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    Le jardin d'Eden - Hyde - T1 : chapitre 01

     

    Chapitre 1

     

    - Tu es sûre de pouvoir rentrer seule dans cet état ? Demanda Ava en retenant son amie qui faillit tomber face contre terre en loupant le trottoir

    - Pourquoi les trottoirs de ce pays sont-ils si hauts ?

    - Ils ne sont pas hauts. C’est toi qui es saoule, c’est tout…

    Ella se retourna brusquement, puis pointa son index devant le visage d’Ava tout en tanguant légèrement sur place.

    - C’est toi qui es bourrée, pas moi.

    Ava souffla pour la dixième fois de la soirée. Elle aurait dû s’en douter en acceptant d’accompagner son amie boire à la santé de son « ex-petit ami ».  À chaque fois, c’était la même chose. Elle vidait tout l’alcool du bar dans lequel elles avaient l’habitude de se retrouver puis finissait par déambuler en hurlant à pleins poumons que «les gars étaient des enfoirés de première ». Ava tendit la main pour arrêter un taxi qui venait dans leur direction.

    - Les gars sont des enfoirés ! Finit-elle par hurler à pleins poumons.

    Ava ouvrit la portière de la voiture, attrapa le bras de son amie puis la tira vers elle pour la faire rentrer de force dans le taxi. Une fois son amie installée sur le siège, elle donna l’adresse ainsi que l’argent au chauffeur et referma la portière en quatrième vitesse avant qu’Ella ne sorte pour poursuivre son « rituel de rupture ». Elle attrapa son portable et envoya un message à son amie : « je t’appelle demain, prends du jus de tomate, c’est bon pour la gueule de bois. HaHa ».

    Depuis quand était-elle devenue ainsi ? Depuis quand avait-elle arrêté de croire en les hommes ? Elle avait essayé de réconcilier son amie avec l’amour. Elle lui avait même présenté un homme parfait au plus haut point mais celle-ci l’avait jeté en moins d’une semaine sans donner de raison et avait menacé de la fouetter si elle recommençait à lui présenter d’autres gars…

    Ava soupira puis se mit en route pour rentrer dans son appartement. Elle traversa la rue, marcha pendant 5 minutes tout droit, puis tourna à l’intersection à gauche. Elle marcha tout droit jusqu’à se retrouver devant une petite ruelle sombre.

    - Tout va bien, tu prends cette ruelle tous les jours, murmura-t-elle pour se rassurer. 

    Elle prit une grande inspiration, agrippa la lance de son sac à main et se mit en route. Elle passa devant une poubelle, essaya d’enjamber des déchets éparpillés au sol et manqua de s’étaler de tout son long en marchant sur quelque chose de glissant.

    - Anchouli, dit celle-ci, qui avait pris le réflexe de dire ce mot à force de garder le fils de sa voisine.

    - Anchouli ?

    Ava sursauta en entendant une voix provenir derrière elle. Était-ce un détraqué ? Un sérial killer ? Allait-elle mourir ici, maintenant ? Elle se retourna doucement et regarda l’homme qui venait de parler. Celui-ci était grand, les cheveux courts châtain clair, les yeux verts foncés. Il portait un pantalon noir, un manteau en cuir et en dessous un t-shirt blanc sur lequel se trouvait un dessin d’Adam prenant Eve sauvagement près d’un arbre, à côté de l’arbre se trouvait une inscription « J’encule le Paradis ». 

    - Salut baby, dit celui-ci d’un sourire charmeur.

    Ava fit un pas à reculons et regarda autour d’elle. Y avait-il une sortie de secours ? Un moyen de s’enfuir ? Elle pouvait foncer droit dans le tas mais il était fort probable que ce type ne bouge pas d’un chouïa vu sa carrure d’athlète. Elle s’apprêta à faire demi-tour mais quelque chose ou plutôt quelqu’un attira son attention. Comment était-il arrivé là sans qu’elle ne l’entende ? C’était un homme grand, cheveux mi longs noirs, vêtu de noir, un long manteau avec un t-shirt moulant et un pantalon noir qui épousait parfaitement son corps. Celui-ci était en train de caresser un chien errant. Sûrement celui qui avait éparpillé tous ses déchets… Elle secoua la tête. Ce n’était pas le moment de penser à ce genre de chose. Elle allait sûrement se faire agresser d’un moment à l’autre et la seule chose qu’elle avait en tête c’était ces satanées ordures… L’homme qui lui avait adressé la parole contourna la jeune femme et se dirigea vers son collègue qui était toujours en train de caresser le chien.

    - Anchouli… Léo, tu connais ce mot toi ?

    L’homme accroupit se leva, se frotta les mains l’une contre l’autre avant de regarder dans la direction d’Ava. Était-il en train de la regarder ? Il la regardait droit dans les yeux mais pourtant elle avait l’impression qu’elle était transparente, qu’il regardait à travers elle…

    - Léo, je te parle, maugréa son collègue.

    La jeune femme optait le pour et le contre pour prendre ses jambes à son cou mais quelque chose l’empêcha de choisir le pour. Le regard de ce type…

    Léo fit un pas vers Ava puis un autre jusqu’à arriver devant elle. Elle retint son souffle en voyant la beauté de son visage. Celui-ci avait des traits fins, des yeux bridés noirs, de fins sourcils, un nez parfait et une bouche à la fois petite et pulpeuse…

    - Va-t-en, dit celui-ci froidement en détournant son regard.

    Ava ne se fit pas prier, elle contourna le jeune homme, passa devant l’autre type qui lui avait adressé la parole en premier et marcha le plus rapidement possible pour s’éloigner d’eux avant qu’ils ne changent d’avis. Elle s’apprêta à sortir de la ruelle lorsqu’elle percuta quelqu’un.

    - Je t’ai enfin trouvé Eve. Où devrais-je dire Ava, dit-il avec un large sourire.

    Ava fit un pas à reculons. Qui était ce type et comment connaissait-il son prénom ? Était-ce un harceleur ? Ou… se pourrait-il qu’il soit avec ces deux types bizarres.

    - Adam, grogna une voix derrière elle.

    Ava se retourna et regarda l’homme qui lui avait dit de partir. Celui-ci se tenait à quelques pas d’eux, son visage rempli de haine.

    - Léo, comme on se retrouve.

    Léo fit un pas en avant, mais s’arrêta brusquement lorsque le dénommé Adam attrapa Ava par le bras et sortit un couteau de nulle part.

    - À ta place, je ne m’approcherai pas, sinon tu risquerais d’avoir le sang d’une autre innocente sur les mains, dit-il en appuyant le couteau contre la gorge d’Ava. Ne bouge pas ma princesse, tu risquerais de te blesser et je regretterai que ce ne soit pas moi qui le fasse.

    - Lâche cette fille. Elle n’a rien avoir avec ça, dit le collègue de Léo.

    - Oh, tu te trompes mon cher Cain. C’est la principale concernée je dirai même.

    - L’air terrien t’a grillé les neurones.

    Ava essaya de se dégager mais en vain, son « agresseur » avait une poigne phénoménale. Comment pouvait-il la tenir d’une seule main sans faire la moindre difficulté ?! La jeune femme sursauta en entendant un cri strident provenir au loin. Qu’est-ce que c’était ? Une autre femme était en train de se faire agresser ?

    - Je crains de devoir vous fausser compagnie, moi qui m’amusais si bien avec vous ! dit l’agresseur d’une voix nullement attristée par le fait de devoir partir. Mais n’ayez crainte, je vais vous laisser de quoi vous amuser.

    Il planta son couteau dans l’abdomen d’Ava puis balança la jeune femme dans les bras de Léo avant de disparaitre. Cain s’apprêta à suivre l’agresseur mais une décharge électrique l’envoya valser contre le mur.

    - Bordel de merde ! Cet enfoiré a mis une barrière pour qu’on ne puisse pas le suivre, grogna-t-il en se redressant. Je vais bien ! Merci de t’en préoccuper.

    Cain s’approcha de son coéquipier, s’accroupit et souleva le t-shirt de la jeune femme.

    - C’est profond… et elle se vide de son sang. On ne peut rien faire pour elle, mec. Laisse…

    Cain s’arrêta de parler en voyant son collègue s’entailler le bras et le placer sur la plaie d’Ava.

    - Qu’est-ce que tu fais ! Hurla-t-il. Arrête tes conneries !

    Cain se jeta sur son collègue, l’empoigna par le col et l’éloigna de la jeune femme.

    - Reprends-toi ! C’est une humaine !

    Léo détourna son regard de Cain et regarda la jeune femme qui se vidait de son sang. Celle-ci le regardait et contrairement aux humains qu’ils avaient vu mourir sous leurs yeux, elle n’affichait aucune crainte, aucune peur de la mort.

    - Cain… Chuchota Léo.

    - Pas question, répondit Cain en lâchant Léo. Je sais ce que tu vas dire et il en est hors de question.

    Léo se dirigea vers Ava, la souleva du sol et se mit à marcher.

    - Est-ce que tu écoutes ce que je te dis des fois ! Repose là ! Léo ! Léo ! beugla-t-il en voyant son collègue disparaitre dans l’angle de la ruelle. Espèce d’enfant gâté, maugréa-t-il en se lançant sur ses pas.

     

    Vingt minutes plus tard, les trois jeunes gens arrivèrent dans une immense demeure. Léo poussa la porte d’entrée avec le pied et se dirigea droit dans le salon dans lequel se trouvaient les autres occupants de la demeure.

    - Qu’est-ce qui s’est passé ? Demanda une jeune femme aux cheveux longs frisés d’une couleur bleu marine.

    Elle se leva du canapé et se dirigea vers les deux jeunes hommes.

    - Vous êtes blessés ?

    - La question à poser Abbygael, ce serait plutôt pourquoi vous avez amené une humaine ici ?

    Cain regarda l’homme qui se tenait assis quelques secondes plus tôt à côté d’Abbygael. Celui-ci avait les cheveux en rouge et était en train de jouer avec un couteau sur lequel se trouvait une tête de mort au bout du manche.

    - Marc, va me chercher ma malette.

    - Pas question.

    - Marc, répéta-t-elle en le fusillant du regard.

    - C’est une humaine !

    - Qui a dit que c’était pour soigner l’humaine ? Léo est blessé…

    - Il est blessé ? Répéta-t-il en se levant du canapé et en se précipitant vers le jeune homme. Qui t’a fait ça ?

    - C’est lui qui se l’est fait, maugréa Cain.

    - Pourquoi se serait-il fait… Ne me dit pas que…

    Abbygael tendit la main vers l’humaine et souleva le t-shirt de la jeune femme.

    - Qu’est-ce qui se passe ici ? dit une voix rauque à l’encadrement de la porte. 

    - Matt, tu es rentré ? dit Cain joyeusement.

    - Sahrie, je t’avais dit de surveiller Léonard, répondit Matt d’un air sévère.

    Le jeune homme fit un pas à reculons. S’il y avait bien une chose qu’il avait apprise en 100 ans, c’était de ne pas trop se frotter à leur chef lorsque celui-ci les appelait par leur nom d’archange.

    - Tu sais très bien que ce gosse n’en fait qu’à sa tête ! J’ai l’impression de parler dans le vent à chaque fois que je m’adresse à lui, maugréa Cain.

    - Léo, tu as quelque chose à dire ? poursuivit Matt en ignorant les remarques de Cain.

    - Sauve-la, dit-il en mettant Ava dans les bras de Marc avant de disparaitre derrière la porte au fond du salon.

     

    Le lendemain matin, Matt ordonna un rassemblement dans le salon, c’est donc sans grande surprise qu’il les trouva éparpillés dans la pièce lorsqu’il franchit la porte d’entrée. Cain dormait sur le canapé en serrant un coussin entre ses bras. Sunny quant à lui, venait d’entrer dans le salon accompagné d’Abbygael. Léo se trouvait près de la fenêtre et subissait l’interrogatoire de Marc.

    - Réponds-moi ! Pourquoi t’as fait ça ?

    - Bien tout le monde est là ? demanda Matt en donnant un coup de pied dans le canapé pour réveiller Cain. Comme vous avez pu le remarquer, Léo a ramené une humaine dans l’enceinte du manoir. J’ai donc demandé un rassemblement pour qu’on puisse discuter de ce qui va suivre, dit-il en s’asseyant dans le fauteuil. Abbygael, quel est l’état de l’humaine ?

    - Son état est stable…

    - Grâce à l’idiotie de Léo, maugréa Sunny. Si tu prévois de faire d’autres débilités de ce genre préviens-moi à l’avance. Comme ça, je veillerai à ne pas rentrer au manoir.

    Léo qui était en train de jouer avec un coupe papier le lança en direction de Sunny qui l’attrapa sans le moindre problème.

    - C’est pas fini oui, souffla Matt désespéré par leur comportement.

    - Comme je disais, son état est stable, poursuivit Abbygael comme si la petite altercation qui venait de se passer était tout à fait anodin. Sa plaie est quasiment refermée. Je pense que c’est d’ailleurs grâce au sang de Léo. Maintenant ce qui reste à savoir c’est quels sont les effets secondaires qu’il pourrait-y avoir…

    - Les effets secondaires ? répéta Sunny.

    - C’est une humaine qui a reçu le sang d’un ange déchu, expliqua Matt. Il y aura forcément des conséquences.

    - Quels genres ?

    - Il y a des risques qu’elle plonge dans la folie. Qu’elle meure lentement dans d’atroces souffrances. Ou même, se change en démon, acheva Abbygael.

    - Ce sont juste des légendes, détendez-vous un peu, dit Cain en baillant.

    Matt tendit ses mains pour enlever les pieds de Cain de dessus la table basse.

    - On s’en fout des conséquences, maugréa Marc. Quand est-ce que vous comptez la renvoyer chez elle ?

    - Pourquoi tu veux déjà la renvoyer chez elle ? T’es jaloux que ton jouet ait sauvé cette humaine ?

    Marc se jeta sur Cain et l’assomma de coup de poing.

    - C’est reparti… soupira Abbygael.

    Cain para le coup, et donna un coup de boule à Marc qui fit un pas à reculons sous la force de l’impact. Il porta sa main à son nez et rugit de colère en voyant du sang sur sa main.

    - Espèce de…

    - Elle restera ici, murmura Léo.

