• Chapitre 10

     

    - Qui t’a amené à l’hôpital aujourd’hui ? Demanda Louna en photographiant un couple de personne âgé assis sur un banc un peu plus loin.

    - Moi, répondit la jeune femme en pianotant sur son ordinateur.

    - Comment ça toi ? Je leur avais bien dit…

    - Tu leur avais bien dit et ils ont certainement du obéir à ta menace.

    - Pourquoi tu y es allée toute seule alors ?

    - Je n’avais pas envie d’avoir un chaperon sur le dos… Écoute ça. Un lecteur me demande s’il y a un âge à se marier. J’ai la tronche d’un psy ? Maugréa-t-elle en mettant la lettre dans son sac rageusement.

    - Le patron t’a donné le thème d’une nouvelle chronique ?

    - Peut-on aimer en silence. Il a eu l’inspiration en lisant une lettre d’un lecteur. Je dois être maudite !

    - Ce serait mentir de te contredire. Pauvre de toi… dit-elle en prenant une photo d’un couple en train de courir.

    - Louna. Pourquoi est-ce que tu fais que prendre des couples depuis tout à l’heure ?

    - C’est le nouveau thème de la semaine prochaine, répondit-elle en rangeant son appareil photo dans son sac. Je dois aller à la bibliothèque. Tu veux que je te ramène ?

    - Non. C’est bon. Je vais finir quelques lettres avant de rentrer.

    - Tu es sur ? Il va bientôt faire nuit…

    - Je suis sûr. Vas-y. Je t’appelle dès que je suis rentrée.

    - Je maintiens que tu devrais revenir à la maison et ne pas rester chez lui.

    - Les journalistes campent devant l’immeuble…

    - Tout ça est la faute de ce crétin ! Je me demande pourquoi il a fait ça tout d’un coup.

    - Qu’est-ce que tu veux dire ?

    - Tu ne trouves pas ça bizarre que du jour au lendemain il crie haut et fort que tu es sa fiancée alors qu’il n’avait pas besoin de faire ça ?

    - Surement un caprice de star.

    - Si tu le dis… J’y vais.

    - Amuse toi bien à la bibliothèque.

    Laia regarda son amie partir vers sa voiture puis repensa à ce qu’elle venait de dire. Elle n’était donc pas la seule à se demander pourquoi il avait fait ça ? Il aurait très bien pu démentir comme la fois où des articles étaient apparus à leur sujet à leur retour d’Osaka. Alors pourquoi avoir fait ça ? Elle sortit de ses réflexions lorsqu’elle entendit la sonnerie de son téléphone portable.

    - Je te manque déjà, rayon de soleil ? Demanda-t-elle sans regarder qui l'appelait.

    - Rayon de soleil ?

    Laia se figea en entendant la voix froide de Toru à travers le combiné.

    - Où es-tu ? Shun t’a cherché dans toute la ville.

    - Shun ?

    - C’est la personne avec qui tu devais aller à l’hôpital.

    - Je n’ai pas besoin d’un chaperon. Je me suis débrouillée seule durant ses 28 dernières années et ça ne va pas changer maintenant.

    - Où es-tu ? répéta-t-il d’une voix sèche.

    - Qu’est-ce que tu as ? Tu as peur que je me fasse encercler par les journalistes ? Rassure-toi il y en a pas où je suis.  

    - Je n’ai pas le temps de jouer avec toi, Nishi. Je travaille. Dis-moi où tu es de suite que je t’envoie quelqu’un pour venir te chercher.

    Laia leva les yeux et fut surpris de voir la dernière personne qu’elle n’aurait jamais pensée revoir de sa vie. C’était le bel étalon d’Osaka...

    - Je suis avec la plus belle paire de fesse de tout le japon. Ça te va comme localisation ? C’est assez précis ? Dit-elle avant de raccrocher au nez.

    - La plus belle paire de fesse de tout le japon ? Rigola le jeune homme. On m’en a donné des surnoms pour me qualifier mais jamais celui-là. C’était ton petit ami ?

    - Non. Juste un chien qui fait que s’accrocher à ma jambe.

    Laia rangea son ordinateur dans sa sacoche et se leva.

    - Tu es de passage à Tokyo ? demanda Laia.

    - J’habite à Tokyo.

    - Sérieux ?

    - Oui. Désolé, de te dévisager ainsi mais je ne m’attendais pas à te voir de nouveau. Même dans mes rêves les plus fous.

    - On dirait que le beau parleur a actionné son bouton séduction.

    - Je ne l’ai pas encore activé, dit-il en la regardant intensément.

    - Tu dois mettre beaucoup de fille dans ton lit alors lorsque tu l’actives.

     

    Toru faisait les 100 pas dans son appartement depuis plus d’1h.

    - Quoi ? La plus belle paire de fesse de tout le japon ? dit-il énervé. Cette espèce de…

    Toru ferma les yeux et pris une grande inspiration. Comment avait-elle osé lui faire perdre son temps ? S’il avait su qu’elle était avec un gars, il n’aurait pas passé son après-midi à la chercher ! Comme s’il avait que ça à faire ! À cause d’elle, il avait accumulé le travail qu’il devait faire. Il entendit le bruit d’une clé dans la serrure et se précipita sur le canapé après avoir pris sa guitare. Dès qu’il commença à jouer, la porte s’ouvrit faisant apparaitre une Laia joyeuse.

    - Où tu as mis la plus belle paire fesse du japon ? Demanda Toru en écrivant une note sur la partition.

    - Il est rentré chez lui se changer après avoir joué avec moi, répondit Laia en posant sa sacoche sur la chaise avant de se diriger vers le frigo.

    Toru dérapa sur les cordes de sa guitare produisant un son horrible.

    - Joué avec toi ? Joué à quoi ?

    - Essaye d’imaginer.

    Toru secoua la tête pour chasser les images torrides de la jeune femme nue en sueur dans les bras d’un type qui avait sa tête à lui. Il valait mieux pour sa santé mentale qu’il ne laisse pas son imagination divaguer…

    - Où est ton atèle ? finit-il par demander après avoir repris le contrôle.

    - Le médecin m’a autorisé à l’enlever.

    Laia disparu dans sa chambre puis dans la salle de bain avant de réapparaitre devant Toru quelques minutes après.

    - Qu’est-ce que tu veux ?

    - J’ai besoin d’aide pour me laver les cheveux.

    - Tu as cas aller au coiffeur demain matin.

    - Tu crois vraiment qu’avec le salaire que j’ai, je peux aller me laver les cheveux trois fois par jour au coiffeur ?

    - Comment tu as fait la dernière fois ?

    - J’ai demandé à Louna…

    - Tu as cas lui demander demain alors.

    - Je ne peux pas. Je dois me les laver ce soir.

    Toru posa sa guitare à côté de lui et croisa ses bras.

    - Pourquoi ?

    - Je dois sortir.

    Toru se leva et se dirigea dans sa chambre avant de claquer la porte derrière lui.

    - Je suppose que c’est un non… Espèce d’égocentrique, dit-elle en faisant semblant de lancer la bouteille d’eau dans sa direction.

     

    - Ah ! C’est froid ! C’est froid ! C’est froid ! Ah !

    - Bordel.! Maugréa Toru en arrêtant l’enregistrement qu’il était en train de faire. Qu’est-ce que cette folle est en train de foutre !

    Toru sortit de sa chambre, prêt à lui gueuler dessus pour qu’elle fasse moins de bruit mais fut attaqué par un jais d’eau froide.

     - Qu’est-ce que…

    Toru entra dans la salle de bain et se dirigea vers le robinet.

    - Je peux savoir ce que tu fais ! Cria-t-il trempé de la tête au pied.

    - Ça ne se voit pas ? J’essayais de faire une piscine dans ta salle de bain. Il manque plus que le tremplin et tu feras pâlir de jalousie toutes les piscines de Tokyo.

    - Je vais devenir dingue, souffla Toru. On ne s’ennuie vraiment pas avec toi ! Va mettre un maillot de bain.

    - Pourquoi ?

    - Tu préfères te doucher à poil ? Je n’en vois pas d’objection mais tu risques d’être mal à l’aise.

    Laia sortie de la salle de bain et revient avec un bikini deux pièces noir. Toru qui était en train de remettre le tuyau du pommeau de douche s’arrêta brusquement en voyant ce qu’il avait sous les yeux.

    - T’as jamais vu de fille en maillot ou quoi ? Dit Laia en prenant une serviette pour s’enrouler dedans.

    - J’ai jamais vu une fille porter aussi mal un maillot effectivement, répondit Toru en réussissant à fixer le tuyau. Ramène-toi ici.

    - Tu ne te change pas ?

    - Je suis déjà trempé à cause d’une écervelée qui a eu l’idée de changer ma salle de bain en pataugeoire…

    - Ça ne serait pas arrivé si tu avais accepté de m’aider.

    - Comment ça se fait que tu ne puisses pas te laver les cheveux alors que tu n’as plus le bras en écharpe ? Demanda-t-il en lui mouillant la tête sans prévenir.

    - Le médecin m’interdit de lever le bras gauche. Et je ne peux pas lever le bras droit parce que ça tire sur mes cervicales…

    Toru attrapa le shampoing et vida la moitié de la bouteille sur sa tête avant de frotter.

    - C’était toi qui conduisais ? Le jour du carambolage…

    - On était dans un taxi.

    - On ?

    - Louna et moi. C’est arrivé le jour où on est rentré d’Osaka.

    - Tu as été la seule blessée ?

    - Louna a eu quelques égratignures. Le chauffeur lui a eu moins de chance. Une barre de fer a traversé le pare-brise et l’a transpercé, dit-elle en se touchant une petite cicatrice qui se trouvait sur son épaule. S’il n’avait pas été là. S’il n’avait pas eu le réflexe d’agripper cette barre avant de mourir je serais plus de ce monde aussi.

    Toru s’arrêta de lui frotter la tête en entendant son récit. Elle avait donc bien failli mourir dans cet accident de voiture ?

    - Tu sais ce qu’est le plus frustrant là-dedans ? C’est que quelques mois plus tôt, il avait perdu toute sa famille dans un incendie. Cet homme aura eu une vie triste jusqu’au bout…

    - Je ne vois pas les choses de cet avis.

    - Hein ?

