocataire a menacé mon manager que si on ne t’y amenait pas elle appellerait la presse. 

    Laia s’apprêta à envoyer balader le jeune homme mais celui-ci se dirigea dans la salle de bain et ferma la porte.

    - Comme si j’avais besoin de son aide, maugréa-t-elle en lâchant la feuille au sol après l’avoir mis en boule.

    Laia amena la valise dans la chambre et s’assit sur l’immense lit en baldaquin.

    - Le nom des personnes… murmura-t-elle.

    Y avait-il son nom inscrit dessus ? Elle se mordit sa lèvre inférieure avant de se lever pour récupérer le bout de papier.

    - Shun, Hongo, Hongo, Shun, Shun, Taka… Pourquoi ça ne m’étonne pas…

    La jeune femme sursauta en entendant le téléphone de Toru biper deux fois sur sa droite. C’était un message de Taka sur la messagerie Line. Elle s’apprêta à l’ignorer lorsqu’un mot capta son attention. Son prénom. Laia tendit son oreille et entendit l’eau couler puis attrapa le téléphone.

    Taka : Alors ? Laia est au courant ? 

    - Au courant de quoi ?

    La jeune femme appuya sur la touche répondre et écrivit :

    Toru : À quel sujet ?

    Taka : De la nuit de folie que vous avez passé tous les deux à Osaka.

     

    - Quoi ? ne put s’empêcher de crier Laia. Qu’est-ce qu’il…

    Elle repensa au sourire amusé du chanteur lorsqu’elle avait rencontré à l’hôpital. Elle reposa les yeux sur le téléphone et retient sa respiration lorsqu’une image lui vient à l’esprit. C’était celle de Toru penché sur elle, essayant de la déshabiller.

    - Se pourrait-il que…

    Laia se précipita en trombe dans la salle de bain, tirant le rideau de douche :

    - Espèce de profiteur !

    - Bordel !

    Toru tendit le bras et attrapa une serviette pour la mettre autour de la taille.

    - On se demande qui est le profiteur ! Sors d’ici !

    - Je t’en prie j’en ai déjà vu d’autres. Arrête de faire ta sainte ni touche.

    Toru ferma le robinet et sortit de la douche.

    - Je ne le répèterai pas deux fois, dit Toru froidement en s’avançant vers Laia.

    La jeune femme déglutit en voyant les gouttelettes d’eau tomber de ses cheveux mouillés à ses pectoraux si magnifiquement dessinés.  Son regard se posa furtivement sur ses biceps et ses abdominaux prononcés. Toru tendit le bras et attrapa une mèche de cheveux de la jeune femme avant de se pencher vers son visage.

    - Sors d’ici et vite avant que mon côté sainte ni touche ne se transforme en animal.

    Laia se glissa sur le côté et sortit en vitesse de la salle de bain, sous le regard amusé de Toru.

    - Adorable…

    Lorsqu’il sortit de la salle de bain, il retrouva la jeune femme devant la télévision qui faisait semblant de s’intéresser à un documentaire sur la Grèce antique. Il se dirigea vers le frigo et sortit une bière avant de s’assoir sur le canapé.

    - Après le cochon de service. On a la perverse qui n’a pas froid aux yeux. Tu me surprends de plus en plus, Nishi.

    - On se demande qui est le plus pervers des deux, maugréa Laia en se levant du canapé pour aller vers le frigo.

    Toru s’apprêta à lui demander ce qu’elle voulait dire par là lorsque son téléphone bipa annonçant un message. Il posa sa bière sur la table basse et l’attrapa.

    Taka : Alors ? Laia est au courant ? 

    Toru : À quel sujet ?

    Taka : De la nuit de folie que vous avez passé tous les deux à Osaka.

    Taka : Vu ton silence j’en déduis que tu ne lui as rien dit.

    Taka : J’ai essayé de trouver ta veste chez elle mais introuvable.