    Marc qui était sur le poing de donner un autre coup de poing à Cain, stoppa son geste à quelques centimètres du visage du jeune homme.

    - Quoi ? demanda-t-il surpris que Léo ait parlé.

    Léo s’éloigna de la fenêtre et alla se placer devant Matt.

    - Elle doit rester ici.

    Matt croisa ses bras sur son thorax et regarda Léo sans rien dire. C’était bien la première fois que le jeune homme parlait lors des réunions ou qu’il donnait son opinion…

    - C’est une humaine ! S’énerva Marc.

    - Il ne l’a pas choisie au hasard.

    - Léo a raison, poursuivit Cain. Adam l’a appelé par son prénom…

    - Cette fille… Adam la veut.

    - Tu comptes te servir de cette humaine pour mettre la main sur Adam ? Questionna Matt

    - Et attraper ses sbires, ajouta-t-il.

    - S’il la veut alors pourquoi il l’a poignardé ? Questionna Sunny.

    Cain se leva du canapé et s’étira avant de répondre au plus jeune du groupe.

    - Ce taré doit la considérer simplement comme son jouet et a décidé de la torturer avant de la tuer.

    Matt qui n’avait pas quitté des yeux Léo eut un rictus en voyant l’attitude du jeune homme face à la discussion de Sunny et Cain. Léo serrait les poings et regardait droit devant lui comme s’il était indifférent mais une chose le trahissait… Ses yeux.

    - L’humaine restera ici, finit-il par dire pour clore le sujet.

    - Je vote contre, dit Marc en levant la main.

    Sunny se leva du fauteuil et fit de même.

    - Moi aussi.

    - Depuis quand on est en démocratie ? Demanda froidement Matt.

    Il attendit qu’ils lui répondent mais aucun n’osa parler. Ils regardaient tous les deux leurs pieds.

    - Comme je le disais l’humaine restera ici. Léo, tu seras chargé d’elle.

    Léo eut un moment de panique et se mit à regarder Abbygael pour trouver du soutien mais en vain, celle-ci affichait un sourire espiègle sur son visage.

    - Tu resteras avec elle à compter de maintenant et s’il arrive quoi que ce soit, tu seras responsable. La réunion est terminée. Vous pouvez y aller.


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  • Chapitre 7

     

    - J’ai trouvé ton calepin dans le bus, dit Taka en entrant dans la chambre d’hôpital.

    - Je croyais l’avoir perdu.

    - C’est comme ça que tu prends soin des cadeaux que je t’offre.

    - Tu parles d’un cadeau.

    - C’est la fameuse liste de chose à faire que mon rayon de soleil devait faire avant de mourir ? Demanda Laia en prenant le cahier. J’ai une question, dit-elle en se grattant l’arrière de la tête. Quand on fait ce genre de liste, on est censé marquer des choses qu’on n’a jamais faites non ?

    - Exact, répondit Taka en embrassant Louna dans le cou.

    - Pourquoi est-ce qu’il y a marqué alors apprendre à jouer d’un instrument et à faire du Tango 

    - Tu sais faire ça ?

    - J’ai appris le piano quand j’étais gamine.

    - Et on s’est inscrit à des cours de Tango l’année dernière, poursuivit Laia. Tu peux aussi barrer le numéro 09.

    Taka attrapa un stylo et ouvrit le calepin :

    - Dis- moi ce que tu as déjà fait.

    - 3, 7, 9. Tu peux barrer le 2.

    - Tu as voyagé dans tout le Japon.

    - Pour le travail. Oui.

    - Elle a été même dans des villages qui ne sont pas dans les cartes.

    - Tu aurais pu me le dire, maugréa-t-il en cochant devant les numéros. Le 4 tu l’as fait, dit-il fièrement.

     

    1. Essayez de rire une fois par jour.
    2. Dire et faire ce que je pense.
    3. Apprendre le Tango.
    4. Embrasser quelqu’un sous la neige
    5. Faire du camping et chanter autour d'un feu de camp.
    6. Prendre un bain de minuit
    7. Apprendre à jouer d’un instrument
    8. Rencontrer Lee Dong Wook
    9. Voyager dans tout le Japon
    10. Être Julia Robert dans Pretty Woman
    11. Tomber amoureuse

    - Pour Lee Dong Wook, tu as visé fort, ricana Laia. Elle a trois fois plus de chance de le voir dans l’au-delà que vivante.

    - Qu’est-ce que vous avez à sortir ce genre de réponse toutes les deux !

    - Taka. C’est bientôt l’heure ! Cria Toru en entrant en trombe dans la chambre d’hôpital.

    - Supers. On va pouvoir barrer ce fichu 8, dit-il en se frottant les mains.

    - Barrer le 8 ? répéta Louna surprise.

    Taka posa l’ordinateur que Toru lui avait tendu et s’assit sur le lit à côté de la jeune femme.

    - L’ordinateur n’est pas allumé.

    Louna s’apprêta à appuyer sur une touche lorsqu’une voix masculine sortit de l’ordinateur.

    - Vous me recevez ?

    - On t’entend, par contre on ne voit rien, répondit Taka en penchant la tête.

    - Et là ?

    - Ah !

    - Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Laia en se penchant pour voir l’écran. Lee Dong Wook ! Cria la jeune femme.

    - Bonjour, Louna. J’ai entendu ton histoire par l’intermédiaire de Takahiro et je dois dire que ça m’a beaucoup touché. Tout d’abord, je tiens à te féliciter pour le succès de ton opération et espère que tu puisses te remettre vite sur pied pour venir assister à mon fan meeting qui aura lieu dans 3 mois. J’aurais bien voulu te donner mon mail pour recevoir de tes nouvelles mais ton copain m’a menacé de ses poings alors je vais devoir m’en abstenir.

    - Je peux vous donner le mien si vous voulez, dit Laia en se penchant devant la caméra pour qu’il puisse la voir. Je suis Laia sa meilleure amie.

    - Et tu as aussi un copain, répondit froidement Toru en l’éloignant de l’ordinateur.

    - Un copain qui a oublié de dire que sa meilleure amie était malade.

    - On a jugé qu’il était préférable que tu ne saches rien.

    - Et pourquoi ?

    - Parce que tu en aurais fait un fromage !

    - Je vais devoir y aller. On m’attend pour tourner. Louna. Fighting. Bye bye.

    - Tu as fait comment ? Demanda Louna encore sous le choc d’avoir pu voir Lee Dong Wook lui parler.

    - C’est un fan de notre groupe. Je te laisse l’honneur de le faire toi, dit-il en tendant le stylo rouge.

    Louna ouvrit la 8ième page et inscrivit une croix à côté puis tourna à la 11ième se pencha de façon à ce que Taka ne puisse pas le voir et le referma.

    - tu n’as pas mis de cœur devant Lee Dong Wook, j’espère.

    - Non.

    - Donne-moi ça.

    - Non, dit Louna en éloignant le calepin noir loin du jeune homme.

    - Okay. Garde le ton fichu calepin ! répliqua Taka en plissant des yeux.

    - Pourquoi tu me regardes avec cette tête de caniche.

    - C’est quoi ma récompense pour avoir réussi à te faire rencontrer Dong Wook ?

    - Qui a dit que tu aurais une récompense si tu réussissais à le faire ?

    - Personne. Mais j’ai tout de même travaillé dur. Je mériterai d’avoir quelque chose en retour !

    Louna se pencha et embrassa Taka qui réussit à lui dérober le calepin des mains.

    - Si tu as fait un cœur devant son nom je te jure que je fais annuler son fan meeting !

    1. Rencontrer Lee Dong Wook

    - C’est une croix… J’étais pourtant sur que tu avais fait un cœur.

    Taka tourna la page encore et encore puis afficha un large sourire en voyant sur quel page elle avait inscrit.

    1. Tomber amoureuse et aimer Taka jusqu’à la fin de ma vie ♥

     


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  • Chapitre 6

     

    - C’est ici qu’on va faire notre concert ? Demanda Tomoya ébahit devant l’immensité du bâtiment.

    - Oui, répondit fièrement leur manager. Il peut accueillir plus de 20 000 personnes.

    - 20 000 personnes parquées dans un endroit confiné… J’espère qu’il y a des extincteurs partout dans la salle… dit Louna avec un rictus sur les lèvres.

    - Je doute que les extincteurs puissent tous les sauver en cas d’incendie.

    - Vous pouvez arrêter toutes les deux. À force de parler comme ça vous risquez de nous porter la poisse, maugréa Toru.

    Le manager attrapa la main de Louna et la serra en affichant des yeux de merlan frit.

    - Mademoiselle la photographe. Je compte sur vous pour prendre en photo les garçons sous tous les angles.

    - Tu n’as pas besoin de la toucher pour lui demander de faire son travail !

    Le manager se tourna vers Takahiro surpris que celui-ci lui parle sur ce ton.

    - Tu es nerveux ? Tu veux que je demande à Sandra de te masser ? 

    - Pourquoi demander à Sandra ? Mon rayon de soleil est très doué pour ça.

    - Zut ! Je n’avais pas vu l’heure. Dépêchons-nous vous allez être en retard pour les répétitions.

    - Est-ce que ça va ? murmura Taka en attrapant le bras de Louna.

    - Oui. Je suis juste un peu fatiguée.

    - Va te reposer dans le bus. On n’a pas besoin de toi pour l’instant.

    Louna se retourna et se dirigea dans le bus. Lorsqu’elle franchit les portes du bus, elle se laissa tomber au sol et porta la main à sa poitrine.

    - Louna ! Cria Taka en se précipitant vers la jeune femme. J’appelle une ambulance, tiens bon.

    - Non, réussit-elle à articuler. Ça va passer.

    Taka attira la jeune femme contre lui et la serra dans ses bras.

    - Ferme les yeux et concentre-toi sur les battements de mon cœur.

    - Quelle émission stupide as-tu encore regardé ?

    - Fais ce que je te dis.

    Louna s’exécuta et à sa grande surprise réussit à retrouver son souffle et à calmer la douleur. Devait-elle lui dire que ça allait maintenant ? Elle ouvrit la bouche mais la referma immédiatement. Juste pour un moment… juste pour un court instant, elle voulait se sentir vivante. Et ses bras puissant lui donnaient cette opportunité. Depuis quand n’avait-elle pas ressentit ce sentiment ? Cette plénitude qui lui faisait oublier qu’il ne lui restait que peu de temps à vivre.

    - Tu n’as pas besoin de faire semblant d’aller bien devant moi. Quand ça ne va pas dit-le.

    - Ça va mieux. Merci.

    - Reste ici et repose-toi.

    - Je vais bien.

    - Pour une fois fait ce qu’on te dit de faire sans discuter ! s’emporta-t-il avant de sortir du bus furieux.

     

    - Tu arrives à prendre les photos facilement ? Cria Laia pour se faire entendre.

    - Ça serait plus facile si Takahiro arrêtait de sauter dans tous les sens.

    Des fans à côtés d’elles se mirent à crier et à pointer du doigt Toru qui se dirigeait vers un trou.

    - Il fonce droit dedans ! dit Laia paniqué.

    - Ça doit faire mal, ricana Louna en voyant le jeune homme disparaitre dans le cratère de la scène.

    Taka s’arrêta de chanter et se dirigea vers Toru qui remonta sur la scène comme si de rien était.

    - Il a 4 ans ou quoi ! Il ne peut pas regarder où il fou les pieds ! s’énerva Laia.

    - Calme-toi, il n’a rien.

    - Il aurait pu se casser une jambe !

    - Tant qu’il ne se casse pas quelque chose de vital…

    - Tu trouves ça drôle ?!

    La musique s’arrêta. Ce qui voulait dire que le discours du groupe allait bientôt commencer. Louna mitrailla les membres du groupe qui parlèrent un à un.

    - La prochaine chanson est… dit Takahiro derrière son micro

    - Good Goodbye, coupa Toru.

    - Et pour vous remercier d’être venu aussi nombreux ce soir, nous voulons vous faire une petite surprise, poursuivit Ryota.

    - Ça fait prévu du spectacle ? Demanda Louna à Laia qui n’était plus à côté d’elle. Où est-ce qu’elle est allée…

    - En invitant une personne du public à venir sur scène !

    Louna regarda Taka qui semblait tout aussi surpris qu’elle. Avaient-ils décidé de faire ce genre de surprise lorsqu’ils étaient tous les deux dans le bus ce matin ? Les lumières s’éteignirent et un projecteur se mit à parcourir la salle de droite à gauche de haut en bas.

    - On va compter jusqu’à trois. Une fois que nous aurons fini le compte à rebours, Kyozuke fixe le projecteur.

    Le public se mit à compter accompagner des musiciens. Louna se retourna et aperçut Laia qui se trouvait derrière la console des ingénieurs du son avec à ses côtés le manager du groupe qui semblait mécontent de ce qui était en train de se passer.

    - On dirait que c’est votre jour de chance, demoiselle.

    Louna sursauta en entendant la voix de Toru dans son dos. Elle se retourna lentement et eut un hoquet de surprise lorsqu’elle comprit que celui-ci s’adressait à elle. Il attrapa son appareil photo le donna à un vigile avant de lui attraper la main et de la tirer sur scène.

    - Comment vous appelez-vous ? Demanda Ryota en s’avançant vers Louna.

    Pourquoi cette scène lui était si familière ? Elle tourna la tête et vit Laia qui affichait un large sourire.

    - Osaka, murmura-t-elle.

    Il s’était passé exactement la même chose à Osaka lors des répétitions. Quand Ryota avait fait monter Laia sur scène à la grande surprise de Toru. Les membres du groupe avaient manigancé tout ça dans le dos du jeune homme pour qu’ils se rencontrent face à face et qu’ils arrêtent de jouer à cache-cache.

    - Osaki ? Quel nom original. Dis-moi Osaki. Quel est votre membre préféré ? Questionna Toru.

    - À quoi tu joues, Simplet ? demanda-t-elle froidement.

    - Taka? Si je n’étais pas un membre du groupe, je tomberai moi aussi sous son charme.

    Taka s’approcha de Toru et le foudroya du regard.

    - À quoi tu joues, Toru ?

    - La vengeance est un plat qui se mange froid, répondit-il en levant les sourcils pour le narguer.

    - Asseyez-vous, Mademoiselle Osaki. Ne faites pas votre timide, il ne va pas vous manger.

