• Chapitre 3

     

    - Bonjour colocataire !

    - Qu’est-ce que tu fais là ? Demanda Louna sur ses gardes.

    - Laia ne t’a pas prévenu ? Mon appart est en rénovation alors je viens squatter sa chambre.

    - Va squatter ailleurs.

    - J’aimerai bien mais je ne peux pas. Toutes les personnes que je connais ne peuvent pas m’accueillir.

    - Va prendre une chambre à l’hôtel.

    - Les fans me trouveraient direct. Et c’est vraiment fatigant de courir à longueur de journée.

    Taka regarda la jeune femme sortir un téléphone portable de la poche arrière de son jean.

    - Qu’est-ce que tu fais ?

    - Je dis à tes fans où tu vas crécher.

    - La seule chose que tu vas réussir à faire c’est t’attirer leur foudre, dit-il en lui enlevant son téléphone portable des mains.

    - Tu as 10 secondes pour sortir tes fesses de cet appartement.

    - Je peux te dissuader de vouloir me faire sortir en moins de 2 secondes.

    Louna plissa des yeux puis commença le compte à rebours.

    - 10…

    - Laia n’est pas au courant de ton cancer, n’est-ce pas ? demanda-t-il avec un sourire espiègle sur les lèvres.

    - 9… 

    - Elle risquerait d’être anéantit. C’est pour cette raison que tu ne lui dis rien, pas vrai ? Ça serait dommage qu’elle le sache par inadvertance.

    Louna ouvrit la bouche puis la referma. 2 secondes. Il avait réussi à avoir ce qu’il voulait en moins de deux secondes. Ce type cachait une personnalité démoniaque sous son masque angélique.

    - Tu n’oserais pas.

    - La dernière chose qu’il faudrait faire c’est parier, ma belle.

    Louna regarda le jeune homme se diriger vers la chambre de Laia. À quoi tout ceci rimait-il ? Elle s’apprêta à envoyer un sms pour demander des explications à son amie mais se souvient qu’il lui avait pris son téléphone. Elle attrapa son appareil photo et son sac avant  de se diriger dehors. Elle marcha pendant 10 minutes perdues dans ses pensées.

    - Salut, rayon de soleil.

    - Laia ? Qu’est-ce que tu fais là ?

    - Je suis venue voir ma meilleure amie. Alors comment c’était Kyoto ?

    - Ennuyeux, mentit-elle en entrant dans le parc. Au fait. Tu n’aurais pas oublié de m’informer de quelque chose ?

    - Tu as vu Takahiro ?

    - Difficile de ne pas le voir…

    Louna posa son sac sur le banc et sortit son appareil photo.

    - C’est juste pour quelques mois. Je ne pouvais pas lui dire non.

    - C’est lui qui a demandé ?

    - Oui. Il avait la possibilité d’aller vivre chez Tomoya mais c’est invivable chez lui. Beaucoup trop de bazars. En parlant de bordel. Tu as commencé à chercher un autre travail ?

    - Non.

    - Ça fait 5 mois…

    - On croirait entendre ton frère.

    - Tes économies ne vont pas durer longtemps.

    - Ne t’inquiète pas pour mes économies et occupe-toi de ton travail.

    - Tu es au courant ?

    - Le boss m’a appelé en m’accusant de t’avoir lobotomisé le cerveau. Il croit que c’est moi qui t’ai donné l’envie d’indépendance.

    - Il n’a pas tort…

    - Tu comptes faire quoi ?

    - Écrire un bouquin.

    Louna arqua son sourcil droit septique.

    - Tu auras le temps de mourir 10 fois avant de recevoir de l’argent pour la vente de tes livres.

    - C’est pour ça que j’écris des petites chroniques pour un journal indépendant, répondit Laia en faisant le V de la victoire. Au fait. Takumi fait que me harceler depuis 4 mois. Tu comptes le rappeler un jour ?

    - À ton avis ?

    - Tu devrais le rappeler. Il est mignon, gentil…

    - et collant.

    - Où est le mal d’être collant ? Se pourrait-il que… Tu as quelqu’un en ligne de mire ?

    - Ne dis pas de bêtise.

    - C’est Takahiro ? C’est ça ?

    - Quoi ?

    - Je trouvais ça bizarre qu’il veuille allez chez nous alors qu’il connait beaucoup de monde. Ça expliquerait tout.

    - Tu délires.

    - Vous en êtes où ?

    - Tu n’as pas des chroniques à écrire ?

    - Ne change pas de sujet. Quand est-ce que ça a commencé ? Comment a été votre premier baiser ?

    Louna repensa au parc des personnes cancéreuses et au baiser qu’ils avaient échangé pour qu’il puisse échapper à ses fans en folie. Est-ce que ça comptait ? Elle secoua la tête.

    - Vous vous êtes embrassés !!! J’avais raison !

    - Arrête de dire des idioties, répondit Louna en rangeant son appareil photo dans son sac. Tu crois vraiment qu’il puisse y avoir quelque chose entre nous ? Ce type ne doit sortir qu’avec des mannequins.

    - Il n’aime pas les mannequins…

    - Et moi je suis la reine d’Angleterre...

    - Ah !

    - Quoi ?

    - Je vais être en retard. J’ai promis à Toru d’assister à leur répétition. Je t’appelle tout à l’heure.

     

    - Salut, Nishi.

    - Salut, Shitayama.

    - C’est fou le romantisme que vous dégagez tous les deux, ricana Ryota.

    - Je trouve ça mignon leur façon de s’appeler, dit la femme de Ryota en l’enlaçant par derrière.

    - Tu trouverais ça mignon que je t’appelle par ton nom de famille.

    - Tu peux toujours essayez mais ça risque de faire bizarre puisque mon nom de famille est le tient maintenant…

    - Salut tout le monde.

    - Tu es en retard Taka ! Cria le manager derrière lui.

    - Je ne suis pas le seul !  Tomoya n’est même pas là !

    - Va t’installer.

    Taka fit une révérence avant de se diriger derrière le micro qui se trouvait dans la pièce insonorisé.

    - J’ai entendu dire que tu avais accepté que Taka habite chez toi le temps des rénovations de son appartement, dit Marie en s’asseyant à côté de Laia. Tu n’as pas peur qu’il se passe quelque chose entre eux ?

    - Pourquoi je devrais avoir peur ?

    - Taka est le membre le plus populaire du groupe. Si jamais ils sortaient ensemble toutes ses fans s’en prendraient à Louna.

    - Toru est le membre le plus populaire, chérie.

    - Taka l’est encore plus.

    - De toute façon la question ne se pose même pas, dit subitement Toru en attrapant sa guitare dans l’étui.

    - Pourquoi ? demanda Marie surprise.

    - Je doute qu’ils finissent ensemble. Louna est le genre de fille dont Taka ne fait pas attention. Il préfère les filles joviales, joyeuses, souriantes et sociables.

    - Les filles comme lui en quelque sorte, dit Ryota en allumant une cigarette.

    - Louna peut être ce genre de fille !

    - Nishi. Louna ne possède pas ses traits de caractère. Et ne les possèdera jamais.

    - Toru a raison. Je ne l’ai pas vu souvent mais le peu que j’ai pu la voir. Elle était brutale, violente et effrayante. L’opposé total de Taka.

    - Ça c’est parce qu’elle avait mal dormi ! Quoi qu’il en soit. Ils sont faits l’un pour l’autre. Tu verras.

    - Qu’est-ce que tu mijotes ? Demanda Toru.

    - Rien. Je te dis juste qu’ils vont finir ensemble.

    - Mes standards sont plus élevés que ça.

    Les 4 jeunes gens se retournèrent vers Taka.

    - Pourquoi tu l’as embrassé, alors ?

    -  Je n’embrasse pas les filles mal élevées et violente.

    - Louna est bien élevée, répondit Laia en faisant une grimace.

    - Elle m’a écrasé le pied. Envoyé une bouteille dans la tronche à Toru et a vidé aussi un extincteur sur lui. Si elle n’est pas mal élevée et violente elle est quoi ?

    - Émotive ?

    - Désolé du retard !

    - Tomoya ! Où diable étais-tu passé ?