    - Cet homme a eu la chance d’aimer quelqu’un et d’être aimé en retour. Même après avoir perdu toute sa famille, il a continué à vivre malgré sa souffrance. Et dans ses dernières heures, il a même eu le réflexe de sauver une inconnue qui a pris son taxi… Cet homme n’a pas eu une triste vie. Il a juste vécu. Vécu en accomplissant un acte héroïque dans ses dernières heures.

    - Aïe ! Aïe ! Aïe !

    - Qu’est-ce que t’as ?

    - Shampoing ! Shampoing ! Shampoing ! Dit-elle en sautillant sur place.

    - Qu’elle gamine sérieux ! Arrête de bouger !

    - Ça pique ! C’est comme ça que tu te laves les cheveux ? Comment tu fais pour ne pas devenir aveugle !

    - Si ça te vas pas, tu avais cas aller au coiffeur ! maugréa Toru en lui rinçant la tête.

    - Je ne suis pas crésus comme toi. Mon dieu. Ça y ait ! J’ai perdu la vue !

    - Arrête de gesticuler !

    - Ça brûle !

    - Arrête de faire l’enfant et ouvre les yeux ! dit Toru en bloquant le visage de ses deux mains.

    Laia ouvrit les yeux et retient sa respiration en voyant le magnifique spectacle qu’elle avait devant les yeux. Les cheveux du jeune homme tombaient en cascade sur son visage. Son t-shirt blanc tant qu’à lui était collé contre son buste et laissait tout paraitre.

    Ce con égocentrique était vraiment une bombe sexuelle… Laia se mordit la lèvre inférieure pour chasser la pulsion qui était en train de l’envahir. Elle dû se faire violence pour ne pas se jeter à ses lèvres lorsque ses yeux se posèrent sur sa bouche si charnue.

    - C’est bon. On a fini, dit Toru qui avait remarqué le changement de température de la pièce.

    - Merci… répondit Laia sans quitter des yeux ses lèvres.

    - Arrête de faire ça.

    - Je ne peux pas.

    - Regarde ailleurs.

    - J’ai peur de perdre la vue si je regarde ailleurs.

    - Espèce de folle dingue… maugréa-t-il avant de sortir de la douche.

    - Toru ?

    Le jeune homme se figea sur place en l’entendant prononcer son prénom.

    - Quoi ? Demanda-t-il au bout de quelques secondes de silence.

    - Il faut vraiment que tu apprennes à vivre un peu. Aussi non tu finiras vieux garçon avant l’heure.

    Toru se retourna pour lui demander où elle voulait en venir par-là mais la jeune femme l’en empêcha en lui déposant un baiser sur ses lèvres avant de murmurer :

    - Bon anniversaire.

    Le jeune homme cligna des yeux surpris et regarda la jeune femme sortir de la salle de bain avant de s’enfermer dans sa chambre. Que venait-il de se passer ? Il porta sa main à ses lèvres et se repassa la scène dans sa tête.

    - Bon anniversaire ? Depuis quand c’est mon anniversaire…

    Il regarda la date qui était affiché sur sa montre : 10 février 2017.

    - Le 10 février…

    Il se dirigea dans sa chambre, ouvrit son ordinateur et regarda le logiciel qu’il utilisait depuis qu’il était gosse et où il inscrivait tout. Il rechercha la date du 10 février et finit par la trouver.

     

    * 10 février 1999 à 18h *

    J’ai vu un ange pour la première fois de ma vie aujourd’hui. Elle s’appelle Laia. Son visage ne cesse d’apparaître devant mes yeux. Ça fait seulement qu’une heure que je l’ai quitté et je n’ai qu’une envie être à demain pour aller la revoir. Laia…

     

     Toru sortit de ses pensées en entendant toquer à sa porte.

    - Quoi ?

    - J’ai encore besoin de ton aide, dit Laia derrière la porte.

    - Si c’est pour te sécher les cheveux mets un bonnet.

    - Ce n’est pas pour mes cheveux, répondit Laia en entrant dans la pièce.

    - Qui t’a autorisé à rentrer ! cria Toru en refermant le claper de son ordinateur.

    - Quoi ? Tu regardais du porno ?

    - Tu…

    Toru déglutit en voyant ce qu’il avait devant les yeux. La jeune femme avait enfilé une robe rouge fendu au niveau de la cuisse et qui épousait parfaitement ses formes, mettant en valeur sa poitrine généreuse.

    - Vous êtes tous les mêmes ! Fais-moi voir, dit Laia en se dirigeant vers l’ordinateur.

    - J’ai une tronche à regarder du porno ?

    - Oui ! Fais-moi voir !

    - Ne t’approche pas, espèce de nymphomane, dit Toru en attrapant son ordinateur le tenant en l’air, hors de portée de la jeune femme.

    - Ce n’est pas en tenant les choses en l’air que tu m’empêcheras de regarder.

    Laia tendit la main et s’entreprit de défaire la ceinture du jeune homme.

    - Qu’est-ce que tu fais ? Cria-t-il en essayant d’empêcher la jeune femme de lui enlever la ceinture.

    - Tu finiras bien par baisser tes bras avant que tu ne termines à poil.

    - Tu… Il fallait le dire si tu voulais me voir à poil, Nishi.

    Laia se figea et écarquilla les yeux surprise par son calme Olympien mais aussi par le changement d’intonation. Elle qui pensait le faire flipper, le jeu c’était inversé. Elle éloigna ses mains subitement de Toru qui posa son ordinateur en haut de l’étagère avant de se diriger vers la jeune femme d’une démarche féline.

    - Pourquoi tu recules Nishi ? Tu n’as plus envie de jouer ?

    - Une autre fois peut être, dit-elle en affichant un large sourire avant d’essayer de s’enfuir de la chambre.

    - Pourquoi remettre au lendemain ce qu’on peut faire maintenant ?

    Toru se mordit la joue pour réprimer un sourire ce qui n’échappa à la jeune femme.

    - Toi ! T’es en train de me faire marcher ! Je t’en foutrai des « tu n’as plus envie de jouer ? » !

    Laia attrapa le coussin et le frappa avec.

    - Arrête ça. Tu vas te faire mal, dit-il en explosant de rire.

    - Espèce de pervers !

    Laia s’apprêta à lui donner un autre coup de coussin mais la jeune femme perdit l’équilibre et finit par tomber sur quelque chose de mou et musclé à la fois.

    - Il fallait le dire plus tôt que tu étais venue ici juste pour faire un câlin, dit Toru avec un sourire espiègle sur les lèvres.

    - Câlin mes fesses !

    - Laisse tes fesses où elles sont.

    Laia essaya de se relever mais Toru l’encercla de ses bras.

    - Ça fait longtemps qu’on n’avait pas fait de câlin comme ça.

    - Comme si on en avait déjà fait ! Lâche-moi, tu es tout mouillé !

    - Non. Je te lâcherai que si tu te souviens.

    - Me souvenir de quoi ? Demanda Laia qui avait fini par poser la tête sur le torse du jeune homme.

    - Le premier câlin de ce genre que tu m’as fait.

    - À quoi ça servirait de se souvenir de ce genre de chose. Le passé est le passé, dit Laia qui réussit à se libérer des bras du jeune homme. C’est malin. Maintenant je suis trempe, maugréa-t-elle en sortant de la chambre.

    - Laia ? Tu es derrière la porte ? Demanda-t-il au bout de quelques secondes après s’être approché de sa porte.

    - Non.

    Toru sourit en entendant la réponse de la jeune femme. Les années avaient beaux passées elles n’avaient pas réussi à changer son tempérament.

     

    Il se revit 16 ans auparavant. Le jour de l’enterrement de son grand-père avec qui il était très proche. Ce jour-là, il avait refusé de sortir de sa chambre ni de voir qui que ce soit. Pas même Laia. Il l’avait envoyé promener lorsqu’elle était venue à l’aube le voir. C’était tard dans la soirée, qu’il s’était aperçut que quelqu’un se trouvait derrière la porte…

    - Laia ? Tu es derrière la porte ?

    - Non, répondit-elle.

    Il avait alors ouvert la porte et l’avait retrouvé assise par terre. Il l’avait aidé à se relever et l’avait pris dans ses bras en la remerciant d’être restée. C’était le premier jour où il l’avait enlacé…

     

    Lorsqu’il ouvrit la porte, la jeune femme se trouvait de dos à la porte comme lorsqu’elle était enfant. Il tendit la main et remonta la fermeture éclair de la robe puis se posta devant elle et défit une à une les épingles qui retenaient ses cheveux.

    - Tu es beaucoup plus belle avec les cheveux détachés, murmura-t-il en enlevant la dernière épingle.

    Laia fut subitement envahit de frisson. Était-ce à cause de ses cheveux qui venaient de tomber sur ses bras dénudés ou était-ce à cause du regard pénétrant qu’il lui lançait ? Elle se mordit la lèvre inférieure pour s’empêcher de lui sauter dessus. Pourquoi était-ce si dur d’être dans la même pièce que lui ce soir ?

    - Tu devrais aussi arrêter de te mordre les lèvres.

    - Pourquoi ?

    - Parce que c’est une incitation à faire des choses indécentes avec toi.

    - Je ferais mieux d’y aller alors aussi non je risque d’être en retard.

    - Tu devrais oui, dit-il en plongeant son regard dans le sien.

    - À moins que tu me dises de ne pas y aller.

    Laia retient sa respiration espérant qu’il lui dise de ne pas y aller mais sa réponse fut ce qu’elle attendait.

    - Je ne suis pas ton père, Nishi… Ni ton copain.

    - Pas faux. Bonne soirée.

    Toru regarda la jeune femme attraper son sac à main et disparaitre derrière la porte d’entrée.

    - Et si tu étais juste… toi, le guitariste de wanokuroku ? Demanda Laia en surgissant au pas de la porte. Tu me laisserais y aller ?  

    Toru contracta sa mâchoire essayant de lutter contre l’envie de la laisser partir mais fut vaincu par KO.

    - Non.

    Il traversa la distance qui la séparait d’elle et l’embrassa à pleine bouche.


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  • Chapitre 9

     

    - À quoi ça sert d’avoir un appart aussi grand si c’est pour ne rien avoir, soupira Laia en s’affalant sur le canapé.

    Elle avait parcouru tous les recoins à la recherche de quelque chose de compromettant ou d’une distraction mais avait fini par abandonner au bout d’une heure. Ce type était aussi clean que ses vitres. Laia attrapa son téléphone portable et décida d’appeler Louna.

    - Tu fais quoi ? Lui demanda-t-elle dès qu’elle eut décroché.