     

    C’était quoi ces messages ? Et quand est-ce qu’il avait répondu ça ? Il leva les yeux vers Laia qui bataillait d’une seule main à se faire un sandwich avec du beurre de cacahuète. Se pourrait-il que le petit cochon ait joué aux espionnes ? Il s’approcha de Laia qui était en train de refermer le frigo tout en mangeant son sandwich. Elle avala de travers lorsqu’elle vit Toru planté devant elle.

    - Tu as un trouble dissociatif de l’identité ?

    - Quoi ?

    - Après avoir fait le cochon. Tu m’as joué la perverse de service et maintenant tu me joues l’agent secret ? C’est quoi le prochain personnage ?

    Il fit un pas à reculons et dévisagea la jeune femme de la tête au pied.

    - La nymphomane ?

    -  On se demande qui est le nymphomane de nous deux.

    Toru avança son visage à quelques centimètres du sien et dit d’une voix moqueuse :

    - Celles qui sautent sur le dos des gens et qui mordille les oreilles.

    Laia s’apprêta à répliquer lorsqu’elle se souvient d’un fragment d’évènement. Elle se trouvait sur le dos du jeune homme vêtu d’une veste. Cette même veste qu’elle avait récupéré dans cette chambre d’hôtel le lendemain matin. Elle se revoit ensuite lui mordiller soudainement l’oreille et le traiter de sadomaso.

    Laia se retourna et se tapa la bouche de sa main droite. Elle et sa manie de picoler ! Elle se retourna et retient sa respiration en voyant le sourire amusé de Toru. Qu’avait-elle bien pu faire d’autres ?!

    - Qu’est-ce…

    - Essaye d’imaginer la suite, espèce d’ivrogne sans vergogne, dit Toru en se dirigeant sur le canapé.

    - Je suis quelqu’un avec une imagination très débordante…

    Toru croisa ses longues jambes sur la table basse après avoir attrapé la télécommande pour changer de chaine.

    - Bonne chance alors pour te souvenir de ta soirée de débauche.

    Laia grimaça et fit mine de lancer la petite bouteille qu’elle avait dans la main mais s’abstient. Elle alla s’assoir à côté de Toru en tailleur à la place.

    - Tu me fais quoi là ? Le chien de service ? Va à la niche, dit-il en allant s’assoir sur le fauteuil.

    - Je m’en doutais, dit Laia en s’asseyant correctement dans le canapé.

    - Quoi ?

    - Tu es un piètre amant. C’est pour ça que tu ne veux pas me dire ce qui s’est passé !

    - Quoi ?

    - J’ai dû m’endormir en pleine action ou tu ne m’as pas fait grimper au rideau. C’est pour ça que…

    - Tu t’entends parler sérieux ? Tu es la première fille que je rencontre à parler ouvertement de sexe avec un gars. Tu n’as vraiment honte de rien, dit Toru en se levant pour partir dans sa chambre.

    -  J’ai raison pas vrai ?  demanda-t-elle en se redressant du canapé.

    Le jeune homme se retourna et se pencha par-dessus le canapé pour être à quelques centimètres de son visage puis murmura à son oreille :

    - Si j'avais couché avec toi, crois-moi. Tu n'aurais pas pu marcher le lendemain.

    Laia déglutit en regardant le jeune homme s’enfermer dans sa chambre. Elle n’aurait peut-être pas dû le provoquer ainsi. Elle se mordit la lèvre inférieure en repensant à ce qu’il venait de dire : « si j’avais couché avec toi tu n’aurais pas pu marcher le lendemain ». Était-il un aussi bon amant ? Elle se donna une gifle pour essayer de reprendre le contrôle de son corps et de ses esprits. À quoi jouait-elle ! C’était Toru ! Le type dont elle était tombée amoureuse pour la première fois de sa vie quand elle était jeune. Le type qui avait préféré sa meilleure amie. Le type qui avait essayé de profiter d’elle et avait fini par la ridiculiser avant de disparaitre de sa vie.

    - Ressaisis-toi Nishi, dit-elle en buvant d’une traite la bière que Toru avait laissé sur la table basse.


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