    - Au coiffeur.

     

    Takahiro tendit le bras à la recherche de l’interrupteur. Il enleva ses chaussures à l’entrée et posa son blouson sur le dossier du canapé puis analysa la pièce du regard. Sur les meubles étaient posés des photos de paysages mais aussi des deux jeunes femmes. Que faisait-il ici ? Il attrapa une photo de profil de Louna. Celle-ci avait le regard perdu vers l’océan, ses vêtements ainsi que ses cheveux flottaient dans le vent. Il reposa le cadre et regarda les autres photos.

    - Elle ne sourit sur aucune photo…

    Il s’apprêta à se diriger dans sa chambre lorsqu’un chat surgit de nulle part

    - Elles ont un chat ?

    Le chat se posta devant une porte et se mit à la gratter tout en miaulant.

    - Tu veux entrer ? Demanda-t-il en lui ouvrant la porte.

    Le chat entra en tombe dans la pièce tout en continuant de miauler.

    - Qu’est-ce qu’il a ce chat ?

    Il entra à son tour dans la pièce.

    - Bordel ! dit-il en se précipitant vers la baignoire.

    Il plongea les bras dans l’eau et sortit la jeune femme.

    - Est-ce que ça va ?

    Taka retient sa respiration lorsque Louna ouvrit les yeux et plongea son regard dans le sien. Que diable faisait-elle la tête sous l’eau ?

    - Je peux savoir ce que tu foutais ! Cria-t-il.

    - Qu’est-ce qu’on ressent quand on arrive plus à respirer ?

    Taka tendit le bras, enleva le bouchon qui retenait l’eau de la baignoire puis attrapa le peignoir qui se trouvait suspendu. Il l’aida à l’enfiler puis la sortit de la baignoire avant de l’amener dans sa chambre. Il la posa sur le lit puis posa la couette sur elle.

    - Comment peut-elle dormir aussi rapidement…

    Il s’apprêta à sortir de la chambre lorsqu’il aperçut un des documents sur la commode à droite de la porte.

    - Des comptes rendus médicaux… 

    Se pourrait-il qu’elle ait essayé de mettre fin à sa vie à cause des idioties qu’ont balancé ses crétins de médecin ? Il tourna la tête vers Louna et aperçut une larme couler le long de sa joue.

     

    - Tu as une sale tronche, dit Ryota en levant son bol en l’air. Je peux en avoir un autre, s’il vous plaît.

    - Je n’ai pas dormi de la nuit.

    - Tu as sauté Louna ?

    - Sauvé pas sauté.

    - Quoi ?

    - Rien…

    Taka poussa son assiette et posa sa tête sur la table tout en soupirant.

    - Qu’est-ce qui te prend ? Tu te comportes comme un… Dépressif.

    -  Tu ferais quoi pour aider une personne qui n’a plus aucun espoir ?

    - Plus d’espoir pour quoi ?

    - Pour vivre.

    - C’est quoi cette question ?

    - Laisse tomber.

    - Je ferai tout pour lui changer les idées.

    - Lui changer les idées ?

    - Faire en sorte qu’elle change son état d’esprits. Qui est mourant ?

    - C’est juste pour une chanson.

    - Une chanson qui te rend morose…

    - Qu’est-ce qu’il a ? Demanda Toru en s’asseyant à côté de Taka.

    - Il déprime.

    - Ça t’arrive donc de déprimer ?

    - Je ne déprime pas !

    - Tomoya, le manager te cherchait. Dit Toru en portant une patate dans sa bouche.

    - Je l’ai vu… Pourquoi Taka est en train d’embrasser la table ?

    - Il n’embrasse pas la table. Il déprime, répondit Toru

    - Je ne déprime pas, maugréa Taka en se redressant. J’y vais à plus tard.

    - Où tu vas ? On a une réunion sur le déroulement de la tournée dans 3h ! Cria Tomoya.

     

    - Tu peux m’attraper le sécateur sur l’arbre derrière toi.

    - Tu comptes tuer tous les arbustes de ton parc ? Demanda-t-elle en lui tendant le sécateur.

    - Non. Je vais en laisser quelques un pour l’année prochaine.

    - Tu n’es pas un peu trop vieux pour faire ça ?

    - J’arrêterai de le faire lorsque tu auras un vrai petit ami et non un petit ami de passage.

    - Tonton…

    - Quoi ?

    - Vas y coupe, dit-elle avec une moue boudeuse.

    - Au fait. Qu’est-ce qui t’amène ici ?

    - J’avais juste du temps à perdre.

    - Et tu ne voulais pas le perdre avec ce type suspect ?

    Louana regarda la direction que lui montrait son oncle.  

    - Je reviens.

    - Salut.

    - Qu’est-ce que tu fais ici ?

    - Laia a appelé sur ton téléphone et m’a menacé de me frapper si je ne te le rendais pas. Je suis donc venu te le rendre et te donner ça aussi.

    Taka tendit un petit carnet noir avec marqué Death Note dessus.

    - Death Note ? Je suis censé rigoler ?

    - Il y avait un carnet avec des fleurs mais je ne pense pas que ce soit ton style, dit-il en lui tendant le cahier. Tu as déjà vu ce drama Coréen où la fille se découvre avoir un cancer et qui par la suite établit une liste de chose à faire avant de mourir ? C’est quoi déjà le nom…

    - Scent of Woman.

    - Oui ! C’est ça ! Tu l’as vu ?

    - Où tu veux en venir ?

    - Ouvre le !

    Louna soupira mais s’exécuta tout de même. Sur la première page se trouvait inscrit :

    - Les choses que je veux faire avant de mourir.

    Louna leva les yeux vers Taka qui affichait un large sourire.

    - C’est une blague ?

    - Continue de lire !

    - Espèce de tarer… murmura-t-elle avant de lire à voix hautes ce qu’il y avait inscrit sur chaque page :

     

    1. Essayez de rire une fois par jour.
    2. Dire et faire ce que je pense.
    3. Apprendre le Tango.
    4. Embrasser quelqu’un sous la neige
    5. Faire du camping et chanter autour d'un feu de camp.
    6. Prendre un bain de minuit
    7. Apprendre à jouer d’un instrument
    8. Rencontrer Lee Dong Wook
    9. Voyager dans tout le Japon
    10. Être Julia Robert dans Pretty Woman
    11. Tomber amoureuse

     

    - Tu pourras rajouter ce que tu voudras faire. J’ai mis l’essentiel.

    - Rencontrer Lee Dong Wook ?

    - Laia m’a dit que tu étais fan de ce type.

    - Il y a 99% de chance que je le rencontre plus morte que vivante…

    - Tu ne devrais pas être défaitiste.

    - Je ne suis pas défaitiste mais réaliste, dit-elle en lui rendant le cahier brusquement. Si tu t’ennuies va travailler et arrête de perdre ton temps avec ce genre d’idiotie.

    - Tu comptes attendre la mort sagement assis sur le banc de ce parc à cancéreux comme cette femme qui est morte la dernière fois ?

    Taka afficha un léger sourire en voyant la jeune femme s’arrêter de marcher. Il avait marqué un point.

    - Tu ne souhaiterais pas partir sans aucun regret ?

    Louna s’apprêta à partir mais Taka lui agrippa le bras.

    - Qu’est-ce que tu fais ?

    - Je t’enlève pour jouer avec moi.

    Taka ouvrit la portière passagère de sa voiture et poussa à l’intérieur Louna.

    - Je peux savoir où on va au moins ?

    - Dans un endroit où on peut s’amuser.

    - Tu…

    Un téléphone se mit à sonner. Taka attrapa une oreillette et appuya sur un bouton qui se trouvait sur son volant.

    - Allô ? Oui, j’ai un imprévu… Tu n’as cas demandé au gars. On en a parlé il y a quatre jours… Je sais. Je passe sous un tunnel, dit Takahiro en faisant le bruit de grésillement.

    - Tu…

    - On est arrivé.

    - Une fête foraine ?

    Taka attrapa sa casquette, la plaça sur sa tête avant de sortir de la voiture et ouvrir la portière passager.