    - On dirait que notre petit Taka est un petit peu timide, lui aussi. Faut-il l’encourager à venir s’assoir à côté de notre charmante demoiselle ?

    Taka donna un coup de poing furtif dans le dos de Toru et alla s’installer à côté de Louna. Ryota se mit au piano puis quelques secondes plus tard Taka se mit à chanter en regardant droit devant lui.

     

    - Pourquoi est-ce que je n’ai pas été prévenu de tout ça ? cria le manager.

    - Ils ne voulaient pas vous faire perdre votre précieux temps pour quelque chose d’aussi futile, dit Laia qui s’amusait comme une folle.

    - Prévoient-ils de faire une autre surprise de ce genre ?

    - En quelques sortes.

    Le manager tourna la tête vers la scène lorsque le public se mit à crier.

    - Pourquoi la scène est en train de s’élever ?

    - La scène ne se lève pas entièrement, juste là où se trouvent Taka et Louna.

    - Pourquoi ?

    - Tenez- vous prêt, à lâcher les canons, dit-elle. Maintenant !

    - Quel canon ?

    Un grand boum se fit entendre.

    - Un canon à neige ?

    Laia afficha un large sourire en voyant le visage surpris de son amie et de Taka. Décidément ils ne s’attendaient vraiment pas à ça. Taka tourna la tête vers Louna qui s’était levée et qui affichait un large sourire tout en tendant la main sur laquelle se posaient des flocons artificiels. Elle ne put s’empêcher de lâcher un cri d’excitation lorsqu’il replaça une mèche de cheveux de son amie derrière son oreille. Elle avait vu juste. Le plan qu’elle avait installé avec les garçons se déroulait à merveille.

    - Préparez-vous à éteindre la lumière.

    - Éteindre la lumière pourquoi ?

    - Parce qu’il ne va pas tarder à l’embrasser. Éteignez ! Cria-t-elle.

    Les lumières de la salle s’éteignirent plongeant la scène dans l’obscurité la plus totale.

     

    Louna cligna des yeux surpris par ce qui se passait. Quelques secondes avant, Taka était en train de chanter cette magnifique chanson et maintenant il se trouvait accroché à ses lèvres.

    - J’aurais préféré que ce soit du remords et pas autre chose, murmura-t-il en s’éloignant brusquement de Louna.

    Taka se dirigea vers le fond de la scène et attrapa une bouteille d’eau. Dans quelle merde s’était-il foutu ?! Il aperçut du coin de l’œil un membre du staff tirer la jeune femme hors de la scène.

    - Taka ! Cria Tomoya par-dessus sa batterie. Qu’est-ce que tu fous ! Il nous reste encore 5 chansons à jouer.

    Le jeune homme essuya son visage et se dirigea au-devant de la scène en affichant son plus large sourire. 5 chansons. Il avait 5 chansons à tenir avant de pouvoir tuer ses amis…

     

    - Le concert était vraiment génial ! dit Tomoya en sautant dans tous les sens. Il y a pas à dire Yokohama est une ville qui déchire !

    - Pour ma part, je préfère Saitama, répondit Ryota en s’affalant sur le canapé.

    Toru se dirigea vers le congélateur et sortit une poche de glaçon avant de dire :

    - Je suis dégouté que ça soit terminé. J’aurais voulu encore jouer une heure !

    - Oh ! Taka. Tu étais passé où ?

    Taka se dirigea droit vers Toru et lui donna un coup de poing au visage.

    - Je peux savoir ce qui te prend ! S’énerva Toru.

    - Tu as failli foutre le concert en l’air avec ta revanche à la noix !

    - Ma revanche à la noix ? Dis plutôt que tu es énervé parce que tu n’as pas été capable de comprendre tout seul ce que tu ressens !

    - De quoi ? Qu’est-ce qu’il ressent ? demanda Tomoya perdu.

    - Réponds Taka. Dis haut et fort ce que tu as découvert grâce à ma revanche à la noix ?

    Taka s’ébouriffa les cheveux et s’assit sur le canapé. 

    - Qu’est-ce que tu as découvert ?

    - Ce crétin éprouve des sentiments pour quelqu’un, répondit Toru en balançant un sac à glaçon sur Taka.

    - Qui ?

    - Louna, murmura le jeune homme en mettant le sac de glace sur sa main droite. Je suis amoureux d’elle.

    - Le concert était spectaculaire, dit le manager en entrant subitement dans la loge. Mais la prochaine fois que vous faites un coup de ce genre, je vous tue. Changez-vous et allez vous reposer pour être en forme pour le concert de demain. 

    Le manager s’apprêta à sortir de la loge mais se retourna :

    - Takahiro. Si tu prévois une idylle avec cette photographe, je te prierai de ne pas le dévoiler immédiatement. L’annonce du mariage de Ryota et le caprice de Toru avec Laia font encore la une des journaux. Le groupe n’a pas besoin d’un autre scandale si tu vois ce que je veux dire.

    - Ce type ne nous a jamais pris pour des êtres humains mais comme des objets qui font gagner du fric, maugréa Toru en lançant sa serviette sur la porte.

    - Alors ? Tu comptes faire quoi avec Louna ? Questionna Ryota.

    - Rien.

    - Comment ça rien.

    - Ce qui s’est passé est une erreur.

    - Louna ! cria Tomoya qui c’était levé pour attraper un t-shirt qui se trouvait à côté de la porte.

    - Le manager a demandé à ce que je prenne des photos de vous dans la loge, déclara-t-elle en entrant.

    Taka posa le sac de glace avant de se lever et de se diriger vers la porte.

    - Va te reposer. Les photos peuvent attendre.

    - Pas la peine. J’ai fini.

    Taka se retourna et fut ébloui par un flash.

    - Merci, dit celle-ci avant de sortir de la pièce.

    - Prétendre que c’est une erreur et jouer l’enfoiré de première, ne te feront pas oublier ce que tu ressens pour elle.

    Taka regarda Tomoya sortir de la pièce étonné de le voir parler ainsi. Depuis toutes ses années, c’était bien la première fois qu’il le voyait avec un visage aussi sérieux.

    - Tomoya a raison. Tu auras beau essayer de te faire passer pour un connard, tu n’arriveras pas à enfouir tes sentiments. Crois-moi. J’ai essayé avec Laia et je n’y suis jamais arrivé. Encore aujourd’hui, je me dis que j’ai de la chance de l’avoir à mes côtés malgré tout ce que je lui ai fait.

    Toru se dirigea vers la porte :

    - Si tu veux un conseil, poursuivit-il. Ne fais pas la même connerie que moi parce que contrairement à Laia, son temps est compté. Et quand tu te réveilleras il sera trop tard.

     

    - Ça fait mal !

    - Tu n’avais qu’à regarder où tu marches ! rouspéta Laia en aseptisant l’égratignure de Toru.

    - Aïe !

    - Reste tranquille !

    - Où est Louna ? Demanda Taka qui venait d’entrer dans le bus.

    - Elle est allée avec Tomoya sur la grande place. Il y a une assemblé de mordu de tango ! Où est-ce que tu vas ? cria Laia.

    - Je n’arrive pas à croire. On s’est mis à trois pour le faire réagir. Sans succès. Toi, tu lui balances la gueule en fleur qu’elle est allée faire du tango avec Tomoya et il s’en va comme un détraqué…

    Il marcha droit devant lui pendant 5 minutes et finit par arriver. C’était donc ça la grande place ? C’était un endroit bétonné qui se trouvait entouré de sable fin avec vue sur la mer. En son centre se trouvait un couple de personne âgée qui dansait du tango. Un peu plus loin des enfants essayaient de les imiter sous le regard amusé de leurs parents qui étaient sur la terrasse d’un restaurant. Il lui fallut moins de 5 secondes pour trouver la jeune femme. Celle-ci se trouvait assis sur un banc et fixait l’horizon. Tomoya quant à lui sortait du restaurant avec une bouteille de Sprite à la main. Il se dirigea vers Louna, se pencha à son oreille avant de lui tendre la main et se diriger sur la plage à l’écart. À quoi pouvait bien jouer Tomoya ? Il posa ses mains sur Louna et se mit à danser maladroitement. Était-il en train de flirter ou rêvait-il ? Il repensa à ce que son ami avait dit avant de sortir des loges et aussi à son visage sérieux. Taka secoua la tête négativement. Tomoya n’éprouvait rien pour Louna, ils avaient juste manigancé encore dans son dos pour lui tendre un piège. Rien de plus, rien de moins !

    Une pulsion meurtrière l’envahit lorsque son ami se pencha à l’oreille de Louna et la fit rigoler. C’était bien la première fois qu’il la voyait rire ainsi. Louna s’arrêta soudainement de danser et regarda dans la direction de Taka. Avant même qu’il  ne se rende compte de ce qu’il faisait, le jeune homme s’avança à grand pas vers elle et l’embrassa.

    - Je t’avais dit de rester dans mon champ de vision. Pourquoi faut-il que tu me rends fou à chaque fois ? murmura-t-il en posant son front contre le sien.

    Louna fit un pas à reculons et fronça les sourcils.

    - Tu as bu ?

    - Non.

    - Tu t’es shooté ?

    Taka afficha un léger sourire et secoua négativement la tête.

    - Tu as mangé quelque chose de mauvais ?

    - Non.

    - Pourquoi tu n’arrêtes pas de m’embrasser alors ? C’est un pari que tu as fait avec tes potes ? Commença à s’énerver Louna. Voyons voir combien de fois, je vais pouvoir embrasser la pauvre cancéreuse ! Faisons lui perdre la tête de toute façon, elle ne lui servira plus dans quelques…

    Taka attira la jeune femme vers elle et l’embrassa cette fois-ci avec fougue et sensualité.

    - Je retourne au bus, amusez-vous bien ? Dit Tomoya avant de partir.

    - Je crains de ne plus vouloir te laisser partir.

    - Hein ?

    Taka tendit la main et caressa la joue de Louna puis ses lèvres.

    - Ce n’est pas du remords mais cette autre chose que je redoutai tant.

    - Cette autre chose…

    - Je t’aime. C’est un fait indéniable.

     - Dans la loge tu as dit…

    - Je passe mon temps à me demander où tu es. Si tu vas bien. Si tu as bien mangé. Je suis contrarié et énervé quand tu es triste. Heureux quand tu souris. Et furax quand tu es en train de parler ou rigoler avec un autre gars. Tu as fait de moi ce que je me suis juré de ne pas devenir. Un mec complètement dingue et jaloux.

    - Vous ne devriez pas être aussi sérieux à votre âge, dit en un parfait anglais une vieille dame

    - Ma femme a raison ! Venez danser. Et mettez de côté vos peurs ! La danse est le remède à tout !

    - La musique est le remède à tout, maugréa Taka.

    Les deux jeunes gens se plièrent à la requête du couple inconnu et se mit à danser une danse qui n’avait rien du tango mais plutôt à un slow. Au bout de quelques secondes de silence qui fut un calvaire pour Taka, Louna se décida enfin à parler.

    - C’est pareil pour moi aussi…

    Taka se retient pour ne pas sauter dans tous les sens.

    - Mais c’est impossible, dit la jeune femme en s’éloignant de ses bras.

    - Pourquoi ?

    - Je vais mourir.

    - Tu ne vas pas mourir.

    - C’est déjà inscrit dans l’histoire.

    - Tu ne mourras pas.

    - Ce n’est pas le répétant encore et encore que ça va changer les choses.

    - Je ne te laisserai pas mourir.

    - Pourquoi a-t-il fallut que tu apparaisses dans ma vie ? dit-elle d’une voix chevrotante.

    - Louna...

    - Je m’étais fait à l’idée que ma vie allait bientôt se terminer et puis tu es apparu et tu m’as donné l’envie de vouloir vivre de nouveau. De croire en un miracle. Mais plus les jours passent et plus les crises me font revenir à la réalité. Une réalité effrayante et solitaire…

    Taka attira la jeune femme et la serra dans ses bras en lui murmurant :

    - Tu n’es pas seule. Et merci… merci de dire enfin ce que tu ressens et d’arrêter de te cacher derrière ce masque.

    - Taka, je…

    - Je ne te laisserai pas, Louna. Quoi que tu dises. Quoi que tu fasses. Je t’aimerai toujours et resterai à tes côtés.

     


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  • Chapitre 5

     

    - Louna a un cancer et toi tu le balances à Ryota ? Pourquoi tu ne me l’as pas dit ?

    - Parce que tu aurais fait le même scandale que maintenant, dit Taka en se servant une tasse de café.

    - C’est la meilleure amie de ma copine ! S’énerva Toru.

    - Et elle ne souhaite pas la mettre au courant.

    - Pourquoi ?

    - Je n’en sais rien, soupira Taka. Où en est l’arrangement de "Fire" ?

    - Ne change pas de sujet ! Tu en as peut être rien à foutre mais…

    Toru s’arrêta de parler en voyant la tasse que tenait son ami passer devant son visage pour aller se fracasser contre le mur

    - J’en ai rien à foutre ?  Je change de sujet parce que ça me rend dingue ! Je vais finir par péter un câble parce qu’on ne peut rien faire, alors ne dis pas que j’en ai rien à foutre !

    Taka attrapa son blouson et se dirigea hors du studio d’enregistrement.

    - Cet espèce de cinglé…

    - J’ai entendu dire qu’il avait rompu avec Miyuki, dit Ryota d'une voix posée. Je n’avais pas compris pourquoi il avait rompu avec elle mais je crois comprendre la raison maintenant.

    - Quoi ?

    - Louna... Il semblerait que ce crétin soit tombé amoureux d’elle.

    - Désolé. J’ai loupé quelque chose ? Demanda Tomoya en entrant dans le studio. Ah ! Qui a cassé ma tasse de Star Wars ! cria-t-il en ramassant les morceaux étalés au sol.

    Toru attrapa sa veste et sortit à son tour à la recherche de son ami. Il le retrouva sur le toit. Celui-ci avait le regard perdu dans le vide.

    - Désolé, dit Toru une fois à côté de lui.

    - Cette fille est violente, impulsive, irréfléchis et a un mauvais caractère. C’est tout à fait le genre de fille que je déteste et que je fuis comme la peste. Mais bizarrement. Au lieu de la fuir, je suis en train de faire l’inverse. La voir énerver, furieuse et agacé m’amuse énormément… Mais quand elle est triste ça ne m’amuse plus du tout.