    - Je sors du bureau. Ça va ?

    - Je m’ennuie.

    - T’es toute seule ?

    - Oui.

    - Tu as cas travailler sur ta chronique.

    - Je n’ai pas mes affaires.

    - Il ne t’a pas apporté tes affaires ? Il est pourtant passé de bonne heure à la maison…

    - Qui ? Demanda Laia en se levant pour attraper un verre d’eau.

     - Le type à qui j’ai écrasé le pied à Osaka et son manager. Taka je sais plus quoi.

    -  Rassure moi tu as mis un cadenas à mon sac avant de lui donner.

    - Pour qui tu me prends. Bien sûr que j’en ai mis un ! Tu veux que je vienne te tenir compagnie ?

    - Non c’est bon. De toute façon, les vigiles ne te laisseraient pas passer. Cet endroit est plus surveiller que le château de l’empereur… Aïe.

    - Laia, ça va ?

    - Oui. J’ai fait un mauvais mouvement.

    - Je ne suis pas rassurée de te savoir seule dans cet endroit… Qu’est-ce qu’il fou ce crétin ?!  Il est 1h du matin et il n’est pas venu te voir une seule fois de la journée ! Si c’était pour se comporter ainsi je ne lui aurais jamais donné mon accord.

    - Ne t’inquiète pas. Et de toute façon, je préfère rester seule que de voir sa tête de con.

    - Je crains de devoir te décevoir alors. La tête de con est là.

    Laia qui était en train de boire à ce moment-là recracha son contenu sur le comptoir de la cuisine.

    - Tu picoles, tu vomis et tu craches… À croire que tu t’es changée en cochon au fil des années.

    - Laia ?

    - Je te rappelle.

    - Tiens. Les affaires que tu as demandées.

    Laia se dirigea vers la valise, déverrouilla le cadenas et analysa son contenu. À l’intérieur se trouvait des vêtements ainsi que son ordinateur portable avec toutes les lettres que son patron lui avait données. Elle referma la valise et s’apprêta à se diriger dans la pièce qui lui faisait office de chambre lorsque Toru se plaça devant elle, lui tendant un bout de papier.

    - C’est quoi ? Demanda-t-elle sur ses gardes.

    - Le nom des personnes qui t’amèneront à tes rendez-vous médicaux.

    - Mes rendez-vous médicaux ?

    - Ta colocataire a menacé mon manager que si on ne t’y amenait pas elle appellerait la presse. 

    Laia s’apprêta à envoyer balader le jeune homme mais celui-ci se dirigea dans la salle de bain et ferma la porte.

    - Comme si j’avais besoin de son aide, maugréa-t-elle en lâchant la feuille au sol après l’avoir mis en boule.

    Laia amena la valise dans la chambre et s’assit sur l’immense lit en baldaquin.

    - Le nom des personnes… murmura-t-elle.

    Y avait-il son nom inscrit dessus ? Elle se mordit sa lèvre inférieure avant de se lever pour récupérer le bout de papier.

    - Shun, Hongo, Hongo, Shun, Shun, Taka… Pourquoi ça ne m’étonne pas…

    La jeune femme sursauta en entendant le téléphone de Toru biper deux fois sur sa droite. C’était un message de Taka sur la messagerie Line. Elle s’apprêta à l’ignorer lorsqu’un mot capta son attention. Son prénom. Laia tendit son oreille et entendit l’eau couler puis attrapa le téléphone.

    Taka : Alors ? Laia est au courant ? 

    - Au courant de quoi ?

    La jeune femme appuya sur la touche répondre et écrivit :

    Toru : À quel sujet ?

    Taka : De la nuit de folie que vous avez passé tous les deux à Osaka.

     

    - Quoi ? ne put s’empêcher de crier Laia. Qu’est-ce qu’il…

    Elle repensa au sourire amusé du chanteur lorsqu’elle avait rencontré à l’hôpital. Elle reposa les yeux sur le téléphone et retient sa respiration lorsqu’une image lui vient à l’esprit. C’était celle de Toru penché sur elle, essayant de la déshabiller.

    - Se pourrait-il que…

    Laia se précipita en trombe dans la salle de bain, tirant le rideau de douche :

    - Espèce de profiteur !

    - Bordel !

    Toru tendit le bras et attrapa une serviette pour la mettre autour de la taille.

    - On se demande qui est le profiteur ! Sors d’ici !

    - Je t’en prie j’en ai déjà vu d’autres. Arrête de faire ta sainte ni touche.

    Toru ferma le robinet et sortit de la douche.

    - Je ne le répèterai pas deux fois, dit Toru froidement en s’avançant vers Laia.

    La jeune femme déglutit en voyant les gouttelettes d’eau tomber de ses cheveux mouillés à ses pectoraux si magnifiquement dessinés.  Son regard se posa furtivement sur ses biceps et ses abdominaux prononcés. Toru tendit le bras et attrapa une mèche de cheveux de la jeune femme avant de se pencher vers son visage.

    - Sors d’ici et vite avant que mon côté sainte ni touche ne se transforme en animal.

    Laia se glissa sur le côté et sortit en vitesse de la salle de bain, sous le regard amusé de Toru.

    - Adorable…

    Lorsqu’il sortit de la salle de bain, il retrouva la jeune femme devant la télévision qui faisait semblant de s’intéresser à un documentaire sur la Grèce antique. Il se dirigea vers le frigo et sortit une bière avant de s’assoir sur le canapé.

    - Après le cochon de service. On a la perverse qui n’a pas froid aux yeux. Tu me surprends de plus en plus, Nishi.

    - On se demande qui est le plus pervers des deux, maugréa Laia en se levant du canapé pour aller vers le frigo.

    Toru s’apprêta à lui demander ce qu’elle voulait dire par là lorsque son téléphone bipa annonçant un message. Il posa sa bière sur la table basse et l’attrapa.

    Taka : Alors ? Laia est au courant ? 

    Toru : À quel sujet ?

    Taka : De la nuit de folie que vous avez passé tous les deux à Osaka.

    Taka : Vu ton silence j’en déduis que tu ne lui as rien dit.

    Taka : J’ai essayé de trouver ta veste chez elle mais introuvable.

     

    C’était quoi ces messages ? Et quand est-ce qu’il avait répondu ça ? Il leva les yeux vers Laia qui bataillait d’une seule main à se faire un sandwich avec du beurre de cacahuète. Se pourrait-il que le petit cochon ait joué aux espionnes ? Il s’approcha de Laia qui était en train de refermer le frigo tout en mangeant son sandwich. Elle avala de travers lorsqu’elle vit Toru planté devant elle.

    - Tu as un trouble dissociatif de l’identité ?

    - Quoi ?

    - Après avoir fait le cochon. Tu m’as joué la perverse de service et maintenant tu me joues l’agent secret ? C’est quoi le prochain personnage ?

    Il fit un pas à reculons et dévisagea la jeune femme de la tête au pied.

    - La nymphomane ?

    -  On se demande qui est le nymphomane de nous deux.

    Toru avança son visage à quelques centimètres du sien et dit d’une voix moqueuse :

    - Celles qui sautent sur le dos des gens et qui mordille les oreilles.

    Laia s’apprêta à répliquer lorsqu’elle se souvient d’un fragment d’évènement. Elle se trouvait sur le dos du jeune homme vêtu d’une veste. Cette même veste qu’elle avait récupéré dans cette chambre d’hôtel le lendemain matin. Elle se revoit ensuite lui mordiller soudainement l’oreille et le traiter de sadomaso.

    Laia se retourna et se tapa la bouche de sa main droite. Elle et sa manie de picoler ! Elle se retourna et retient sa respiration en voyant le sourire amusé de Toru. Qu’avait-elle bien pu faire d’autres ?!

    - Qu’est-ce…

    - Essaye d’imaginer la suite, espèce d’ivrogne sans vergogne, dit Toru en se dirigeant sur le canapé.

    - Je suis quelqu’un avec une imagination très débordante…

    Toru croisa ses longues jambes sur la table basse après avoir attrapé la télécommande pour changer de chaine.

    - Bonne chance alors pour te souvenir de ta soirée de débauche.

    Laia grimaça et fit mine de lancer la petite bouteille qu’elle avait dans la main mais s’abstient. Elle alla s’assoir à côté de Toru en tailleur à la place.

    - Tu me fais quoi là ? Le chien de service ? Va à la niche, dit-il en allant s’assoir sur le fauteuil.

    - Je m’en doutais, dit Laia en s’asseyant correctement dans le canapé.

    - Quoi ?

    - Tu es un piètre amant. C’est pour ça que tu ne veux pas me dire ce qui s’est passé !

    - Quoi ?

    - J’ai dû m’endormir en pleine action ou tu ne m’as pas fait grimper au rideau. C’est pour ça que…

    - Tu t’entends parler sérieux ? Tu es la première fille que je rencontre à parler ouvertement de sexe avec un gars. Tu n’as vraiment honte de rien, dit Toru en se levant pour partir dans sa chambre.

    -  J’ai raison pas vrai ?  demanda-t-elle en se redressant du canapé.

    Le jeune homme se retourna et se pencha par-dessus le canapé pour être à quelques centimètres de son visage puis murmura à son oreille :

    - Si j'avais couché avec toi, crois-moi. Tu n'aurais pas pu marcher le lendemain.

    Laia déglutit en regardant le jeune homme s’enfermer dans sa chambre. Elle n’aurait peut-être pas dû le provoquer ainsi. Elle se mordit la lèvre inférieure en repensant à ce qu’il venait de dire : « si j’avais couché avec toi tu n’aurais pas pu marcher le lendemain ». Était-il un aussi bon amant ? Elle se donna une gifle pour essayer de reprendre le contrôle de son corps et de ses esprits. À quoi jouait-elle ! C’était Toru ! Le type dont elle était tombée amoureuse pour la première fois de sa vie quand elle était jeune. Le type qui avait préféré sa meilleure amie. Le type qui avait essayé de profiter d’elle et avait fini par la ridiculiser avant de disparaitre de sa vie.

    - Ressaisis-toi Nishi, dit-elle en buvant d’une traite la bière que Toru avait laissé sur la table basse.