    - Il y a une nouvelle attraction qui vient de sortir. J’aimerai l’essayer.

    - Va l’essayer avec tes copains, dit Louna en se dirigeant vers l’arrêt de bus un peu plus loin.

    - Mes potes sont en train de bosser contrairement à toi.

    - J’allais partir pour bosser mais une certaine personne m’a enlevé.

    - Vraiment ? Pourquoi est-ce qu’on m’a dit alors que tu avais démissionné ?

    - Il ne faut jamais écouter les, on dit.

    - Même si celui qui l’a dit est ta meilleure amie ?

    - Laia, maugréa Louna.

    - C’est parti pour le train de la terreur !

    Taka attrapa la main de la jeune femme et la tira vers la foule.

     - Bonjour. Deux tickets.

    La personne qui tenait la caisse regarda Takahiro puis Louna tour à tour avant de tendre deux tickets.

    - Cette femme a compris que tu étais.

    - Et alors ?

    - La foule aussi on dirait, dit Louna en apercevant deux étudiantes les pointer du doigt.

    - Et…

    Takahiro s’arrêta de parler lorsque la jeune femme lui posa un masque en tissus sur le nez.

    - Je n’ai pas envie de me retrouver dans les journaux à scandale demain matin, dit-elle en s’installant dans un wagon.

    - Mesdames et messieurs, accrochez-vous bien à vos sièges car vous allez décoller vers l’horreur. C’est partie, dit une voix féminine à travers les baffles.

    Le wagon recula puis fusa à toute vitesse. Louna ferma les yeux sentant la nausée arriver à cause des loopings un peu trop proche. Au bout du troisième looping, elle sentit la main de Taka attraper la sienne et la lever au ciel. Les loopings s’arrêtèrent. Le wagon monta vers le ciel pendant 3 minutes puis descendit à toute vitesse. Louna tourna la tête vers Taka celui-ci avait enlevé sa tenue de camouflage et hurlait à plein poumon.

    - Il faut que je mange, dit Taka en titubant hors du wagon.

    - Et ça se dit être un homme…

    Louna se dirigea vers un stand de barbe à papa puis revient vers Takahiro qui n’avait pas bougé d’un pouce.

    - Tiens.

     

    - Tu ne viens pas ? Demanda Louna lorsque Takahiro se gara devant l’immeuble de son appartement.

    - Je dois aller bosser.

    - Il est 22h.

    - On ne regarde pas l’horloge quand on est une rock star.

    - Un rock star qui cri dans une attraction pour gamin…  ricana Louna avant de refermer la portière.

    Taka ouvrit la fenêtre et se pencha en tendant le petit carnet noir.

    - Tu as oublié ton Death Note.

    - Mon Death Note ?

    - C’est plus court que de dire liste de chose à faire avant de passer l’arme à gauche.

    Louna secoua la tête puis attrapa le cahier avant de rentrer sans se retourner. Elle monta les escaliers, entra dans son appartement, posa ses affaires sur le canapé et se dirigea vers le frigo pour attraper une bouteille d’eau. Elle alluma ensuite la télévision avant de se diriger sous la douche. Une fois finit, elle s'installa dans le canapé et regarda le cahier noir qu’elle avait posé sur la table basse. Elle ouvrit et lut la première page : 1. Essayer de rire une fois par jour.

    Où diable allait-il chercher ce genre d’idée idiote ? Elle posa ses pieds sur la table basse et fit tomber la peluche que Takahiro avait gagnée à la pêche au canard. Elle attrapa la peluche et se mit  à sourire en repensant au visage sérieux que Taka affichait lorsqu’il essayait d’attraper un canard. Il existait donc des types de 28 ans qui s’amusaient encore dans ce genre d’attraction… Elle se mit à rigoler lorsqu’elle se souvient du moment où Taka hurlait comme une fille dans le grand 8. Elle ouvrit le tiroir de dessous la table basse, attrapa un stylo et marqua sur le carnet :

    1 Essayez de rire une fois par jour


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  • Chapitre 2

     

    - Je vais chercher la voiture.

    - Pourquoi est-ce que tu me fliques ? Ce n’est pas moi qui suis marié et qui ait balancé avoir une petite amie au grand jour.

    - Tu crois que je vais vous laisser tout seul après le coup que vous m’avez fait il y a 4 mois ? Votre petite vidéo a fait le tour des réseaux sociaux ! cria le manager avant de prendre une grande inspiration pour se calmer.

    - Tu devrais te calmer. C’est mauvais pour ton cœur.

    - Reste ici et ne bouge pas !

    - Comme s’il y avait marqué Brutus sur mon front, dit-il avant de s’éclipser après avoir vu son manager disparaitre derrière la porte qui menait vers le parking.

    Il s’apprêta à prendre la sortie mais s’arrêta net en voyant un groupe de jeune fille devant les portes de l’hôpital. Il reconnut une de ses fans complètement fanatique qui le suivait partout où il allait. Il enfonça sa casquette sur la tête avant de se retourner pour prendre la direction opposé lorsqu’il entendit des cris :

    - Taka ! Taka !

    - Et merde ! dit-il en se mettant à courir. Il devrait y avoir une loi pour empêcher les fans de nous poursuivre même dans les hôpitaux !

    Il tourna à droite avec toujours sur ses talons les jeunes femmes. Il s’arrêta devant une porte verte et lu à voix hautes les inscriptions marqué sur le panneau :

    - Jardin intérieur pour personne atteinte de cancer.

    - Taka !

    - Ça fera l’affaire, dit-il en jetant un coup d’œil dans son dos avant de franchir la porte.

     À l’intérieur se trouvait un immense parc avec des fleurs, des petits arbustes, une fontaine ainsi que des bancs qui étaient occupés par des personnes avec des perfusions accroché à leur bras.

    - Ouvrez toutes les portes. Il doit être là, entendit-il de l’autre côté.

    - Vous êtes nouveau ? Dit une femme en blouse blanche.

    - Quoi ?

    - Laissez vos soucis de l’autre côté de la porte et libérez-vous de vos inquiétudes, poursuivit-elle avant de s’éloigner.

    Taka se mordit la joue pour s’empêcher de rigoler face à sa remarque. Il était à deux doigts d’être agressé par des fans hystériques alors comment pouvait-il se libérer de ses problèmes ?  

    - Hier c’était le cimetière et maintenant l’hôpital. Serais-tu en train de me suivre ?

    Taka eut un hoquet de surprise en voyant qui se tenait devant lui.

    - Louna ? Qu’est-ce que tu fais ici ?

    - Je te retourne la question… dit-elle en plissant des yeux. Tu es malade ?

    - J’ai attrapé une angine, répondit-il en montrant sa poche de médicament comme preuve.

    - Il semblerait que tu te sois trompée de porte. La sortie est de l’autre côté.

    - Je suis pourchassé par des fans hystériques.

    - Taka ! Cria une voix de l’autre côté de la porte.

    - Regardez derrière la porte verte.

    - Elles sont vraiment tenace, dit-il en voyant la poignée de la porte bouger.

    Louna leva les yeux au ciel puis poussa Taka contre le mur avant de l’embrasser. Celui-ci leva le bras pour la repousser mais suspendit son geste en l’air avant de poser sa main sur sa hanche.

    - Il n’est pas là.

    Taka ouvrit les yeux et regarda la jeune femme s’éloigner de lui.

    - Elles sont parties, dit-elle en regardant la porte fermée.

    - C’est la première fois que je fais ça pour esquiver mes fans. On recommence quand tu veux.

    - Rentre chez toi, dit-elle en s’éloignant de lui.

    Taka regarda la jeune femme se déchausser et s’allonger dans l’herbe. Il repensa aux inscriptions marqué sur la pancarte puis regarda autour de lui. Toutes les personnes dans le parc portaient pour la plupart des foulards sur la tête, étaient pâles et à la limite de la maigreur. Qu’est-ce que c’était que cet endroit ? Une sorte de paradis pour personne cancéreuse ? Et pourquoi la jeune femme se trouvait dans cet endroit ? Était-elle là pour prendre des personnes en photo ?

    Il s’apprêta à sortir lorsqu’il entendit encore des bruits de pas dans le couloir ainsi que des voix de filles.