     - Taka…

    -  Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à faire un pas sans me poser des questions stupides du genre : Est-ce qu’elle a mangé ce matin ? Est-ce qu’elle a dormi un petit peu ? Est-ce qu’elle n’a pas trop mal ? J’ai l’impression de retourner 20 ans en arrière et c’est vraiment frustrant.

    - Tu…

    - Taka. Le manager te cherche, cria la styliste du groupe au pas de la porte.

    - J’arrive.

    - Taka…

    - Ne dis rien à Laia au sujet de Louna. S’il te plaît, dit le jeune homme avant de rejoindre leur styliste.

    Toru s’assit sur un banc qui se trouvait sur sa droite et regarda à son tour l’horizon tout en pensant ce que son ami lui avait dit.

    - Tu lui as parlé ? Demanda Ryota en s’asseyant à côté de Toru.

    - Tu as mis dans le mille, souffla le jeune homme en s’appuyant contre le banc. Ce crétin est amoureux.

    Toruattrapa une cigarette et l’alluma.

    - Il ne lui reste plus qu’à lui dire.

    - Il ne le lui dira pas, répondit Toru en écrasant son paquet de cigarette vide.

    - Pourquoi est-ce qu’il ne lui dira pas ? Questionna Ryota surpris que son ami lui dise ça.

    - Parce qu’il ne le sait pas.

    - Qu’est-ce que tu racontes ?

    - Taka n’arrive pas à mettre un mot sur ce qu’il ressent. Pour lui c’est du remord.

    - Quoi ?

    - Il croit que ce qu’il ressent pour Louna est la même chose que pour Naomi. L’impuissance de ne rien pouvoir faire… soupira Toru. On devrait peut-être le lui dire…

    - Non.

    - Pourquoi ?

    - Parce que si on lui dit et que ses sentiments grandissent alors il finira anéanti une fois qu’elle ne sera plus là. Il vaut mieux qu’il perde encore une amie qu’une fille dont il est amoureux.

     

     

    - Je suis rentré, dit Taka en posant ses clés sur la commode à droite de la porte d’entrée.

    - Salut, Taka.

    - Laia ? Qu’est-ce que tu fais là ?

    - J’avais rendez-vous avec mon rayon de soleil. Mais elle m’a appelé pour annuler car elle ne se sentait pas bien alors je suis venue.

    - Elle ne va pas bien ? Où est-elle ? Demanda le jeune homme en enlevant son blouson.

    - Elle est au lit.

    - Tu ne t’es pas approchée d’elle au moins ?

    - À t’entendre parler on croirait que j’ai la gale.

    - C’est tout comme… murmura-t-il. Tu devrais rentrer chez toi.

    - Pourquoi ?

    - Parce que si tu restes je risque de tomber malade et notre tournée commence demain.

    - En parlant de tournée. Ryota m’a dit que tu avais demandé à Louna d’être votre photographe. Est-ce qu’elle a accepté ?

    - Elle a refusé. Mais je compte bien la faire changer d’avis.

    - Elle ne changera pas d’avis. Louna est beaucoup trop têtue.

    - Même les plus têtues change d’avis.

    - Louna est quelqu’un d’unique. Même si on la kidnappe pendant son sommeil elle refusera de le faire à son réveil.

    - La kidnappe pendant son sommeil ? Comme si on pouvait enlever quelqu’un qui dort…

    - C’est faisable. Louna a le sommeil extrêmement lourd. Au festival du feu d’artifice de l’anniversaire de l’empereur, il y a trois ans, elle s’est endormie dans le parc. J’ai eu beau la secouer, lui mettre de l’eau au visage, elle ne s’est pas réveillée. Elle n’a même pas réagit quand les feux d’artifices ont fusé. Au final j’ai dû appeler mon frère pour qu’il la porte jusqu’à chez nous.

    - Intéressant.

    - Quoi ?

    - J’aurais besoin de ton aide, dit Taka avec un sourire malicieux.

    Le jeune homme se pencha à son oreille et lui expliqua en détail ce qu’il avait en tête.

    - Tu te rends compte que tu joues ta vie sur ce coup là ?

    - On a besoin d’un photographe. Et ton rayon de soleil est douée… tu es partante ou pas ?

    - Un peu oui que je le suis ! On va bien rigoler. Faut que j’y aille. Toru veut aller au cinéma et je n’ai pas préparé mes bagages.

    - Je t’envoie un sms pour te dire l’heure.

    - Okay. À plus.

    Taka se dirigea dans la salle de bain, alluma le robinet de la douche et s’engouffra à l’intérieur. Il y ressortit quelques minutes après. Une fois séché et habillé, il se dirigea dans sa chambre et s’allongea dans son lit.

    - Est-ce qu’elle a du mal à respirer ? Se demanda-t-il en l’entendant tousser.

    Il attrapa son téléphone portable, ouvrit l’application « Google » et inscrivit « Aider quelqu’un qui a du mal à respirer ». Il regarda de la première page à la 10ième et finit par abandonner.

    - Ces crétins ne font que raconter des conneries. Comme si on pouvait retrouver son souffle en buvant un verre d’eau, maugréa-t-il. 

    Il regarda le réveil. Ça faisait plus de 20 minutes qu’elle n’arrêtait pas de tousser… Il se leva du lit et se dirigea dans la chambre de Louna. Lorsqu’il entra, il retrouva la jeune femme adossé contre le mur la tête entre les genoux.

    - Tu sais que le meilleur moyen de lutter contre une indigestion, c’est de se piquer le doigt et non de se mettre la tête entre les genoux.

    - Qu’est-ce que tu veux ?

    - Regarder un dvd… dans ta chambre, dit-il en montrant la cassette du seigneur des anneaux.

    - Le lecteur dvd est dans le salon.

    - Il ne marche pas.

    - Laia en a un dans sa chambre.

    - Elle l’a pris. Lève-toi, tu me donnes mal au dos à te tenir dans cette position.

    Taka se pencha et aida la jeune femme à se lever.

    - Allonge-toi.

    Le jeune homme se dirigea vers le lecteur et inséra le CD.

    - Le seigneur des anneaux ? Tu n’as pas plus vieux comme film ?

    - Ce film est mythique. Rien ne peut l’égaler.

    - Star Wars.

    - En dehors de Star Wars bien sur.

    - Qu’est-ce que tu fais ? Demanda-t-elle en voyant le jeune homme s’engouffrer dans les couvertures.

    - Tu crois peut être que je vais rester tout le film à me geler les fesses ? Tu en prendras la responsabilité si je tombe malade ?

    - Ce n’est pas moi qui veux regarder un film qui date de l’âge préhistorique.

    Taka traça une ligne invisible entre lui et Louna.

    - Tu n’as pas intérêt à franchir cette ligne. Reste de ton côté.

    - C’est celui qui s’incruste dans le lit d’une fille qui sort ça…

    - Je préfère prévenir. À chaque fois que je dors avec quelqu’un, cette personne a tendance à me sauter dessus. Que ce soit une fille ou gars.

    - C’est les testostérones ça.

    - Tout à fait ! Je dois trop en fabriquer.

    - Tu ne risques rien alors. Je suis insensible à la testostérone qui provient des gens narcissique.

    - Même quand ils sont narcissique et beaux ? Ah ! Ça commence !

     

    - Vous êtes sûr qu’elle ne risque pas d’appeler les flics pour kidnapping ? Demanda Tomoya en approchant son visage de Louna qui dormait profondément.

    - Louna ne ferait jamais ça, répondit Laia. Enfin, normalement.

    - Et je doute qu’elle le fasse après ce qui s’est passé cette nuit, dit Toru en s’asseyant sur la banquette à côté d’eux.

    - Qu’est-ce qui s’est passé dans la nuit ? Demanda Laia en s’asseyant en face de son copain.

    - Elle a passé sans aucun doute une merveilleuse nuit.

    Taka se retourna et feint de chercher quelque chose dans son sac en sentant le regard du guitariste. Comment avait-il pu se faire surprendre comme ça ? Il tourna la tête et regarda la jeune femme qui dormait paisiblement dans la couchette.

    - Son nouvel oreiller a dû vraiment être confortable, poursuivit Toru en haussant la voix.

    - Tu parles par énigme maintenant ? Balance ce que tu as à dire au lieu de faire ton show. cria Ryota qui se trouvait au fond du bus.

    - Mademoiselle Nishi, cria le manager hors du bus. Pouvez-vous venir deux secondes ?

    - J’arrive.

    - Alors ? C’est quoi cet histoire de nouvel oreiller ? questionna Ryota en s’approchant de ses amis.

    - Rien.

    - Quand je suis arrivée chez Louna, celle-ci dormait paisiblement dans les bras de Taka, balança Toru.

    - Je trouvais ça louche que tu n’aies encore rien dit, maugréa le jeune homme.

    - Dans le canapé ?

    - Dans le lit.

    - Et moi qui pensais que tu étais le moins pervers, ricana Ryota.

    - Je n’ai rien fait. On s’est juste endormi après avoir regardé un film.

    - Vous sortez ensemble ? Questionna Tomoya surpris. Depuis quand ? Pourquoi je suis toujours le dernier au courant !

    - On ne sort pas ensemble. On a rien fait cette nuit. Et ce qui se passe entre elle  et moi ne vous concerne en rien.

    Les garçons retinrent leur respiration lorsque Louna se mit à bouger dans la couchette.

    - Elle va tomber, dit Ryota.

    - Aïe.

    - Ah ! Elle est tombée ! cria Tomoya.

    Louna lâcha un hoquet de surprise en voyant les quatre jeunes hommes debout en face d’elle. Que faisaient-ils dans sa chambre ?

    - Qu’est-ce que…

    Louna se leva tant bien que mal, regarda par la fenêtre avant de se retourner vers les garçons qui firent un pas à reculons.

    - Je vais voir si Laia a besoin d’aide, dit Toru en s’enfuyant hors du bus.

    - Attends-moi je viens avec toi.

    - Ryota !

    - Faut que j’aille pisser.

    - Tomoya, tu…

    Takahiro retient sa respiration en sentant la jeune femme à quelques centimètres de lui. Était-il allé trop loin ? Surement vu le regard d’assassin que lui lançait la jeune femme.

    - Tu as bien dormi ? Demanda-t-il en affichant un large sourire.

    - Où est ce qu’on est ?

    - À 1h de Tokyo.

    - Qu’est-ce que je fais dans un bus à 1h de Tokyo ?

    - Tu es là pour bosser.

    Taka attrapa un sac sur une couchette à sa droite et sortit un appareil photo pour confirmer ses dire.

    - Je t’avais dit que tu avais été prise comme photographe pour notre tournée.

    - Et je me souviens très bien de t’avoir dit de te trouver quelqu’un d’autre.

    - J’ai dû zapper cette partie. Qu’est-ce que tu cherches ?

    - Mon téléphone portable.

    - Si tu veux appeler Laia pas la peine elle…

    - Je ne veux pas appeler Laia mais les flics.

     - Quoi ?

    - Kidnapping et prise d’otage, dit la jeune femme en fouillant dans la couchette où elle se trouvait. Toi et tes potes allez finir en taule.

    - Arrête de bouger dans tous les sens, tu vas te fatiguer pour rien.

    - Donne-moi ton téléphone.

    - je ne te passerai pas mon portable et tu n’appelleras pas les flics.

    Louna plissa des yeux avant de se jeter sur Takahiro qui perdit l’équilibre et tomba en arrière sur la banquette.

    - Je croyais que tu détestais les contacts physiques, dit Takahiro en remettant une mèche de cheveux de la jeune femme derrière son oreille.

    Louna posa sa main droite sur la table pour essayer de se redresser mais le jeune homme l’encercla de ses bras la ramenant ainsi sur lui.

    - Qu’est-ce que tu fais !

    - J’ai lu que l’être humain devait recevoir un câlin au moins une fois par jour pour être content toute la journée…

    - Tu devrais arrêter de lire ce genre d’idiotie, répondit Louna qui essaya de se redresser en vain.

    - Arrête de bouger, ordonna le jeune homme en resserrant sa prise. Je veux juste vérifier si c’est vrai.

    - Va essayer sur quelqu’un d’autre !

    - Ça ne sera pas la même chose s’il essaie avec quelqu’un d’autre, rayon de soleil.

    - Laia ! Reviens ici !

    - Tu peux venir, Toru. Ils s’apprêtaient à s’arracher les vêtements mais je suis arrivée à temps.

    - Ta façon d’interpréter les choses est vraiment erronée, maugréa Louna qui se redressa.

    - Ramène-toi rayon de soleil. J’ai aménagé l’arrière du bus rien que pour nous.

    Toru apparut suivit de près par Ryota et Tomoya. 

    - Il n’y aura pas d’autres arrêts, cria le manager debout à côté du chauffeur. J’espère que vous avez fait tout ce dont vous avez eu besoin.

    - Je crois que Taka n’a pas eu le temps de faire ce qu’il avait en tête, ricana Toru en s’asseyant sur une banquette.

    Taka attrapa le bouquin qui se trouvait devant lui et le balança sur son ami.

    -  Ryota tu as acheté des cigarettes ?

    - Oui. J’ai même acheté des capotes. Ça pourrait être utile pour certain, dit-il en regardant Taka avec un sourire espiègle sur les lèvres.

    - Vous êtes vraiment lourd les mecs.

     

    - Tu es amoureuse de Taka ?

    Louna qui était en train de boire un verre d’eau avala de travers.

    - J’en étais sûr, continua-t-elle. Remarque, je serais moi aussi tombée sous son charme. Il est gentil, joyeux, mignon…

    - Bavard, puéril, capricieux et narcissique, coupa la jeune femme qui n’arrivait pas à s’arrêter de tousser.

    Laia s’approcha de son amie et lui tapota dans le dos.

    - Prévenant, ressemble à un top model… poursuivit-elle en ignorant la remarque de son amie.

    - Et a une petite amie.

    - Une petite amie ? Tu parles de Miyuki ? Ils ne sont plus ensemble. Taka a rompu il y a deux jours ou trois.

    - Quoi ?

    - Je crois que tu en es la cause d’ailleurs.

    - Quoi ?

    - Les garçons ne veulent rien me dire mais j’en suis sûr qu’il la rompu à cause de toi. Tu as du lui taper dans l’œil.