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  • Chapitre 8

     

    - Toru de Wanokuroku amoureux ? Qui est donc sa nouvelle petite amie ? Une dispute entre les deux amoureux a eu lieu dans une boite de nuit à Osaka. Les deux amoureux ont été vu entrer dans un hôtel trois étoiles. Le guitariste de Wanokuroku fiancée à une chroniqueuse de Japan Magazine ! Un heureux évènement pour Toru le guitariste de Wanokuroku, Dit le manager en balançant une dizaine de magazine et journaux sur la table basse qui se trouvait en face de Toru. Jolie foutoir ! Bravo !

    - Depuis quand tu crois à ses idioties ? Demanda Toru en accordant sa guitare.

    - Je ne crois pas en ses idioties, mais ses abrutis oui ! Cria-t-il en désignant les magazines du doigt. J’aurais dû prendre la relève du restaurant de ma pauvre mère, poursuivit son manager en s’asseyant sur une chaise. Je savais que je n’aurais pas dû vous laisser aller seul à cette soirée ! Que comptes-tu faire pour régler cette merde !

    - Rien, dit Toru en se levant pour ranger sa guitare. Démentir ce serait avouer que c’est vrai.

    - Toru a raison. Laissons la se faire attirer les foudres de nos fans. Je suis sûr qu’elle ne tiendra pas plus de 3 jours… dit Ryo en allumant une cigarette.

    - Si c’est pour dire des idioties abstiens-toi.

    - C’est hallucinant vous avez regardé les infos ? Demanda Tomoya en entrant en trombe dans la pièce accompagné de Taka. Il y a eu un immense carambolage impliquant une trentaine de voiture.

    - Il y a plus de 15 morts, poursuivit Taka en allumant la voiture.

    - On dirait que le petit scandale de Toru va vite passer aux oubliettes, dit Ryo en éteignant sa cigarette.

     

    - Je sais que je te manque mais arrête de me harceler… Oui on me libère aujourd’hui… Non, j’attends qu’on me donne les médicaments… Oui… Kurosaki si tu t’ennuies appelle ta femme et arrête de me harceler… D’accord, soupira Laia. Je te rappelle dès que je rentre. Pourquoi je ne pourrais pas prendre le métro ? Allo ? C’est moi qui finit à l’hôpital et c’est lui qui déraille, maugréa-t-elle en rangeant son portable dans la poche arrière de son jean.

    - Qui vois-je… La princesse d’Osaka aux critères très élevé.

    Laia se retourna et afficha un de ses sourires innocent.

    - Désolée, mais vous devez-vous tromper de personne, dit-elle en prenant la poudre d’escampette.

    - Tu as passé la soirée à me sauter dessus et me à tripoter.

    - Quand est-ce que j’ai fait ça !

    Laia lâcha une injure en voyant le visage du jeune homme afficher un sourire triomphant. Il avait tendu un piège et elle avait sauté à deux pieds dedans.

    - On t’a déjà dit que tu étais très mignonne lorsque tu es gênée ?

    - On me le dit tous les jours, dit-elle en le fusillant du regard avant de repartir.

    - Tu n’as pas besoin de me fuir. Toru n’est pas avec moi.

    - Comme si j’étais en train de fuir, marmonna Laia.

    - Tu n’es pas très bavarde aujourd’hui.

    - Je ne l’ai jamais été.

    - Tu l’étais pourtant dans cette boite de nuit, dit-il d’une voix malicieuse.

    Laia retient sa respiration pour éviter de hurler. Que diable s’était-il passé ce soir ça ?! Elle se souvient d’avoir trinqué avec Louna et ensuite de s’être réveillé dans une suite d’hôtel qui n’était pas la sienne avec comme vêtement un soutien-gorge et un jean. Elle n’avait retrouvé qu’une veste jeté dans un coin sur lequel se trouvait du vomi séché.

    - Tu ne te souviens pas, n’est-ce pas ? demanda Taka avec un sourire espiègle sur les lèvres.

    - Tu sais quelque chose ?

    - Ça se pourrait.

    - Qu’est-ce que tu veux ?

    - Qu’est-ce qui te fais croire que je veux quelque chose ?

    - T’es un être humain. Les êtres humains sont perfides et avides.

    - Donne-moi ton numéro. Lorsque j’aurais trouvé ce que je veux je te le dirais.

    - Dis d’abord ce que tu sais.

    - Donnant donnant. Je te le dirais que lorsque tu auras fait ce que je veux.

    - Je vous ai marché sur le pied la dernière fois que je vous ai vu, je pourrais faire pire aujourd’hui, dit une voix féminine dans son dos.

    - Bonjour, rayon de soleil.

    - T’as été cherché tes médicaments ?

    - Ah ! Elle me les a pas donnés, dit Laia en repartant à la pharmacie.

    - Vous n’avez pas honte de  faire du chantage à une personne qui est handicapée ?

    - Je suis aussi handicapé, répliqua Taka en levant la poche de pharmacie.

    - Avoir une angine ne signifie pas être handicapé.

    - Qu’est-ce qui vous fait croire que j’ai une angine ? Demanda-t-il en plissant des yeux.

    - Vous êtes un chanteur… même si j’ai des doutes à ce sujet.

    - Qu’est-ce que vous voulez dire par là.

    - Vous comptez faire quelque chose à ce sujet ?

    Taka regarda le magazine qu’était en train de lui montrer la jeune femme. En gros titre était inscrit : «  Toru du groupe Wanokuroku a fait sa demande en mariage après avoir failli perdre sa fiancée » en dessous on pouvait voir une photo du jeune homme entrer dans l’hôpital avec un bouquet de fleur à la main.

    - On ne peut même pas se rendre à l’hôpital en paix ! Bande de vautour ! Rouspéta Taka en arrachant le magazine des mains de la jeune femme.  Attends un peu…

    - Laia a failli mourir dans ce carambolage mais a survécu…

    - Ce carambolage ? répéta-t-il.

    - son épaule est dans un sale état et devra faire des séances de rééducation…

    Taka tourna la tête vers Laia qui était en train de ramasser son portable qui était tombé au sol.

    - J’estime qu’elle a assez souffert comme ça sans avoir à ajouter une rumeur de ce genre sur son dos. Faites le nécessaire avant que je m’en mêle moi, dit froidement Louna avant de rejoindre la jeune femme devant la porte d’entrée.

     

    - Toru ! Cria Taka en surgissant dans la pièce d’enregistrement.

    - Bordel, maugréa le jeune homme en faisant renverser son café sur ses partitions. Ça te prend souvent de gueuler comme ça !

    - Tu étais au courant ? Demanda-t-il en posant le magazine sur la table basse.

    Tomoya s’approcha et lu le titre à voix hautes :

    - T’as failli perdre ta fiancée ?

    - J’ai l’air d’être fiancé, crétin ! Aboya-t-il en épongeant ses partitions avec du papier sopalin. Fou cette merde à la poubelle ! Ça commence à gonfler ses rumeurs à la con !

    - Laia se trouvait sur les lieux du carambolage qui a fait 20 morts.

    Toru leva subitement les yeux vers Taka.

    - Quoi ?

    - Elle a failli y passer. Son épaule est foutue et va devoir faire de la rééducation.

    - Qui t’a dit ça ? Questionna Ryo.

    - La fille qui lui a balancé une bouteille d’eau dans la tronche.

    Toru attrapa son téléphone portable et composa le numéro de son manager qui décrocha dès la première sonnerie.

    - Tu as réussi à avoir son numéro ?... Envoie le moi par sms… Okay, dit-il en raccrochant avant de partir.

    - Où il va ?

    - Rejoindre la plus belle femme d’Osaka, répondit Ryo en faisant des cercles avec la fumée de sa cigarette.

     

    - Je reviens vite. Si tu as besoin de quelque chose appelle-moi, dit Louna.

    - Reste zen, rayon de soleil. Il ne va rien m’arriver.

    - Que les dieux t’entendent… chuchota Louna.

    - Vas-y ou tu vas être en retard pour ta séance photo.

    - Okay. Si tu ne te sens pas bien va voir grand-mère. Je lui ai dit quoi…

    - Je n’ai plus 4 ans depuis longtemps. File.

    - Okay. À ce soir.

    Laia regarda son amie partir puis traversa la route pour se rendre à son appartement. Lorsqu’elle arriva devant l’immeuble une dizaine de gens étaient regroupés devant. Elle s’approcha du premier venu et lui tapota sur l’épaule.

    - Excusez-moi. Qu’est ce qui se passe ?

    - Vous êtes Laia Nishi ? Demanda l’inconnu.

    - Ça dépend. Qui vous êtes ? répondit la jeune femme en plissant des yeux.

    - On vous attendait.

    Sans comprendre ce qui se passait elle fut assaillit par la foule qui lui posait tous des questions en même temps.

    - Comment vous êtes-vous rencontrés ?

    - Ça fait longtemps que vous sortez ensemble ?

    - Comment vous a-t-il fait sa demande ?

    - Sa quoi ? répéta Laia surprise.

    De quoi ses gens étaient-ils en train de parler ?

    - Quand vous a-t-il présenté à ses parents ?

    - De combien de mois êtes-vous enceinte ?

    - Quoi ?

    Laia recula face aux assauts de ses journalistes. Que diable se passait-il ?

    - Quand comptez-vous rendre tout ça officiel ?

    La jeune femme fit un pas à reculons et manqua de tomber mais fut rattrapé par deux bras puissants.

    - Toru ? lâcha Laia surprise.

    - Si vous voulez faire des articles stupides faites en sorte que ce soit vrai, dit-il aux journalistes avant de se retourner pour embrasser Laia.

    Il fallut quelques secondes à la jeune femme pour réaliser ce qui était en train de se passer. Elle essaya de le repousser de son bras valide mais celui-ci la maintenait fermement.

    - Ne vous approchez plus d’elle, dit-il d’une voix menaçante avant d’attraper la main de Laia et la tirer vers sa voiture.

    Toru se repassa dans sa tête le déroulement de ce qu’il venait de se passer et se maudit intérieurement. Lui qui s’était juré de garder son sang-froid c’était loupé… Il jeta un coup d’œil à la jeune femme furtivement. Celle-ci avait le regard plongé dans le vide tout en faisant bouger ses lèvres silencieusement. Toru se gratta la gorge.

    - Pour ce qui vient de se passer, je…

    - En ce moment, coupa Laia. Des éléphants roses avec des ailes volètent au-dessus de ta tête. Ton caprice de rock star est la dernière de mes préoccupations.

    Toru se déporta sur le côté et freina brusquement

    - Tu es stone ? Regarde-moi.

    - Qui aurait cru que ses cachets seraient aussi efficace… Je devrais en prendre un autre. Peut-être que je verrai Peter Pan arriver du ciel.