    - Il vaut mieux que j’attende encore un peu ici…

    Il se dirigea vers Louna et s’assit à côté d’elle.

    - Au fait, je voulais te remercier pour ce que tu as fait pour nous, il y a 4 mois.

    - Ce n’est pas comme si tu m’avais laissé le choix…

    - Quand bien même. Tu aurais très bien pu ne pas me croire et m’ignorer mais tu l’as quand même fait. Je voulais te remercier mais tu ne répondais pas à mes appels et quand je suis venue chez toi, tu n’y étais pas. J’avais laissé une lettre dans ta boite aux lettres mais je n’ai jamais eu de réponse. Est-ce que tu l’as lu ?

    - Je l’ai lu, répondit Louna en fixant le ciel.

    - Tu aurais pu répondre. Je m’étais demandé si je ne m’étais pas planté de boite aux lettres…

    - Je n’ai pas eu le temps.

    - Qu’est-ce que tu faisais pour ne pas avoir le temps ? Ça prend seulement 2 secondes à envoyer un sms.

    - J’étais occupée à essayer de survivre.

    - Quoi ?

    - J’ai un cancer, répondit-elle avec un léger sourire sur les lèvres au bout de quelques minutes. C’est fou comme le temps peut nous glisser entre les doigts quand on sait qu’il nous est compté… Une minute… Une seconde… Peut changer le cours d’une vie.

    Taka entendit des sanglots sur sa droite. C’était un type d’une trentaine d’année qui tenait une jeune femme dans ses bras et pleurait en se balançant d’avant en arrière. La femme en blanc qui l’avait approché lorsqu’il était entré dans le parc s’avança vers le type, s’accroupit en face de lui avant de poser sa main sur son épaule.

    - Qu’est-ce qu’il a ?

    - Sais-tu ce qu’est cet endroit ?

    - Un jardin pour les personnes atteintes de cancer…

    - C’est ici que la plupart des personnes cancéreuses décident de mourir. Quand une personne est sur le point de décéder. Ils l’amènent ici et tous les patients du service oncologie descendent pour faire leurs adieux. Cet homme a perdu sa femme aujourd’hui.

    Taka tourna la tête et vit deux hommes porter délicatement la jeune femme pour la poser sur un brancard.

    - Tu devrais rentrer chez toi, Takahiro. Cet endroit n’est pas fait pour toi, dit Louna avant de se rechausser et de sortir du parc.

     

    - Oh ! Taka. Qu’est-ce que tu faisais ? Demanda Ryota en allumant sa cigarette. Ça fait une heure qu’on t’attend.

    - Où est Laia ?

    - Pourquoi cherches-tu la copine de quelqu’un d’autre ?

    - Il faut que je lui parle.

    Toru referma brusquement le frigo et regarda froidement le jeune homme.

    - De quoi tu veux lui parler ?

    - Relax. Je veux juste lui poser des questions sur sa copine.

    - Louna ? Qu’est-ce que tu veux savoir sur elle ?

    - Est-ce que…

    - Quoi ?

    - Non rien.

    - Crache le morceau.

    - Elle a vu Louna récemment ?

    - Elle est partie en voyage et doit revenir demain. Dit Laia en entrant dans la salle à manger. Pourquoi ? Tu es intéressée par elle ?

    Taka cligna des yeux surpris de sa réponse. Était-elle au courant de l’état de santé de son amie ? Il était peu probable…

    - Mon appartement est en rénovation. Et je me demandais si je pouvais squatter ta chambre étant donné que tu vies tout le temps ici maintenant.

    - Tu veux habiter avec mon rayon de soleil ?

    - Je n’ai pas envie de squatter un appartement de jeune marié. Et  L’appartement de Tomoya est trop en bordel.

    - Tu peux dormir ici, si tu veux, dit Toru en allumant sa cigarette.

    - Je préfèrerai que tu accueilles mon frère. Ses potes ont un appart trop petit. Et ma mère a peur qu’il aille squatter chez une fille…

    - Elle a peur que son cadet squatte chez une fille mais pas son ainé ? Quel genre de mère as-tu ? Questionna Tomoya.

    - Ça me va.

    - Nishi. Tu ne devrais pas demander à Louna avant ?

    - Ça ne la dérange pas de vivre avec un colocataire masculin et puis ce n’est pas comme si ils ne se connaissaient pas.


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  • Premier et dernier amour - Takahiro : chapitre 01

    Chapitre 1

    Louna déambulait dans les allées du cimetière à la recherche du caveau de sa famille. Depuis combien de temps n’était-elle pas venue ici ? Ça devait remonter à 10 ans. Soit au décès de sa grand-mère… Ses yeux se posèrent sur les inscriptions gravées sur les pierres tombales. La plupart des personnes défuntes avaient vécu plus de 80 ans. Elle s’arrêta devant une stèle.

    - Il est mort noyé, dit une voix à côté d’elle.

    Louna tourna la tête et aperçut un homme d’une vingtaine d’année, assez petit et frêle, les cheveux blonds. Celui-ci était habillé d’un costard noir avec une chemise blanche à moitié boutonné qui laissait entrevoir les tatouages sur son torse. Il se baissa, ramassa un pot de fleur qui était tombé à côté de la tombe et le remis à sa place.

    - Je sais, répondit-elle.

    - Tu étais en cours avec lui aussi ? demanda-t-il surpris.

    - J’étais sa voisine.

    - J’étais dans sa classe.

    - J’avais cru comprendre.

    - Hiro !

    Louna leva les yeux et aperçut au loin un visage qui ne lui était pas inconnu. Que faisait-il ici ? L’avait-il suivit pour encore la harceler comme il l’avait fait il y a 4 mois, pour réconcilier sa meilleure amie avec son meilleur ami à lui ? Il l’avait tellement harcelé par téléphone que celui-ci avait fini par casser…

    - Quelle poisse, murmura Louna.

    - Ça va ? Demanda le dénommé Hiro.

    - Hiro ! Ton frère t’a appelé, cria une dame en tenue de deuil. Peux-tu venir, s’il te plaît !

    - J’arrive !

    - Ton frère ? Répéta Louna en regardant attentivement le jeune homme.

    Comment pouvait-il être frère alors qu’il ne se ressemblait pas du tout ? Réflexion faite. En regardant attentivement. Ils avaient la même tronche...

    - On ne choisit pas sa famille, malheureusement, soupira Hiro en se mettant en route. Au fait, comment t’appelles-tu ?

    Louna cligna des yeux surprise que celui-ci le tutoie. Il devait être plus jeune qu’elle. Comment osait-il lui parler aussi familièrement. Elle s’apprêta à le remettre en place mais son cerveau joua les traitres et répondit :

    - Louna.

    - Louna… C’est jolie, dit-il avec un large sourire avant de reprendre la route.

    - Ce gamin n’a vraiment pas froid aux yeux, dit-elle avec un léger sourire sur les lèvres.

    Elle se remit à marche et arriva enfin devant le caveau familial. Elle y déposa un bouquet de rose blanche avant de s’assoir puis une photo qu’elle avait prise depuis la Tour de Tokyo hier.

    - Sois patiente grand-mère. Je serais bientôt là.


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  • Chapitre 12

     

    - N’oubliez pas la fête pour célébrer la fin de votre tournée ce soir à 20h.

    - Relax. Takuya, on y sera à ta fête, dit Taka en prenant sa valise.

    - Tu as fait exprès d’oublier les clés de ton appart chez moi, pas vrai ? Demanda Toru en regardant le bus se remettre en route.

    - Je ne vois pas ce que tu veux dire.

    Taka entra dans l’ascenseur suivit de Toru.

    - Tu n’as pas réussi à l’avoir du tout ?

    - Non.

    - Elle a dû casser son téléphone.

    - Ou pas… répondit Toru en ne quittant pas des yeux les chiffres qui défilaient.

    Pendant tout le mois il avait essayé d’avoir Laia sans succès. Shun lui avait également rapporté qu’elle n’était pas à l’appartement à chaque fois qu’il devait l’amener. Il s’était inquiété les deux premières semaines et avaient fini par voir la vérité en face. Elle regrettait la soirée qu’ils avaient passée ensemble.