    - Tu as pris tes médicaments ce matin ?

    - Je suis sérieuse ! J’ai bien vu comment il te regardait. Tu…

    - délires.

    - Nishi ! Tu peux venir deux secondes, cria Toru à l’avant du bus.

    - J’arrive.

    - On dirait un vieux couple marié… murmura la jeune femme en voyant son amie se précipiter vers son copain.

    Louna tourna la tête et regarda le paysage défiler à travers la fenêtre tout en repensant à la discussion qu’elles avaient eu. Comme si ce type pouvait avoir le moindre sentiment pour elle. Il avait dû rompre parce qu’il avait dû se rendre compte que c’était une garce qui voulait marquer son territoire partout. Elle fut tirée de ses pensées en entendant la musique qui passait à travers les hauts parleurs. Elle leva les yeux vers la télé et vit une femme européenne blonde une voix qu’elle reconnaitrait les yeux fermés…

    - Taka, ton duo avec la fille de Fervent passe à la TV, dit Tomoya en augmentant le son.  Elle est vraiment mignonne.

    Louna se leva et s’approcha Tomoya.

    - Très mignon, lâcha-t-elle sans s’en rendre compte.

    Takahiro qui se trouvait à côté entendit les paroles de la jeune femme et afficha un léger sourire.

    - Qui ? Taka ? Demanda Tomoya.

    La jeune femme cligna des yeux surprise de se retrouver devant la TV. Quand avait-elle bougé ? Taka se leva de la banquette, se posta devant la jeune femme et lui murmura à l’oreille.

    -Le câlin de tout à l’heure t’aurait éveillé des envies ?

    Louna retient sa respiration en sentant son souffle sur sa peau. Pourquoi se trouvait-elle dans tous ses états à chaque fois qu’il se trouvait à quelques centimètres de lui ?

    - On passera la nuit ici, cria le manager. Je vais chercher à manger. Restez autour du bus et n’allez pas vous promenez. C’est compris Tomoya ?

    - Tu devrais dire ça à Ryota et pas à moi !

    - Restez dans mon champ visuel, c’est tout ! dit-il avant de sortir du bus.

    - Oh ! La mer ! Louna ! Ramène-toi ! cria Laia surexcitée.

     

    - Ce n’est pas interdit de faire un feu de camp sur une plage ? Questionna Laia en s’essayant sur une serviette à côté de Toru.

    - C’est interdit, rouspéta le manager.

    - On est dans un endroit isolé. Personne n’en saura rien, répondit Ryota en mettant des bouts de bois dans le feu.

    - Où est ce que j’ai demandé ? Demanda Tomoya en fouillant dans les poches.

    - Il n’y avait plus de calamar séché.

    - Comment ne peut-il plus y avoir de calamar séché ! Ronchonna Tomoya. Tu t’es arrêté à la première épicerie ?

    - Oui. J’avais trop peur que vous fassiez des conneries comme la dernière fois !

    - C’est arrivé qu’une seule fois !

    - Qu’est-ce qui s’est passé la dernière fois ? Demanda Louna en s’asseyant à côté de Laia.

    - Ils ont invité des filles dans le bus et ont failli mettre le feu dedans !

    - Tiens donc, dit Laia en regardant Toru qui était en train d’ouvrir une bière.

    - C’était avant qu’on soit ensemble.

    - Quand on était libre de faire ce qu’on voulait, souffla Ryota en décrochant son téléphone. Salut bébé…

    - Pourquoi Marie n’est pas venue ? Questionna Laia en regardant Ryota s’éloigner.

    - Elle devait aller voir sa famille au États-Unis.

    - Attrape Louna, dit Tomoya en lançant une cannette de bière. Notre devise quand on est en tournée est de ne pas boire d’eau le soir.

    Taka qui s’était levé pour fouiller dans les poches, se dirigea vers la jeune femme et lui enleva la canette des mains.

    - Elle ne peut pas boire.

    - Pourquoi ? Demanda Laia surprise.

    - Parce qu’elle a perdu à un jeu et ne doit plus boire pendant 2 mois.

    - Un jeu ? Quel jeu vous avez fait ?

    - À un jeu où il faut reconnaitre le nom de la musique et du chanteur.

    - C’était de la triche alors ! Louna est nul à ce genre de truc.

    - Ce qui n’est pas vrai ne peut pas être de la triche… murmura la jeune femme.

    - Rejouons !

    - Quoi ? Répétèrent Louna et Taka à l’unisson.

    - Jouons à mon jeu à moi ! Si Louna gagne alors ça annulera ce jeu stupide. Si Taka gagne alors elle ne boira pas.

    - Je ne jouerai pas, répondit Louna.

    - Tu veux tourner à l’eau ?

    - Okay, dit Taka en se frottant les mains.

    Louna se leva et s’approcha de Taka.

    - À quoi tu joues ?

    - Je t’empêche de boire.

    - Tu crois peut être pouvoir gagner ?

    - Oui.

    - Okay ! Je suis partante.

    - C’est le jeu de devine qui je suis.

    Laia se dirigea vers Louna et lui enleva son foulard.

    - Je vais vous bander les yeux chacun votre tour et vous allez devoir deviner qui c’est en touchant juste une partie que je désignerais.  Louna, tu commences. Les gars relever les manches de vos t-shirts et alignez-vous.

    Laia fit signe à Tomoya de s’approcher et de lui tendre son bras droit. Louna soupira, posa ses mains sur son bras et fit courir ses doigts jusqu’à ses mains.

    - Tomoya, dit-elle au bout de quelques minutes de silence.

    - Comment tu as su ? Demanda –t-il surprit.

    - Tu as des ampoules à l’intérieur des mains à cause de tes baguettes.

    - Au suivant.

    Toru se plaça devant Louna et lui tendit le bras.

    - Toru.

    - Comment tu as su ? Il n’a pas d’ampoule sur les mains lui.

    - Ses muscles se sont contractés dès que j’ai posé ma main sur lui. Et seul un type avec une copine à ses côtés a ce genre de réaction.

    - Impressionnant, siffla Tomoya.

    - Au suivant.

    Taka s’approcha de Louna et essaya de se concentrer pour que son corps ne fasse pas une réaction à son contact, mais se fut peine perdu. Dès que la jeune femme posa sa main sur lui un frisson le parcouru. Il ferma les yeux lorsqu’elle se mit à parcourir sa peau de ses doigts frêles. Pourquoi diable son corps réagissait-il toujours à son contact ! Il ouvrit les yeux et déglutit en voyant la jeune femme se mordre la lèvre inférieure.

    - Takahiro, murmura-t-elle.

    - Exact, dit Laia en lui enlevant le foulard.

    - Comment tu as su cette fois que c’était lui ? demanda Tomoya surexcité.

    - Il a des bras en spaghettis, mentit la jeune femme.

    - Tu..

    - Taka. À ton tour. Cette fois-ci tu devras reconnaitre en touchant que la bouche.

    - Je n’ai pas très envie qu’il pose ses mains sur ma bouche, répliqua Toru.

    Laia plaça le foulard autour des yeux de Taka et fit signe à Tomoya de se placer devant lui.

    - Il devrait peut être allé se laver les mains, dit Ryota en voyant son ami s’humidifier les lèvres.

    Taka posa ses doigts sur les lèvres de Tomoya et les retira directement en faisant la grimace.

    - T’es dégueulasse sérieux !

    - Qui c’est ? Demanda Laia.

    - Il y a que Tomoya pour faire ça.

    - Exact.

    - Au suivant.

    Elle fit signe à Toru de s’avancer mais celui-ci afficha un sourire assassin qui voulut tout dire.

    - Bien puis que les garçons ne veulent pas jouer. On fera un test final. Tu devras toucher Louna et moi et dire qui est qui.

    Elle se positionna devant Taka sous le regard assassin de Toru et fit signe à Louna de se placer à côté d’elle. Taka tendit la main et posa ses doigts sur les lèvres de Laia puis les retiras immédiatement. La jeune femme attira Louna en face du jeune homme qui laissa parcouru ses lèvres pendant plusieurs minutes.

    - Louna, dit-il en affichant un léger sourire.

    - Comment tu as su ? Demanda Tomoya surpris.

    - Ses lèvres n’ont plus aucun secret pour moi, dit-il en enlevant le foulard et en le remettant autour du coup de Louna.

    - Si vous avez fini de jouer comme des gamins, dépêchez-vous de venir manger avant que ça ne refroidisse ! cria le manager qui était resté prêt du feu.

    Ils retournèrent autour du feu et prirent les plats que le manager leur tendaient.  

    - J’ai cru qu’il allait t’embrasser, chuchota Laia à l’oreille de son amie.

    - Tu délires.

    - Il était pourtant à deux doigts de le faire.

    - Mange au lieu de dire des idioties.

    Louna leva les yeux et croisa le regard de Takahiro. Celui-ci la regardait fixement sans se préoccuper de Tomoya qui ne faisait que lui parler.

    - Me dis pas qu’on va encore faire le cliché du feu de camp, ronchonna Taka en voyant son manager apporter la guitare de Toru.

    - Si vous voulez faire un feu de camp autant le faire correctement !  

    - Takuya a raison, mec. Qu’est-ce que serait un feu de camp sans musique.

    - Nishi. Tu souhaites écouter quelle musique ?

    - Une de vos chansons. All mine.

    - Taka tourne la tête. Je n’ai pas envie que tu regardes ma copine en chantant ce genre de chanson.

    - Comme si j’allais regarder ta copine, maugréa-t-il.

    Toru fit glisser ses doigts sur les cordes et commença à enchainer les notes accompagnés par Taka. Dès qu’il se mit à chanter le premier couplet Louna sentit le temps se figer. Elle essaya de tourner la tête mais ses yeux étaient obnubilés par le regard pénétrant de Takahiro. Et son corps quant à lui réagissait à sa voix si mélodieuse. Elle enfonça ses pieds dans le sable pour s’empêcher de se lever et d’aller directement sur lui pour poser ses lèvres sur les siennes afin de l’empêcher de chanter.

    Louna poussa un soupir de soulagement lorsqu’ils terminèrent la musique. Encore quelques minutes de plus et elle lui aurait sauté dessus. Elle retient sa respiration lorsqu’il se mit à rigoler à la blague de Tomoya. Que diable lui arrivait-elle ? Tout ceci était à cause de ce satané feu de camp et de cette ambiance à l’eau de rose. Il fallait qu’elle parte et vite.

    - Où tu vas, rayon de soleil ?

    - Faire un tour.

    - Attends-moi, Louna ! Cria Tomoya.

    Ryota tendit sa jambe et fit un croche pied au jeune homme qui s’étala dans le sable.

    - Si quelqu’un doit aller avec elle c’est Takahiro, pas toi.

    - Pourquoi ?

    - Parce qu’il n’y aucune chance pour qu’il lui saute dessus contrairement à toi, répondit-il en allumant une cigarette.

    - Je ne miserai pas la dessus, murmura Taka.

    - Pourquoi je lui sauterai dessus ?

    - Parce que tu la trouves à ton goût.

    - Ryota a raison. Il vaut mieux que Taka y aille après tout, il fait que dire haut et fort que Louna n’est pas son genre de fille… dit Toru en aidant Laia à se lever.

    - Taka a autre chose à faire que d’escorter Louna !

    - C’est bon. J’y vais.

    - Traitre ! cria Tomoya.

    - Vous êtes vraiment des petits manipulateurs, rigola Laia.

    - Je n’aurais jamais cru qu’il allait mordre à l’hameçon, dit Ryota en éteignant le feu avec le sable.

    - Qu’est-ce que vous racontez ?

    - Ne me dis pas que tu n’as pas remarqué l’ambiance quand Taka a chanté la chanson ? Demanda Laia qui feignit d’être choquée.

     - Quel ambiance ?

    - Ils étaient à deux doigts de se jeter l’un sur l’autre.

    - Tu dérailles, Toru. Louna n’est pas le genre de fille que fréquente Taka.

    - Comment expliques-tu le fait alors qu’on était inexistant lorsqu’il s’est mis à chanter ?

    - Il était concentré sur la musique…

    - Désolé, mec. Mais Taka était concentrée sur une seule et unique chose…

    - Louna, acheva Laia surexcité.

     

    - Où est-ce que tu vas comme ça ?

    - Je rentre chez moi.

    - Tu es à des kilomètres de Tokyo. Tu comptes faire du stop ?

    - Appeler un taxi et t’envoyer la note.

    - Sans téléphone portable ça risque d’être dur.

    Louna se retourna brusquement et foudroya du regard le jeune homme.

    - Sur tous les photographes qu’il y a sur terre il fallait que tu me kidnappes moi. Pourquoi ?

    - Je te l’ai dit tu es la meilleure.

    - Trouve autre chose.

    - Qu’est-ce que tu veux entendre ? Dis le moi. Je te le dirai.

    - Laisse tomber, dit-elle en se remettant à marcher.

    - Je veux t’avoir dans mon champ de vision.

    Louna se retourna et regarda Taka qui contemplait l’océan. Que voulait-il dire par là ? Elle repensa aux paroles de son amie et les chassa vite de son esprit. Comme s’il éprouvait le moindre sentiment pour elle…

    - Je n’ai pas besoin d’être maternée, alors lâche-moi la grappe.

    - Ce n’est pas pour toi que je veux t’avoir dans mon champ de vision mais pour moi.

    - Hein ?

    Louna retient sa respiration lorsque Taka tourna la tête et la regarda droit dans les yeux.

    - J’ai besoin que tu restes à mes côtés pour mettre de l’ordre dans mes idées.

    - Quoi ?

    Taka s’avança vers la jeune femme, tendit sa main et replaça une mèche de cheveux de Louna derrière ses oreilles tout en murmurant :

    - Est-ce du remords ou est-ce autre chose… Donne-moi un mois, pour que je sache et que je puisse te laisser partir.

    Que voulait-il dire par là ? Pourquoi parlait-il aussi énigmatiquement ? Ne pouvait-il pas dire clairement les choses ! Quel était l’autre chose à laquelle il pensait ? Elle ferma les yeux lorsque le pouce de Taka se mit à caresser sa joue.

    - Si je te donne un mois je risquerai de ne plus pouvoir te laisser partir à ce rythme là, chuchota-t-elle à elle-même.

    - Qu’est-ce que tu as dit ?