    Laia fouilla dans son sac et sortit une boite de médicament.

    - Donne-moi ça ! Dit Toru en lui arrachant des mains. Tu planes assez comme ça !

    10 minutes plus tard, ils rentrèrent dans un parking souterrain après avoir passé le contrôle d’un vigile à l’entrée.

    - Où est-ce qu’on est ?

    - Dans un parking, répondit Toru en refermant la portière passager.

    Il lui attrapa son sac et se dirigea vers une porte qui se trouvait sur leur droite.

    - Je plane peut être mais j’ai encore des facultés à réfléchir.

    - Laisse-moi en douter… maugréa le jeune homme en entrant dans l’ascenseur et en appuyant sur le bouton 14.

    - Ça doit être supers de se fader les 14 étages à pieds lorsque l’ascenseur ne marche pas.

    - Tu veux essayer de voir ce que ça fait ?

    Toru leva les yeux vers le cadran et compta les étages en silence, tout en priant pour qu’ils arrivent vite.

    « Bienvenue au 14ième étage » dit une voix féminines dans les hauts parleurs.

    - Qu’est-ce que tu fais ? Demanda Toru en voyant Laia regarder le plafond de l’ascenseur.

    - Je cherche clochette.

    Toru attrapa la main de la jeune femme pour la tirer dehors et se dirigea vers la porte au fond du couloir.

    - C’est comme ça que tu résous ce bordel ! Cria une voix dès qu’il ouvrit la porte. Je ne t’ai pas filé le numéro de cette fille pour que tu empires la situation !

    - Tu prends les choses beaucoup trop à cœur, manager, dit Taka en sortant de la cuisine.

    Le manager attrapa la télécommande et alluma la télévision.

    - Je prends les choses trop à cœur ? Sa petite scène est sur toutes les chaines d’informations !

    - J’ignorai que tu étais aussi romantique.

    - Tu crois que c’est le moment de plaisanter, Tomoya ! Aboya Takuya.

    - Oh ! Toru ! Qu’est-ce que tu caches derrière toi ? poursuivit Tomoya en ignorant royalement leur manager.

    - On ne peut même pas être tranquille chez soi, maugréa-t-il.

    - Oh ! La plus belle fille d’Osaka !

     - Tu… Tu as amené cette jeune femme ici ? Je peux savoir ce qui te passe par la tête ! Hurla le manager.

    - Elle restera ici le temps que ça se calme, dit Toru en lui balançant le sac de Laia à la figure. Passe chez elle récupérer des affaires.

    - Tu…

    - Toru a raison. Elle ne peut pas rester chez elle. Les journalistes et les paparazzis l’attendent au tournant et n’hésiteront pas à lui sauter dessus pour avoir des informations.

    Le manager s’apprêta à répliquer lorsque son téléphone sonna.

    - Oui, journaliste Kenzaki. Vous savez comment sont les jeunes de nos jours… dit le manager en fusillant du regard Toru. Qu’est cette fille pour Toru ? Elle…

    Toru attrapa le téléphone portable et répondit d’une voix froide avant de raccrocher : 

    - C’est ma fiancée.

    - Tu cherches à m’achever ! hurla-t-il.

    Toru attrapa le bras valide de Laia, ouvrit une porte et la poussa délicatement à l’intérieur.

    - Reste ici, dit-il froidement avant de refermer la porte violemment.

    - J’ai l’air d’être un clébard qu’on peut promener à droit et à gauche ?

    - Je t’ai dit de rester dans la chambre.

    - Tu as cas allé toi dans ta chambre. Je rentre chez moi ! s’énerva Laia en se dirigeant vers le salon. Fiancée… Et puis quoi encore. Espèce de timbré…

    - Laia. Qu’est-ce que tu fais ? demanda Toru sentant la moutarde lui monter au nez.

    - En plus d’être barge, t’es devenu sourds ? Je rentre chez moi.

    Laia posa sa main sur la poignée mais Toru tendit le bras l’empêchant de l’ouvrir.

    - Tu ne rentreras pas chez toi.

    - Je vais me gêner.

    Laia se retourna et donna un coup de pied au tibia du jeune homme lui arrachant un cri de douleur.

    - T’as perdu la tête ou quoi ! Cria-t-il en se frottant la jambe.

    - Oui ! J’ai perdu la tête dès l’instant où j’ai fait ta connaissance ! Heureux ?! hurla-t-elle avant de claquer la porte derrière elle.

    - On se croirait dans un drama coréen…

    - La ferme, Tomoya.

    Taka descendit du tabouret pour attraper une bière dans le frigo.

    - Tu attends quoi pour lui courir après ? Tu préfères peut être que je le fasse moi ?

    Toru leva les yeux vers son ami qui affichait un regard provocateur. Était-il en train de le provoquer ou pensait-il vraiment ce qu’il disait ? Une poussée d’adrénaline le submergea lorsqu’il imagina Taka embrasser la jeune femme. Il ne devait pas laisser ça arriver. Jamais ! Il sortit de l’appartement et se lança à ses trousses. Elle devait certainement avoir appuyé sur le bouton rez de chaussée. Il n’attendit pas que l’ascenseur n’arrive et dévala les 14 étages en courant. Lorsqu’il franchit la porte du rez de chaussée il aperçut immédiatement la jeune femme. Celle-ci était en train de lancer des jurons dans le vide. Il s’approcha furtivement tout en réfléchissant à ce qu’il pouvait bien dire pour qu’elle refuse de partir.

    - Tout à l’heure il m’embrasse et maintenant je suis sa fiancée ! Je préfèrerai être fiancée à un cochon noir qu’être fiancée avec ce dégénéré ! Comme si j’avais pas assez d’emmerde il fallait qu’il me rajoute ça sur le dos ! Timbré ! Ah ! Mon sac !

    Laia se retourna et fusilla l’ascenseur du regard.

    - Toute façon à quoi bon aller le chercher, un mauvais sort risquerait de lui arriver si je mettais la main dessus. Et merde ! Tout mon travail se trouve sur cette satanée clé usb, dit-elle en se lamentant sur place. Je n’aurais plus qu’à le refaire. Laia, fighting !

    La jeune femme s’apprêta à sortir du bâtiment lorsqu’une main se posa sur son bras valide la tirant en arrière.

    - Qu’est-ce que…

    - Ne bouge pas, se pencha-t-il à son oreille. Des journalistes se trouvent devant l’immeuble.

    Laia essaya de pousser Toru mais en vain. Pourquoi n’avait-elle plus de force quand il fallait qu’elle s’éloigne de ses bras.

    - Si tu rentres chez toi, tous les gens de ton immeuble risquent de se faire harceler jour et nuit pour avoir des informations sur toi. Si c’est ça que tu veux, je t’y reconduis. Dans le cas contraire. Reste ici le temps que tout soit régler.

    Laia repensa à la vieille dame et aussi à Louna. Elles ne pouvaient pas leur attirer plus d’ennuis qu’elle leur avait déjà apporté. La vieille dame frôlerait l’infarctus et Louna finirait en prison pour avoir frappé à mort un journaliste…


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  • Chapitre 7

     

    - Tu ne devineras jamais qui j’ai rencontré à l’instant, dit Ryo en rentrant dans la loge de son groupe.

    - Miss Japon ? répondit Tomoya en tirant sur sa cigarette.

    - Comme si Miss Japon allait se pointer dans un concert de Rock, rigola Taka.

    - Pourquoi pas ?

    Ryo s’assit à côté de Toru et tapa violemment la table.

    - Bordel ça fait mal, dit-il en secouant sa main pour faire partir les picotements.

    - Crétin… murmura Toru qui continuait toujours de mettre les cordes de sa guitare.

    Tomoya se leva du canapé et regarda ce que Ryo avait posé sur la table :

    - Il est à qui ce pass ?

    - Laia. Répondit Ryo en prenant soin de bien articuler.

    Comme il s’y attendait, Toru suspendit son geste et leva les yeux vers le pass avant de continuer à couper les cordes.

    - Laia ? Répéta Tomoya. J’ai déjà entendu ce nom quelque part…

    - J’ai vraiment été surpris. Pour te dire, je ne l’avais même pas reconnu tellement qu’elle est devenue jolie.

    Toru posa violemment la pince sur la table avant de se lever et de se diriger vers la porte.

    - Où tu vas ?

    - Prendre l’air.

     

    Toru alluma une cigarette et tira une latte avant de s’appuyer contre le mur. Que faisait-elle ici ?! Il tourna la tête vers le parc de jeu et fut submerger par une image. C’était celle du jour où il avait fait en sorte qu’elle le déteste à jamais. Il ferma les yeux et fut assaillit par une autre image. Cette image qu’il ne pouvait pas effacer de son esprit depuis 12 ans. Celle où Laia avait les yeux fermés et pleuraient en silence…

    - Pourquoi es-tu allé aussi loin ?

    Toru ouvrit les yeux et dévisagea Ryo sans broncher.

    - Tu aurais pu lui mentir. Pourquoi aller aussi loin ?

    - Qu’est-ce que tu racontes ?

    - Tu te souviens de ce que tu m’as répondu ce jour-là ? Dit Ryo en allumant une cigarette. Tu m’as dit que si tu ne l’avais pas fait elle aurait continué à t’aimer et tu n’aurais pas pu rester loin d’elle plus longtemps, poursuivit-il en tirant une bouffée. Je pensais que c’était une bonne réponse au début. Mais j’ai fini par changer d’avis au fur et à mesure des années.

    - Et qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ?

    - Ta tronche.

    Toru se jeta sur Ryo, lui bloquant sa tête entre son aisselle avant de le frapper à la tête.

    - Aïe, aïe, aïe !

    - Bordel ! C’est gelé ! Cria Toru en lâchant Ryo.

    - Désolé, balbutia une voix derrière eux. Takuya m’a dit de vous jeter de l’eau froide lorsque vous vous battez entre vous.

    - Enfoiré…

    Toru se retourna et s’apprêta à frapper le stagiaire mais Ryo se jeta sur lui.

    - Toru ! Calme-toi ! Dit Ryo en encerclant Toru de ses bras.

    - Dé… dé… désolé.

    - Dépêche-toi de dégager, le stagiaire ! Je ne pourrai pas le tenir bien longtemps !

    - Qu’est-ce qui se passe ici ? Demanda Taka. Pourquoi Hongo s’enfuyait en courant ?