    - Laia n’est pas rentrée on dirait. Dit Taka en allumant la lumière de la salle à manger.

    Toru posa son sac sur la table.

    - Toru. T’as un message sur le répondeur.

    Taka appuya sur play.

    «  Toru, c’est Marie. Je t’appelai pour savoir si tu étais passé pour valider notre mariage auprès de la mairie ? Rappelle-moi dès que tu as le message. Kiss »

     - Valider votre mariage ?

    - Elle doit parler de la signature des témoins.

    - Je n’avais pas saisi. J’ai flippé à un moment. J’ai cru que tu t’étais marié toi aussi avec Marie.

    - Hein ?

    - Le message est déjà archivé. Se pourrait-il que…

    - Quoi ?

    - Laia a dû écouter le message.

    - Et alors ?

    - Je doute qu’elle ait compris le message correctement.

    - Tu crois que…

    Toru se dirigea dans la chambre de Laia et ouvrit les placards, puis dans la salle de bain.

    - Ces affaires ne sont plus là.

     

    - Toru, tu devrais aller la voir pour vous expliquer, dit Taka en lui tendant une bière.

    - Non. C’est mieux ainsi.

    - Qu’est-ce qui est mieux ainsi ?

    - Laia a écouté le message de ta femme et croit certainement que Toru s’est marié.

    - Avec qui ?

    - Ta femme !

    - Qu’est-ce que j’ai ?

    - Tout ça c’est ta faute !  Si tu n’avais pas laissé de message ambiguë tout ça ne serait arrivé, ronchonna Taka.

    - De quoi tu parles ? demanda Marie complètement perdue.

    - À cause de toi, Laia est partie de l’appartement.

    - Qui est Laia ?

    - La fille qui hante Toru depuis des années, répondit Ryota en tirant une latte sur sa cigarette.

    - Vous avez fini de parler comme si je n’étais pas présent, s’énerva Toru.

    - Oh. Cette fille-là ?

    Toru regarda Marie surpris.

    - Ryota parle beaucoup…

    - Ryota devrait apprendre à se la fermer.

    - Tu sais. Je ne comprends vraiment pas pourquoi tu as fait ça.

    - Fais quoi ?

    - Tu sais ce truc au parc d’Osaka quand tu étais jeune et tout le reste...

    Toru envoya un coup de poing dans le bras de Ryota qui lâcha un cri aigu.

    - Pourquoi tu fais ça mec ? Ça fait mal !

    - T’avais besoin de raconter tout ?

    - Je suis marié, mec. On ne peut pas avoir de secret l’un pour l’autre.

    - Tu lui as raconté la soirée à Los Angeles ?

    - Qu’est-ce qui s’est passé à Los Angeles ?

    - Rien. Répondit Ryota en fusillant du regard son ami.

    - Les mecs, vous avez vu avec qui Takumi est venu ? dit Tomoya essoufflé.

    - Qui ?

    Tomoya se retourna et pointa du doigt l’endroit où se tenaient rassemblées une dizaine de personnes.

    - Que fait Laia avec Takumi ? Demanda Taka surpris.

    - J’ai entendu dire qu’ils étaient ensemble.

    - Toru. Où tu vas ?

    - Laisse-le, bébé. Il vaut mieux qu’il sorte avant de frapper Takumi.

    - Il vaut mieux qu’il le fasse.

    - Quoi ?

    - S’il ne lui montre pas à quel point il est amoureux d’elle, il ne l’aura jamais !   

    - Ta femme a raison, dit Taka en attrapant la bière que Toru avait posée sur la table.

    - Il ne faut jamais se mêler de la vie des autres, bébé. C’est comme ça qu’on vie au Ja…

    - Et regarde ce que ça a donné de suivre votre stupide philosophie. Tu as laissé Toru se faire passer pour un mauvais garçon auprès de la fille qu’il aime juste pour qu’elle s’éloigne de lui. Ça a été bénéfique pour lui ? Non. Parce qu’il n’arrive pas à s’enlever cette fille de sa tête et qu’il n’y arrivera jamais !

    - Marie, où tu vas ? soupira Ryota.

    - Aux toilettes ! Cria-t-elle.

    - Ta femme est vraiment effrayante quand elle est énervée, souffla Tomoya à Ryota.

     

    - Décroche, décroche, décroche.

    - Oui ?

    - Louna ! Sauve-moi, dit la jeune femme d’une voix paniqué.

    - Qu’est-ce qu’il y a ?

    - Tu te souviens la soirée où Takumi m’a invité. Devine pour qui elle a été faite.

    - GACKT ?

    - Si ça avait été GACKT je serais en train de lui demander de signer ma culotte et non en train de te supplier de venir me secourir…

    - Laia je suis occupée alors arrête avec tes devinettes et balance le…

    - Toru !

    - nom, acheva-t-elle. Tu l’as vu ?

    - Non. Quand on est rentré j’ai vu le nom de son groupe affiché en gros. J’ai prétexté vouloir aller au toilette pour me repoudrer le nez.

    - Tu ne t’es pas maquillée en partant…

    - Là n’est pas la question ! Qu’est-ce que je fais ?

    - Merde ! Saleté de pellicule ! Maugréa la jeune femme.

    - Louna, lâche ton appareil photo. Je suis en pleine état d’alerte !

    - Où est l’état d’urgence là-dedans ? Arrête de faire l’autruche ! Va le voir et demande lui des explications.

    - Tu n’as pas une seconde option ?

    - Barre toi de cet endroit et vite.

    - Je suis sérieuse.

    - Moi aussi.

    - Tu ferais quoi toi ?

    - Je ne ferais rien vu que je ne serais jamais dans le même merdier que toi, ricana la jeune femme.

    - Merci. Tu m’as été d’une grande aide.

    - Merde. Laia. J’ai un autre appel. Je raccroche. À ce soir.

    - Allô ? Louna ? Allô ?! Tu parles d’une amie, maugréa-t-elle en rangeant son portable dans son sac.

    La jeune femme se leva les mains, prit une grande inspiration et sortit des toilettes prêtes à prendre la sortie.

    - On dirait qu’une nouvelle personnalité a fait son apparition en l’espace d’un mois.

    Laia se figea en entendant la voix de Toru dans son dos. Elle qui voulait partir incognito c’était loupé. Elle regarda la porte de sortie. Avec un peu de chance elle pourrait s’enfuir avant qu’il ne réalise quoi que ce soit. D’un autre côté, cet enfoiré était rapide. Elle en avait eu la preuve au parc…Elle repensa au parole de Louna « Arrête de faire l’autruche. Va le voir et demande lui des explications ». Elle prit une grande inspiration et décida de l’affronter même si elle savait que le résultat serait douloureux.

    - Quel personnalité on a déjà, dit-il en s’adossant contre le mur. Le cochon, la perverse, l’agent secret, la nymphomane et maintenant on a l’Escort-girl. Dis-moi, il te paye cher au moins ? Demanda-t-il en la regardant froidement.

    Laia serra les poings et rassembla toute sa volonté pour ne pas le frapper de toutes ses forces.

    - Tu es saoul. Rentre chez toi. On discutera un autre jour, dit Laia en partant.

    Toru lui agrippa le bras et l’entraina de force dans les toilettes.

    - Qu’est-ce que tu fais ?!

    Toru arracha le sac de Laia et lui glissa des billets à l’intérieur.

    - Je te paye pour notre partie de jambe en l’air de la dernière fois.

    - Quoi ?

    - Ce n’est pas comme ça que tu fonctionnes ? On te paye et tu réponds aux appels par la suite. Par curiosité. Combien te file Takumi ? Tu dois lui faire des…   

    Laia leva le bras et gifla le jeune homme de toutes ses forces avant de sortir en trombe des toilettes.

    - Espèce d’enfoiré, maugréa-t-elle.

    - Excuse-moi. Laia, c’est ça ?

    Laia stoppa net et dévisagea l’inconnue qui venait de lui adresser la parole. C’était une femme à la chevelure blonde avec des yeux de la couleur de l’océan. Il manquait plus que ça… Elle prit une profonde inspiration pour essayer de calmer ses nerfs qui étaient encore au bord de l’explosion et répondit :  

    - Qui êtes-vous ?