    - Rien, dit-elle en se mettant à marcher vers l’eau.

    -  On a de la chance qu’il fasse bon ce soir.

    Louna tourna la tête et fit un pas à reculons en voyant le visage espiègle de Takahiro. Elle connaissait ce visage. Elle s’apprêta à fuir mais le jeune homme la rattrapa par la taille et la souleva pour l’entrainer dans l’eau.

    - Ne fait pas ça ! Non ! Attends, attends, attends ! cria Louna en s’accrochant aussi fort possible au cou du jeune homme.

    - Plus vite tu y seras et plus vite tu auras chaud.

    - L’eau est gelée. Comment je pourrais avoir chaud !

    - Il est temps pour toi de croquer la vie à pleine dent et de vivre sans aucune limite !

    - Ne fais pas…

    Taka jeta Louna comme un vulgaire sac à patate dans l’eau.

    - Tu es vraiment dingue ! Cria-t-elle lorsqu’elle refit surface. 

    - Tu es vraiment adorable lorsque tu es en colère.

    -  T’as signé ton arrêt de mort mon pote, dit-elle en remontant les manches de son pull avant de se jeter sur lui.

    Taka balança de l’eau au visage de Louna ce qui ne l’arrêta pas pour autant. Elle sauta sur lui, mit ses mains sur ses épaules essayant de lui faire perdre l’équilibre mais ça ne servit à rien. Elle se retrouva à la place prisonnière par deux mains puissantes qui la retenait par les hanches.

    - Tu ne devrais pas t’attaquer à plus fort que toi, princesse.

    Louna ferma les yeux et retient sa respiration lorsqu’elle se sentit décoller du sol,  s’attendant à être projeté de nouveau dans les airs pour atterrir sous l’eau mais rien ne se produisit. À la place, son corps rentra de nouveau dans l’eau jusqu’à ce que ses pieds touchent de nouveau le sable. Lorsqu’elle ouvrit les yeux Taka affichait un visage sérieux et regardait ses lèvres fixement. Que se passait-il ? Elle déglutit en voyant le jeune homme tendre sa main et toucher sa lèvre inférieure du pouce.

    - Louna, youhou ! Cria Tomoya sur le sable au loin.

    Takahiro murmura quelque chose d’incompréhensible avant de sortir hors de l’eau.

    - Qu’est-ce que tu fais ici ?

    - J’avais peur que tu ne puisses pas la trouver, répondit Tomoya avec un large sourire. Louna ! Tu n’as pas froid ?

    Avant même qu’elle ne réponde Tomoya enleva sa veste à capuche et lui plaça sur les épaules.

    - La prochaine fois que tu voudras prendre un bain de minuit habillé, fait le en plein été. Tu vires au violet ! dit-il en la frottant énergiquement.

    - Ça va merci.

    - Taka ! Où tu vas !

    - Je retourne au bus, dit-il froidement.

    - On ferait mieux d’y aller aussi avant que tu n’attrapes froid.

    Louna et Tomoya suivirent Taka qui marchait à quelques pas devant eux. Que lui arrivait-il ? Pourquoi est-ce que sa voix était aussi froide et distante ? Et c’était quoi ce regard qu’il avait lancé avant de partir ?  Était-il en colère ? Ou peut-être, jaloux ? Louna chassa cette idée de la tête. Pourquoi serait-il jaloux ? Impossible. Ce type ne devait pas être équipé de ce genre de fonction. Il devait juste être énervé parce qu’on l’avait gêné dans ses jeux de gamins. Elle revit la scène avant que Tomoya ne surgisse de nulle part.

    - Était-il vraiment en train de s’amuser ? Murmura-t-elle.

    - Quoi ?

    - Rien.

    - Je pensais que le bus était plus loin que ça ! Quel dommage.

    Louna leva les yeux et vit Taka entrer dans le bus sans un regard en arrière.

    - Bonne nuit à toi aussi, dit la jeune femme en affichant une grimace.

    - Toi aussi.

    Louna afficha un léger sourire et se dirigea à l’intérieur de l’autre bus qui servait au membre du staff.

    - Tu as trébuché dans l’eau, rayon de soleil ?

    - Qu’est-ce que tu fais là ?

    - Le manager ne veut personne d’autre dans le bus du groupe à part les garçons et lui, répondit-elle en faisant une moue déçu. Tu devrais te changer avant d’attraper la crève. Ton sac est sur la couchette du haut.

    Louna attrapa des affaires et se dirigea dans une petite cabine au milieu du bus. Lorsqu’elle revient, toutes les lumières étaient éteintes sauf celle de Laia qui était en train de pianoter sur son ordinateur.

    - Tu ferais mieux d’éteindre ton ordinateur et d’aller te coucher.

    - Je fini mon paragraphe.

    Louna grimpa sur la couchette du dessus et regarda ce qui se trouvait à l’intérieur. Ses clés d’appartement, ses vêtements, sa tablette, son disque dur externe, son téléphone portable et son cahier noir. Elle l’attrapa et défit le cadenas. Puis lu ce qu’il y avait marqué à l’intérieur tout en repensant à la journée mouvementé qu’elle avait eu. D’abord elle s’était fait kidnapper puis s’était vu entrainer de force sur une plage pour faire un feu de camp sauvage pour ensuite finir dans une mer glacé. Elle afficha un léger sourire en repensant aux expressions de Taka à chaque instant. Passant de l’énervement, à l’amusement et autre faciès que peut arborer un être humain. Il existait donc des gens à part entière qui pouvait donc passer de tous ses sentiments en l’espace d’une heure…  Elle repensa à ce que le jeune homme avait dit avant de la lancer dans l’eau « Il est temps pour toi de croquer la vie à pleine dents et de vivre ta vie sans limite » Pouvait-elle vraiment se laisser aller sans avoir à craindre le moindre regret ?

    - Un mois... Qu’adviendra-t-il une fois ces un mois terminée ? Chuchota-t-elle en s’arrêtant sur la 11ième page.

    Elle secoua la tête et chassa les pensées morbides qui l’assaillirent. Quand on chasse les mauvaises choses de son esprit, elles finissent par revenir au galop quoi qu’on fasse…

    Son téléphone bipa annonçant un message sur Line :

     

    Taka : Arrête de penser à moi, sèche-toi les cheveux et va dormir

    Louna : Je te retourne ta phrase.

    Taka : Je ne pense pas à toi.

    Louna : Pourquoi tu m’écris alors ?

    Taka : Parce que je m’ennuie.

    Louna : Va jouer avec tes copains et arrête de m’ennuyer.

    Taka : Ce ne serait pas pareil et puis ils dorment tous.

    Louna : Ils ont de la chance.

    Taka : Tu devrais plutôt avoir pitié de moi. Ils ronflent tous comme des camionneurs !

    Louna : Bonne nuit…

    Taka : Ne me laisse pas seul avec eux !!!

    Taka : Ne fais pas semblant de t’être endormie !

     

    Louna sourit en voyant l’immense émoticône d’un nounours en train de pleurer plus un autre ou le nounours s’énervait sur son téléphone portable.

    - Espèce de timbré…

    Elle tourna la tête et regarda la page où c’était ouvert le calepin noir : 5. Faire du camping et chanter autour d’un feu de camp. Elle attrapa un stylo rouge et inscrivit une croix devant puis sur la page d’en face.

     

    1. Essayez de rire une fois par jour.
    2. Dire et faire ce que je pense.
    3. Apprendre le Tango.
    4. Embrasser quelqu’un sous la neige
    5. Faire du camping et chanter autour d'un feu de camp.
    6. Prendre un bain de minuit
    7. Apprendre à jouer d’un instrument
    8. Rencontrer Lee Dong Wook
    9. Voyager dans tout le Japon
    10. Être Julia Robert dans Pretty Woman
    11. Tomber amoureuse

     


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  • Chapitre 4

     

    - Ta copine a la grâce d’un rhinocéros, ricana Ryota.

    Toru tourna la tête vers la porte de sa chambre et se mit à sourire en entendant Laia ronfler jusque-là où ils étaient.

    - Elle est malade.

    - Dis-lui de ne pas s’approcher de Louna alors, dit Taka qui était en train de pianoter sur l’ordinateur.

    Les garçons se tournèrent vers le jeune homme surpris par sa réflexion.

    - Si Louna tombe malade alors je tomberai malade aussi.

    - Tu as plus de chance de tomber malade en premier que Louna, répliqua Toru.

    - Prends un peu plus soin de ta femme et empêche-la de sortir de sa chambre alors !

    - On n’est pas marié et ce n’est pas une gamine. Elle peut prendre soin d’elle toute seule.

    - Je te parie que c’est ce qu’elle ta balancé quand tu as essayé de prendre soin d’elle, dit Ryota.

    - Ouais, maugréa Toru.

    - Elle ne changera décidément jamais.

    - Seul les idiots changent…

    - Tu devrais sauter de joie, mec. Dès que ma femme a un petit rhume je dois me plier en quatre pour elle.

    Taka ferma le capot de l’ordinateur et se dirigea vers la cuisine pour se servir du café.

    - Au fait, Taka. Ton frère n’est pas rentré cette nuit. Je dois lancer l’avis de recherche ?

    Taka leva les yeux et regarda l’heure. Il était 10h du matin. Le rendez-vous médical de Louna était dans 1h. Devait-il la laisser y aller toute seule ? S’il y allait, elle allait surement l’envoyer balader comme Laia l’avait fait avec Toru pour son rhume. Après tous les deux jeunes femmes étaient identiques en tout point…

    - Taka ? cria Toru.

    - Bordel ! Ça va pas de gueuler comme ça !

    - Okay. Qu’est-ce qui t’arrive ? demanda Toru subitement.

    - Quoi ?

    - Tu as mis une fille enceinte ?

    - Quoi ?

    - Ou tu t’es marié en douce comme Ryota ?

    - Ni l’un ni l’autre, répondit Taka froidement. J’ai besoin de prendre l’air.

    Taka attrapa ses clés de voiture et sortit de l’appartement.

    - Tu vas chercher ta dose ? demanda Ryota qui avait suivi le jeune homme.

    - J’ai l’air d’être un droguer ? S’énerva Taka en s’excitant sur le bouton de l’ascenseur.

    - Tu es morose, dépressif, joyeux, irrité et agressif. Si tu te drogues, pas c’est quoi ? 

    - Je n’ai pas envie d’en parler.

    - Si tu as un problème, mec. Tu peux nous le dire.

    Taka fixa les chiffres qui défilaient sous ses yeux.

    - Ce n’est pas une chanson dont je te parlais hier. C’est de Louna.

    - Louna ?

    - Il y a quelque jour, je l’ai rencontré à l’hôpital…

    - Une personne qui n’a plus aucun espoir de vivre. Elle a un cancer ?

    Taka regarda Ryota surpris que celui-ci comprenne aussi vite. Comment avait-il pu trouver cette conclusion avec si peu d’information ?

    - Laia n’est pas au courant, je présume.

    - Non. J’ai l’impression qu’elle ne le veut pas.

    - Laia m’a dit qu’elle n’avait plus de famille. Ça risque d’être dur de suivre le traitement toute seule…

    - C’est ce que je me disais.

    - Tu n’es pas de sa famille, mec, dit subitement Ryota.

    - Je sais.

    - Alors enlève-toi ça de ta tête.

    - Quoi ?

    - Je te connais. Tu es un superman des temps modernes. Tu as tendance à tendre la main à tous ceux qui en ont besoin.

    - Je ne vois pas de quoi tu parles.

    - Tu es en train de te demander si tu ne devrais pas t’occuper d’elle.

    Taka tourna la tête sous le regard intense de Ryota.

    - Bordel ! J’ai raison ! Tu comptes t’occuper d’elle ?! Ce n’est pas qu’un simple rhume qu’elle a.

    - Je ne suis pas idiot.

    - Laisse-moi en douter. Voir quelqu’un mourir d’un cancer ce n’est pas de tout repos. Tu devrais le savoir mieux que quiconque.

    - Je le sais. Je ne veux juste pas refaire la même erreur.  

    Ryota posa sa main sur l’épaule de son ami.

    - Tu as trouvé quoi faire pour lui donner l’envie de se battre ?

    Taka plongea la main dans la poche de son blouson, sortit un bout de papier chiffonné et le lui tendit.

    - Bonne idée.

    - Je l’ai amené à une fête foraine hier après-midi…

    - Si tu as besoin de quoi que ce soit. N’hésite pas.

    - En fait. J’ai un service à te demander.

     

    - Louna. Votre petit ami vous attend dans le couloir, dit l’infirmière en lui enlevant la perfusion.

    - Mon petit ami ?

    Louna attrapa son sac après avoir enfilé son manteau et sortit.

    - Takahiro ? Qu’est-ce que tu fais ici ?

    - Je suis venue te chercher.

    Louna fit un pas à reculons sur ses gardes. C’était quoi ce sourire effrayant ? Que manigançait-il encore ?

    - Je peux rentrer seule. Retourne bosser, dit Louna en se mettant à marcher.

    - Je suis là pour le travail. J’ai besoin de tes services.

    - Tu te trompes de personnes et d’endroit.

    Taka cligna des yeux puis se mit à sourire en comprenant ce qu’elle voulait dire.

    - Nous avons besoin d’un photographe pour nous prendre en photo pendant notre tournée. J’ai proposé ta candidature et elle a été retenue.

    Louna s’arrêta de marcher brusquement.

    - Je te fais pitié ?

    - Oui.

    Louna se retourna et se remit en marche.

    - Tu as souris ! Je n’ai pas rêvé, n’est-ce pas ?

    - Tu pourrais essayer de mentir, un peu.

    -Pourquoi ?

    - Quoi qu’il en soit. Va chercher un photographe ailleurs.

    - Pourquoi ?

    - J’ai l’impression de parler à la nièce de Laia, maugréa-t-elle. Tu connais un autre mot que Pourquoi ?

    - Non.

    Louna sortit de l’hôpital et s’apprêta à se diriger vers l’arrêt de bus lorsque Taka lui agrippa le bras pour la trainer vers sa voiture.

    - Je ne suis pas d’humeur à aller m’amuser avec toi aujourd’hui.

    - Qui a dit qu’on allait s’amuser ? J’ai besoin d’un avis de fille pour acheter des fringues.

    - Tu demandes à la mauvaise personne.