    - Je vais tuer cet enfoiré, maugréa Toru en secouant son t-shirt trempe.

    - Les gens normaux prennent leur douche à poil. T’es au courant ? ricana Taka.

    Toru enleva son t-shirt et le balança au visage de Taka

    - On ferait mieux d’y aller. Ça va être notre tour pour répéter, dit Taka en balançant à son tour le t-shirt à son propriétaire.

    - Allez-y je vous rejoins.

    - Ryo ! Où tu vas ?

    - Cueillir une jolie fleur.

    - Espèce de cinglé… Allons-y. Il faut que je me change avant d’attraper la mort.

    Les garçons entrèrent dans le bâtiment, traversèrent le hall et se dirigèrent vers l’ascenseur.

    - Tu devrais être plus gentil envers Hongo, Toru. C’est le troisième stagiaire qu’on nous file en deux semaines…

    - Tu changeras de discours quand ce crétin détruira ton t-shirt préféré en voulant le repasser, maugréa Toru en s’excitant sur le bouton de l’ascenseur.

    - C’est l’intention qui compte… Et puis ce n’est qu’un t-shirt, dit Taka en entrant dans l’ascenseur. Qu’est-ce que tu fous ? Demanda le jeune homme en voyant son ami planté devant l’ascenseur.  Ramène…

    Taka sentit deux mains dans son dos et se retrouva projeté dans les bras de Toru.

    - C’est qui ce con ? grogna-t-il en bloquant les portes avec son pied. Ça te prend souvent de pousser les gens comme ça… mec.

    Taka cligna des yeux et retient sa respiration en voyant qui l’avait poussé. Ce n’était pas un type comme il s’y attendait mais une jeune femme de type européen, assez petite avec les cheveux courts.

    - Désolé mais l’ascenseur est plein, dit la jeune femme avec un sourire diabolique avant d’écraser son pied avec son talon. 

    - Bordel, dit-il en sautant à cloche pied. Comment une fille aussi mignonne peut être aussi démoniaque !

    - Laia… murmura Toru.

    Taka se redressa, regarda Toru puis les portes de l’ascenseur qui venait de se refermer.

    - Laia ? Répéta Taka surpris. Cette fille qui m’a détruit le pied était Laia ?

    - La fille qui t’a poussé hors de l’ascenseur.

    Taka cligna des yeux et pointa du doigt les portes de l’ascenseur en criant :

    -  Cette fille était Laia ?! Elle ne ressemble vraiment pas à la description que Ryo m’a faite !

    - La description ? Dit Toru qui avait repris ses esprits.

    - Gentille, mon cul ! Cette fille m’a péter la colonne à me pousser comme ça !

     

    - À ton avis, ils vont nous foutre dehors dans combien de temps ? Demanda Louna en s’asseyant à côté de son amie.  

    - J’ai poussé violemment le chanteur d’un groupe mondialement connu et toi tu lui as écrasé le pied… Je dirais 10 minutes.

    - Au moins, je n’aurais pas perdu ma journée, soupira Louna en sortant un bout de papier de sa poche.

    - C’est le numéro de Gackt ?

    - Non. Du chanteur de Spyair.

    Louna rangea le bout de papier dans son sac et attrapa la bouteille d’eau.

    - C’est quand même étrange, dit la jeune femme en tendant la bouteille à Laia.

    - Quoi ?

    - La façon dont il t’a regardé.

    - Il était hypnotisé par toi et n’a même pas remarqué ma présence.

    - Je ne parle pas du chanteur…

    - C’est bon. Au groupe suivant, dit l’organisateur qui les avait reçu toutes les deux.

    Laia tourna la tête et recracha l’eau qu’elle avait dans la bouche sur les ingénieurs du son en voyant les musiciens entrer en scène.

    - Vous ne pouvez pas faire attention ! Rouspéta un homme d’une trentaine d’année qui attrapa un chiffon pour essuyer la console.

    - Désolée.

    - Laia. Il regarde dans notre direction, murmura Louna.

    Laia leva les yeux et croisa le regard de Toru.

    - Voici Steeve. Il a été envoyé pour remplacer Mademoiselle Amie le temps des répétitions.

    - Sauf votre respect Steeve, je ne pense pas que ça va le faire. Vous êtes très beau mais pas assez pour que je vous chante cette chanson.

    - Je suis désolé mais nous n’avons que cette option…

    - Pourquoi pas cette jeune demoiselle ?

    Laia sursauta en entendant la voix de Ryo dans son dos.

    - Fais la venir. Dit Taka dans le micro.

    - Par ici, jolie demoiselle.

    Ryo attrapa le bras de Laia et la tira vers la scène.

    - À quoi vous jouez ?! Demanda Toru sèchement.

    - Jouer ? Je ne vois pas du tout de quoi tu parles, répondit Taka innocemment avant de se diriger vers Laia.

    Laia tourna la tête vers Louna pour la supplier de l’aider mais celle-ci était occupée au téléphone.

    - Salut, dit Taka avec un sourire diabolique sur les lèvres avant de lui attraper la main et de la tirer au centre de la scène.

    - Mademoiselle Amie doit se tenir sur la gauche. Entre vous et Mr Ryo.

    - Je préfère qu’elle se mette entre moi et Toru.

    - Takahiro ! dit Toru d’une voix menaçante.

    - Oui ?

    - C’est bon tout le monde est en place ? Demanda l’organisateur. On y va alors. Il reste encore beaucoup de groupe à passer.

    Que venait-il de se passer ? Il y a moins de 5 minutes elle se trouvait en haut de la salle et maintenant elle se tenait debout sur scène en face de Toru ou plutôt dos à lui…

    Il fallait qu’elle parte d’ici et vite. Elle contourna Taka qui était en train de discuter avec Ryo pour se diriger vers les marches de la scène mais une main lui agrippa le poignet.

    Laia ferma le poing prêt à l’envoyer dans la figure de ce chanteur déjanté mais lorsqu’elle se retourna pour frapper, son bras resta immobile. La personne qui la retenait n’était pas ce type mais Toru. Elle baissa les yeux vers son bras captif, puis les leva vers le visage du jeune homme à la recherche d’une imperfection qui se serait incrusté depuis ses 12 dernières années mais ne trouva rien. Il était aussi beau que dans ses souvenirs… Elle se mordit la joue pour s’empêcher de tendre la main et lui caresser ses cheveux si soyeux. Elle avait toujours adoré ses cheveux mais n’avait jamais eu l’occasion de les toucher. Pas une seule fois… Ses yeux se posèrent sur sa mâchoire si parfaitement tracé puis sur ses lèvres si séduisantes.

    - Bordel ! Cria Toru en lâchant le poignet de Laia qui attrapa l’opportunité au vol pour s’enfuir en courant.

    - Désolée. La bouteille m’a glissé des mains, dit Louna avec un air innocent.

    Toru attrapa la bouteille d’eau qui se trouvait au sol pour la renvoyer au visage de son destinataire mais Taka la lui arracha avant.

     

    -Bonsoir. Qu’est-ce que je vous sers ?

    - Quelque chose de fort, répondit Louna

    - De très fort.

    - Ça va ?

    - Ce n’est pas plutôt à moi de demander ça ?

    - Pourquoi tu me demanderais ça ?

    - À cause de moi, tu risques de te faire passer un savon par le boss.

    - Premièrement, cet enfoiré avait de la chance que je n’aie qu’en ma possession une bouteille d’eau et deuxièmement le patron ne va rien me dire puisqu’il m’a appelé pour me dire que ce n’était pas la peine de faire les photos du concert vu que les organisateurs allaient faire une vidéo.

    - Désolé de vous avoir fait attendre. Vos verres ont été offerts par le monsieur qui se trouve au bar.

    Laia tourna la tête et aperçut un type dégarni avec de gros yeux rond, vêtu d’un costard cravate.

    - Je reviens. Je vais remercier Gollum et lui dire de changer de fringue la prochaine fois qu’il ira en boite, dit Laia en se dirigeant vers le bar.

    - Excusez-moi, qu’est-ce qui se passe ? Demanda Louna au serveur en voyant les clients de la boite se rendre vers la porte d’entrée.

    - Les musiciens ont dû arriver.

    - Les musiciens ? répéta Louna.

    - La ville organise le Rock Japan chaque année. Une fois que le concert se termine, les musiciens viennent ici se détendre, expliqua le serveur avant de partir.

    - Les musiciens… murmurèrent Louna.

    Louna porta son verre à ses lèvres et recracha tout sur la table en voyant qui venait d’apparaitre.

    - Ce que je veux dire c’est que vous risquez de n’attraper personne dans vos filets si vous vous habillez comme un cul pincé ! Même mon père s’habille mieux que vous. Retirez votre cravate, vous…

    - Hé, mais qui avons-nous là ? La plus belle femme d’Osaka.

    Laia se raidit en entendant la voix de Ryo dans son dos. Sur toutes les boites de nuit qu’il y avait à Osaka, il fallait qu’il vienne dans celle-là ! Laia prit une grande inspiration, afficha son plus beau sourire et se retourna pour se retrouver nez à nez avec…

    - Toru ?

    - Salut.

    - Ouah. Ça c’est du dialogue ! Tu te surpasses de jour en jour mec !

    Un homme avec des mèches vertes dans les cheveux se posta devant Toru.

    - Salut. Moi c’est Tomoya. Je te trouve très mignonne. Tu ne veux pas venir t’amuser avec moi ? dit-il avec un large sourire. Aïe ! cria-t-il en se tenant la tête.

    - N’écoute pas ce crétin. Je crois qu’on n’a pas eu le temps de se présenter correctement. Je suis Taka le chanteur du groupe Wanokuroku.

    - Laia.

    - C’est un plaisir de pouvoir mettre un nom sur un visage.

    Que voulait-il dire par là ? Est-ce que Toru parlait d’elle à ses types ? La jeune femme leva les yeux vers Toru qui semblait s’intéresser à un groupe de fille sur leur droite.

    - Rêve pas, murmura-t-elle.

    - Toru, où tu vas ? Demanda Tomoya en le voyant partir.

    - Pisser.

    - Les toilettes sont de l’autre côté !

    Laia regarda Toru et Tomoya se diriger vers le groupe de bimbo qui se déhanchait dans leur coin.

    - Alors qu’est-ce que tu deviens ? Demanda Ryo en tendant une bière à Taka.

    - La question à poser se serait plutôt si elle a un petit ami. Dit-il en buvant une gorgée.