    - Je suis Marie. La femme de Ryota… 

    - Enchanté et ravis pour vous. Si vous voulez bien m’excuser. Dit-elle avant de laisser la jeune femme en plan.

     

    - J’ai cru que je devais t’envoyer les secours… Ça va ? demanda Takumi inquiet.

    - Oui. J’ai juste vu un énorme cafard, répondit-elle en se touchant les doigts pour les empêcher de trembler.

    Takumi attrapa la main droite de Laia et la plaça sous son bras.

    - Un verre t’aidera surement à oublier cette horreur.

    - Il va m’en falloir plus d’un, maugréa la jeune femme.

    - Takumi ! Tu aurais vu Takahiro et Ryota ?

    - Non. Désolé.

    - Qui est-ce ? Demanda Laia qui avait déjà vu cet homme mais ne se souvenait pas d’où.

    - Le manager du groupe Wanokuroku. Je lui tire vraiment ma révérence.

    - Pourquoi ?

    - On ne dirait pas comme ça, mais les gars de ce groupe sont barges et passe leur temps à faire ce que bon leur chante. Le dernier en date a été le mariage du bassiste.

    - Le mariage du bassiste ? Toru ?

    - Toru est le guitariste. Le bassiste est Ryota. Il s’est marié avec une américaine sur un coup de tête le mois dernier. Si tu avais vu la tête du manager lorsqu’il a appris la nouvelle. Il était blanc comme un linge, rigola le jeune homme.

    Laia se figea sur place et repensa à la blonde qui l’avait accosté tout à l’heure. Elle était tellement furieuse contre Toru qu’elle avait écouté la moitié des mots.

    - Attends un peu, tu dis qu’ils se sont mariés le mois dernier ?

    - Oui. Ça a même failli faire la une des journées, mais les journalistes ont eu un scoop beaucoup plus intéressant.

    - Un scoop ? Lequel ?

    Takumi avança son visage à quelques centimètres de celui de Laia :

    - Toi.

    - Moi ? Cet enfoiré c’est servi de moi pour noyer le poisson !

    - On t’a déjà dit que tes métaphores étaient très originales ?

    Laia arracha le verre de champagne des mains de Takumi et le bu d’une traite.

    - Je reviens. Je dois aller saluer un directeur artistique. Ne bouge pas.

    - Espèce de cafard, maugréa-t-elle. À cause de lui, j’ai vécu les pires mois de ma vie tout ça pour sauver les miches de son pote !

    - Laia !

    - Louna ? Qu’est-ce que tu fais là ?

    - Tu m’as demandé de venir te sauver alors je suis là.

    La jeune femme dévisagea son amie de la tête au pied. Celle-ci portait un jean délavé avec des trous un peu partout et un t-shirt noir avec une tête de mort dessiné en blanc.

    - Tu…

    - Toru ! Lâche-le ! cria Tomoya.

    - Ça fait partie de la fête ? Demanda Louna en voyant Toru frapper Takumi.

    - Ce n’est pas vrai !

    Laia se précipita vers eux et s’apprêta à se placer au milieu pour les séparer mais Louna l’en empêcha.

    – Qu’est-ce que tu fais ?

    - Je ne vais pas les laisser s’entre tuer quand même !

    - Pourquoi pas. C’est la solution à ton problème. Laisse le perdant et attrape le vainqueur.

    - Tu crois que c’est le moment de plaisanter !

    Louna poussa un soupir, se dirigea vers un extincteur et l’activa sur les deux jeunes hommes.

    - C’est bon ? Ou vous en voulez encore ?

    Laia s’accroupit vers Takumi et examina ses plaies.

    - Ça va ? Demanda-t-elle inquiète.

    - Oui, je…

    - Je peux savoir ce qui t’a pris ! Cria-t-elle sur Toru. Ça te prends souvent de frapper les gens sans aucune raison ?!

    - Laia, dit la jeune femme en tapant sur l’épaule de son amie.

    - Tu n’es pas croyable sérieux ! Quand est-ce que tu vas finir par te comporter en tant qu’adulte ! Et après c’est moi la personne avec un trouble de l’identité ! Tu m’as demandé de disparaitre il y a 12 ans et c’est ce que j’ai fait ! Alors pourquoi tu apparais devant moi et me pourrit la vie ?! Comme si je n’avais pas assez de problème avec ce foutu carambolage, il a fallu que tu me foutes ce scandale au cul pour sortir ton pote du journal télévisé ! Si tu veux me détestes à ce point alors vas-y détruit moi une bonne fois pour toute mais arrête ton cirque ! Tu…

    - Laia !

    - Quoi !

    Louna pointa du doigt l’immense écran sur lequel était affiché les clips de Wanokuroku quelques minutes plus tôt.  C’était la projection d’un agenda informatique. En haut de la page était inscrit :

     

    * 10 février 1999 à 18h *

     

    J’ai vu un ange pour la première fois de ma vie aujourd’hui. Elle s’appelle Laia. Son visage ne cesse d’apparaître devant mes yeux. Ça fait seulement qu’une heure que je l’ai quitté et je n’ai qu’une envie être à demain pour aller la revoir. Laia…

     

    - Qu’est-ce que…

    L’image resta quelques secondes puis passa à une autre.

     

     

     

    * 24 juin 2001 à 20h *

    J’ai enterré mon grand-père aujourd’hui. Quand j’ai appris qu’il était mort j’ai cru que mon monde allait s’arrêter de tourner mais il tourne encore. Grâce à elle… Ce jour est à marquer dans les annales comme le jour où j’ai perdu mon grand-père mais aussi le jour où je l’ai serré dans mes bras pour la première fois.

     

    Laia tourna la tête et aperçut Toru qui s’énervait contre un type dégarni.

    - Arrête ça de suite !

    - Ce n’est pas moi qui fais ça ! répondit-il en s’excitant sur l’ordinateur ce qui n’empêcha pas la troisième projection d’apparaitre.

     

    * 10 juillet 2002 à 23h30*

    J’ai composé une chanson pour elle. Mais je doute qu’elle apprécie. Elle s’est enfuie de la chambre dès que j’ai fini de la chanter. Peut-être que c’est juste à sens unique…

     

    * 09 janvier 2003 à 23h*

    Laia poursuit son chemin et a rencontré un type. D’après les dire de Yuki, ils vont très bien ensemble… Peut-être que je devrais passer à autre chose comme elle me l’a suggéré…

     

    - Tu avais un copain à cette époque ? Chuchota Louna à l’oreille de Laia.

    - Non. J’avais 18 ans quand j’ai eu mon premier copain.

    - Pourquoi est-ce qu’elle avait dit que tu avais un gars alors ?

    - Parce que c’était comme ça qu’elle procédait quand elle voulait un gars qui n’était pas à ses pieds.

    Louna cligna des yeux surprise.

    - Sympa la copine. Une vraie menthe religieuse, murmura Louna.

    - Personne n’est parfait…

     

    * 13 juin 2004 à 22h*

    J’ai souhaité son anniversaire et lui ai avoué que je sortais avec Yuki. Elle ne l’a pas aussi bien pris que Ryota. Yuki certifie qu’elle s’en remettra parce que c’est sa meilleure amie et qu’elle ne souhaite pas la partager… Je n’aurais peut-être pas dû m’immiscer entre elles.

     

    - Le 13 juin. C’est le jour de ton anniversaire ! Je comprends maintenant pourquoi tu le détestes.

     

    * 23 Août 2004 à 8h *

    J’ai décidé de rompre avec Yuki et d’arrêter de me voiler la face. Ce n’est pas avec elle que j’ai envie d’être…

     

    - Le 23 Août 2004… lu Louna à voix hautes.

    - C’est le jour de la mort de Yuki.

    L’écran de projection devient noir puis laissa apparaitre une image. C’était une vidéo du groupe qui se trouvait certainement sur une scène à en juger le décor.

     

    - Le perdant devra ranger la loge ! Dit Taka. Tu n’as pas intérêt à te défiler encore une fois Tomoya.