     

    Taka arriva dans le parking d’un immense bâtiment, donna ses clés au voiturier et attrapa la main de Louna avant de se diriger vers l’ascenseur.

    - Où est-ce qu’on est ?

    - Dans un centre commercial.

    - Bienvenus, cher client, dit une réceptionniste à droite de l’ascenseur.

    Louna cligna des yeux ébahit par l’immensité du bâtiment. Combien d’étage y avait-il ? Son regard se posa sur une rampe dorée. Était-ce du toc ? Qu’est-ce que c’était que ce centre commercial ?

    - On devrait prendre un plan si on veut sortir d’ici un jour.

    - T’inquiète. J’ai un très bon sens de l’orientation.

    Taka lui attrapa le bras et se dirigea vers un magasin avec une devanture clignotante sur laquelle était inscrit « Un autre look ».

    - Bienvenus. Puis-je vous aider ?

    Louna sursauta et regarda la vendeuse qui venait de surgir de nulle part.

    - Non.

     Taka se dirigea au fond du magasin, attrapa plusieurs t-shirt, et se dirigea vers la cabine.

    - Ramène-toi, dit-il en rentrant dans la cabine.

    - Quoi ?

    - Je t’ai amené pour avoir ton avis pas pour que tu te tournes les pouces.

    Taka attrapa la main de Louna et l’entraina à l’intérieur de la cabine.

    - Désirez-vous de l’aide, monsieur ? Demanda une vendeuse qui venait certainement de revenir de sa pause.

    Taka plaqua Louna contre le mur pour l’empêcher de sortir et lui couvrit la bouche tout en lui faisant signe de se taire. 

    - Non, répondit-il.

    - Si vous avez besoin de quoi que ce soit n’hésitez pas.

    - Respire, lui murmura-t-il à l’oreille en enlevant la main de sa bouche. Je crois que je vais essayer celui en noir en premier.

    - Essaie celui en blanc, dit Louna en s’éloignant du jeune homme.

    - C’est parti pour celui en blanc.

    Taka enleva son blouson en cuir et attrapa le t-shirt blanc.

     - Tu peux fermer les yeux.

    - Pourquoi ?

    - J’ai peur que si tu me vois torse nue, tu me sautes dessus.

    - Si tu avais peur que je te saute dessus, tu n’avais qu’à pas m’emmener dans la cabine.

    - Et risquer le fait de ne pas te retrouver en sortant ? Je ne suis pas un idiot tu sais.

    - Comme si j’allais m’enfuir. Mon sac est retenu en otage dans ta voiture, maugréa Louna.

    - Retourne-toi alors.

    Louna leva les yeux au ciel et s’exécuta.

    - C’est bon ?

    - Excusez-moi madame vous pouvez m’attraper un jean blanc, s’il vous plaît ? cria-t-il subitement.

    - Je peux savoir ce que…

    - Te retourne pas, je ne suis pas décent.

    - Ne me dis pas que tu es à poil.

    - Non.

    La vendeuse revient quelques secondes plus tard.

    - Tu…

    - Chut !

    - Tenez.

    - Merci.

    - si j’avais su que tu allais mettre 1h pour mettre un jean et un t-shirt j’aurais pris à manger, ronchonna la jeune femme.

    - C’est bon !

    Louna se retourna et retient sa respiration en voyant ce qu’elle avait devant les yeux. On aurait dit un mannequin tout droit sorti d’un magazine de mode.

    - Je sais que je suis irrésistible mais retient toi. Nous sommes dans un lieu décent et ce serait mal venu de faire des cochonneries.

    - Quoi ?

    Takahiro sortit de la cabine et demanda à la vendeuse d’enlever l’étiquette des vêtements.

    - Je prends le tout. Est-ce que vous pouvez me mettre mes affaires dans une poche, dit-il en tendant ses affaires à la caissière.

    - Certainement, monsieur.

    Taka attrapa la main de Louna et la sortit de la cabine d’essayage avant de se diriger vers la caisse.

    - Cette tenue vous va à merveille, dit la caissière.

    - Elle me va tellement bien, que ma copine en a perdu l’usage de la parole.

    - Copine ?

    - Vous devriez être contente d’avoir un petit ami aussi beau.

    - Je suis tellement contente que je pourrai en mourir immédiatement..

    Taka attrapa le sac et tira la jeune femme dehors.

    - Tu aurais pu essayer de sourire et éviter ce genre de remarque morbide.

    -Si tu voulais avoir une fille souriante et joviale, il fallait aller en pédiatrie pas en cancérologie.  

    - Ah ! C’est là.

    Louna leva les yeux et regarda la vitrine du magasin. Celle-ci était décorée de mannequin portant des tenues de soirée. La jeune femme s’apprêta à faire demi-tour et s’éloigner le plus loin possible mais Taka l’en empêcha.

    - Bonjour, dit-il en poussant Louna à l’intérieur.

    - Bienvenus, cher client.

    - Nous recherchons une robe.

    - Vous avez trouvé l’endroit idéal. Si vous voulez bien me suivre.

    Taka attrapa la main de Louna et suivit la vendeuse.

    - Que pensez-vous de cette robe ?

    La vendeuse sortit une longue robe blanche avec de longue manche en dentelle.

    - Elle est moche.

    - Et après s’est moi qui suis pas sortable…

    - Vous avez une robe serré au niveau du buste et évasée à partir des hanches qui laisse entrevoir une partie du dos.

    - Votre petit ami sait très bien ce qu’il vous faut, dit la vendeuse en sortant une longue robe rouge.

    - Enfile là.

    Taka poussa Louna dans la cabine d’essayage et lui tendit la robe à travers le rideau.

    - Tu veux que je t’aide à l’enfiler ? Demanda-t-il en voyant que la jeune femme ne lui prenait pas la robe des mains.

    Louna tira le rideau de l’autre côté et fusilla du regard le jeune homme :

    - Je peux savoir à quoi tu joues ?

    - Je t’habille. Si tu dois trainer avec moi cet après-midi, il est hors de question que tu te promènes avec ce genre de fringue.

    - Qui a dit que j’avais envie de trainer avec toi ?

    - Vous avez besoin d’aide ? demanda la vendeuse qui apparut derrière eux.

    - Non, merci.

    Taka poussa Louna à l’intérieur de la cabine et lui tendit la robe.

    - Enfile ça.

    - Non.

    - Sois tu l’enfiles sans rechigner ou sois, je te la mets de force. À toi de voir.

    - Tu crois pouvoir me l’enfiler de force avec tes bas en spaghettis ? Ricana Louna. Arrête de rêver.

    - Tu veux parier, madame la cancéreuse ?

    Louna déglutit en voyant une étincelle s’allumer dans ses yeux. C’était quoi ce brusque changement de comportement ? Était-il vraiment capable de lui arracher ses vêtements pour lui faire enfiler cette robe ? Elle se mordit la lèvre inférieure en pensant à l’éventualité d’une bagarre aussi sensuelle mais reprit vite ses esprits.

    - Sors, dit-elle en lui arrachant la robe des mains.

    - Pourquoi dois-je sortir alors que toi tu es restée dans la cabine ?

    - Parce que tu m’as interdit de sortir. Sors.

    Takahiro sortit et alla s’assoir sur le canapé.

    - Désirez-vous quelque chose à boire ?

    - Non, répondit-il sans quitter le rideau de la cabine d’essayage.

    Laia sortit de la cabine quelques minutes plus tard.

    - Votre petite amie est très jolie. Vous ne trouvez pas ? Demanda la vendeuse en remontant la fermeture de la robe.

    - Très belle, répondit Taka en se levant du fauteuil pour examiner de plus près Louna. On prend celle-là.

    - Quoi ?

    - Vous avez fait le bon choix.

    - Tu as fumé ? Tu as vu le prix ?

    - C’est le prix à payer pour aller à une exposition d’œuvre d’art.

    - Une quoi ?

    - Pouvez-vous mettre ses affaires dans un sac, s’il vous plaît. Et apporter des chaussures adaptées. Taille 37.

    - Bien sûr.

    - Qu’est-ce que tu veux dire par une exposition d’œuvre d’art ? Et comment connais-tu ma pointure ?

    - J’ai une très bonne mémoire visuelle et j’ai reçu deux invitations pour une exposition, dit Taka en lui prenant la main pour l’attirer vers la caisse.

    - Voici la paire de chaussure.

    Taka ouvrit la boite sortit des escarpins dorée et s’accroupit devant Louna.

    - Donne ton pied droit.

    Louna s’apprêta à l’envoyer balader mais celui-ci lui attrapa le mollet la faisant lever le pied.

    - Cette paire vous va à merveille.

    - Ça paye de faire des courbettes toute la journée ? Vous atteignez votre cota de vente facilement non ? 

    - Pardon ?

    - Ne l’écoutez pas. Ma fiancée a tendance à être de mauvais poil quand elle a faim.

    - Petite amie, fiancée. Bientôt il va balancer que je suis sa femme, maugréa Louna en mettant ses basket dans la poche que la vendeuse avait posé sur le comptoir.

    - Passez une bonne fin de journée.

    - Merci.

    Taka qui tenait toujours la main de Louna sortit de la boutique et se dirigea devant un restaurant au troisième étage.

    - Pour deux personnes ? demanda le serveur.

    - Non pour trois. Il y a mon ami imaginaire qui se trouve sur ma droite.

    - Pardon ?

    - Pour deux personnes.

    - Suivez-moi je vous prie, répondit le serveur en jetant un regard froid à Louna.

    Il se dirigea au fond du restaurant et leur donna la carte une fois les deux jeunes gens assis.

    - Je prendrais le menu.

    - Et madame ? Demanda le serveur sans regarder la jeune femme.

    - Rien.

    - Elle prendra une salade printanière sans œuf dur, répondit Taka en rendant les cartes au serveur.

    - Désirez-vous boire quelque chose ?

    - Un double scotch, maugréa Louna.

    - Elle plaisante. De l’eau suffira.

    -Non seulement tu m’obliges à manger et en plus tu m’empêches de boire. On croirait Laia…

    - Depuis quand tu n’as pas mangée ?

    Louna leva les yeux, essayant de se souvenir quand elle avait fait un vrai repas. Ça remontait à tellement longtemps… Le serveur choisit ce moment pour apparaitre.

    - Merci d’avoir attendu.

    - Tu n’as pas du travail à faire ?

    - On a bossé toute la nuit et toute la matinée. Laisse-moi un peu souffler, dit-il en plongeant sa fourchette dans les frites.

    - Ça t’arrive de dormir ?

    - Ça m’arrive. Et toi ?

    Louna suspendit son geste. Depuis quand n’avait-elle pas dormi ?

    - Laisse-moi deviner. Tu crois que si tu t’endors tu risques de ne plus te réveiller ?

    Comment se faisait-il qu’il la connaisse aussi bien ? Elle retient sa respiration lorsque ses yeux rencontrèrent les siens.

    - Mange.

     

    - Takahiro !

    Un homme de style européen, assez efféminé avec les cheveux longs posa sa main sur le bras de Takahiro et détailla Louna de la tête au pied.

    - Cette demoiselle est vraiment délicieuse. Qui est-ce ?

    - Louna.

    - Une amie ou ta muse ?

    - Les deux. Je suppose, dit-il en regardant fixement Louna.

    - Me permettras-tu de l’utiliser ? Ça fait longtemps que je n’avais pas vu de personne aussi magnifique.

    - Non. Cette muse est à moi, répondit-il en enlevant des mains le verre de champagne que Louna avait pris.

    - J’aurais essayé. Je dois accueillir d’autres invités. Faites comme chez vous.

    L’européen attrapa la main de Louna et lui déposa un baiser.

    - J’ai été enchanté de faire votre connaissance.

    - C’était qui ce type ?

    - Adonlfo. Un célèbre peintre Italien. C’est de lui toutes ses peintures, répondit Taka en lui enlevant encore un verre de champagne des mains.

    - Tu peux arrêter de faire ça. C’est vraiment énervant à force.

    - J’ai déjà eu un aperçut de ton amie bourré la dernière fois à Osaka. Je préférerai que ma muse ne fasse pas de striptease dans ce genre d’endroit. J’aurais trop peur que tous les mecs ne te sautent dessus.

    - Tu…

    - Tu as déjà exposé tes photos dans une galerie ?

    - Ça te prends souvent de changer de sujet ?

    - Oui. Alors ?

    - Non.

    - Pourquoi ?

    - Parce que ça m’intéresse pas de vendre des photos à des riches. Je préfère que toutes les classes sociales puissent les voir. Que ce soit de la personne sans emploie à  la personne qui dirige une grande entreprise.

    - Qui t’a donné envie d’être photographe ? Demanda Taka en s’arrêtant devant une œuvre en céramique.

    - Ma grand-mère. Et toi ? Qu’est-ce qui t’a donné l’envie de faire de la musique ?

    - Je ne sais pas. Je me suis levé un matin en disant que je voulais être musicien.

    - Qu’est-ce qui te plaît là-dedans ? Tu ne peux pas sortir avec quelqu’un librement, ni sortir sans avoir peur d’être reconnu et de faire la une dans les magazines. Tu passes aussi ton temps à bosser et à être jamais chez toi. Je ne comprends vraiment pas les gens qui souhaitent être célèbre.

    - Voir le visage s’illuminer de mes fans je dirai. Les voir chanter nos chansons. Les voir pleurer et nous remercier d’exister. Je dirais que c’est ça qui me plaît.

    -Ça s’appelle du narcissisme ça, dit Louna en passant à l’œuvre suivante.

    - C’est ce qui fait partie de mon charme.

    Louna fit un pas en arrière et perdit légèrement l’équilibre mais fut rattrapé de justesse par Takahiro.

    La jeune femme déglutit en sentant sa respiration caresser sa peau. Que diable lui arrivait-elle ? Pourquoi est-ce qu’elle se trouvait toute étourdie à chaque fois qu’elle se trouvait à proximité de lui ?  

    - Ses talons sont vraiment dangereux, murmura-t-il en la tenant toujours dans ses bras.

    - Très.

    - Taka.

    - Miyuki ? dit Takahiro en s’écartant brusquement de Louna.

    Une jeune femme avec de longs cheveux brun bouclé vêtue d’une longue robe blanche se jeta au bras de Taka.