    - Pourquoi ? Tu es intéressé pour me mettre dans ton lit ?

    Laia attrapa la bière du jeune homme et bu une gorgée sans le quitter du regard. Taka afficha un sourire provocateur avant de se pencha à son oreille et de lui chuchoter :

    - À voir.

    - Dommage que mes critères soient si élevés, dit-elle en finissant la bière de Taka d’une traite avant de la reposer sur le comptoir et de partir rejoindre Louna.

    - Je rêve où tu étais en train de flirter avec ce chanteur ? dit la jeune femme en la voyant s’assoir.

    - Peut être.

    Laia appela le serveur et lui demanda une bouteille de Vodka.

    - À la destruction du premier amour… dit Laia en leva son verre vers Louna.

    - Qu’il ne puisse jamais exister, acheva Louna en trinquant.

     

    - On dirait que ta petite princesse démoniaque a bu un coup de trop.

    Toru leva les yeux et suivit la direction que Taka lui montrait. Laia était en train de danser sur le comptoir du bar vêtu d’un soutien-gorge et d’un jean taille basse.

    - Jolie tatouage, siffla Tomoya. Je me demande jusqu’où il descend.

    - Tu devrais l’arrêter avant qu’elle ne termine en sous vêtement…

    - Ce n’est pas mon problème.

    - Tu ne vois donc pas alors d’objection à ce que je m’en occupe moi ? Dit Taka en buvant d’une traite sa bière avant de se lever.

    Toru regarda son ami se diriger vers le bar sans se préoccuper des femmes qui se rapprochaient de lui, la poitrine en avant et leur sourire langoureux.

    - Elle lui a proposé une partie de jambe en l’air tout à l’heure. Dit Ryo en allumant sa cigarette. T’es toujours sur d’en avoir rien à faire ?

    - Fais chier !

     

    - Hé, princesse ! Cria Taka pour se faire entendre. Ça te dirait de descendre de la et d’aller t’amuser ailleurs ?

    - M’amuser ? Où ? Aux toilettes ? Où peut être dans ton lit ?  demanda Laia en s’essayant sur le comptoir pour être à la hauteur de Taka. Mes attentes sont très élevées, es-tu sur de vouloir les combler ? poursuivit-elle avec un sourire provocateur.

    Laia tendit la main pour attraper le t-shirt de Taka et le faire avancer vers lui mais une main lui saisit le bras subitement.

    - Ça suffit. La fête est finie, dit Toru en mettant sa veste sur ses épaules avant de la soulever du comptoir pour la poser au sol.

    - La fête sera finie quand je l’aurais décidé, Toru Shitayama, dit-elle en portant la bouteille de vodka à ses lèvres.

    Toru arracha la bouteille, la posa sur le comptoir et attrapa la main de Laia avant de la tirer de force dehors.

    - Je peux savoir ce que tu fais ?

    - Je sauve le peu de dignité qu’il te reste.

    - Attention mesdames et messieurs, le grand Toru Shitayama s’inquiète pour l’intégrité d’une trainer comme moi, cria Laia

    - Baisse d’un ton, dit-il en voyant qu’un groupe de jeune les regardaient.

    - Quoi ? Je te fais honte ? Tu as cas continuer ton chemin et faire comme si tu ne me connaissais pas. Après tout, tu es très doué à ce jeu. Vraiment très doué.

    Laia se retourna pour rentrer dans la boite de nuit mais Toru la balança sur son épaule et s’éloigna de la foule qui commençait à se rassembler.

    - Repose-moi par terre ! S’agita Laia sur son épaule.

    Toru traversa la rue et se mit à marcher en ignorant les injures que lui lançait la jeune femme.

    - Je dois avoir été maudit dans ma vie antérieure, maugréa-t-il en en repositionnant Laia qui s’était calmée. Où est-ce que tu habites ?

    - Je vais vomir.

    - Retiens-toi ! Si tu me vomis dessus je te jure que…

    - Repose-moi par terre, dit la jeune femme en lui tapant le dos.

    Toru se baissa et reposa la jeune femme qui courut se réfugier près d’un arbre.

    - Je vais devenir dingue, dit-il en s’essayant sur un banc. Tu survis ? demanda Toru au bout de quelque minute en ne l’entendent plus vomir. Toru se retourna et regarda l’arbre sur lequel Laia était en train de vomir mais n’y trouva personne.

    - Laia ?

    - Toru…

    Toru baissa les yeux et trouva la jeune femme allongée sur le  banc de derrière.

    - Disparait ! cria-t-elle en levant son bras droit pour le chasser.

    - Ne me tente pas, maugréa-t-il.

    - Toru !!!

    - Quoi !

    - Va-t’en, dit-elle en secouant sa main droite devant son visage.

    - Espèce de timbrée… Lève-toi, dit-il en lui donnant une claque sur la cuisse qui n’eut pas le résultat escompté. C’est définitif, je suis maudit, soupira-t-il en se baissant pour la porter sur son dos.

    - Va-t’en, marmonna de nouveau la jeune femme à son oreille.

    - J’aurais dû te laisser dans cette boite de… Arrête ça, bordel ! cria-t-il lorsque la jeune femme lui mordilla l’oreille.

    - Sadomaso… Le grand Toru Yamashita est un sado maso ! hurla Laia.

    - Yamashita ? T’as bu combien de bouteille, sérieux !

    - Assez pour pouvoir disparaitre, marmonna la jeune femme en collant son visage dans le dos de Toru.

    Toru s’arrêta de marcher devant la remarque de la jeune femme. Était-ce lui qui l’avait rendu ainsi ? Il se souvient alors de la dernière chose qu’il lui a dite le dernier jour où il l’avait vu « Disparais de ma vie et n’apparais plus jamais devant moi ».

    - C’est chaud, dit-elle après un moment de silence.

    - Tu aurais chaud toi aussi, si tu étais en train de porter un primate sur ton dos.

    - Désirez-vous de l’aide monsieur ? demanda le voiturier de l’hôtel en voyant Toru arriver.

    - Non, c’est bon.

    - Toru !

    -Taka ? Où sont les autres ?

    - Ils sont restés encore un peu… Ne panique pas mais, tu as quelque chose collée à ton dos.

    - Viens m’aider à l’amener dans ma chambre au lieu de dire des conneries.

    - Ta chambre ? Tu comptes dormir avec elle ?

    - Non. Avec toi, dit il en lui caressant le bras.

    - Okay, grand fou… Échangeons. Je te laisse ma chambre et je prends la tienne.

    ­­­­ - Dans tes rêves.

    Taka ouvrit la porte de la suite de Toru et s’écarta pour le laisser passer.

    - Tu veux de l’aide pour la border ?

    - Non, répondit le jeune homme en lui fermant la porte au nez.

    - Bonjour, rayon de soleil… marmonna-t-elle dans son sommeil.

    - Rayon de soleil ? Ton frère doit être content de voir l’ivrogne que t’es devenue... Maugréa-t-il en essayant de lui enlever une de ses chaussures.

    - Toru ! Cria-t-elle subitement

    - Bordel ! Elle m’a fait peur cette idiote.

    Toru lui arracha sa deuxième chaussure et l’envoya valser à travers la pièce. Il s’apprêta à enlever la veste qu’il lui avait mise à la boite de nuit lorsqu’elle marmonna :

    - Arrête de faire ça...

    - Et courir le risque que tu vomisses dessus pendant la nuit ? Rêve, maugréa-t-il en réussissant à lui enlever une manche.

    - Vilain chat !

    - Quoi ?

    Toru se redressa et dévisagea Laia. Rêvait-il où venait-elle de…

    - Ne me dis pas que tu as appelé ton chat Toru ? J’aurais dû te laisser sur ce foutu comptoir ! dit-il en tirant l’autre manche de sa veste. Je n’y crois pas ! Y a du vomi sur la manche!

    Toru leva la tête au plafond et pris une grande inspiration pour s’empêcher de hurler à plein poumon.

    - Reste calme. Ce n’est qu’une veste…

    Il tira violemment la couette et couvrit sans la moindre délicatesse Laia jusqu’à la tête.

    - Une veste qui m’a couté la peau du cul !

    Laia se mit à bouger et repousser la couette jusqu’au sol.

    - Si tu veux crever de froid à ta guise, dit-il en s’apprêtant à sortir de la chambre.

    - Ne pars pas, marmonna Laia. Retourne-toi.

    Le jeune homme se retourna et dévisagea la jeune femme. À quoi pouvait-elle bien rêver ?  

    - Ne pars pas, répéta-t-elle agité. Reste, je t’en prie.

    Toru s’approcha de Laia et lui essuya une larme qui coulait le long de sa joue. Que lui était-il arrivé durant ses 12 dernières années ? Était-ce lui qui l’avait rendu ainsi ou les évènements qu’elle avait subi après ? Il baissa les yeux sur un tatouage qui se trouvait sur son épaule droite et descendait sur tout le bras. C’était des fleurs de lotus et des fleurs de cerisier mélangées avec un Bouddha caché en arrière-plan. Il posa ses doigts sur son bras et suivit les traits du tatouage jusqu’à arriver en haut de sa nuque où il aperçut un autre tatouage qui ressemblait à un bout d’aile. Qu’est-ce que c’était ? Il eut la réponse à sa question lorsque la jeune femme se tourna sur le côté. C’était deux immenses phoenix qui se mélangeaient et qui prenaient tout son dos. Sur sa hanche droite, il repéra un sablier entouré de rose noire. Le sable qui s’était écoulé avait formé des croix ainsi qu’une église. Le haut du sablier quant à lui était  fendu et six corbeaux s’échappaient vers le ciel. Que pouvait bien signifier tous ses tatouages ? Il ne comprenait pas les gens qui faisaient des tatouages et trouvait ça d’ailleurs très laid mais bizarrement, sur elle, il trouvait ça attirant et sexy… Il s’apprêta à toucher le sablier lorsque la jeune femme bougea de nouveau pour se remettre sur le dos.

    - Qu’est-ce que je suis en train de foutre ? maugréa-t-il.

    Il attrapa la couette au sol et l’installa sur Laia avant de sortir de la suite.


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  • Chapitre 6

     

    - Au fait, je t’ai vu jeter quelque chose hier soir au cimetière, c’était quoi ?

    - Un bracelet, répondit Laia en avalant une énorme gaufre à la chantilly.

    - Tu ne portes jamais de bracelet. À qui tu l’as piqué ?