    - Pourquoi tu me dis ça à moi ?

    Ils tendirent leurs mains et commencèrent à chanter à l’unisson :

    - Pierre papier ciseaux !

    - Toru, t’as perdu !

    - Tomoya a triché ! Il a changé sa pierre contre le papier !

    - Le jury doit se concerter...dit Taka en se penchant disparaissant de derrière l’objectif. Le jury a décidé que Tomoya donnera un coup de main à Toru comme punition.

    - Je conteste la décision du jury ! cria Tomoya. 

    - Vous avez fini de faire les idiots ! Toru et Taka, allez ranger la loge ! Ça vous apprendra à arriver en retard à votre représentation.

    - On était à l’heure ! Rouspéta Toru.

    - On s’est perdu dans les couloirs.

    - Dites plutôt que vous finissez votre paquet de cigarette ! Dépêchez-vous d’aller ranger votre bordel ! Rouspéta le manager.

     

    La vidéo coupa et repris avec Toru qui se tenait dans une loge envahit par des paquets de chips vides, des cadavres de bouteilles et autres détritus en tout genre. Toru shoota dans une bouteille puis attrapa un sac avant de mettre des affaires à l’intérieur.

    - Arrête de filmer et file moi un coup de main, espèce de branleur, dit Toru en faisant un doigt donneur à la caméra.

    - Je suis en train de faire une vidéo pour nos fans. Tu pourrais être un peu plus mignon ?

    Toru attrapa une bouteille  et l’envoya sur Taka qui était en train de rigoler à en juger les secousses du téléphone portable.

    - Toru, tu as fait tomber la photo de ta copine, dit Taka en lui tendant.

    - Ne recommence pas.

    - Qu’est-ce que j’ai fait ?

    - Je te vois venir...

    - Si elle te manque tant que ça pourquoi tu ne lances pas un avis de recherche ? Oh ! Où appellent ses parents. Ils doivent savoir où elle habite !

    - Je n’ai pas le droit de le faire.

    - Pourquoi ?

    - Parce que je n’en ai pas le droit.

    - C’est quoi cette réponse stupide ?

    - Sa meilleure amie est morte à cause de moi. Ça te va comme réponse ?

    - Tu ne l’as pas poussé sous cette voiture à ce que je sache !

    - Non. Mais c’est ma faute.

    - Tu ne pouvais pas savoir qu’elle allait partir comme une furie !

    - C’était à prévoir. Si elle m’avait balancé qu’elle était amoureuse de Ryota, j’aurais pété un câble aussi.

    - Tu aurais pété un câble si Yuki avait dit ça où Laia ?

    - Laia.

     

    La vidéo coupa net et laissa la place à une autre. Où on pouvait voir Ryota trainer Toru complètement saoul dans son lit.

     

    - Bordel ! Ce con pèse un âne-mort ! Pose ce téléphone Taka et vient m’aider.

    - Impossible. J’immortalise ce merveilleux moment.

    - Ne me dis pas que tu prends une vidéo pour le mettre sur instagram ?!

    - Ses fans doivent voir le vrai visage de notre beau gosse, ricana Taka.

    - Ryo, marmonna Toru. Dis-moi que j’ai bien fait.

    - De quoi il parle ? Questionna Taka.

    - Dis-moi que j’ai bien fait de faire en sorte qu’elle me déteste.

    - T’as bien fait, mec. T’as bien fait.

    - Pourquoi est-ce que ça fait toujours mal alors ?

     

    Le décor changea de nouveau et laissa apparaitre Toru assis dans un bus.

     

    - Ça fait longtemps que je n’avais pas vu un tel sourire sur ta sale tronche, dit la voix de Taka.

    - Si tu lâchais ton téléphone, tu remarquerais beaucoup de chose, répondit Ryota qui surgit de nulle part. Comme par exemple le fait qu’il ait marqué Laia partout sur son cahier de partition.  

    - Fou moi la paix ! C’est Tomoya qui l’a fait !

    - Je n’ai rien fait !

    - Il n’y a que toi qui écrit comme un chacal et qui est capable de faire une faute à un prénom aussi simple, dit Toru en lui balançant son cahier de partition au visage.

    - Ce blaireau a marqué Lia, ricana Ryota qui avait ramassé le cahier au sol.

    - Toru ! Cria subitement Taka.

    - Quoi !

    - Ça fait quoi de se réveiller dans les bras de la plus belle fille d’Osaka ?

    Toru appuya sa tête contre le dossier et afficha un sourire béat avant de dire :

    - C’est génial.

     

    La vidéo se termina et une autre apparut. On pouvait voir cette fois-ci le groupe au complet assis sur un banc en plein air.

    - Taka, éteint ton téléphone. Tu y verras rien, il fait nuit.

    - Je veux juste immortaliser cet instant. Vous me remercierez lorsque vous serez de vieux cons aigri et que vous voudriez vous rappeler de votre jeunesse pleine de débauche. Allez dites-moi quelque chose !

    - On se demande qui est le plus débaucher entre nous 4, dit Toru en lui jetant son sweet à la figure.

    - Je me suis acheté une nouvelle batterie ! Dit subitement Tomoya après quelques minutes de silence.

    - J’ai de nouvelle responsabilité sur les épaules, répondit Ryota en expirant la fumée de cigarette.

    - J’ai retrouvé mon âme sœur, dit Toru en montrant le magazine dans lequel écrivait Laia.

    - Tu voudrais lui dire quoi à ton âme sœur ?

    Taka fit un zoom sur le visage de Toru.

     

    L’écran de projecteur s’éteignit et les lumières de la salle se rallumèrent devant la petite scène où se trouvait le banquet.

    - Takahiro ! Descend de cette table ! Rouspéta le manager.

    - Laia ! Cria le jeune homme. Laia ? T’es encore là ? J’espère que tu es là et qu’on ne s’est pas donné du mal à faire tout ce montage pour rien. Quoi que… Ça aura foutu bien la honte à Toru devant tous ses potes, ricana-t-il.

    - Si c’est pour dire des conneries descend de la, dit Ryota qui se trouvait lui aussi sur la table.

    - C’est quoi ce cirque ?

    - Il est encore là, murmura Ryota à Taka.

    - Il a l’air furieux…

    - C’est vous qui avez fait ça ?

    - C’est l’idée de Taka.

    Taka ouvrit la bouche indigné mais la referma avant d’afficher un de ses plus beau sourire innocent.

     - Toru, dit Marie en apparaissant sur le côté. Tu peux continuer à essayer de t’enfuir et faire comme si tout allait bien mais tes sentiments finiront toujours par te rattraper. Et quand tu réaliseras ce qui est bon pour toi alors ce sera trop tard…

    Taka descendit de la table du buffet, sortit son téléphone portable et se posta devant Toru

    - Tu voudrais lui dire quoi à ton âme sœur ?

    La vidéo du projecteur se ralluma lorsque Toru ouvrit la bouche pour répondre, créant un écho.

    - Que je l’aime à en mourir.

    Toru se raidit en sentant une main froide sur la sienne. Il tourna la tête et aperçut le collier qu’il lui avait offert 13 ans auparavant. Il tendit la main et le caressa pour voir s’il était bien réel ou si ce n’était que le fruit de son imagination.

    - Tu l’as gardé ?

    - C’est le cadeau de mon premier et dernier amour, murmura Laia en caressant la joue de Toru qui avait gardé la trace de sa main. Toru, je…

    - t’aime, termina le jeune homme en l’embrassant passionnément.


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  • Chapitre 11

     

    Laia s’étira dans le lit et poussa un léger cri de douleur. Pourquoi avait-elle mal partout ? Elle ouvrit les yeux et aperçut qu’elle se trouvait dans la pièce qui lui faisait office de chambre. Quand était-elle arrivée ici ? Elle regarda ses doigts et fut envahit par une jalousie extrême. Pourquoi était-elle jalouse de sa main ?  Une image d’elle en train de parcourir chaque parcelle du corps de Toru la submergea. Elle poussa l’énorme couette et se dirigea dans la salle de bain pour faire couler l’eau puis se regarda dans la glace.

    - C’est quoi ce t-shirt ?