    - Qu’est-ce que tu fais là ? Tu ne répètes pas ?

    - Non.

    -Tu aurais dû dire que tu venais. On serait venus ensemble.

    Pourquoi cette femme était-elle collée à Taka ? Sortaient-ils ensemble ? Elle eut sa réponse lorsque la dénommé Miyuki attrapa la main de Taka.

    - Qui êtes-vous ?

    Louna détacha son regard de leur main entrelacé. Était-elle en train de lui poser la question ? Elle regarda par-dessus son épaule et s’aperçut qu’il y avait personne d’autre aux alentours à part elle et l’œuvre d’art sur sa gauche.

    -  Se pourrait-il ce se soit une nouvelle amie ? Ou une maitresse ? Ça expliquerait que tu l’aies tenu dans tes bras.

    - Elle a failli tomber.

    - Ne vous méprenez pas mademoiselle. Nous ne sommes ni l’un ni l’autre, dit Louna en affichant un de ses plus beaux sourires. J’ai trébuché en marchant sur ma robe. Merci de m’avoir évité la honte devant tout ce monde.

    Louna  s’inclina, tourna le dos et se mit à marcher vers une œuvre un peu plus loin. C’était quoi ce virement de situation ? Il y a quelque minutes avant il était prêt à l’embrasser et là… Comment pouvait-il avoir une petite amie alors qu’il faisait que lui tourner autour. Était-ce vraiment de la pitié qu’il éprouvait envers elle ? C’était donc pour cette raison qu’il lui courrait après ? Elle qui pensait que c’était parce qu’il éprouvait des sentiments pour elle… Elle repensa à la fête foraine, aux dinés qu’ils avaient passés ensemble. À la journée shopping et aussi lorsqu’il l’attendait devant la salle de chimiothérapie.

    - Désirez-vous un verre mademoiselle ? demanda un serveur en lui tendant un plateau rempli de verre de champagne.

    - Avec joie.

    Louna attrapa un verre et le vida d’une traite avant de le reposer et d’en prendre un autre.

    - Baratineur, maugréa-t-elle en reposant son verre vide sur le plateau d’un serveur qui passait près d’elle.

    - Bonsoir, dit un homme d’une vingtaine d’année. Je suis désolé de vous importuner mais je n’ai pas pu détacher mon regard devant ce que j’avais sous les yeux. Vous a-t-on déjà dit que vous étiez magnifique ?

    Louna détacha son regard de l’œuvre et regarda l’inconnu.

    - Que diriez-vous d’aller boire un verre quelque part ? demanda-t-il.

    - Très bonne idée.

    Louna s’accrocha au bras de l’inconnu enleva un escarpin puis l’autre avant de lui donner les deux.

    - Ne bougez pas, je vais chercher mon manteau, dit-elle en s’éloignant.

    Elle se dirigea vers la porte sous le regard incompréhensif de l’inconnu. Lorsque ses pieds se posèrent sur le trottoir gelé elle marqua un cran d’arrêt se demandant si elle ne devait pas revenir en arrière pour récupérer ses chaussures mais préféra l’option « je préfère mourir gelé plutôt que de revenir à l’intérieur ».

    Elle tourna la tête à la recherche d’un taxi mais se souvient que son sac se trouvait dans la voiture de Takahiro. Si elle avait su que la soirée se terminerait ainsi elle n’aurait pas laissé ce baratineur l’embarquer. À combien de kilomètre était-elle de chez elle ? Et par-dessus tout dans quel endroit de Tokyo se trouvait-elle ? Elle tourna à droite et se mit à marcher sous le froid hivernale.

    - Louna ! Cria Takahiro dans son dos. Je peux savoir ce que tu fais ?

    - Ce n’est pas plutôt à moi de te retourner la question ?

    - Je te ramène chez toi, dit-il en enlevant son blouson en cuir pour le poser sur ses épaules.

    - Je me suis débrouillée 24 ans toute seule. Beaucoup de personne ont voulu m’aider tout en me regardant avec leur air de pitié. Mais pas une seule fois je me suis sentie misérable devant leur regard… sauf ce soir. Félicitation Takahiro Marita. Tu as réussi à détruire le peu de dignité qui me restait.

    Takahiro regarda la jeune femme s’éloigner. Que devait-il faire ? S’il la suivait maintenant il risquait d’empirer les choses et puis qu’est-ce qu’il pourrait dire ? Même lui ne savait pas ce qu’il était en train de faire. Il s’était laissé entrainer dans un cercle vicieux. Il pensait que s’il l’aidait, s’il restait avec elle tout au long de son combat alors il s’allègerait d’un poids qui le poursuivait depuis la mort de son amie d’enfance. Mais maintenant, il se rendait compte que tout avait changé. Il ne voulait pas tuer ses remords, il en voulait plus. Était-ce trop cupide de sa part ? Il attrapa son portable et envoya un sms à Ryota.

    - Taka ! Cria Miyuki en s’accrochant à un bras. Qu’est-ce que tu fais dehors ?

    - Qu’est-ce que tu fais ici ?

    - Je suis venue te chercher.

    - Qu’est-ce que tu es venue faire à cette exposition ? Tu détestes ce genre de chose.

    - Je passais juste dans le coin alors je me suis arrêtée pour saluer Alfonso.

    - Trouve autre chose. Même si on te menaçait de t’arracher un bras, tu ne viendrais jamais te mélanger à des personnes qui ont un statut au-dessous du tient.

    - Décidément, tu me connais trop bien.

    - Comment as-tu su que j’étais ici ?

    - Aurais-tu oublié à qui appartient ce centre commercial ? Tu aurais pu choisir une autre personne pour me tromper tout de même. Je croyais que tu savais plus que quiconque qu’un vilain petit canard ne pouvait pas être changé en cygne. Même avec les plus beaux vêtements de la terre… Où tu vas ?

    Taka se dirigea vers sa voiture avec sur les talons Miyuki.

    - Ne me dis pas que tu es en colère contre moi ? demanda Miyuki en s’engouffrant dans la voiture.

    Taka démarra la voiture sous le monologue incessant de la jeune femme. Depuis quand parlait-elle autant ? C’était-il trop habitué du silence de Louna ? Il roula pendant 10 minutes et s’arrêta devant le bar qu’il avait l’habitude de fréquenter.

    - Comment peux-tu être en colère contre moi alors que c’est toi qui es en train de flirter avec cette fille ?

    - Oh Taka. Tu nous as amené ta petite amie ce soir ? Ça fait longtemps qu’on ne vous avait pas vu mademoiselle.

    - Bonsoir.

    Taka leva les yeux au ciel en voyant le brusque changement de personnalité. Elle qui deux secondes plus tôt était en train de gueuler comme un putois...

    - Comme d’habitude, Sam, dit Taka en s’installant au bar.

    - Taka, allons-nous installer à une table. On doit parler.

    - Je ne suis pas d’humeur à parler ce soir.

    Takahiro leva les yeux et fixa le miroir devant lui tout en repensant à ce que Louna lui avait dit avant de partir. Il avala le verre de scotch d’une traite et en demanda un autre. Était-elle bien rentrée chez elle ? Il attrapa son téléphone portable mais le rangea dans la poche arrière de son jean.

    - Et moi je suis d’humeur pour parler. Tu lui achètes une robe, des chaussures. Tu dis aux vendeuses que c’est ta fiancée. Tu lui cours après tout à l’heure et lui donne ton manteau… Qui est cette fille à la fin ?

    Qui était cette fille pour lui ? Il repensa aux visages tristes de la jeune femme lorsqu’il l’avait rattrapé dehors. Pourquoi  était-il aussi énervé et frustré ? Il but cul sec le second verre de scotch et le posa sur le comptoir avant de se lever.

    - Lève-toi. Je te ramène chez toi.

    - Je n’ai pas envie de rentrer chez moi ce soir, dit Miyuki en se frottant contre Taka.

     

    - Salut Takayagi, dit Louna en s’asseyant au bar.

    - Oh Louna. Tu es resplendissante, dit le barman en lui tendant un verre. Tu sors d’un rendez-vous ?

    - Non.

    - Vous pouvez augmenter le son de la télé, s’il vous plaît ? Demanda une cliente qui se trouvait au fond de la pièce.

    - À chaque fois c’est la même rengaine. Dès que ce groupe passe à la télé, j’ai une cliente qui me demande de monter le son… rouspéta le barman en attrapant la télécommande.

    Louna leva les yeux et avala de travers en voyant le visage de Takahiro apparaitre sur l’écran de télévision. C’était bien sa veine. Après l’originale c’était maintenant la télé qui la poursuivait. Sur tous les musiciens qu’il y avait il fallait qu’ils passent ce groupe à la télé. Louna détourna son regard lorsque le caméraman fit un gros plan sur Takahiro.

    - Une bière, dit une voix masculine en s’asseyant à côté de Louna.

    - Vous êtes déjà venu ? Demanda le barman. Votre tête me dit quelque chose.

    - Takayagi. Un autre, s’il te plaît.

    Le barman s’apprêta à lui prendre le verre mais l’inconnu assis à côté de Louna, le lui pris des mains avant.

    - Je crois que tu as assez bu pour ce soir.

    - De quoi est-ce que…

    Louna suspendit sa phrase en découvrant qui se trouvait à côté d’elle.

    - Où est Laia ? Demanda-t-elle en regardant par-dessus l’épaule du jeune homme.

    - Elle dort. Elle a attrapé un méchant rhume.

    - Je me demande comment elle prendrait les choses si elle apprenait que son copain parcourt les bars pendant qu’elle est alitée…

    Louna se pencha sur le bar et attrapa une bouteille de Whisky pour se servir un verre.

    - Je me demande aussi comment elle prendrait les  choses si elle découvrait dans quel état est sa meilleure amie.

    Louna posa la bouteille sur le comptoir sans la moindre délicatesse et fusilla du regard le jeune homme.

    - C’est cet enfoiré qui te l’a dit ?

    - Ryota. Il m’a appelé après avoir reçu un message alarmant de Taka.

    - Tu peux lui envoyer un sms pour lui dire alors que la fille cancéreuse va très bien et qu’elle n’a pas besoin de sa pitié.

    Louna déposa les billets sur le bar et sortit avec sur les talons Toru.

    - La fille cancéreuse ?

    Toru agrippa le bras de Louna l’obligeant à s’arrêter.

    - Qu’est-ce que tu veux dire par là ?

    - Ça veut dire que je vais mourir. Voilà ce que ça veut dire.

    Louna s’apprêta à se mettre en route mais revient sur ses pas, enleva le blouson que Taka lui avait mis sur les épaules avant qu’elle ne parte de l’exposition et le tendit à Toru.

    - Dis-lui que je lui rembourserai l’argent qui se trouvait dans ses poches.

    Louna se retourna pour se mettre en marche mais s’arrêta net en voyant qui se trouvait devant elle. 

    - Louna…

    La jeune femme reprit ses esprits et se remit à marcher. Elle passa à côté de lui et  rassembla toutes ses forces pour s’empêcher de le regarder. Comment est-ce qu’une personne comme ça pouvait exister ? On aurait dit un prince charmant sans son cheval blanc. La lumière des réverbères se reflétait  sur ses habits le rendant encore plus charismatique qu’il ne l’était déjà.

    - Taka, je peux savoir…

    Louna se sentit soulever du sol et se retrouva dans les bras du jeune homme.

    - Repose-moi à terre.

    - Merci Toru. Mais je m’occupe d’elle.

    - Repose-moi à terre !

    Taka se mit à marcher sans se préoccuper du regard furieux de Louna.

    - Combien de verre tu as bu en plus des deux coupes de champagne ? Demanda-t-il en tournant à l’angle de la rue.

    - Qu’est-ce que ça peut te faire.

    - Tu ne devrais pas boire. Même si tu es frustrée et énervée.

    - Qui a dit que j’étais énervée et frustrée.

    - C’était quoi alors la scène que tu m’as fait tout à l’heure ? demanda-t-il en s’arrêtant devant le passage piéton.

    - Repose-moi par terre.

    - Non. Tu as suffisamment les pieds en sangs comme ça.

    - En quoi ça te concerne ?

    - Ça me concerne parce que j’ai décidé que ça me concernait.

    - C’est quoi cette réponse stupide, marmonna Louna.

    Taka entra dans l’immeuble, monta les marches entra dans l’appartement avec toujours dans ses bras la jeune femme et se dirigea dans la salle de bain où il fit couler de l’eau.  Il ouvrit les placards de la salle de bain et sortit une trousse à pharmacie.

    - Aïe.

    - Même si tu es impulsive, tu devrais apprendre à te contrôler. Tu as quel âge pour donner tes chaussures et marcher pied nue en plein hiver ? Tu t’es pris pour cendrillon ?

    - Tu ne peux pas être plus doux sérieux !

    - Il y a marqué infirmier sur mon front ? Tais-toi et supporte-le !

    Takahiro attrapa l’antiseptique et mis des pansements un peu partout sous ses pieds. Une fois terminée, il rangea la trousse à pharmacie.

    - Si je passe tout mon temps avec toi ce n’est pas parce que j’ai pitié de toi mais parce que je t’aime bien, dit Taka au pas de la porte. Beaucoup Même.

    Laia resta assise  fixer la porte de la salle de bain pour essayer de décrypter ce qu’il venait de dire. Pourquoi ce type était aussi compliqué à comprendre ? C’était bien la première fois qu’elle rencontrait un garçon dans son genre. Que voulait-il dire par là ? Elle enleva sa robe et se dirigea sous la douche. Une fois la douche finit elle enfila un débardeur et un short avant de se diriger dans sa chambre.  Elle s’apprêta à éteindre la lumière lorsque ses yeux se posèrent sur le carnet noir. Elle l’ouvrit et regarda ce que le jeune homme avait inscrit. Elle attrapa un stylo et inscrivit une croix en rouge au dixième point :

     

    1. Essayez de rire une fois par jour.
    2. Dire et faire ce que je pense.
    3. Apprendre le Tango.
    4. Embrasser quelqu’un sous la neige
    5. Faire du camping et chanter autour d'un feu de camp.
    6. Prendre un bain de minuit
    7. Apprendre à jouer d’un instrument
    8. Rencontrer Lee Dong Wook
    9. Voyager dans tout le Japon
    10. Être Julia Robert dans Pretty Woman
    11. Tomber amoureuse

     


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