    - C’est celle qui pique des fleurs sur les pierres tombales qui me pose ce genre de question…

    La serveuse qui était en train de servir le café suspendit son geste et regarda Louna d’un air outré.

    - Hé vous serez bien contente qu’une personne comme moi existe lorsque vous serez morte et que vous n’aurez aucune fleur pour décorer votre tombe, dit-elle à la serveuse qui prit la tangente.

    - Je te trouve de plus en plus sociale, rayon de soleil.

    - La ferme.

    Louna attrapa son sac et se dirigea vers la sortit suivit de Laia.

    - Alors c’est quoi le programme aujourd’hui ? Massage dans un salon rempli de testostérone ? Une visite dans un bain public ?

    - On doit se rendre au Festival Hall.

    - Le Festival Hall ? Pourquoi ? Le concert ne commence qu’à 21h.

    - Je dois prendre des photos des artistes en coulisse, en répétition et sur scène.

    - T’es en train de dire qu’on va passer notre journée enfermé au Festival Hall ?

    - Ouais. Je t’ai pris ton ordinateur. Comme ça tu pourras travailler au lieu de trainer dans mes pattes.

    - Et te laisser parmi tous ses males remplis de sueur, complètement bourrés, débordant de sexappeal ? Pas question. Je ne te lâcherai pas d’une semelle !

    Louna attrapa son amie par le coude et l’entraina dans le taxi.

    - Il faut vraiment que tu t’envoies en l’air, tu sais ça ?

     

     

    - C’est ça le Festival Hall ? Demanda Louna étonné de voir la grandeur de l’immeuble.

    - Imagine s’il y a un tremblement de terre. Je n’aimerai pas me retrouver au rez de chaussé, dit Laia en leva les yeux au ciel.

    - Mademoiselle Kabana ?

    - Oui.

    - Je suis Hitoshi Haruma et voici Ohno Shion. Nous faisons partie des organisateurs du concert. Voici vos laissés passer ainsi que le programme de la journée. Si vous avez des questions, voici mon numéro de portable et celui de Mademoiselle Shion.

    - Merci.

    - Oh ! Et bienvenu au concert Rock Japan.

    - On ne peut pas faire plus ringard… murmura Laia.

    - Chut.

    Les deux jeunes femmes franchirent la sécurité et se dirigèrent dans les loges.

    - Attends-moi ici. Je vais faire quelques photos de la salle de concert et je reviens.

    - Y a marqué Fido sur mon front ?

    Laia attrapa le sac de Louna et se dirigea vers la salle de concert.

    - Bordel ! Ils ne font pas les choses à moitié, siffla la jeune femme en voyant l’étendu de la pièce.

    - Je vais faire des photos du groupe qui répète, ne bouge pas.

    - Compte là-dessus… Excusez-moi. Est-ce que vous savez par hasard où se trouve la loge de Gackt ?

    - Il faut demander aux organisateurs. dit un ingénieur du son.

    - Où alors cherchez la porte où il y a marqué Gackt, ricana son collègue.

    - Vous êtes un petit génie vous. Merci du conseil.

    Laia sortit de la salle de concert pour se diriger dans les loges.

    - Spyair... Girugamesh… Codejapan… V666… C’est quoi ces noms ? Ah ! Trouvé !

    - Laia ?

    La jeune femme sursauta et regarda la personne qui venait de l’appeler.

    - C’est bien toi, pas vrai ? Ouah ! Ça fait combien déjà ?

    - 13 ans.

    - Ah ouais. C’était le jour où. Enfin… Bref. Ouah. Je suis désolé mais, bordel !  Ça fait trop bizarre de te voir et surtout dans cet endroit. Tu fais partie des organisateurs ?

    - Non.

    - Ton copain doit alors travailler ici ?

    - Non.

    - Laia ! Je t’avais dit de ne pas bouger… Qui êtes-vous ?

    - Hein ?

    - Votre tête me dit quelque chose. Dit Louna en plissant des yeux.

    - Tu fais partie du magazine Rock Japan et tu n’arrives pas à te souvenir qui s’est ? Demanda Laia surprise.

    - Je suis Ryo, le bassiste du groupe wanokuroku.

    - Ah ! Vous faites partie du groupe de cet enfoiré.

    - Cet enfoiré ?

    - Louna !

    - Quoi ?

    - J’ai été ravis de te revoir, dit Laia en attrapant Louna par le bras pour l’attirer le plus loin possible de Ryo.

    - Ce que tu viens de faire est très mal polie Laia, tu sais ça ?

    - Sur tous les groupes qu’il y a au japon il fallait qu’ils appellent celui-là, maugréa-t-elle.

    - Calme-toi. Tu sais combien de chance tu as de te retrouver face à lui ? 1 sur 1 000 000. Mets tes écouteurs, assis toi au fond de la pièce et travaille sur ta chronique.

    - Tu as raison, dit Laia en prenant une grande respiration. J’ai autant de chance de gagner au loto que de me retrouver en face de lui. Je vais faire ce que tu m’as dit.

    - Bien. Maintenant excuse-moi, je viens de voir le chanteur de Spyair, dit-elle en se mordant la lèvre inférieur.

    - Et après c’est moi la fille en manque…

    Laia fit demi-tour et se dirigea dans la salle de concert. Comme lui avait conseillé de faire Louna. La jeune femme s’installa sur un fauteuil au fond de la salle et sortit son ordinateur ainsi que son Ipod. Tout ce qu’elle avait à faire, c’était de fixer son écran d’ordinateur et de ne lever les yeux sous aucun prétexte…

     

    - Ton frère a beaucoup progressé… Il va finir par être meilleur que toi à force.

    - Quand les poules auront les dents.

    - Taka ! La styliste te cherche.

    - Moi ? Pourquoi ?

    - Tu n’as pas choisi tes fringues pour ce soir.

    - Tu ne crois pas plutôt que c’est Toru, qu’elle veut ?

    - Toru ? murmura Laia.

    La jeune femme tourna la tête et aperçut le dos d’un homme assez grand aux cheveux blond. Celui-ci était entouré d’un garçon assez petit aux cheveux court et d’un autre de taille moyenne rondouillard portant des lunettes.  

    - Oh… Peut-être, dit le garçon rondouillard en remontant ses lunettes sur le nez.

    - Peut être ? Répéta le type de dos. Si tu veux être manager, il va falloir te concentrer un peu plus que ça, dit-il en lui tapant la tête du rondouillard avec un magazine.

    - Je commence à devenir Jeanne D’Arc, marmonna Laia sans quitter des yeux les fesses de l’inconnu aux cheveux blond.

    - Relax Toru. Ça arrive à tout le monde se tromper.

    Laia se redressa sur son fauteuil faisant tomber son ordinateur au sol.

    - 1 chance sur 1 000 000 mon cul oui ! Chuchota Laia en se jetant au sol.

    - Tu crois qu’elle s’est fait mal ? Demanda le dénommé Taka qui avait vu quelque chose s’écrouler. Est-ce que ça va ?  

    - Ce groupe est sympa. Lai…na, acheva-t-elle.

    - Je crois que votre amie a fait un malais

    - Ne vous inquiétez pas. Elle n’a rien. Elle souffre juste d’une maladie qui la fait dormir quand elle subit une émotion forte.

    Louna donna un coup de pied dans la jambe de Laia.

    - Regardez elle bouge encore.

    - Vous voulez peut être de l’aide pour la relever ?

    - Non ! Cria Louna en levant les mains vers Taka pour l’empêcher de faire un pas de plus. Merci de votre aide mais… euh. Ça va aller.

    Louna ramassa l’ordinateur de Laia et s’assit sur un fauteuil.

    - Ils sont partis ? Demanda la jeune femme qui se trouvait toujours au sol.

    - Il n’y a pas à dire. Il n’existe aucun jour où on s’ennuie avec toi…

    Laia se redressa et épousseta son pantalon.

    - Pourquoi diable te planques-tu de lui ?

    - Je n’ai pas envie de le voir.

    - Des fois il vaut mieux affronter les obstacles la tête haute que les affronter la tronche collée au sol.

    - Des fois il vaut mieux affronter rien du tout, marmonna Laia.

     

      ~12 ans plus tôt~

    - T’es vraiment impressionnant Shitayama… Plus ça va et plus les pétasses que tu fricotes sont de plus en plus vulgaire, dit sèchement Laia en voyant une blonde se coller contre Toru.

    - Qui est-ce que tu traites de pétasse ?!

    - Tu vois une autre fille en dehors de moi et toi ici ?

    - Espèce de…

    - Karina, fait moi plaisir et laisse-moi parler à la demoiselle qui a la langue bien pendu.

    - Comme tu voudras, bébé, dit-elle en l’embrassant sauvagement.

    - Si seulement ils pouvaient s’étouffer, marmonna Laia en traversant le parc

    - Qu’est-ce qui t’arrive Nishi ? Ce que t’avais devant les yeux ne te faisait pas envie ? Cria Toru.

    - Va te faire voir…

    Il ne fallut pas plus de deux secondes au jeune homme pour attraper le bras de Laia et la plaquer contre le château du toboggan.

    - Qu’est-ce que tu fais ?

    - Je vais exaucer ton fantasme.

    Laia rassembla ses forces pour pousser Toru mais celui-ci ne bougea pas d’un millimètre au contraire il s’approcha un peu plus de la jeune femme la plaquant de tout son corps contre le mur du toboggan.

    - Quoi ? Tu ne veux pas ? N’est-ce pas pour cette raison ton petit numéro de tout à l’heure ? dit-il en  en défaisant les boutons de la chemise de Laia.

    Sans se rendre compte de ce qu’elle faisait, Laia leva sa main et gifla Toru avant de trouver une ouverture pour s’enfuir. Mais elle ne fit pas plus de trois pas avant d’être rattrapée et plaquée au sol. Qu’était-il en train de se passer ? Avant même qu’elle ne puisse réagir, Toru l’embrassa sauvagement tout en se mettant à la tripoter. Elle essaya de lever les bras pour le repousser mais ils restèrent cloués au sol. Elle voulait crier lorsqu’il glissa sa main sous sa chemise mais toute volonté l’avait quitté. Elle ferma alors les yeux et attendit…

    - Tu fais ta sainte ni touche mais tu n’es rien d’autre qu’une trainé toi aussi, cracha Toru en s’éloignant d’elle. Disparais de ma vie et n’apparais plus jamais devant moi, dit-il avant de s’éloigner.


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