    Elle baissa les yeux. C’était un t-shirt noir et jaune avec marqué dessus Dragonfly. À qui avait-elle piqué ce t-shirt ? Son regard fut attiré par quelque chose de suspect sur son cou.

    - C’est quoi ce suçon ?

    Elle se rinça le visage et se brossa les dents avant de se diriger dans le salon où elle trouva la robe qu’elle portait la veille sur le comptoir de la cuisine. Elle baissa les yeux et vit le saladier à fruit étalé au sol puis des morceaux de vaisselles éparpillés dans toute la cuisine.

    - Qu’est-ce qui…

    Laia lâcha un hoquet de surprise en réalisant que le rêve qu’elle avait fait n’était pas un rêve mais la réalité. Elle avait couché avec Toru et sa petite culotte sur le canapé en témoignait.

    - Bordel de merde ! Attends un peu. Rien n’est sûr. Oui. Après tout Toru n’était pas à côté de moi quand je me suis réveillée. Peut-être que j’ai décidé de faire un striptease toute seule ? Après tout ce n’est pas la première fois. Toru est arrivé et il m’a balancé son t-shirt. C’est tout. Quant au suçon…

    L’image de Toru en train de lui suçoter le cou l’envahit.

    - Je me suis pincé. Oui !

    Laia s’ébouriffa les cheveux tout en se maudissant sachant pertinemment que ce qu’elle racontait n’était pas du tout convainquant. Elle se dirigea dans la chambre de Toru.

    - Il est déjà au travail ?

    Laia s’apprêta à refermer la porte lorsqu’elle aperçut un bout de papier déposé sur le lit :

     

    Tu dormais tellement bien que je n’ai pas voulu te réveiller et te dire que je partais en tournée avec le groupe. La tournée commence aujourd’hui et durera un mois. Il faudra qu’on parle lorsque je serais revenu…

    PS : Shun t’amènera à tous tes rendez-vous médicaux alors ne t’échappe pas avant qu’il n’arrive !

    Toru 

     

    De quoi voulait-il bien parler ? De la soirée d’hier soir ? Du fait qu’elle l’ait supplié qu’il lui dise de ne pas partir ? Ou peut-être du fait qu’elle ait carrément abusé de lui ? Laia s’ébouriffa les cheveux. Comment a-t-elle pu se foutre dans ce pétrin ! Il fallait qu’elle en parle à quelqu’un et vite avant de devenir folle.

    - Louna…

    Laia se dirigea dans sa chambre, s’habilla en quatrième vitesse et s’apprêta à sortir lorsque téléphone sonna déclenchant le répondeur.

    «  Toru, c’est Marie. Je t’appelai pour savoir si tu étais passé pour valider notre mariage auprès de la mairie ? Rappelle-moi dès que tu as le message. Kiss »

    - Mariage, répéta Laia abasourdi par ce qu’elle venait d’entendre. Toru s’est… marié ?

     

    - Qu’est-ce que tu fais ? Demanda Laia en voyant son amie devant la fenêtre.

    - Je lance des œufs pourri aux journalistes, répondit-elle en posant la boite d’œuf sur la commode. Comment tu as réussi à entrer sans te faire repérer par ses vautours ?

    - Je suis passé par l’issue de secours.

    - Tu viens rechercher d’autres affaires ?

    - Je viens ramener mes affaires et moi par la même occasion, dit Laia en se dirigeant dans sa chambre avant de revenir s’affaler sur le canapé.

    - Il s’est passé quelque chose ?

    - J’ai couché avec un homme marié, dit-elle en fixant la fenêtre.

    - Tu as quoi ?

    - Toru s’est marié avec une certaine Marie.

    - Attends t’es sérieuse ? Reprend tout depuis du début et explique-moi ça.

    Laia expliqua la soirée en détail et arriva au passage du répondeur.

    - Vous avez couché ensemble. C’est indéniable, dit-elle en regardant le suçon qu’elle avait sur le cou. En revanche ce qui l’est moins c’est qu’il soit marié.

    - Je n’aurais jamais dû prendre ce verre avant de rentrer, dit-elle en prenant sa tête entre ses mains.

    - Pourquoi ? Tu aurais quand même couché avec lui.

    - Non.

    - Je t’en prie. J’ai très bien vu comment vous vous regardez à Osaka. Et aussi la scène où il t’a kidnappé pour t’éloigner de la boite de nuit.

    - Tu as vu ce qui s’était passé ?

    - Tu crois peut être que je t’avais laissé seule ? Je vous ai suivis et j’ai regardé ce qui se passait de loin.

    - Ce qui se passait de loin ? Pourquoi est-ce que tu ne m’as pas ramené toi ?!

    - Tu étais tellement bourrée que tu ne tenais pas debout. Il t’a ramené jusqu’à l’hôtel sur son dos.

    - Pourquoi tu ne l’as pas empêché de m’amener dans sa chambre ?!

    - J’allais venir te chercher mais quand j’ai vu qu’il était ressortit 5 minutes après, j’en ai déduis que ce n’était pas la peine.

    Laia se massa la tête sentant une migraine atroce arriver.

    - Laia ?

    - Quoi ?

    - Tu t’en veux d’avoir couché avec lui parce qu’il est marié ou avoir couché avec lui tout court ?

    - Il est marié…

    Louna alla s’assoir à côté de son amie et la prit dans ses bras avant que celle-ci ne se mette à pleurer en silence.

     

    - Tu as couché avec elle ?

    - Plus fort, le staff ne t’a pas entendu.

    - Quand ? Où ? Comment ?

    - Qu’est-ce que ça peut faire ? Soupira Toru en s’asseyant sur le trottoir en face du bus.

    - Ça peut tout faire, mec. Je vis à travers toi maintenant. Tu pourrais me filer des détails !

    - Des détails sur quoi ? Demanda Tomoya qui venait de les rejoindre pour allumer sa cigarette.

    - Toru a couché avec Laia.

    - Tu as couché avec la plus belle femme d’Osaka ? Taka tu as entendu ça ?

    - Je le savais, dit Taka qui surgit de la porte du bus.

    - Comment ça tu le savais ? Questionna Ryota surpris.

    - J’ai été le chercher ce matin et je suis rentré dans sa chambre…

    - Pourquoi tu ne nous l’as pas dit plus tôt ? Rouspéta Tomoya.

    - Parce que ça ne vous concerne pas !

    - C’était comment ?

    Comment c’était ? Il repensa aux corps dénudés de la jeune femme. Au contact de sa peau sur la sienne. À ses cheveux tombant en cascade sur lui quand elle parcourait chaque parcelle de son corps avec sa bouche. Il avait rêvé de nombreuse fois ce moment depuis ses 15 dernières années et pas un seul instant il se serait imaginer le vivre…

    - Tu pourrais filer des détails. Juste un peu.

    - Va voir ta femme et lâche-moi la grappe, maugréa Toru qui réussit à s’enfuir.

    Des détails… Il en avait plein en tête. Depuis l’instant où il était sorti de l’appartement il n’avait cessé d’être envahit de détail. Chaque geste, chaque caresse, chaque baiser tout été gravé dans sa tête.

    Il attrapa son téléphone portable et composa le numéro de Laia et tomba sur la messagerie :

    « Vous êtes bien sur la messagerie de Laia Nishi. Je ne suis pas là pour le moment. Alors réessayez plus tard car je ne vous rappellerai certainement pas. »

    -Toru !

    - Bordel. Tu m’as fait peur crétin !

    - Tu appelais Laia ?

    - Non, dit-il en écrasant sa cigarette avec son pied avant de rentrer dans le bus.

    - Toru !

    - Quoi ?!

    - Je suis content pour vous mec. Je veux dire. Tu as assez souffert comme ça alors… je… dit Ryota en essuyant une larme invisible.

    - Espèce de timbré.

    - Toru !!! Ne te ferme pas à l’amour !! Ouvre les bras et court vers lui ! cria Ryota. Toru ! Je t’aime mec !

    - Ryota t’as fini de faire l’imbécile ! Rouspéta leur manager. Dépêchez-vous de monter ! On doit être à Wakayama dans 5 heures.


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